Katie Rogers du New York Times : « laide extérieurement et intérieurement »
Le 26 novembre 2025, un jour avant l’insulte à Nancy Cordes, Trump s’en prend violemment au New York Times et à sa journaliste Katie Rogers. Le quotidien a publié un article détaillé sur l’âge du président et les signes croissants de fatigue observés depuis son investiture. L’article note que le nombre d’apparitions publiques de Trump entre le 20 janvier et le 25 novembre 2025 est en baisse de trente-neuf pour cent par rapport à la même période de son premier mandat entre 2017 et 2021. Ses journées officielles commencent plus tard. Il fait moins de déplacements domestiques mais plus de voyages internationaux. Des photos le montrent avec un hématome sur le dos de la main et des chevilles enflées. Une séquence vidéo suggère qu’il s’est brièvement assoupi lors d’une réunion dans le Bureau ovale. Trump, soixante-dix-neuf ans, le plus vieux président jamais investi, insiste pourtant constamment sur sa vitalité pour se distinguer de Joe Biden dont l’énergie a décliné à la fin de son mandat. La réaction de Trump sur Truth Social est immédiate et féroce : « Ce torchon bon marché est vraiment un ennemi du peuple. Katie Rogers est une journaliste de seconde zone qui est laide extérieurement comme intérieurement. » Il qualifie encore le journal de « minable », « de la gauche radicale », qui « va bientôt disparaître ».
L’attaque contre Katie Rogers dépasse le simple désaccord éditorial. Trump ne critique pas l’article. Il ne conteste pas les faits. Il attaque la personne. Il attaque son apparence physique. Il la déshumanise. Cette stratégie n’est pas nouvelle. Depuis son premier mandat, Trump a systématiquement ciblé les journalistes femmes qui osent le questionner ou publier des articles critiques. Mais l’intensité et la fréquence de ces attaques ont augmenté depuis son retour au pouvoir en janvier 2025. Le New York Times, cible privilégiée de Trump depuis des années, est qualifié d' »ennemi du peuple », une expression historiquement chargée utilisée par les régimes autoritaires pour discréditer la presse libre. Trump menace régulièrement le journal de poursuites judiciaires. En septembre 2025, il a annoncé vouloir poursuivre le New York Times en diffamation et réclamer quinze milliards de dollars de dommages et intérêts, une somme astronomique destinée à intimider. Katie Rogers, correspondante chevronnée à la Maison Blanche, devient ainsi la dernière d’une longue liste de femmes journalistes publiquement humiliées par le président des États-Unis. Son crime ? Avoir fait son travail. Avoir rapporté des faits vérifiables sur la santé et l’activité du président.
Catherine Lucey de Bloomberg : « Tais-toi, petite truie »
Le 18 novembre 2025, neuf jours avant l’insulte à Nancy Cordes, Trump franchit un nouveau palier dans la violence verbale. Catherine Lucey, journaliste de Bloomberg et ancienne reporter du Philadelphia Daily News, l’interroge sur les dossiers Jeffrey Epstein et sur la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. La question est légitime, pertinente, attendue. La réponse de Trump est stupéfiante : « Quiet, piggy » – « Tais-toi, petite truie ». Les mots résonnent dans la salle de presse. Les journalistes présents se figent. Trump agite son doigt à quelques centimètres du visage de Catherine Lucey, dans une posture d’intimidation physique évidente. La séquence devient virale sur les réseaux sociaux. Des millions de personnes regardent le président des États-Unis traiter une journaliste professionnelle de « truie ». Le terme anglais « piggy » porte une charge sexiste et dégradante particulièrement violente. Il réduit une femme à un animal, à quelque chose de sale, de répugnant, d’indigne. Bloomberg réagit immédiatement par un communiqué défendant son employée et condamnant les propos présidentiels. Mais le mal est fait. L’image est diffusée. Le message est clair : les femmes journalistes qui osent poser des questions dérangeantes seront publiquement humiliées.
Catherine Lucey n’est pas une débutante. Elle couvre la Maison Blanche depuis des années. Elle a travaillé pour des médias prestigieux. Elle connaît Trump et ses méthodes. Mais rien ne peut préparer à une telle violence verbale venant du président. La porte-parole de la Maison Blanche, interrogée sur l’incident, défend Trump en affirmant qu’il a le droit de répondre aux journalistes comme il l’entend. Cette défense institutionnelle de l’insulte sexiste marque un tournant. Ce n’est plus un dérapage isolé qu’on peut minimiser. C’est une politique assumée. Le président insulte. La Maison Blanche justifie. Les médias rapportent. Et le cycle recommence. Catherine Lucey, comme Katie Rogers, comme Nancy Cordes, comme Mary Bruce, devient un exemple. Un avertissement. Posez des questions difficiles et vous serez détruites publiquement. Votre apparence sera attaquée. Votre intelligence sera remise en question. Votre humanité sera niée. C’est le prix à payer pour faire du journalisme sous Trump. Et ce prix, seules les femmes semblent devoir le payer. Les journalistes hommes posent des questions tout aussi difficiles. Ils ne sont jamais traités de « stupides » ou de « porcs ». Ils ne sont jamais insultés sur leur apparence physique. La violence de Trump est genrée, ciblée, systématique.
Piggy. Stupide. Laide. Les mots tournent en boucle dans ma tête. Ces femmes ont étudié. Elles ont travaillé. Elles ont gravi les échelons. Elles sont arrivées au sommet de leur profession. Et un homme, parce qu’il est président, peut les réduire à ça. À des insultes. À des attaques sur leur physique. À des humiliations publiques. Et nous ? Nous écrivons des articles. Nous faisons des analyses. Nous décortiquons la stratégie. Mais est-ce que nous mesurons vraiment ce que ça fait ? Est-ce que nous imaginons ce que c’est de se lever le matin, de se préparer pour aller travailler, en sachant que le président des États-Unis peut vous insulter devant des millions de personnes ? Et que personne ne pourra rien faire ?
Section 3 : Mary Bruce d'ABC News et la menace sur les licences de diffusion
Une journaliste qualifiée de « personne horrible »
Mary Bruce, correspondante en chef d’ABC News à la Maison Blanche, fait partie des cibles privilégiées de Trump. Le 18 novembre 2025, le même jour que l’incident avec Catherine Lucey, Mary Bruce pose trois questions pointues au président lors d’une rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans le Bureau ovale. Elle interroge Trump sur les dossiers Jeffrey Epstein, sur l’assassinat de Jamal Khashoggi et sur les liens financiers entre la famille Trump et l’Arabie saoudite. Les questions sont légitimes, documentées, essentielles. La réaction de Trump est explosive. Il qualifie Mary Bruce de « personne horrible » et menace de retirer la licence de diffusion d’ABC News. « Vous êtes une personne terrible », lance-t-il devant les caméras, en présence du prince saoudien. La menace contre la licence de diffusion n’est pas nouvelle. Trump l’a déjà brandie contre plusieurs médias qu’il juge hostiles. Mais la formuler publiquement, dans le Bureau ovale, en présence d’un dirigeant étranger connu pour sa répression brutale des journalistes, prend une dimension particulièrement sinistre. Mohammed ben Salmane est largement considéré comme le commanditaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste du Washington Post démembré dans le consulat saoudien à Istanbul en 2018. Menacer une journaliste américaine devant lui envoie un message glaçant.
La Maison Blanche publie ensuite un communiqué de presse qualifiant ABC News de « fake news », amplifiant l’attaque présidentielle. Mary Bruce, professionnelle respectée avec des années d’expérience, se retrouve prise dans une tempête médiatique orchestrée depuis le sommet du pouvoir. ABC News défend sa journaliste mais le mal est fait. L’intimidation a fonctionné. D’autres journalistes voient le message. Poser des questions difficiles peut coûter votre réputation, votre carrière, peut-être même la licence de diffusion de votre employeur. Trump ne se contente pas d’attaquer les individus. Il menace les institutions. Il utilise le pouvoir présidentiel comme une arme contre la liberté de la presse. Et il le fait ouvertement, sans honte, sans conséquence. Les organisations de défense de la liberté de la presse, dont la Society of Professional Journalists, condamnent fermement ces attaques. Elles rappellent que le Premier Amendement protège la liberté de la presse et que les menaces présidentielles contre les médias constituent une atteinte grave aux principes démocratiques. Mais les condamnations restent sans effet. Trump continue. Les insultes se multiplient. Les menaces s’accumulent.
