Un pays sous l’emprise des cartels
Le Honduras vit sous la menace permanente des cartels. Depuis des décennies, le pays sert de corridor pour la cocaïne qui transite d’Amérique du Sud vers les États-Unis. Les chiffres sont éloquents : malgré une baisse significative sous le gouvernement de Xiomara Castro, le Honduras reste le pays le plus violent d’Amérique centrale avec vingt-cinq virgule trois homicides pour cent mille habitants en deux mille vingt-quatre. C’est moins qu’avant, certes. Mais c’est encore énorme. C’est encore insoutenable. Les gangs contrôlent des quartiers entiers dans les grandes villes comme Tegucigalpa et San Pedro Sula. Ils imposent leur loi. Ils collectent des impôts illégaux. Ils recrutent de force les jeunes. Ils terrorisent les populations. Le narcotrafic n’est pas qu’un problème de drogue. C’est un problème de gouvernance. C’est un problème de souveraineté. Parce que dans certaines zones, l’État hondurien n’exsite plus. Il a été remplacé par les cartels.
Selon Pascal Drouhaud, « le calcul est clair : le Honduras permet un contrôle de la façade Atlantique, et le Salvador celui de la façade Pacifique : deux points essentiels dans la géostratégie de Donald Trump. » Cette vision stratégique explique pourquoi Trump s’intéresse autant au Honduras. Ce n’est pas de la philanthropie. Ce n’est pas de l’humanitarisme. C’est du pur calcul géopolitique. En contrôlant le Honduras, Trump contrôle une partie essentielle des routes du narcotrafic. Il peut surveiller les flux. Il peut intercepter les cargaisons. Il peut frapper les cartels là où ça fait mal. Mais surtout, il peut projeter sa puissance militaire dans toute la région. Le Honduras devient une base avancée. Un point d’appui. Un tremplin pour d’autres opérations. Et Trump le sait. Il l’a compris. C’est pour ça qu’il veut absolument son homme à la présidence hondurienne.
L’opération Southern Spear : une guerre qui ne dit pas son nom
Mi-novembre deux mille vingt-cinq, Pete Hegseth, le ministre américain de la Défense, a dévoilé l’opération « Southern Spear » – la « lance du Sud ». Un nom qui sonne comme une menace. Un nom qui évoque la guerre. Et c’est exactement ce que c’est : une guerre. Une guerre contre les cartels, officiellement. Une guerre pour le contrôle de l’Amérique latine, officieusement. Depuis août, les États-Unis ont lancé une vaste campagne dans les Caraïbes et le Pacifique. Des navires de guerre. Des avions de chasse. Des forces spéciales. Un déploiement militaire massif. Au total, les forces américaines ont mené des frappes contre plus de vingt navires. Elles ont tué au moins quatre-vingt-trois personnes. Quatre-vingt-trois. Sans jamais fournir de preuves que ces navires étaient liés au narcotrafic. Sans procès. Sans jugement. Juste des frappes. Juste des morts. Donald Trump accuse le Venezuela d’être à l’origine du flot de stupéfiants qui submerge les États-Unis. Il pointe du doigt le régime de Nicolás Maduro. Il le qualifie de « narco-État ». Il menace d’intervenir militairement.
Mais cette opération va bien au-delà de la lutte contre la drogue. C’est une démonstration de force. C’est un message envoyé à tous les gouvernements de la région : nous sommes de retour. Nous sommes puissants. Nous n’hésiterons pas à utiliser la force. Kevin Parthenay explique : « Avec un président hondurien très loyal à Donald Trump, on peut imaginer une intensification de la présence militaire dans les années qui viennent : pas une intervention, mais des relais pour sécuriser les flux et faciliter d’éventuelles opérations ailleurs. » Le Honduras devient donc un maillon essentiel de cette stratégie militaire. Un point d’ancrage. Une base arrière. Et c’est pour ça que Trump veut absolument contrôler qui dirige le pays. Parce qu’il a besoin d’un allié fiable. D’un président qui dira oui à tout. D’un gouvernemnet qui ouvrira grand les portes aux forces américaines.
Cette opération Southern Spear me terrifie. Parce que je sais où ça mène. Je connais l’histoire. Je connais les précédents. Quand les États-Unis lancent des opérations militaires en Amérique latine, ça finit toujours mal. Toujours. Des milliers de morts. Des dictatures soutenues. Des démocraties renversées. Des populations terrorisées. Et tout ça au nom de la lutte contre le communisme hier, contre le terrorisme avant-hier, contre le narcotrafic aujourd’hui. Les prétextes changent. Mais la réalité reste la même : c’est une guerre pour le contrôle. Une guerre pour la domination. Une guerre pour les ressources. Et les peuples d’Amérique latine en paient le prix.
