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Un expert sonne l’alarme

Andreas Umland ne mâche pas ses mots. Ce politologue allemand, analyste au Stockholm Centre for Eastern European Studies, vient de lâcher une bombe—pas nucléaire celle-là, mais intellectuelle. Son diagnostic ? Le monde est au bord d’une prolifération nucléaire sans précédent. Pas demain. Pas dans dix ans. Maintenant. Aujourd’hui même, pendant que vous lisez ces lignes, des pays calculent, évaluent, soupèsent. Ils regardent l’Ukraine. Ils observent la Russie. Et ils tirent leurs conclusions. Des conclusions qui pourraient transformer notre planète en poudrière atomique. Umland n’est pas un alarmiste de pacotille. Il enseigne à l’académie Mohyla de Kiev. Il vit le drame ukrainien au quotidien. Il voit ce que nous refusons de voir : l’ordre mondial né en 1945 est en train de s’effondrer. Et avec lui, toutes les garanties qui protégeaient les petits pays des appétits des grands. Le mémorandum de Budapest ? Une blague. Le Traité de non-prolifération ? Un chiffon de papier. Les Nations Unies ? Une coquille vide. Voilà la réalité crue que nous devons affronter. Vladimir Poutine n’a pas seulement envahi l’Ukraine le 24 février 2022. Il a dynamité les fondations mêmes de la sécurité internationale. Il a montré au monde entier qu’un pays doté de l’arme nucléaire pouvait impunément annexer les territoires d’un voisin pacifique. Et que personne—absolument personne—ne viendrait vraiment au secours de la victime.

Les conséquences de cette démonstration de force brutale se font déjà sentir. Partout sur la planète, des gouvernements réévaluent leurs priorités stratégiques. La leçon ukrainienne est simple et terrifiante : si tu n’as pas la bombe, tu n’es rien. Si tu n’as pas d’alliance militaire solide, tu es vulnérable. Si tu comptes sur le droit international pour te protéger, tu es naïf. Umland identifie un phénomène que peu d’analystes ont osé formuler aussi clairement : ce ne sont pas seulement les grandes puissances qui pourraient être tentées de suivre l’exemple russe. Non. Ce sont surtout les petits et moyens pays qui, voyant le sort réservé à Kiev, pourraient décider de se doter d’armes de destruction massive. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris que le système international ne les protégera pas. Parce qu’ils ont vu l’Ukraine supplier, négocier, implorer pendant des mois avant de recevoire une aide militaire au compte-gouttes. Parce qu’ils ont constaté que les sanctions économiques contre Moscou, aussi sévères soient-elles, n’ont pas empêché les chars russes d’avancer. La Corée du Nord et le Pakistan, deux pays plus pauvres que l’Ukraine, possèdent l’arme atomique. Si eux ont réussi, pourquoi pas d’autres ? Cette question hante désormais les chancelleries du monde entier.

Je dois vous l’avouer : en lisant les propos d’Umland, j’ai ressenti un frisson glacé me parcourir l’échine. Pas le frisson de l’excitation intellectuelle. Non. Le frisson de la peur pure. Parce que cet homme ne fait pas dans la spéculation gratuite. Il observe. Il analyse. Il conclut. Et ses conclusions sont absolument terrifiantes. Nous sommes en train de vivre un tournant historique dont nous ne mesurons pas encore l’ampleur. L’invasion de l’Ukraine n’est pas qu’une tragédie locale. C’est le début d’une ère nouvelle—une ère où la force prime sur le droit, où la puissance écrase la justice, où les petits pays devront choisir entre l’asservissement et l’armement nucléaire. Et nous, spectateurs impuissants, nous regardons ce drame se dérouler sans vraiment comprendre que notre propre survie est en jeu.

L’effondrement d’un ordre vieux de 80 ans

Depuis 1945, le monde fonctionnait selon des règles tacites. Imparfaites, certes. Hypocrites, souvent. Mais des règles quand même. Première règle : on n’annexe pas le territoire d’un pays souverain par la force. Deuxième règle : on ne commet pas de génocide entre États. Ces deux principes fondamentaux ont structuré l’ordre international pendant près de huit décennies. Oh, il y a eu des violations, bien sûr. Des guerres, des massacres, des horreurs. Mais généralement, ces atrocités se déroulaient à l’intérieur des frontières nationales. Les génocides du Rwanda, du Cambodge, du Darfour étaient des tragédies internes. Les grandes puissances pouvaient intervenir militairement—comme les États-Unis en Irak—mais elles ne cherchaient pas à annexer formellement des territoires. Même l’Union soviétique, dans toute sa brutalité impériale, créait des « républiques populaires » plutôt que d’annexer directement ses conquêtes. La Russie de Poutine a franchi cette ligne rouge. En 2014, elle a annexé la Crimée. En 2022, elle a annexé quatre régions ukrainiennes supplémentaires. Ce n’est pas une occupation temporaire. C’est une annexion officielle, proclamée, assumée. Moscou a modifié ses cartes. Elle a distribué des passeports russes. Elle a intégré ces territoires dans sa consitution. Et le monde a regardé, impuissant.