Un pattern d’attaques systématiques contre les femmes
L’analyse des attaques de Trump révèle un pattern clair et indéniable. Les journalistes femmes sont disproportionnellement ciblées. Les insultes sont systématiquement sexistes. L’apparence physique est constamment attaquée. Les capacités intellectuelles sont remises en question. Les hommes journalistes, même ceux posant des questions tout aussi difficiles, ne subissent jamais ce type d’humiliation publique. Trump peut être en désaccord avec eux, les critiquer, les accuser de partialité. Mais il ne les traite jamais de « stupides ». Il ne les insulte jamais sur leur apparence. Il ne les déshumanise jamais avec des termes animalisants comme « truie ». Cette différence de traitement n’est pas accidentelle. Elle est stratégique. Trump sait que les attaques sexistes résonnent auprès d’une partie de sa base électorale. Elles renforcent une vision du monde où les femmes qui osent défier l’autorité masculine doivent être remises à leur place. Elles normalisent la violence verbale contre les femmes dans l’espace public. Elles envoient un message à toutes les femmes professionnelles : votre compétence ne vous protégera pas. Votre expérience ne compte pas. Vous restez vulnérables aux attaques sur votre apparence, votre intelligence, votre humanité.
Les chiffres sont éloquents. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, Trump a publiquement insulté au moins sept journalistes femmes. Aucun journaliste homme n’a subi d’attaque comparable. Les termes utilisés contre les femmes sont systématiquement plus violents, plus personnels, plus dégradants. Cette asymétrie révèle une misogynie profonde et assumée. Trump ne cache pas son mépris pour les femmes qui osent le questionner. Il l’affiche. Il en fait une marque de fabrique. Et une partie significative de son électorat applaudit. Les sondages montrent que ses attaques contre les médias, y compris les insultes sexistes, sont populaires auprès de sa base. Elles renforcent le narratif de Trump contre les « élites médiatiques » et les « fake news ». Peu importe que les journalistes visées soient des professionnelles accomplies faisant simplement leur travail. Peu importe que les questions posées soient légitimes et nécessaires. Dans l’univers trumpien, les femmes journalistes sont des ennemies à abattre, des obstacles à éliminer, des cibles à humilier. Et cette violence verbale présidentielle a des conséquences concrètes sur toutes les femmes travaillant dans les médias, et au-delà, sur toutes les femmes dans l’espace public.
Section 4 : les conséquences sur la liberté de la presse
L’effet glaçant sur le journalisme d’investigation
Les attaques répétées de Trump contre les journalistes femmes créent ce que les experts appellent un « chilling effect » – un effet glaçant sur la liberté de la presse. Quand le président des États-Unis peut publiquement humilier une journaliste sans conséquence, quand il peut menacer de retirer des licences de diffusion, quand il peut mobiliser des millions de followers sur les réseaux sociaux pour harceler une professionnelle des médias, le message est clair : le journalisme critique a un prix. Et ce prix peut être dévastateur. Les rédactions commencent à hésiter. Faut-il envoyer une journaliste femme couvrir Trump sachant qu’elle risque d’être publiquement insultée ? Faut-il poser cette question difficile sachant que la réponse sera une attaque personnelle ? Faut-il publier cet article critique sachant que le président va déchaîner sa fureur sur l’auteure ? Ces questions ne devraient jamais se poser dans une démocratie. Mais elles se posent. Tous les jours. Dans toutes les rédactions couvrant la Maison Blanche. Et chaque fois qu’une rédaction hésite, chaque fois qu’une question n’est pas posée, chaque fois qu’un article est adouci, la démocratie recule.
Les journalistes femmes témoignent anonymement de la pression psychologique qu’elles subissent. Certaines reçoivent des menaces de mort après avoir été ciblées par Trump. D’autres voient leur vie privée fouillée, leurs photos détournées, leur réputation salie sur les réseaux sociaux. Les trolls trumpistes, galvanisés par les attaques présidentielles, se déchaînent. Ils harcèlent. Ils menacent. Ils tentent de détruire. Et Trump ne fait rien pour les arrêter. Au contraire, il alimente le feu. Chaque insulte présidentielle déclenche une vague de harcèlement en ligne. Chaque attaque de Trump donne le feu vert à ses supporters pour aller plus loin. Les organisations de défense des journalistes documentent une augmentation alarmante des menaces contre les professionnelles des médias depuis le retour de Trump au pouvoir. Le Committee to Protect Journalists, qui surveille habituellement les atteintes à la liberté de la presse dans les pays autoritaires, doit maintenant s’inquiéter de la situation aux États-Unis. Reporters Sans Frontières a dégradé le classement américain en matière de liberté de la presse. Les États-Unis, autrefois modèle démocratique, deviennent un exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
La normalisation de la violence verbale présidentielle
Le danger le plus insidieux des attaques de Trump n’est pas leur violence immédiate. C’est leur normalisation progressive. La première fois que Trump a insulté une journaliste, le choc a été immense. Les médias ont couvert l’incident pendant des jours. Les éditorialistes se sont indignés. Les organisations professionnelles ont protesté. Mais la deuxième fois, la réaction a été plus modérée. La troisième fois, encore moins. Aujourd’hui, quand Trump traite une journaliste de « stupide » ou de « truie », c’est à peine une nouvelle. C’est devenu normal. Attendu. Presque banal. « Trump being Trump », disent les commentateurs avec un haussement d’épaules résigné. Cette normalisation est terrifiante. Elle signifie que nous avons collectivement accepté qu’un président puisse insulter, humilier, déshumaniser des professionnelles accomplies sans conséquence. Elle signifie que nous avons baissé nos standards démocratiques au point où la violence verbale présidentielle ne choque plus. Elle signifie que nous avons abandonné l’idée qu’un président doit incarner un minimum de dignité, de respect, de décence.
Cette normalisation a des effets en cascade sur toute la société. Si le président peut traiter les femmes de cette manière, pourquoi pas les autres hommes en position de pouvoir ? Si les insultes sexistes sont acceptables au sommet de l’État, pourquoi seraient-elles inacceptables ailleurs ? Les études montrent une augmentation des comportements sexistes dans les entreprises, les universités, les espaces publics depuis le retour de Trump au pouvoir. Le président donne le ton. Il fixe les normes. Et quand ces normes incluent la violence verbale contre les femmes, toute la société en pâtit. Les jeunes femmes qui envisagent une carrière dans le journalisme voient ces attaques et se demandent si ça vaut le coup. Les journalistes femmes en poste se demandent combien de temps elles pourront tenir. Les rédactions se demandent comment protéger leurs employées. Et pendant ce temps, Trump continue. Il insulte. Il humilie. Il détruit. Sans conséquence. Sans limite. Sans fin. Parce que nous le laissons faire. Parce que nous avons accepté que c’est comme ça maintenant. Parce que nous avons normalisé l’inacceptable.
Je me souviens d’un temps où un président qui insultait une journaliste aurait dû démissionner. Je me souviens d’un temps où la dignité de la fonction comptait. Je me souviens d’un temps où nous avions des standards. Mais ce temps semble si loin maintenant. Si irréel. Comme un rêve dont on se réveille. Et la réalité, c’est ça. Un président qui insulte. Des journalistes qui encaissent. Et nous qui regardons en nous disant que c’est normal. Que c’est juste Trump. Que demain sera différent. Mais demain ne sera pas différent. Demain sera pire. Parce que chaque insulte qu’on laisse passer autorise la suivante. Chaque attaque qu’on normalise ouvre la porte à plus de violence. Et un jour, on se réveillera dans un pays où les femmes ne pourront plus faire du journalisme. Où poser une question au président sera trop dangereux. Où la presse libre ne sera plus qu’un souvenir.