La migration, l'autre obsession de Trump
Des milliers de Honduriens sur les routes de l’exil
Le volet migratoire est tout aussi central dans la stratégie de Trump. Chaque année, des milliers de Honduriens, mais aussi de Vénézuéliens et d’Haïtiens, traversent le pays en route vers le nord. Ils fuient la misère. Ils fuient la violence. Ils fuient l’emprise des gangs. Ils cherchent une vie meilleure. Ils rêvent du rêve américain. Aujourd’hui, près de deux millions de ressortissants honduriens vivent aux États-Unis. Deux millions. C’est énorme pour un pays de dix millions d’habitants. C’est un cinquième de la population. Ces migrants envoient de l’argent à leur famille restée au pays. On appelle ça les « remesas » – les transferts de fonds. Et ces remesas représentent environ vingt-cinq pourcent du PIB hondurien. Dix milliards de dollars par an. Dix milliards. C’est colossal. C’est vital. C’est une dépendance dont aucun gouvernement hondurien ne peut s’affranchir. Parce que sans ces remesas, l’économie hondurienne s’effondre. Les familles ne peuvent plus manger. Les enfants ne peuvent plus aller à l’école. Le pays sombre dans le chaos.
Cette dépendance économique donne un pouvoir immense aux États-Unis. Trump le sait. Il l’utilise. Il en fait un levier de pression. Depuis deux mille vingt-cinq, le Honduras a renforcé sa coopération migratoire avec les États-Unis. Un accord signé à Washington autorise désormais la réadmission sur le sol hondurien de migrants non honduriens refoulés par les autorités américaines, afin qu’ils y déposent leur demande d’asile. Si Xiomara Castro avait initialement menacé de fermer les bases américaines après cette promesse du président américain, elle a fini par se dire prête à financer des vols pour rapatrier ses ressortissants. En novembre, près de trente mille Honduriens avaient déjà été expulsés, soit treize mille de plus qu’un an plus tôt. Treize mille de plus. Des familles séparées. Des vies brisées. Des rêves anéantis. Et Trump veut aller encore plus loin. Il veut transformer le Honduras en zone tampon. En salle d’attente. En prison à ciel ouvert pour tous les migrants qui tentent de rejoindre les États-Unis.
Le modèle Bukele : une alliance sécuritaire qui fait froid dans le dos
Cette proximité forcée n’est pas propre au Honduras. Le Salvador de Nayib Bukele, autre proche de Donald Trump, a déjà accepté dans ses prisons des centaines de migrants expulsés par la nouvelle administration américaine, en échange d’un sursis pour certains de ses ressortissants aux États-Unis. Bukele est devenu le modèle de Trump en Amérique latine. Son approche de « mano dura » – la main de fer – contre les gangs a séduit le président américain. Bukele a emprisonné plus de soixante-quinze mille personnes en deux ans. Sans procès. Sans avocat. Sans preuve parfois. Il a construit une méga-prison capable d’accueillir quarante mille détenus. Il a déclaré l’état d’exception. Il a suspendu les libertés fondamentales. Et ça marche, selon ses partisans. Le taux d’homicides a chuté drastiquement. Les gangs ont été décimés. Les Salvadoriens se sentent plus en sécurité. Mais à quel prix ? Au prix de la démocratie. Au prix des droits humains. Au prix de l’État de droit.
Selon Kevin Parthenay, le président américain « cherche à reproduire ce modèle d’alliance sécuritaire avec le Honduras, inspiré des politiques de ‘mano dura’, pour contrôler à la fois trafics et migrations ». Trump veut son Bukele au Honduras. Il veut un président qui appliquera les mêmes méthodes. Qui emprisonnera massivement. Qui suspendra les libertés. Qui fera le sale boulot à sa place. Parce que Trump ne peut pas faire ça aux États-Unis. Pas encore. Pas complètement. Mais il peut le faire faire ailleurs. Il peut externaliser la répression. Il peut sous-traiter la violence. Et c’est exactement ce qu’il fait. Le Honduras devient un laboratoire. Un terrain d’expérimentation. Un modèle à reproduire dans toute l’Amérique centrale. Et Nasry Asfura, s’il est élu, sera l’homme qui mettra en œuvre cette vision. L’homme qui transformera le Honduras en État policier. L’homme qui fera de son pays une prison géante pour migrants.
Le modèle Bukele me terrifie. Parce que je vois ce qu’il produit. Je vois les dérives. Je vois les abus. Oui, le taux d’homicides a baissé au Salvador. Oui, les gens se sentent plus en sécurité. Mais à quel prix ? Des milliers de personnes emprisonnées sans procès. Des familles détruites. Des innocents enfermés avec des criminels. Et personne ne dit rien. Parce que les résultats sont là. Parce que les chiffres sont bons. Mais moi, je refuse cette logique. Je refuse de sacrifier la démocratie sur l’autel de la sécurité. Je refuse de renoncer aux droits humains pour quelques points de pourcentage en moins dans les statistiques criminelles. Parce que je sais que ça ne dure jamais. Parce que je sais que la violence finit toujours par revenir. Plus forte. Plus brutale. Plus incontrôlable.