L’autre tabou brisé concerne le génocide. Le terme fait débat, certes. Joe Biden l’a employé. Volodymyr Zelensky aussi. De nombreux historiens, politologues et juristes s’accordent désormais à dire que la guerre menée par la Russie en Ukraine comporte des éléments génocidaires. Les déportations massives d’enfants ukrainiens vers la Russie. Les tentatives systématiques d’effacer l’identité culturelle ukrainienne. Les massacres de civils à Boutcha, Irpin, Marioupol. Les bombardements délibérés d’infrastructures civiles. Les viols utilisés comme arme de guerre. Les tortures dans les centres de détention. Tout cela dessine un tableau glaçant : la Russie ne cherche pas seulement à conquérir un territoire. Elle cherche à détruire une nation, à effacer un peuple, à nier son existance même. Vladimir Poutine l’a dit lui-même : l’Ukraine n’existe pas en tant que nation. Les Ukrainiens sont des Russes égarés qu’il faut ramener dans le giron de la mère patrie. Cette rhétorique génocidaire, couplée à des actes génocidaires, marque une rupture fondamentale avec l’ordre d’après-guerre. Et cette rupture a des conséquences que nous commençons à peine à entrevoir.

Comprenez-vous ce qui est en train de se passer ? Nous ne sommes pas face à une simple guerre régionale. Nous assistons à l’effondrement d’un système entier. Les règles qui ont permis à l’humanité d’éviter une troisième guerre mondiale pendant 80 ans sont en train de voler en éclats. Et nous continuons notre vie comme si de rien n’était. Nous allons au travail. Nous faisons nos courses. Nous regardons des séries. Pendant ce temps, le monde bascule. Lentement. Inexorablement. Vers un chaos dont nous ne sortirons peut-être jamais.

Sources

Sources primaires

L’Express, « Le monde est au bord d’une prolifération nucléaire sans précédent : le scénario choc d’Andreas Umland », entretien avec Alix L’Hospital, publié le 30 novembre 2025. The National Interest, « The Next Wave of Nuclear Proliferation? », article d’Andreas Umland, octobre 2025. Stockholm Centre for Eastern European Studies (SCEEUS), publications et analyses d’Andreas Umland sur la sécurité européenne et la guerre en Ukraine, 2024-2025. Kyiv Independent, « Andreas Umland: Should Kyiv be pressured to exchange land for peace? », analyse publiée en 2025. Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), rapports sur la situation nucléaire en Iran, mai-juin 2025. Arms Control Association, « Iran Ramps Up Nuclear Program Ahead of Trump’s Return », janvier 2025. Fondation pour la recherche stratégique, « Le projet de programme nucléaire saoudien : ambiguïté stratégique et équilibres régionaux », 2025.

Sources secondaires

Le Monde, « Comment la guerre en Ukraine a ébranlé l’ordre mondial », mars 2022. Les Échos, « Russie, Israël, Corée du Nord… La nouvelle course aux armements nucléaires », 2025. Institut français des relations internationales (IFRI), « La guerre en Ukraine : choc géopolitique régional et global », 2024. Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), « SIPRI Yearbook 2025 », rapport annuel sur les armements et le désarmement. BBC News, « Trump renews threat of military force to annex Greenland », mai 2025. Crisis Group, « Venezuela Presses Territorial Claims as Dispute with Guyana Heats Up », 2025. Al Jazeera, « What’s next for Iran’s nuclear programme? », juin 2025. The Atlantic Council, « 2025 will be a decisive year for Iran’s nuclear program », janvier 2025. L’Express, « Hiroshima, 80 ans après : au Japon, le débat sur l’arme nucléaire n’est plus tabou », 2025. Fondation pour la recherche stratégique, « Vers une arme nucléaire sud-coréenne ? Considérations politiques et stratégiques », 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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