Section 5 : le contexte politique de l'instrumentalisation
L’attaque de Washington comme prétexte xénophobe
L’insulte de Trump à Nancy Cordes ne peut se comprendre sans le contexte politique dans lequel elle s’inscrit. Deux jours avant, l’attaque de Washington a fourni à Trump le prétexte parfait pour radicaliser sa rhétorique anti-immigration. Sarah Beckstrom, vingt ans, membre de la Garde nationale, a été tuée par Rahmanullah Lakanwal, un Afghan de vingt-neuf ans arrivé aux États-Unis en septembre 2021. Trump saisit immédiatement l’opportunité. Il ne pleure pas Sarah Beckstrom. Il ne présente pas ses condoléances à sa famille. Il instrumentalise sa mort. Il en fait une arme politique. Il l’utilise pour justifier un durcissement massif de sa politique migratoire. Le jour de Thanksgiving, alors que les Américains sont censés célébrer la gratitude et le partage, Trump publie une diatribe haineuse sur Truth Social. Il veut « suspendre définitivement l’immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde ». Il veut « chasser toute personne qui n’est pas un atout pour les États-Unis ». Il veut « dénaturaliser les migrants qui nuisent à la tranquillité nationale ». Il veut « expulser tout ressortissant étranger qui n’est pas compatible avec la civilisation occidentale ». Le vocabulaire est celui de l’extrême droite. Les concepts sont ceux du suprémacisme blanc. La vision est celle d’une Amérique fermée, blanche, hostile à toute diversité.
Le directeur des services d’immigration, Joseph Edlow, annonce un « réexamen complet et rigoureux » de chaque carte verte délivrée à des ressortissants de dix-neuf pays jugés « préoccupants ». Plus de cent quatre-vingt-dix mille Afghans arrivés aux États-Unis depuis août 2021 deviennent suspects. Peu importe qu’ils aient servi aux côtés de l’armée américaine. Peu importe qu’ils aient risqué leur vie pour aider les forces américaines. Peu importe qu’ils aient été soigneusement contrôlés avant leur admission. Un Afghan a tué une Américaine, donc tous les Afghans sont dangereux. C’est la logique trumpienne. Simpliste. Raciste. Efficace politiquement. AfghanEvac, une organisation aidant les Afghans à s’établir aux États-Unis, proteste. Elle rappelle que la communauté afghane est soumise à « des vérifications de sécurité parmi les plus approfondies » en matière d’immigration. Elle met en garde : « L’acte violent et isolé de cet individu ne doit pas servir d’excuse pour définir ou rabaisser toute une communauté. » Mais Trump ne veut pas entendre. Il ne veut pas de nuance. Il veut de la colère. Il veut de la peur. Il veut mobiliser sa base électorale en désignant des boucs émissaires. Et les immigrés, particulièrement ceux du « tiers-monde », sont les cibles parfaites.
Nancy Cordes ose questionner la cohérence
C’est dans ce contexte explosif que Nancy Cordes pose sa question. Elle ne conteste pas la tragédie. Elle ne minimise pas la mort de Sarah Beckstrom. Elle fait son travail de journaliste. Elle demande à Trump pourquoi il blâme Joe Biden alors que des membres de sa propre administration ont affirmé que les Afghans réinstallés avaient été soigneusement contrôlés. C’est une question légitime. Une question nécessaire. Une question qui expose la contradiction au cœur du discours trumpien. Si les Afghans ont été contrôlés, comme l’affirment les responsables de Trump, alors le problème n’est pas le processus d’immigration mis en place par Biden. Le problème est qu’un individu, malgré les contrôles, a commis un acte violent. Ce qui peut arriver avec n’importe quelle population, y compris les citoyens américains de naissance. Mais admettre cela détruirait le narratif de Trump. Cela l’empêcherait d’utiliser cette tragédie pour justifier sa politique xénophobe. Alors Trump attaque. Il ne répond pas à la question. Il attaque la journaliste. Il la traite de « stupide ». Il brandit une photo d’un avion bondé de réfugiés. Il accuse Biden d’avoir « laissé entrer » des milliers de personnes « qui ne devraient pas être ici ». Et quand Nancy Cordes insiste, il redouble : « Vous posez juste des questions parce que vous êtes une personne stupide. »
L’attaque contre Nancy Cordes n’est pas un dérapage. C’est une stratégie délibérée pour éviter de répondre à une question embarrassante. Trump sait que s’il engage le débat sur le fond, il perdra. Les faits ne sont pas de son côté. Les membres de sa propre administration contredisent son discours. Alors il change de terrain. Il transforme une question politique en attaque personnelle. Il fait de la journaliste l’ennemi. Il mobilise sa base contre elle. Et ça marche. Les supporters de Trump sur les réseaux sociaux se déchaînent contre Nancy Cordes. Ils la harcèlent. Ils la menacent. Ils reprennent les insultes présidentielles et les amplifient. CBS doit défendre sa journaliste. Mais le mal est fait. Le message est passé. Questionner Trump sur l’immigration, c’est être « stupide ». Demander de la cohérence, c’est être l’ennemi. Faire du journalisme, c’est mériter l’humiliation publique. Et pendant ce temps, la vraie question reste sans réponse. Pourquoi Trump blâme-t-il Biden pour un système de contrôle que sa propre administration valide ? Personne ne le saura. Parce que Trump a réussi à détourner l’attention. À transformer une question légitime en scandale personnel. À faire de la journaliste le sujet plutôt que de sa politique.
Section 6 : la misogynie comme arme politique
Un pattern historique d’attaques contre les femmes
Les attaques de Trump contre les journalistes femmes ne sont pas nouvelles. Elles s’inscrivent dans un pattern historique qui remonte à bien avant sa présidence. Pendant sa campagne de 2016, Trump avait déjà ciblé Megyn Kelly, alors présentatrice sur Fox News, après qu’elle l’ait questionné sur ses propos sexistes lors d’un débat. Il avait insinué qu’elle avait « du sang qui sortait de ses yeux, du sang qui sortait de partout », une référence à peine voilée aux menstruations destinée à la discréditer. L’attaque était si outrageuse qu’elle avait choqué même au sein du Parti républicain. Mais Trump n’avait jamais présenté d’excuses. Il avait doublé la mise, accusant Kelly de partialité, la traitant de « bimbo », mobilisant ses supporters contre elle. Kelly avait finalement quitté Fox News, en partie à cause du harcèlement constant qu’elle subissait. Trump avait gagné. Il avait appris une leçon : attaquer les femmes fonctionne. Ça mobilise sa base. Ça détourne l’attention. Ça intimide les autres. Depuis, il n’a jamais cessé. Chaque femme qui ose le défier devient une cible. Chaque journaliste qui pose une question difficile risque l’humiliation publique. Chaque professionnelle qui fait son travail peut voir sa vie détruite.
Le pattern est toujours le même. Une femme journaliste pose une question légitime. Trump ne répond pas sur le fond. Il attaque la personne. Il insulte son apparence physique. Il remet en question son intelligence. Il la déshumanise avec des termes animalisants. Il mobilise ses millions de followers sur les réseaux sociaux pour la harceler. La journaliste reçoit des menaces de mort. Sa vie privée est fouillée. Ses photos sont détournées. Sa réputation est salie. Et Trump continue, passant à la cible suivante. Ce cycle s’est répété des dizaines de fois. Megyn Kelly. Katy Tur. Yamiche Alcindor. Abby Phillip. Weijia Jiang. Cecilia Vega. April Ryan. La liste est longue. Toutes ont été attaquées. Toutes ont été insultées. Toutes ont subi le harcèlement des trolls trumpistes. Certaines ont quitté leur poste. D’autres ont persévéré malgré la pression. Mais toutes portent les cicatrices de ces attaques. Et toutes savent qu’elles peuvent recommencer à tout moment. Parce que Trump n’a jamais payé le prix de sa misogynie. Au contraire, elle l’a aidé. Elle a renforcé son image d’homme fort qui ne se laisse pas intimider par les « élites médiatiques ». Elle a mobilisé sa base masculine qui voit dans ces attaques une revanche contre le féminisme et les progrès des femmes.