La Chine, l'adversaire invisible mais omniprésent
La bataille diplomatique pour l’influence en Amérique latine
Mais les calculs américains ne se limitent pas au seul champ sécuritaire. Depuis plusieurs années, l’Amérique latine est devenue l’un des principaux terrains de rivalité diplomatique entre Washington et Pékin. « Donald Trump vise un objectif simple : éviter qu’un gouvernement hondurien puisse se rapprocher de son adversaire principal, la Chine. Pour lui, il faut un gouvernement qui ne soit pas progressiste et surtout pas nationaliste latino-américain », explique Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l’Observatoire de l’Amérique latine à la Fondation Jean-Jaurès. La bataille est d’autant plus âpre que Pékin s’est imposé en quinze ans comme un acteur économique incontournable, au point de devenir le premier ou deuxième partenaire commercial de nombreux pays du continent. La Chine investit massivement. Elle construit des routes. Des ports. Des barrages. Elle prête de l’argent. Elle achète des matières premières. Elle ne pose pas de conditions politiques. Elle ne demande pas de réformes démocratiques. Elle ne s’immisce pas dans les affaires intérieures. Et ça plaît. Ça plaît beaucoup aux gouvernements latino-américains.
Au Honduras, Nasry Asfura comme Salvador Nasralla ont déjà laissé entendre qu’ils pourraient rétablir les relations officielles avec Taïwan, rompues en deux mille vingt-trois par Xiomara Castro au profit de la Chine. Une telle volte-face serait un revers majeur pour la Chine, la plus importante en Amérique latine depuis mille neuf cent quatre-vingt-dix. Pékin a investi des milliards dans la région. Elle a signé des accords commerciaux. Elle a construit des infrastructures. Elle a tissé des liens diplomatiques. Et maintenant, Trump veut tout défaire. Il veut reprendre le terrain perdu. Il veut reconquérir l’Amérique latine. Et le Honduras est un test. Un test pour voir si les États-Unis peuvent encore imposer leur volonté. Un test pour voir si la Chine reculera. Un test pour voir qui dominera vraiment la région dans les décennies à venir. C’est une guerre froide qui ne dit pas son nom. Une guerre économique. Une guerre diplomatique. Une guerre d’influence.
Taiwan ou Chine : le dilemme hondurien
En mars deux mille vingt-trois, Xiomara Castro a pris une décision historique : rompre les relations diplomatiques avec Taïwan pour reconnaître la République populaire de Chine. C’était un coup dur pour Taipei. C’était une victoire majeure pour Pékin. Parce que le Honduras était l’un des derniers alliés de Taïwan en Amérique latine. Parce que cette reconnaissance donnait à la Chine un pied dans une région traditionnellement dominée par les États-Unis. Castro a justifié sa décision par des raisons économiques. La Chine offrait des investissements massifs. Des prêts avantageux. Des opportunités commerciales. Taïwan ne pouvait pas rivaliser. Mais cette décision était aussi politique. C’était un message envoyé à Washington : nous ne sommes plus votre arrière-cour. Nous pouvons choisir nos partenaires. Nous pouvons diversifier nos alliances. Et Trump ne l’a pas supporté. Il ne supporte pas que des pays latino-américains se tournent vers la Chine. Il ne supporte pas de perdre son influence. Il ne supporte pas d’être défié.
Maintenant, avec l’élection de Nasry Asfura ou Salvador Nasralla, Trump espère inversé la tendance. Les deux candidats de droite ont promis de reconsidérer les relations avec la Chine. Ils ont laissé entendre qu’ils pourraient revenir à Taïwan. C’est exactement ce que Trump veut entendre. C’est exactement ce qu’il attend d’eux. Parce que pour lui, ce n’est pas qu’une question de diplomatie. C’est une question de principe. C’est une question de domination. Si le Honduras revient à Taïwan, ça envoie un message à toute l’Amérique latine : les États-Unis sont de retour. Les États-Unis sont puissants. Les États-Unis peuvent encore imposer leur volonté. Et d’autres pays suivront. D’autres pays reconsidéreront leurs relations avec la Chine. D’autres pays reviendront dans le giron américain. C’est un effet domino que Trump veut déclencher. Et le Honduras est la première pièce.
Cette rivalité sino-américaine me fatigue. Parce qu’elle transforme les pays latino-américains en simples pions. En variables d’ajustement. En terrains de jeu pour grandes puissances. Le Honduras ne choisit pas vraiment. Il subit. Il subit les pressions américaines. Il subit les promesses chinoises. Il subit les menaces de Trump. Il subit les investissements de Pékin. Et au final, ce sont les Honduriens qui paient. Parce que leur pays devient un champ de bataille. Parce que leur souveraineté est niée. Parce que leur avenir est décidé ailleurs. À Washington. À Pékin. Mais jamais à Tegucigalpa.
