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Un pays sous l’emprise des cartels

Le Honduras vit sous la menace permanente des cartels. Depuis des décennies, le pays sert de corridor pour la cocaïne qui transite d’Amérique du Sud vers les États-Unis. Les chiffres sont éloquents : malgré une baisse significative sous le gouvernement de Xiomara Castro, le Honduras reste le pays le plus violent d’Amérique centrale avec vingt-cinq virgule trois homicides pour cent mille habitants en deux mille vingt-quatre. C’est moins qu’avant, certes. Mais c’est encore énorme. C’est encore insoutenable. Les gangs contrôlent des quartiers entiers dans les grandes villes comme Tegucigalpa et San Pedro Sula. Ils imposent leur loi. Ils collectent des impôts illégaux. Ils recrutent de force les jeunes. Ils terrorisent les populations. Le narcotrafic n’est pas qu’un problème de drogue. C’est un problème de gouvernance. C’est un problème de souveraineté. Parce que dans certaines zones, l’État hondurien n’exsite plus. Il a été remplacé par les cartels.

Selon Pascal Drouhaud, « le calcul est clair : le Honduras permet un contrôle de la façade Atlantique, et le Salvador celui de la façade Pacifique : deux points essentiels dans la géostratégie de Donald Trump. » Cette vision stratégique explique pourquoi Trump s’intéresse autant au Honduras. Ce n’est pas de la philanthropie. Ce n’est pas de l’humanitarisme. C’est du pur calcul géopolitique. En contrôlant le Honduras, Trump contrôle une partie essentielle des routes du narcotrafic. Il peut surveiller les flux. Il peut intercepter les cargaisons. Il peut frapper les cartels là où ça fait mal. Mais surtout, il peut projeter sa puissance militaire dans toute la région. Le Honduras devient une base avancée. Un point d’appui. Un tremplin pour d’autres opérations. Et Trump le sait. Il l’a compris. C’est pour ça qu’il veut absolument son homme à la présidence hondurienne.

L’opération Southern Spear : une guerre qui ne dit pas son nom

Mi-novembre deux mille vingt-cinq, Pete Hegseth, le ministre américain de la Défense, a dévoilé l’opération « Southern Spear » – la « lance du Sud ». Un nom qui sonne comme une menace. Un nom qui évoque la guerre. Et c’est exactement ce que c’est : une guerre. Une guerre contre les cartels, officiellement. Une guerre pour le contrôle de l’Amérique latine, officieusement. Depuis août, les États-Unis ont lancé une vaste campagne dans les Caraïbes et le Pacifique. Des navires de guerre. Des avions de chasse. Des forces spéciales. Un déploiement militaire massif. Au total, les forces américaines ont mené des frappes contre plus de vingt navires. Elles ont tué au moins quatre-vingt-trois personnes. Quatre-vingt-trois. Sans jamais fournir de preuves que ces navires étaient liés au narcotrafic. Sans procès. Sans jugement. Juste des frappes. Juste des morts. Donald Trump accuse le Venezuela d’être à l’origine du flot de stupéfiants qui submerge les États-Unis. Il pointe du doigt le régime de Nicolás Maduro. Il le qualifie de « narco-État ». Il menace d’intervenir militairement.

Mais cette opération va bien au-delà de la lutte contre la drogue. C’est une démonstration de force. C’est un message envoyé à tous les gouvernements de la région : nous sommes de retour. Nous sommes puissants. Nous n’hésiterons pas à utiliser la force. Kevin Parthenay explique : « Avec un président hondurien très loyal à Donald Trump, on peut imaginer une intensification de la présence militaire dans les années qui viennent : pas une intervention, mais des relais pour sécuriser les flux et faciliter d’éventuelles opérations ailleurs. » Le Honduras devient donc un maillon essentiel de cette stratégie militaire. Un point d’ancrage. Une base arrière. Et c’est pour ça que Trump veut absolument contrôler qui dirige le pays. Parce qu’il a besoin d’un allié fiable. D’un président qui dira oui à tout. D’un gouvernemnet qui ouvrira grand les portes aux forces américaines.

Cette opération Southern Spear me terrifie. Parce que je sais où ça mène. Je connais l’histoire. Je connais les précédents. Quand les États-Unis lancent des opérations militaires en Amérique latine, ça finit toujours mal. Toujours. Des milliers de morts. Des dictatures soutenues. Des démocraties renversées. Des populations terrorisées. Et tout ça au nom de la lutte contre le communisme hier, contre le terrorisme avant-hier, contre le narcotrafic aujourd’hui. Les prétextes changent. Mais la réalité reste la même : c’est une guerre pour le contrôle. Une guerre pour la domination. Une guerre pour les ressources. Et les peuples d’Amérique latine en paient le prix.

Sources

Sources primaires

France 24, « Pourquoi Donald Trump veut reprendre la main au Honduras », publié le 1er décembre 2025. Associated Press, « Hondurans face election as Donald Trump stirs political waters », publié le 30 novembre 2025. Politico, « Trump’s pardon promise offers yet another life to Honduras president », publié le 30 novembre 2025. BBC News, « Trump to pardon ex-Honduras president convicted of drug trafficking », publié le 29 novembre 2025. Reuters, « Asfura holds slim lead in Honduras presidential election after Trump intervention », publié le 1er décembre 2025. The New York Times, « Trump-Endorsed Candidate and Sportscaster Lead Honduran Election », publié le 30 novembre 2025. Al Jazeera, « Honduras votes for new president in poll overshadowed by Trump », publié le 30 novembre 2025. CNN, « Hondurans face elections under the shadow of Trump and fraud allegations », publié le 28 novembre 2025.

Sources secondaires

InSight Crime, « InSight Crime’s 2024 Homicide Round-Up », publié en 2024. ACLED, « Violence has gone down during Xiomara Castro’s term, but has security improved in Honduras? », publié en 2025. France 24, « Washington annonce une nouvelle opération militaire visant les narco-terroristes », publié le 14 novembre 2025. Al Jazeera, « US announces ‘Southern Spear’ mission as forces deploy to South America », publié le 14 novembre 2025. Working Immigrants, « Remittances from the U.S., the case of Honduras », publié en 2025. NPR, « Honduras establishes ties with China after break from Taiwan », publié le 27 mars 2023. The Diplomat, « Honduras’ China Switch and the Aftershocks », publié en mars 2023. Americas Quarterly, « Honduras: Meet the Candidates 2025 », publié en 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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