La dimension sexiste systématique des insultes
L’analyse linguistique des insultes de Trump révèle leur dimension sexiste systématique. Quand il attaque des journalistes hommes, il critique leur travail, leur média, leur partialité supposée. Mais il ne les insulte jamais sur leur apparence. Il ne remet jamais en question leur intelligence de manière aussi brutale. Il ne les déshumanise jamais avec des termes animalisants. Les insultes réservées aux femmes sont d’une nature différente. « Laide ». « Stupide ». « Truie ». Ces mots ne visent pas le travail journalistique. Ils visent la personne. Ils visent la femme. Ils rappellent que peu importe votre compétence, votre expérience, votre professionnalisme, vous restez une femme. Et en tant que femme, vous pouvez être réduite à votre apparence physique. Votre intelligence peut être niée. Votre humanité peut être contestée. Cette violence verbale genrée n’est pas accidentelle. Elle est stratégique. Elle vise à remettre les femmes « à leur place ». À leur rappeler qu’elles n’ont pas leur place dans l’espace public. Qu’elles n’ont pas le droit de questionner l’autorité masculine. Qu’elles doivent se taire et obéir.
Les recherches en psychologie sociale montrent que ce type d’attaques sexistes a des effets dévastateurs sur les femmes qui les subissent. Elles créent un stress post-traumatique. Elles minent la confiance en soi. Elles génèrent de l’anxiété et de la dépression. Elles poussent certaines femmes à quitter leur profession. Et au-delà des victimes directes, elles envoient un message à toutes les femmes : l’espace public est dangereux. Oser s’exprimer peut vous détruire. Mieux vaut rester silencieuse. C’est exactement l’effet recherché. Trump ne veut pas de femmes journalistes qui le questionnent. Il ne veut pas de femmes qui osent le défier. Il veut le silence. Il veut la soumission. Et il utilise la violence verbale pour l’obtenir. Cette stratégie fonctionne parce qu’elle s’appuie sur des siècles de misogynie. Sur des structures patriarcales profondément ancrées. Sur une culture qui a toujours trouvé des moyens de faire taire les femmes. Trump n’invente rien. Il réactive simplement des mécanismes anciens. Il donne une légitimité présidentielle à des comportements que la société avait commencé à condamner. Il fait reculer des décennies de progrès en matière d’égalité. Et il le fait ouvertement, fièrement, sans honte.
Combien de fois devrons-nous écrire le même article ? Combien de fois devrons-nous dénoncer les mêmes attaques ? Combien de femmes devront être insultées avant que quelque chose change ? Je suis fatiguée. Fatiguée de voir ces images. Fatiguée d’entendre ces insultes. Fatiguée de constater que rien ne bouge. Trump insulte. Nous dénonçons. Il recommence. Nous redénonçons. Et le cycle continue. Indéfiniment. Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de femmes journalistes ? Jusqu’à ce que toutes aient abandonné ? Jusqu’à ce que le prix à payer soit devenu trop élevé ? Je refuse cette fatalité. Je refuse d’accepter que c’est comme ça maintenant. Je refuse de normaliser l’inacceptable. Mais je ne sais plus comment lutter. Comment faire entendre que ce n’est pas normal. Que ça ne devrait jamais être normal. Qu’un président qui insulte des femmes devrait être destitué, pas réélu.
Section 7 : les réactions institutionnelles insuffisantes
Le silence complice du Parti républicain
Face aux attaques répétées de Trump contre les journalistes femmes, le Parti républicain reste largement silencieux. Quelques voix isolées expriment un malaise. Quelques élus républicains modérés murmurent en privé que Trump va trop loin. Mais publiquement, le soutien reste massif. Les leaders républicains au Congrès refusent de condamner les insultes présidentielles. Ils détournent le regard. Ils changent de sujet. Ils minimisent. « C’est juste Trump », disent-ils avec un haussement d’épaules. « Il a toujours été comme ça. » « Ce n’est pas si grave. » Ce silence est complice. Il autorise Trump à continuer. Il lui donne un blanc-seing pour insulter, humilier, détruire. Les élus républicains ont peur. Peur de la base trumpiste. Peur d’être primés aux prochaines élections. Peur de perdre le soutien du président. Alors ils se taisent. Ils laissent faire. Ils deviennent complices par leur inaction. Et pendant ce temps, les attaques continuent. Les insultes se multiplient. La violence verbale présidentielle devient la norme. Sans opposition. Sans conséquence. Sans limite.
Certains élus républicains vont même plus loin. Ils défendent Trump. Ils reprennent ses attaques. Ils accusent les journalistes d’être partiales, hostiles, déloyales. Ils légitiment la violence verbale présidentielle en la présentant comme une réponse légitime à un journalisme biaisé. Cette défense active de l’inacceptable marque un tournant dangereux. Elle transforme les attaques de Trump en position politique officielle du Parti républicain. Elle institutionnalise la misogynie. Elle fait de la violence verbale contre les femmes journalistes une stratégie politique assumée. Les conséquences sont dévastatrices. Les élus républicains locaux, voyant que les attaques sexistes sont acceptables au niveau national, les reproduisent dans leurs États, leurs comtés, leurs villes. Les candidats républicains aux élections de 2026 adoptent le style Trump. Ils insultent. Ils attaquent. Ils déshumanisent. Et ils gagnent. Parce que ça marche. Parce que la base républicaine applaudit. Parce que personne ne les arrête. Le Parti républicain, autrefois parti de Lincoln, est devenu le parti de Trump. Un parti où la misogynie est une stratégie. Où la violence verbale est une tactique. Où l’humiliation des femmes est un outil politique.
Les médias entre dénonciation et normalisation
Les médias eux-mêmes sont pris dans une contradiction. D’un côté, ils doivent dénoncer les attaques de Trump. Défendre leurs journalistes. Rappeler les standards démocratiques. De l’autre, ils doivent couvrir l’actualité. Rapporter ce que dit et fait le président. Et en rapportant les insultes, ils les amplifient. Ils leur donnent une audience. Ils participent malgré eux à leur normalisation. C’est le dilemme du journalisme à l’ère Trump. Ignorer les insultes serait une faute professionnelle. Les rapporter contribue à les banaliser. Certains médias tentent de trouver un équilibre. Ils couvrent les attaques mais les contextualisent. Ils rappellent le pattern. Ils soulignent la dimension sexiste. Ils donnent la parole aux experts qui expliquent les conséquences de cette violence verbale. D’autres médias, particulièrement ceux proches de Trump, minimisent ou justifient. Fox News présente les insultes comme des réponses légitimes à des questions biaisées. Les médias conservateurs accusent les journalistes d’être trop sensibles, de jouer les victimes, de chercher l’attention. Cette couverture divergente crée deux réalités parallèles. Dans l’une, Trump est un président qui attaque honteusement des professionnelles accomplies. Dans l’autre, Trump est un leader fort qui ne se laisse pas intimider par les médias hostiles.