Juan Orlando Hernandez : le pardon qui révèle tout
Un narco-président gracié par Trump
C’est dans ce contexte qu’un geste surprenant de Donald Trump a fait bondir les observateurs : l’annonce d’une « grâce totale et absolue » accordée à l’ancien président Juan Orlando Hernandez, condamné à quarante-cinq ans de prison aux États-Unis pour trafic de drogue. Quarante-cinq ans. Pour avoir transformé le Honduras en narco-État. Pour avoir protégé les cartels. Pour avoir facilité le transit de tonnes de cocaïne vers les États-Unis. Pour avoir touché des millions de dollars en pots-de-vin. Hernandez a été jugé. Il a été condamné. Par un tribunal américain. Avec des preuves accablantes. Des témoignages. Des documents. Des enregistrements. Tout était là. Tout était clair. Et maintenant, Trump veut le gracier. Trump veut effacer sa condamnation. Trump veut le libérer. Pourquoi ? Pourquoi gracier un homme qui a inondé les États-Unis de drogue ? Pourquoi pardonner à un narco-président ? La réponse est simple : parce que Hernandez est utile. Parce qu’il a des connexions. Parce qu’il peut aider Trump à reprendre le contrôle du Honduras.
« C’est très paradoxal, mais ça montre justement le bout de sa stratégie », estime Kevin Parthenay. « Donald Trump met un voile sur cette affaire pour reprendre un contrôle total sur le Honduras, quitte à relancer plus tard sa politique anti-narcotrafic. » Trump sacrifie ses principes sur l’autel de la realpolitik. Il sacrifie la lutte contre le narcotrafic pour des gains géopolitiques. Il sacrifie la justice pour le pouvoir. Interrogé sur ses motivations, Donald Trump a assuré répondre aux appels des Honduriens convaincus que la condamnation de l’ex-président était politique. « Ils pensaient vraiment qu’il avait été piégé, et c’était terrible », a-t-il soutenu devant les journalistes à bord d’Air Force One. Mais personne n’est dupe. Personne ne croit à cette version. Parce que les preuves contre Hernandez étaient écrasantes. Parce que son procès a été équitable. Parce que sa condamnation était justifiée. Trump ment. Trump manipule. Trump instrumentalise.
Le cynisme absolu d’une décision incompréhensible
Cette grâce révèle le cynisme absolu de la politique de Trump en Amérique latine. Il prétend lutter contre le narcotrafic. Il lance l’opération Southern Spear. Il déploie des navires de guerre. Il frappe des bateaux. Il tue des gens. Tout ça, officiellement, pour combattre les cartels. Et en même temps, il gracie un narco-président. Il libère un homme qui a facilité le trafic de tonnes de cocaïne. Il pardonne à quelqu’un qui a transformé son pays en plaque tournante du narcotrafic. C’est incohérent. C’est contradictoire. C’est hypocrite. Mais c’est logique dans la vision de Trump. Parce que pour lui, la lutte contre le narcotrafic n’est qu’un prétexte. Un outil. Un moyen de justifier sa présence militaire. Sa domination politique. Son contrôle économique. Ce qui compte vraiment, c’est d’avoir des alliés fidèles. Des présidents obéissants. Des gouvernements dociles. Et si pour ça il faut gracier un narco-président, eh bien soit. Trump le fera. Sans hésiter. Sans remords. Sans scrupules.
Hernandez a dirigé le Honduras de deux mille quatorze à deux mille vingt-deux. Pendant huit ans, il a protégé les cartels. Il a touché des pots-de-vin. Il a facilité le trafic de drogue. Il a réprimé l’opposition. Il a truqué les élections. Il a violé la Constitution. Et pendant tout ce temps, les États-Unis l’ont soutenu. Ils l’ont financé. Ils ont fermé les yeux sur ses crimes. Parce qu’il était leur allié. Parce qu’il disait oui à tout. Parce qu’il servait leurs intérêts. Et maintenant, Trump veut le gracier. Parce qu’il peut encore être utile. Parce qu’il connaît les rouages du pouvoir hondurien. Parce qu’il peut aider Nasry Asfura à gouverner. Parce qu’il peut faciliter la reprise en main américaine. C’est ça, la vraie raison de cette grâce. Pas la compassion. Pas la justice. Juste le calcul politique. Juste l’intérêt géopolitique. Juste le cynisme le plus absolu.
Cette grâce me révolte profondément. Elle me met hors de moi. Parce qu’elle montre le vrai visage de Trump. Le vrai visage de sa politique en Amérique latine. Il se fiche de la justice. Il se fiche des victimes du narcotrafic. Il se fiche des familles détruites par la drogue. Tout ce qui compte, c’est son pouvoir. Son influence. Sa domination. Et pour ça, il est prêt à tout. Même à gracier un narco-président. Même à trahir ses propres principes. Même à cracher sur la justice américaine. Cette décision est une insulte. Une insulte aux victimes. Une insulte au peuple hondurien. Une insulte à tous ceux qui luttent vraiment contre le narcotrafic.