Les réseaux sociaux amplifient encore cette division. Sur Twitter, Facebook, Truth Social, les supporters de Trump célèbrent chaque insulte. Ils créent des mèmes. Ils partagent les vidéos. Ils harcèlent les journalistes visées. Les algorithmes, programmés pour favoriser l’engagement, propulsent ce contenu. Les insultes deviennent virales. Elles atteignent des millions de personnes. Elles génèrent des milliers de commentaires, la plupart haineux. Les journalistes femmes se retrouvent submergées. Elles reçoivent des centaines de messages d’insultes par jour. Des menaces de viol. Des menaces de mort. Des photos montages dégradants. Et les plateformes ne font rien. Ou presque. Quelques comptes sont suspendus. Quelques messages sont supprimés. Mais la vague continue. Parce que Trump lui-même alimente le feu. Parce que ses attaques donnent le signal. Parce que ses millions de followers comprennent qu’ils ont le feu vert pour harceler. Les médias traditionnels tentent de couvrir ce phénomène. Mais ils sont dépassés. Ils ne peuvent pas suivre le rythme. Ils ne peuvent pas documenter chaque attaque, chaque menace, chaque campagne de harcèlement. Alors ils se concentrent sur les cas les plus graves. Et les autres passent inaperçus. Normalisés. Acceptés.
Section 8 : l'impact sur les femmes journalistes et au-delà
Le coût psychologique et professionnel
Les femmes journalistes qui subissent les attaques de Trump paient un prix énorme. Nancy Cordes, Katie Rogers, Catherine Lucey, Mary Bruce et toutes les autres vivent avec la peur constante d’être la prochaine cible. Elles savent qu’une question peut déclencher une tempête. Qu’un article peut détruire leur vie pendant des semaines. Qu’une apparition à la télévision peut générer des milliers de messages haineux. Ce stress constant affecte leur santé mentale. Plusieurs journalistes ont témoigné anonymement de crises d’anxiété, d’insomnies, de dépressions. Certaines ont dû consulter des thérapeutes. D’autres ont pris des médicaments. Quelques-unes ont quitté la profession. Le coût professionnel est également considérable. Les journalistes attaquées par Trump voient leur crédibilité remise en question. Pas par leurs pairs, qui les soutiennent généralement. Mais par une partie du public. Les supporters de Trump les considèrent comme des ennemies. Ils boycottent leurs articles. Ils harcèlent leurs employeurs. Ils tentent de les faire licencier. Certaines journalistes ont vu leurs opportunités de carrière se réduire. Des rédactions hésitent à les embaucher, craignant d’attirer l’attention négative de Trump. D’autres journalistes évitent de couvrir la Maison Blanche, sachant les risques encourus.
Au-delà des victimes directes, toutes les femmes journalistes sont affectées. Elles voient ce qui arrive à leurs collègues. Elles comprennent le message. Elles adaptent leur comportement. Certaines évitent de poser des questions trop directes. D’autres adoucissent leurs articles. Quelques-unes abandonnent complètement la couverture politique. C’est exactement l’effet recherché par Trump. Il ne peut pas faire taire toutes les femmes journalistes. Mais il peut créer un climat de peur qui les pousse à l’autocensure. Et ça marche. Les rédactions constatent que moins de femmes veulent couvrir Trump. Que les questions posées sont moins incisives. Que les articles sont plus prudents. La liberté de la presse recule. Pas par une loi. Pas par une censure officielle. Mais par la peur. Par l’intimidation. Par la violence verbale présidentielle. Et cette régression affecte toute la démocratie. Parce qu’un journalisme libre et critique est essentiel au fonctionnement démocratique. Parce que les citoyens ont besoin d’informations fiables pour prendre des décisions éclairées. Parce que le pouvoir doit être questionné, contrôlé, surveillé. Quand les journalistes ont peur de faire leur travail, la démocratie meurt.
Les conséquences sur toutes les femmes professionnelles
L’impact des attaques de Trump dépasse largement le monde du journalisme. Quand le président des États-Unis peut publiquement humilier des femmes professionnelles accomplies, il envoie un message à toute la société. Ce message est : les femmes qui osent défier l’autorité masculine seront punies. Peu importe leur compétence. Peu importe leur expérience. Peu importe leur légitimité. Elles restent vulnérables aux attaques sur leur apparence, leur intelligence, leur humanité. Ce message résonne dans tous les secteurs. Les femmes cadres dans les entreprises voient leurs collègues masculins adopter le style Trump. Les insultes sexistes augmentent. Les remarques sur l’apparence physique se multiplient. Les remises en question de la compétence deviennent plus fréquentes. Les études montrent une détérioration du climat professionnel pour les femmes depuis le retour de Trump au pouvoir. Les plaintes pour harcèlement sexuel augmentent. Les discriminations se banalisent. Les carrières des femmes stagnent. Parce que Trump a normalisé un comportement que la société avait commencé à condamner. Il a donné une légitimité présidentielle à la misogynie. Il a fait reculer des décennies de progrès en matière d’égalité.
Les jeunes femmes qui entrent sur le marché du travail sont particulièrement affectées. Elles ont grandi en voyant Trump insulter des femmes professionnelles. Elles ont intégré que l’espace public est hostile. Que réussir professionnellement ne protège pas des attaques sexistes. Que faire entendre sa voix peut coûter très cher. Certaines renoncent à des carrières ambitieuses. D’autres choisissent des secteurs moins exposés. Quelques-unes décident de ne pas avoir d’enfants, sachant qu’elles devront se battre encore plus dur pour être prises au sérieux. C’est une génération de femmes qui entre dans la vie professionnelle avec moins d’espoir, moins de confiance, moins d’ambition que la précédente. Et c’est directement lié aux attaques de Trump. Parce qu’il a montré que même au sommet, même avec toutes les protections institutionnelles, les femmes restent vulnérables. Qu’elles peuvent être détruites publiquement sans conséquence pour l’agresseur. Que la misogynie paie. Politiquement. Électoralement. Socialement. Cette leçon est dévastatrice. Elle mine les fondements de l’égalité. Elle perpétue les structures patriarcales. Elle condamne les générations futures à revivre les combats que leurs mères et grands-mères pensaient avoir gagnés.
Je pense à ma fille. Elle a dix ans. Elle veut être journaliste. Elle me demande pourquoi le président insulte les femmes. Je ne sais pas quoi répondre. Comment lui expliquer que le monde dans lequel elle grandit est plus hostile aux femmes que celui dans lequel j’ai grandi ? Comment lui dire que les progrès que nous pensions acquis sont en train de s’effondrer ? Comment lui donner espoir quand je n’en ai plus moi-même ? Elle me regarde avec ses grands yeux confiants. Elle croit encore que le bien triomphe. Que la justice existe. Que les méchants sont punis. Je voudrais la protéger. Lui épargner la désillusion. Mais je ne peux pas. Parce que Trump est là. Parce qu’il insulte. Parce qu’il gagne. Et que ma fille voit tout ça. Elle apprend. Elle intègre. Elle comprend que le monde n’est pas juste. Que les femmes ne sont pas protégées. Que réussir ne suffit pas. Et je ne peux rien faire. Juste écrire. Encore. Toujours. En espérant que quelque chose change. Un jour. Peut-être.
Section 9 : les précédents historiques et les comparaisons internationales
Les régimes autoritaires et leurs attaques contre la presse
Les attaques de Trump contre les journalistes femmes ne sont pas sans précédent historique. Elles rappellent les méthodes utilisées par les régimes autoritaires pour museler la presse libre. En Russie, Vladimir Poutine a systématiquement ciblé les journalistes critiques, particulièrement les femmes. Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006. Natalia Estemirova, tuée en 2009. Elena Milashina, battue et menacée à plusieurs reprises. La liste est longue et tragique. Poutine n’insulte pas publiquement ces journalistes comme Trump. Il fait pire. Il les fait tuer. Mais la logique est la même : les femmes qui osent questionner le pouvoir doivent être éliminées. En Turquie, Recep Tayyip Erdoğan a emprisonné des dizaines de journalistes, dont plusieurs femmes. Il les accuse de terrorisme, de trahison, de complot. Il détruit leur vie, leur carrière, leur liberté. En Hongrie, Viktor Orbán a mis en place un système médiatique contrôlé par ses alliés. Les journalistes indépendants, particulièrement les femmes, sont harcelés, menacés, poussés à l’exil. Ces exemples montrent que Trump n’est pas seul. Qu’il s’inscrit dans une tendance mondiale de régression démocratique. Que les attaques contre les journalistes femmes sont un marqueur des régimes autoritaires.