La base de Soto Cano : le cœur de la présence militaire américaine
Un héritage des années quatre-vingt qui perdure
La présence américaine dans le pays n’est pas nouvelle. Dans les années mille neuf cent quatre-vingt, Washington y avait bâti la base aérienne de Soto Cano, anciennement appelée Palmerola. C’était l’époque de la guerre froide. L’époque où les États-Unis combattaient le communisme en Amérique centrale. L’époque où ils soutenaient les Contras au Nicaragua. L’époque où ils finançaient des dictatures militaires. L’époque où ils renversaient des gouvernements démocratiquement élus. Soto Cano était le cœur de ce dispositif. La base d’où partaient les opérations. Le centre de commandement. Le point d’ancrage de la puissance américaine dans la région. Aujourd’hui, quarante ans plus tard, Soto Cano est toujours là. Toujours active. Toujours opérationnelle. C’est aujourd’hui le principal point d’ancrage des forces américaines en Amérique centrale. Des milliers de soldats y sont stationnés. Des avions de combat. Des hélicoptères. Du matériel militaire. Tout est là. Prêt à intervenir. Prêt à frapper. Prêt à projeter la puissance américaine partout dans la région.
« Avec un président hondurien très loyal à Donald Trump, on peut imaginer une intensification de la présence militaire dans les années qui viennent : pas une intervention, mais des relais pour sécuriser les flux et faciliter d’éventuelles opérations ailleurs », observe Kevin Parthenay. Soto Cano pourrait devenir encore plus importante. Encore plus stratégique. Encore plus centrale dans le dispositif militaire américain. Trump pourrait y déployer plus de troupes. Plus d’avions. Plus de matériel. Il pourrait en faire une base avancée pour l’opération Southern Spear. Un point de départ pour des frappes contre le Venezuela. Un centre de coordination pour la lutte contre les cartels. Les possibilités sont infinies. Et avec Nasry Asfura à la présidence, rien ne s’opposerait à cette expansion. Rien ne freinerait cette militarisation. Parce qu’Asfura dira oui. Parce qu’il ouvrira grand les portes. Parce qu’il donnera carte blanche aux forces américaines.
Une militarisation rampante qui inquiète
Cette militarisation inquiète. Elle inquiète les observateurs. Elle inquiète les défenseurs des droits humains. Elle inquiète les pacifistes. Parce qu’ils savent ce que ça signifie. Ils connaissent l’histoire. Ils se souviennent des années quatre-vingt. Ils se souviennent des guerres civiles. Ils se souviennent des massacres. Ils se souviennent des dictatures. Et ils ne veulent pas que ça recommence. Mais Trump s’en fiche. Il s’en fiche de l’histoire. Il s’en fiche des leçons du passé. Il s’en fiche des conséquences. Tout ce qui compte, c’est sa stratégie. Sa vision. Son projet de domination hémisphérique. Et le Honduras est un maillon essentiel de ce projet. Un maillon qu’il ne peut pas se permettre de perdre. Un maillon qu’il doit absolument contrôler. C’est pour ça qu’il intervient dans l’élection. C’est pour ça qu’il soutient Nasry Asfura. C’est pour ça qu’il menace de couper l’aide. C’est pour ça qu’il gracie Hernandez. Tout est lié. Tout fait partie du même plan. Du même projet. De la même stratégie.
Soto Cano n’est pas qu’une base militaire. C’est un symbole. Un symbole de la présence américaine. Un symbole de la domination de Washington. Un symbole de la perte de souveraineté hondurienne. Parce qu’avoir une base militaire étrangère sur son territoire, c’est accepter une forme de tutelle. C’est accepter que d’autres décident à votre place. C’est accepter de ne plus être vraiment maître chez soi. Et c’est exactement ce que Trump veut. Il veut que le Honduras accepte cette tutelle. Il veut que le pays renonce à sa souveraineté. Il veut que le gouvernement hondurien devienne un simple exécutant des décisions prises à Washington. Et avec Nasry Asfura, il aura ce qu’il veut. Parce qu’Asfura est prêt à tout accepter. Parce qu’il est prêt à tout sacrifier. Parce qu’il est prêt à vendre son pays pour rester au pouvoir.
Soto Cano me hante. Cette base me hante. Parce qu’elle représente tout ce que je déteste dans la politique étrangère américaine. Cette arrogance. Cette certitude d’avoir le droit d’installer des bases militaires partout dans le monde. Cette conviction que leur sécurité justifie tout. Même la violation de la souveraineté d’autres pays. Même l’installation de forces armées sur des territoires étrangers. Même la transformation de pays entiers en avant-postes militaires. Et le pire, c’est que ça marche. Ça marche parce que les gouvernements locaux acceptent. Parce qu’ils ont besoin de l’argent américain. Parce qu’ils ont peur des représailles. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Ou du moins, c’est ce qu’ils croient.