La différence, c’est que Trump opère dans une démocratie. Il ne peut pas emprisonner les journalistes. Il ne peut pas les faire tuer. Alors il utilise d’autres armes. La violence verbale. L’humiliation publique. Le harcèlement en ligne. Ces méthodes sont moins brutales que celles de Poutine ou Erdoğan. Mais elles sont tout aussi efficaces pour créer un climat de peur. Pour pousser les journalistes à l’autocensure. Pour affaiblir la liberté de la presse. Les organisations internationales de défense des droits humains tirent la sonnette d’alarme. Reporters Sans Frontières a dégradé le classement des États-Unis en matière de liberté de la presse. Le Committee to Protect Journalists documente les attaques de Trump comme il le ferait pour un régime autoritaire. Human Rights Watch s’inquiète de la détérioration des standards démocratiques américains. Ces organisations savent reconnaître les signes avant-coureurs. Elles ont vu comment des démocraties basculent vers l’autoritarisme. Et elles voient les mêmes signes aux États-Unis. Les attaques contre la presse. La rhétorique des « ennemis du peuple ». La normalisation de la violence verbale. La complicité des institutions. Tous ces éléments sont présents. Et ils sont inquiétants.
Les États-Unis face à leur propre histoire
Les États-Unis ont une longue histoire de lutte pour la liberté de la presse. Le Premier Amendement, adopté en 1791, protège explicitement cette liberté. Des générations de journalistes américains se sont battus pour défendre ce droit. Ils ont exposé la corruption. Ils ont dénoncé les abus de pouvoir. Ils ont informé les citoyens. Parfois au péril de leur vie. Pendant la guerre du Vietnam, les journalistes ont révélé les mensonges du gouvernement. Pendant le Watergate, ils ont fait tomber un président. Pendant la guerre en Irak, ils ont documenté les crimes de guerre. Cette tradition de journalisme d’investigation est une fierté américaine. Elle est enseignée dans les écoles. Elle est célébrée dans les films. Elle est considérée comme un pilier de la démocratie américaine. Mais aujourd’hui, cette tradition est menacée. Trump attaque les journalistes avec une violence inédite. Il les traite d’ennemis. Il les insulte publiquement. Il mobilise ses supporters contre eux. Et une partie significative de la population applaudit. Les sondages montrent que la confiance dans les médias est au plus bas. Que de nombreux Américains considèrent les journalistes comme biaisés, malhonnêtes, dangereux. Cette méfiance a été cultivée pendant des années par Trump et ses alliés. Elle porte maintenant ses fruits.
Les États-Unis sont à un tournant. Ils peuvent continuer sur cette voie et voir leur démocratie se dégrader progressivement. Ou ils peuvent se ressaisir. Réaffirmer l’importance de la liberté de la presse. Condamner les attaques contre les journalistes. Protéger ceux qui font ce travail essentiel. Mais pour l’instant, la tendance est négative. Trump continue ses attaques. Le Parti républicain reste silencieux. Les institutions ne réagissent pas. Et la démocratie américaine s’affaiblit. Les historiens du futur regarderont cette période avec stupéfaction. Ils se demanderont comment les Américains ont pu laisser un président insulter impunément des journalistes. Comment ils ont pu normaliser cette violence. Comment ils ont pu accepter la dégradation de leurs standards démocratiques. Et ils chercheront à comprendre pourquoi personne n’a agi. Pourquoi les institutions ont failli. Pourquoi les citoyens ont laissé faire. Les réponses ne seront pas flatteuses. Elles révéleront une société qui a perdu ses repères. Qui a oublié ses valeurs. Qui a sacrifié sa démocratie sur l’autel de la polarisation politique. Et qui a payé le prix fort pour cette erreur.
Section 10 : les mécanismes de défense et de résistance
Les organisations professionnelles mobilisées
Face aux attaques de Trump, les organisations professionnelles de journalistes tentent de résister. La Society of Professional Journalists publie des communiqués condamnant fermement chaque insulte présidentielle. Elle rappelle que le Premier Amendement protège la liberté de la presse et que les attaques de Trump constituent une menace grave pour la démocratie. Le Committee to Protect Journalists documente méticuleusement chaque incident. Il crée une base de données des attaques contre les journalistes américains, quelque chose qu’il fait habituellement pour les pays autoritaires. Reporters Sans Frontières alerte la communauté internationale sur la dégradation de la situation aux États-Unis. Ces organisations font un travail essentiel. Elles maintiennent la pression. Elles rappellent les standards. Elles soutiennent les journalistes attaqués. Mais leurs moyens sont limités. Elles ne peuvent pas empêcher Trump d’insulter. Elles ne peuvent pas protéger les journalistes du harcèlement en ligne. Elles ne peuvent pas forcer les institutions à réagir. Alors elles documentent. Elles dénoncent. Elles espèrent que l’histoire retiendra leurs efforts. Que les générations futures sauront qu’il y avait des gens qui résistaient. Qui refusaient de normaliser l’inacceptable.
Les syndicats de journalistes se mobilisent également. Ils négocient avec les rédactions pour obtenir des protections supplémentaires pour leurs membres. Ils demandent des formations sur la gestion du harcèlement en ligne. Ils exigent un soutien psychologique pour les journalistes attaqués. Ils réclament des budgets pour la sécurité. Certaines rédactions répondent positivement. Elles mettent en place des protocoles. Elles embauchent des modérateurs pour filtrer les messages haineux. Elles offrent des congés aux journalistes submergés. Mais d’autres rédactions ne font rien. Elles considèrent que c’est le prix à payer pour couvrir Trump. Que les journalistes doivent être assez forts pour encaisser. Que se plaindre est un signe de faiblesse. Cette attitude est dévastatrice. Elle abandonne les journalistes face à la violence. Elle les laisse seuls face au harcèlement. Elle normalise l’inacceptable. Les syndicats se battent contre cette mentalité. Ils rappellent que personne ne devrait avoir à subir des insultes et des menaces pour faire son travail. Que la violence verbale n’est pas normale. Que les employeurs ont une responsabilité de protection. Mais c’est un combat difficile. Parce que les rédactions sont sous pression financière. Parce qu’elles ont peur de perdre l’accès à la Maison Blanche. Parce qu’elles ne veulent pas être accusées de partialité.
La solidarité entre journalistes comme rempart
Face à la violence de Trump, les journalistes développent des mécanismes de solidarité. Quand l’un d’entre eux est attaqué, les autres se mobilisent. Ils publient des messages de soutien sur les réseaux sociaux. Ils écrivent des articles défendant leur collègue. Ils organisent des pétitions. Cette solidarité est essentielle. Elle montre aux journalistes attaqués qu’ils ne sont pas seuls. Qu’ils ont le soutien de leur profession. Qu’ils font le bon travail. Elle envoie aussi un message à Trump : vous pouvez attaquer un journaliste, mais vous attaquez toute la profession. Cette solidarité transcende les clivages politiques. Des journalistes de Fox News défendent des collègues de CNN. Des reporters conservateurs soutiennent des progressistes. Parce qu’ils comprennent que l’enjeu dépasse les différences idéologiques. Que c’est la liberté de la presse elle-même qui est menacée. Que si Trump peut détruire une journaliste aujourd’hui, il pourra en détruire une autre demain. Et que personne n’est à l’abri. Cette prise de conscience crée une unité rare dans une profession souvent divisée. Elle rappelle que malgré leurs désaccords, les journalistes partagent des valeurs communes. Le respect des faits. L’importance de questionner le pouvoir. La nécessité d’informer les citoyens.