Nasry Asfura : l'homme de Trump au Honduras
Un homme d’affaires controversé propulsé par Washington
Nasry « Tito » Asfura n’est pas un inconnu dans le paysage politique hondurien. Cet homme d’affaires de soixante-quatre ans a été maire de Tegucigalpa, la capitale, de deux mille quatorze à deux mille vingt-deux. Pendant huit ans, il a dirigé la ville. Il a géré son budget. Il a lancé des projets. Il a construit des infrastructures. Mais son mandat a été entaché de scandales. Des accusations de corruption. Des soupçons de détournement de fonds. Des contrats douteux. Des marchés publics truqués. Rien n’a jamais été prouvé devant un tribunal. Mais les rumeurs persistent. Les soupçons demeurent. Et beaucoup de Honduriens se méfient de lui. Ils se méfient de ses promesses. Ils se méfient de son programme. Ils se méfient de ses liens avec l’ancien régime de Juan Orlando Hernandez. Parce qu’Asfura faisait partie de ce système. Il en était un rouage. Il en bénéficiait. Et maintenant, il veut diriger le pays. Il veut devenir président. Et Trump le soutient. Trump fait campagne pour lui. Trump menace de couper l’aide si quelqu’un d’autre est élu.
Asfura incarne tout ce que Trump aime chez un dirigeant latino-américain. Il est conservateur. Il est néolibéral. Il est pro-business. Il est pro-américain. Il promet de lutter contre le narcotrafic. Il promet de contrôler la migration. Il promet de rétablir les relations avec Taïwan. Il promet de donner carte blanche aux forces américaines. Il promet tout ce que Trump veut entendre. Et en échange, Trump lui offre son soutien. Son appui. Sa légitimité. Parce que dans un pays comme le Honduras, avoir le soutien du président américain, ça compte. Ça compte énormément. Ça peut faire la différence entre la victoire et la défaite. Entre le pouvoir et l’opposition. Entre la richesse et la pauvreté. Et Asfura le sait. Il sait que sans Trump, ses chances sont minces. Il sait que sans l’aide américaine, son programme est irréalisable. Il sait que sans Washington, il n’est rien. Alors il accepte. Il accepte d’être l’homme de Trump. Il accepte d’être le pantin de Washington. Il accepte de sacrifier la souveraineté de son pays.
Un programme taillé sur mesure pour Washington
Le programme d’Asfura est un copier-coller des priorités américaines. Lutte contre le narcotrafic : check. Contrôle de la migration : check. Coopération militaire renforcée : check. Retour à Taïwan : check. Politiques néolibérales : check. Tout y est. Tout ce que Trump veut. Tout ce que Washington exige. Rien sur la réduction de la pauvreté. Rien sur l’amélioration de l’éducation. Rien sur le renforcement du système de santé. Rien sur la création d’emplois dignes. Rien sur la lutte contre les inégalités. Parce que ce n’est pas ça qui intéresse Trump. Ce n’est pas ça qui intéresse Washington. Ce qui les intéresse, c’est la sécurité. Leur sécurité. Pas celle des Honduriens. La leur. Celle des États-Unis. Et Asfura est prêt à leur donner ce qu’ils veulent. Il est prêt à transformer le Honduras en État policier. Il est prêt à militariser le pays. Il est prêt à accepter des milliers de migrants expulsés. Il est prêt à ouvrir encore plus grand les portes de Soto Cano. Il est prêt à tout. Absolument tout. Pour rester au pouvoir. Pour avoir l’appui de Trump. Pour bénéficier de l’aide américaine.
Selon les résultats préliminaires extrêmement serrés, Asfura serait en tête avec une avance minime sur Salvador Nasralla. Quelques milliers de voix. Peut-être moins. Le dépouillement continue. Les résultats définitifs ne sont pas encore connus. Mais Trump a déjà fait son choix. Trump a déjà annoncé son soutien. Trump a déjà menacé de couper l’aide si Asfura ne gagne pas. C’est une pression énorme. Une pression inacceptable. Une pression qui viole tous les principes démocratiques. Mais Trump s’en fiche. Il s’en fiche de la démocratie. Il s’en fiche de la souveraineté. Il s’en fiche du peuple hondurien. Tout ce qui compte, c’est d’avoir son homme au pouvoir. Et cet homme, c’est Nasry Asfura. L’homme d’affaires controversé. L’ancien maire accusé de corruption. Le candidat qui promet tout à Washington et rien à son peuple. C’est lui que Trump veut voir président. C’est lui qui dirigera le Honduras si Trump obtient ce qu’il veut.