Des réseaux de soutien informels se créent. Des journalistes qui ont subi des attaques similaires contactent les nouvelles victimes. Ils partagent leurs expériences. Ils donnent des conseils pratiques. Comment gérer le harcèlement en ligne. Comment protéger sa vie privée. Comment préserver sa santé mentale. Ces échanges sont précieux. Ils permettent aux journalistes attaqués de ne pas se sentir isolés. De comprendre qu’ils ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. Que la violence vient de Trump, pas d’eux. Certaines journalistes créent des groupes de parole. Elles se réunissent régulièrement pour discuter de leurs expériences. Pour se soutenir mutuellement. Pour trouver des stratégies de résistance. Ces espaces sont essentiels. Ils permettent de verbaliser la souffrance. De partager la colère. De transformer la peur en force. Mais ils révèlent aussi l’ampleur du problème. Le fait que tant de journalistes aient besoin de ces groupes de soutien montre à quel point la situation est grave. À quel point la violence de Trump affecte la profession. À quel point le coût humain est élevé. Et pourtant, ces journalistes continuent. Elles posent des questions. Elles écrivent des articles. Elles font leur travail. Malgré la peur. Malgré les menaces. Malgré les insultes. Parce qu’elles croient en l’importance du journalisme. Parce qu’elles refusent de se laisser intimider. Parce qu’elles savent que la démocratie dépend de leur courage.
Il y a des jours où je me demande si ça vaut le coup. Si continuer à écrire sert à quelque chose. Si dénoncer les attaques de Trump change quoi que ce soit. Et puis je pense à ces femmes. Nancy Cordes. Katie Rogers. Catherine Lucey. Mary Bruce. Toutes celles dont on ne connaît pas le nom. Toutes celles qui continuent malgré tout. Qui se lèvent chaque matin. Qui vont travailler. Qui posent des questions. Qui écrivent des articles. Malgré la peur. Malgré les menaces. Malgré les insultes. Elles sont mon inspiration. Ma raison de continuer. Parce que si elles ne renoncent pas, je ne peux pas renoncer. Si elles trouvent la force de résister, je dois trouver la force d’écrire. Nous sommes dans le même combat. Chacune à notre manière. Chacune avec nos armes. Elles avec leurs questions. Moi avec mes mots. Et ensemble, peut-être, nous finirons par faire bouger les choses. Peut-être.
Section 11 : les enjeux pour l'avenir de la démocratie américaine
La pente glissante vers l’autoritarisme
Les attaques de Trump contre les journalistes femmes ne sont pas des incidents isolés. Elles s’inscrivent dans une stratégie plus large de démantèlement des institutions démocratiques. Trump attaque la presse. Il attaque la justice. Il attaque les élections. Il attaque tout ce qui limite son pouvoir. Cette stratégie est classique dans les transitions vers l’autoritarisme. Les politologues qui étudient ces processus identifient des étapes récurrentes. D’abord, le leader populiste se présente comme le seul défenseur du peuple contre les élites corrompues. Ensuite, il désigne des ennemis : les médias, les juges, les opposants politiques. Puis il attaque ces ennemis systématiquement, les délégitimant aux yeux de ses supporters. Enfin, il démantèle progressivement les institutions qui pourraient le contrôler. Trump suit ce schéma à la lettre. Il s’est présenté comme l’outsider qui allait « drainer le marais » de Washington. Il a désigné les médias comme « ennemis du peuple ». Il attaque maintenant ces ennemis avec une violence croissante. Et il affaiblit progressivement les institutions démocratiques. Les États-Unis sont sur une pente glissante. Chaque attaque normalisée rend la suivante plus facile. Chaque institution affaiblie facilite le démantèlement de la suivante. Chaque recul démocratique ouvre la voie à de nouveaux reculs.
Les historiens qui ont étudié l’effondrement des démocraties au vingtième siècle identifient des signes avant-coureurs. La polarisation extrême. La perte de confiance dans les institutions. La normalisation de la violence politique. L’acceptation de comportements autrefois considérés comme inacceptables. Tous ces signes sont présents aux États-Unis aujourd’hui. La société américaine est profondément divisée. Les républicains et les démocrates ne partagent plus la même réalité. Ils ne font plus confiance aux mêmes sources d’information. Ils ne croient plus aux mêmes faits. Cette division rend impossible tout compromis. Toute gouvernance partagée. Toute résolution pacifique des conflits. Et Trump exploite cette division. Il l’amplifie. Il en fait une arme politique. Chaque attaque contre une journaliste renforce la polarisation. Chaque insulte creuse le fossé entre ses supporters et ses opposants. Chaque violence verbale normalisée rapproche les États-Unis d’un point de non-retour. Les démocraties ne meurent pas d’un coup. Elles s’effritent progressivement. Elles perdent leurs repères petit à petit. Elles acceptent l’inacceptable graduellement. Jusqu’au jour où il est trop tard. Où les institutions sont trop affaiblies pour résister. Où les citoyens sont trop divisés pour s’unir. Où la démocratie n’est plus qu’un souvenir.
L’urgence d’une réaction collective
Face à cette dérive, une réaction collective est urgente. Les institutions doivent se ressaisir. Le Congrès doit condamner les attaques de Trump. La justice doit protéger les journalistes. Les médias doivent maintenir leurs standards. Les citoyens doivent exiger le respect de la démocratie. Mais pour l’instant, cette réaction collective ne se matérialise pas. Le Congrès reste divisé. La justice est paralysée. Les médias sont affaiblis. Les citoyens sont polarisés. Et Trump continue. Il insulte. Il attaque. Il détruit. Sans opposition efficace. Sans conséquence réelle. Sans limite apparente. Cette inaction collective est le vrai danger. Parce qu’elle signifie que les mécanismes de défense démocratique ne fonctionnent plus. Que les garde-fous ont cédé. Que plus rien ne peut arrêter la dérive autoritaire. Les États-Unis ont besoin d’un sursaut. D’un réveil collectif. D’une prise de conscience que la démocratie est en danger. Que les attaques contre les journalistes ne sont pas anodines. Qu’elles font partie d’un processus plus large de démantèlement démocratique. Que si nous ne réagissons pas maintenant, il sera bientôt trop tard.
Ce sursaut doit venir de partout. Des élus qui doivent retrouver leur courage et condamner Trump. Des médias qui doivent maintenir leurs standards malgré les pressions. Des citoyens qui doivent exiger le respect de la démocratie. Des organisations de la société civile qui doivent mobiliser. Des entreprises qui doivent prendre position. De tous ceux qui croient encore que la démocratie vaut la peine d’être défendue. Parce que si nous laissons Trump détruire la liberté de la presse, il détruira ensuite les autres libertés. Si nous acceptons qu’il insulte les journalistes, nous accepterons qu’il attaque les juges. Si nous normalisons sa violence verbale, nous normaliserons d’autres formes de violence. La pente est glissante. Et nous sommes déjà bien engagés dessus. Mais il n’est pas trop tard. Nous pouvons encore nous arrêter. Nous pouvons encore dire non. Nous pouvons encore défendre nos valeurs. Nos institutions. Notre démocratie. Mais il faut agir maintenant. Avant qu’il ne soit vraiment trop tard. Avant que les dégâts ne soient irréversibles. Avant que nous nous réveillions dans un pays que nous ne reconnaissons plus. Un pays où les journalistes ont peur de poser des questions. Où les femmes sont réduites au silence. Où la démocratie n’est plus qu’un mot vide de sens.