Asfura me désole. Il m’attriste profondément. Parce qu’il représente tout ce qui ne va pas dans la politique latino-américaine. Ces dirigeants prêts à vendre leur pays. Ces politiciens prêts à sacrifier leur peuple. Ces hommes prêts à renoncer à leur souveraineté pour un peu de pouvoir. Un peu d’argent. Un peu de reconnaissance de Washington. Asfura n’est pas un leader. C’est un suiveur. Il n’est pas un visionnaire. C’est un opportuniste. Il n’est pas un patriote. C’est un collaborateur. Et si les Honduriens l’élisent, ils le regretteront. Ils le regretteront amèrement. Parce qu’il ne gouvernera pas pour eux. Il gouvernera pour Trump. Il gouvernera pour Washington. Il gouvernera pour les intérêts américains. Pas pour les intérêts honduriens.
Salvador Nasralla : l'autre candidat de droite dont Trump se méfie
Un présentateur télé devenu homme politique
Salvador Nasralla est un personnage atypique dans le paysage politique hondurien. Ancien présentateur de télévision, commentateur sportif populaire, il s’est lancé en politique il y a quelques années. Il a créé son propre parti. Il a construit sa base électorale. Il a séduit une partie de l’électorat avec son discours anti-corruption et son style direct. En deux mille dix-sept, il avait déjà failli remporter la présidentielle. Les sondages le donnaient gagnant. Les résultats préliminaires le plaçaient en tête. Mais le dépouillement s’est mystérieusement arrêté. Et quand il a repris, Juan Orlando Hernandez était miraculeusement passé devant. Nasralla a crié à la fraude. Ses partisans sont descendus dans la rue. Il y a eu des manifestations. Des violences. Des morts. Mais rien n’y a fait. Hernandez a été déclaré vainqueur. Et Nasralla est retourné dans l’opposition. Aujourd’hui, il retente sa chance. Il est à nouveau candidat. Et selon les résultats préliminaires, il est au coude-à-coude avec Nasry Asfura. Quelques milliers de voix les séparent. Peut-être moins. C’est extrêmement serré.
Mais Trump ne lui fait pas confiance. Trump a déclaré publiquement qu’il ne pouvait pas travailler avec Nasralla. Pourquoi ? Parce que Nasralla est imprévisible. Parce qu’il n’est pas contrôlable. Parce qu’il a son propre agenda. Parce qu’il ne dit pas automatiquement oui à tout ce que Washington demande. Nasralla est de droite, certes. Il est conservateur sur de nombreux sujets. Il est pro-business. Mais il a aussi un discours nationaliste. Il parle de souveraineté hondurienne. Il critique l’ingérence étrangère. Il dénonce la corruption des élites liées aux États-Unis. Et ça, Trump ne peut pas l’accepter. Trump ne peut pas accepter un président hondurien qui aurait sa propre vision. Qui prendrait ses propres décisions. Qui défendrait les intérêts de son pays avant ceux de Washington. C’est pour ça qu’il préfère Asfura. Parce qu’Asfura est docile. Parce qu’Asfura est prévisible. Parce qu’Asfura fera ce qu’on lui dit de faire.
Un candidat qui pourrait surprendre
Nasralla a promis, lui aussi, de rétablir les relations avec Taïwan. Il a promis de lutter contre le narcotrafic. Il a promis de contrôler la migration. Sur le papier, son programme n’est pas si différent de celui d’Asfura. Mais dans les détails, dans les nuances, dans la manière dont il présente les choses, il y a des différences. Des différences qui inquiètent Trump. Des différences qui font que Washington préfère Asfura. Parce que Nasralla pourrait négocier. Il pourrait poser des conditions. Il pourrait demander des contreparties. Il pourrait exiger le respect de la souveraineté hondurienne. Et ça, c’est inacceptable pour Trump. Trump veut un président qui obéit. Pas un président qui négocie. Trump veut un président qui exécute. Pas un président qui discute. Trump veut un président qui dit oui. Pas un président qui dit peut-être. Et Nasralla, c’est un peut-être. C’est une incertitude. C’est un risque. Un risque que Trump ne veut pas prendre.
Si Nasralla l’emporte, ce sera un camouflet pour Trump. Ce sera la preuve que son ingérence n’a pas fonctionné. Ce sera la preuve que les Honduriens ont choisi leur propre voie. Ce sera la preuve que Washington ne peut plus imposer sa volonté aussi facilement qu’avant. Et ça, Trump ne le supporterait pas. Il ne supporterait pas cet échec. Il ne supporterait pas cette humiliation. Il ne supporterait pas de perdre le Honduras. Alors il fera tout pour l’empêcher. Il menacera. Il fera pression. Il coupera l’aide si nécessaire. Il utilisera tous les leviers à sa disposition. Parce que pour lui, le Honduras est trop important. Trop stratégique. Trop central dans sa vision de l’Amérique latine. Il ne peut pas se permettre de le perdre. Il ne peut pas se permettre d’avoir un président hondurien qui ne soit pas totalement aligné sur Washington. C’est pour ça qu’il a mis tout son poids dans la balance. C’est pour ça qu’il a fait cette déclaration deux jours avant le scrutin. C’est pour ça qu’il a menacé de couper l’aide. Parce qu’il ne peut pas perdre. Il ne veut pas perdre. Il ne doit pas perdre.