Conclusion : le prix du silence et l'impératif de résistance
Ce que nous avons perdu et ce qu’il reste à sauver
Quand Donald Trump traite Nancy Cordes de « stupide », ce n’est pas juste une insulte. C’est un symbole. Le symbole de tout ce que nous avons perdu. Le respect de la fonction présidentielle. La dignité du débat public. La protection des professionnels qui font leur travail. Le refus de la violence verbale. L’égalité entre les hommes et les femmes. Tous ces acquis que nous pensions solides se sont effrités. Progressivement. Insidieusement. Sans que nous réagissions vraiment. Nous avons regardé Trump insulter une première journaliste. Nous nous sommes indignés. Puis il en a insulté une deuxième. Nous avons protesté. Puis une troisième. Nous avons dénoncé. Et maintenant, nous ne comptons plus. Nous ne nous indignons plus vraiment. Nous avons normalisé l’inacceptable. Nous avons accepté que c’est comme ça maintenant. Que Trump est Trump. Que rien ne changera. Cette résignation est notre plus grande défaite. Parce qu’elle signifie que nous avons renoncé. Que nous avons abandonné nos standards. Que nous avons sacrifié nos valeurs sur l’autel de la lassitude. Mais il reste quelque chose à sauver. Il reste des journalistes qui continuent à poser des questions. Il reste des citoyens qui refusent de se résigner. Il reste des institutions qui tentent de résister. Il reste un espoir que tout n’est pas perdu. Que nous pouvons encore nous ressaisir. Que nous pouvons encore dire non.
Ce qui reste à sauver, c’est l’idée même de la démocratie. L’idée qu’un président doit rendre des comptes. Qu’il doit respecter ceux qui le questionnent. Qu’il doit incarner un minimum de dignité. Cette idée est menacée. Mais elle n’est pas morte. Elle survit dans le courage de Nancy Cordes qui continue à poser des questions malgré les insultes. Elle survit dans la détermination de Katie Rogers qui continue à écrire malgré les attaques. Elle survit dans la résistance de Catherine Lucey qui continue à faire son travail malgré les humiliations. Elle survit dans la ténacité de Mary Bruce qui continue à interroger le pouvoir malgré les menaces. Ces femmes sont nos héroïnes. Pas parce qu’elles font quelque chose d’extraordinaire. Mais parce qu’elles continuent à faire leur travail ordinaire dans des circonstances extraordinairement difficiles. Parce qu’elles refusent de se laisser intimider. Parce qu’elles croient encore que le journalisme compte. Que la vérité compte. Que la démocratie compte. Et tant qu’elles continuent, nous devons continuer. Nous devons les soutenir. Les défendre. Les protéger. Parce que si elles tombent, nous tombons tous. Si elles renoncent, la démocratie renonce. Si elles se taisent, nous nous taisons tous.
L’appel à la résistance collective
Il est temps de dire stop. Stop aux insultes. Stop aux humiliations. Stop à la violence verbale présidentielle. Stop à la normalisation de l’inacceptable. Stop à la résignation collective. Il est temps de se lever. De protester. De résister. Chacun à notre niveau. Chacun avec nos moyens. Les élus doivent retrouver leur courage et condamner Trump. Les médias doivent maintenir leurs standards et protéger leurs journalistes. Les citoyens doivent exiger le respect de la démocratie et sanctionner les comportements inacceptables. Les organisations doivent mobiliser et créer des contre-pouvoirs. Les entreprises doivent prendre position et refuser de financer la haine. Nous devons tous faire notre part. Parce que la démocratie ne se défend pas toute seule. Elle a besoin de nous. De notre vigilance. De notre courage. De notre refus de nous résigner. Trump compte sur notre lassitude. Sur notre division. Sur notre incapacité à nous mobiliser durablement. Il parie que nous finirons par accepter. Par nous habituer. Par normaliser. Nous devons lui prouver qu’il a tort. Que nous ne nous habituerons jamais. Que nous ne normaliserons jamais. Que nous continuerons à résister. Aussi longtemps qu’il le faudra.
Cette résistance commence par des gestes simples. Refuser de partager les insultes de Trump sur les réseaux sociaux. Soutenir les journalistes attaqués en leur envoyant des messages d’encouragement. S’abonner aux médias indépendants pour les aider financièrement. Participer aux manifestations pour la liberté de la presse. Écrire à nos élus pour exiger qu’ils condamnent les attaques. Éduquer nos enfants sur l’importance du journalisme et le respect des femmes. Ces gestes peuvent sembler dérisoires face à la puissance de Trump. Mais ils comptent. Parce qu’ils montrent que nous ne sommes pas résignés. Que nous refusons d’accepter. Que nous continuons à croire en la démocratie. Et si nous sommes assez nombreux à faire ces gestes, ils peuvent changer les choses. Ils peuvent créer une pression suffisante pour que les institutions réagissent. Ils peuvent montrer aux journalistes qu’ils ne sont pas seuls. Ils peuvent rappeler à Trump qu’il y a des limites. Que tout n’est pas permis. Que la démocratie a encore des défenseurs. Alors faisons-le. Résistons. Ensemble. Maintenant. Avant qu’il ne soit vraiment trop tard. Avant que nous nous réveillions dans un pays où les femmes journalistes ont disparu. Où les questions ne sont plus posées. Où la vérité n’existe plus. Où la démocratie n’est plus qu’un souvenir lointain. Résistons. Pour Nancy Cordes. Pour Katie Rogers. Pour Catherine Lucey. Pour Mary Bruce. Pour toutes les femmes qui osent encore parler. Pour toutes celles qui viendront après. Pour la démocratie. Pour nous.
Je termine cet article avec un sentiment étrange. Un mélange de colère et d’espoir. De désespoir et de détermination. Je suis en colère contre Trump. Contre sa violence. Contre sa misogynie. Contre son mépris. Je suis en colère contre ceux qui le laissent faire. Contre les élus silencieux. Contre les institutions complices. Contre les citoyens résignés. Mais je garde espoir. Parce que je vois ces femmes qui résistent. Ces journalistes qui continuent. Ces citoyens qui se mobilisent. Ces organisations qui luttent. Et je me dis que tant qu’il y a de la résistance, il y a de l’espoir. Tant que nous refusons de nous résigner, la démocratie n’est pas morte. Alors je continue à écrire. À dénoncer. À résister. Parce que c’est tout ce que je peux faire. Et parce que si je ne le fais pas, qui le fera ? Si nous ne résistons pas maintenant, quand résisterons-nous ? Si nous acceptons ça, qu’accepterons-nous ensuite ? Non. Je refuse. Nous refusons. Et nous continuerons à refuser. Aussi longtemps qu’il le faudra. Jusqu’à ce que Trump comprenne. Jusqu’à ce que les institutions réagissent. Jusqu’à ce que la démocratie soit sauvée. Ou jusqu’à ce que nous tombions en essayant. Mais nous ne renoncerons pas. Jamais.
Sources
Sources primaires
Le Monde, « Donald Trump insulte, une nouvelle fois, une journaliste », 28 novembre 2025. Libération, « «Êtes-vous stupide ?» : Donald Trump poursuit ses attaques envers les femmes journalistes », 28 novembre 2025. Le Parisien, « Un « torchon » : Donald Trump s’en prend au New York Times et à sa journaliste « laide », après un article sur son âge », 26 novembre 2025. Le Figaro, « «Êtes-vous stupide ?» : Donald Trump fustige une nouvelle fois une journaliste », 28 novembre 2025. Libération, « Mort d’une des militaires attaqués à Washington, Trump veut empêcher toute immigration «du tiers-monde» », 28 novembre 2025. The New York Times, « Trump Age and Health Article », 25 novembre 2025.
Sources secondaires
Euronews, « «Tais-toi, petite truie» : l’attaque sexiste de Trump contre une journaliste devient virale », 20 novembre 2025. Le Temps, « Quand Donald Trump insulte les journalistes femmes », novembre 2025. CBS News, « Trump lashes out at female reporters, calling them ‘ugly,’ ‘stupid' », novembre 2025. NBC News, « Trump insults another female reporter, this time for her looks », novembre 2025. NPR, « Trump lashes out at reporter, highlighting a pattern of attacking press he dislikes », 20 novembre 2025. Forbes, « The Real Damage When A President Publicly Demeans Women Journalists », 25 novembre 2025. The Atlantic, « Trump Told a Woman, ‘Quiet, Piggy,’ When She Asked Him About Epstein », novembre 2025. People Magazine, « Who Did Trump Call ‘Piggy’? What to Know About Bloomberg Reporter Catherine Lucey », novembre 2025.
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