Nasralla m’intrigue. Il me fascine même. Parce qu’il représente une alternative. Une possibilité. Un espoir peut-être. Oui, il est de droite. Oui, il est conservateur. Oui, son programme n’est pas révolutionnaire. Mais au moins, il n’est pas le pantin de Trump. Au moins, il a sa propre vision. Au moins, il pourrait défendre les intérêts du Honduras. Et dans le contexte actuel, c’est déjà énorme. C’est déjà beaucoup. Parce que l’alternative, c’est Asfura. C’est l’homme de Trump. C’est le candidat de Washington. C’est celui qui transformera le Honduras en colonie américaine. Alors oui, Nasralla m’intrigue. Et je me surprends à espérer qu’il gagne. Même si je sais que ça ne changera pas tout. Même si je sais que les problèmes du Honduras sont bien plus profonds. Au moins, ce serait un pied de nez à Trump. Au moins, ce serait une victoire pour la souveraineté hondurienne.
Rixi Moncada : la candidate de gauche face au rouleau compresseur
L’héritière de Xiomara Castro
Rixi Moncada est la candidate du Parti Libre, le parti de gauche au pouvoir. Elle est l’héritière de Xiomara Castro. Elle porte le bilan du gouvernement sortant. Elle défend les réformes entreprises ces quatre dernières années. Elle promet de continuer sur la même voie. De renforcer les programmes sociaux. De lutter contre la pauvreté. D’améliorer l’éducation et la santé. De défendre la souveraineté hondurienne. De maintenir les relations avec la Chine. De résister aux pressions américaines. C’est un programme ambitieux. Un programme progressiste. Un programme qui plaît à une partie de l’électorat hondurien. Mais selon les résultats préliminaires, elle est distancée. Elle arrive troisième. Loin derrière Asfura et Nasralla. Pourquoi ? Parce que le bilan de Castro est mitigé. Parce que les promesses n’ont pas toutes été tenues. Parce que la pauvreté reste massive. Parce que la violence, même si elle a baissé, reste élevée. Parce que la corruption n’a pas disparu. Parce que les Honduriens sont déçus. Ils sont fatigués. Ils veulent du changement. Et pour beaucoup, ce changement passe par un retour à droite.
Moncada a dénoncé l’ingérence de Trump. Elle a qualifié ses déclarations d' »inacceptables ». Elle a accusé Washington de violer la souveraineté hondurienne. Elle a appelé les Honduriens à résister. À ne pas se laisser dicter leur choix par un président étranger. À voter selon leurs convictions. Selon leurs intérêts. Selon leur conscience. C’est un discours courageux. Un discours digne. Un discours qui honore la démocratie. Mais c’est aussi un discours qui ne pèse pas lourd face à la machine de guerre trumpienne. Face aux menaces de couper l’aide. Face à la pression économique. Face à la dépendance du Honduras vis-à-vis des États-Unis. Parce que les Honduriens savent que si Trump coupe l’aide, leur pays sombrera. Les remesas pourraient être taxées. Les expulsions pourraient s’intensifier. L’économie pourrait s’effondrer. Et personne ne veut ça. Personne ne veut prendre ce risque. Alors beaucoup votent pour Asfura. Ou pour Nasralla. Pas par conviction. Mais par peur. Par calcul. Par pragmatisme.
Une gauche affaiblie mais pas morte
La défaite probable de Moncada ne signifie pas la mort de la gauche hondurienne. Elle signifie un revers. Un échec. Une déception. Mais pas la fin. Parce que les idées progressistes restent vivantes. Parce que les aspirations à plus de justice sociale restent fortes. Parce que la volonté de défendre la souveraineté nationale reste présente. Le Parti Libre a gouverné pendant quatre ans. Il a fait des erreurs. Il a déçu. Il n’a pas tenu toutes ses promesses. Mais il a aussi obtenu des résultats. Le taux d’homicides a baissé. Des programmes sociaux ont été mis en place. La corruption a été combattue, même si insuffisamment. Les relations avec la Chine ont été établies. La souveraineté hondurienne a été défendue, autant que possible. Ce n’est pas rien. Ce n’est pas négligeable. Et les Honduriens s’en souviendront. Peut-être pas aujourd’hui. Peut-être pas demain. Mais un jour. Quand ils verront ce que donne un gouvernement de droite aligné sur Washington. Quand ils constateront que les promesses d’Asfura n’étaient que du vent. Quand ils réaliseront qu’ils ont échangé leur souveraineté contre des miettes.
Trump a qualifié Moncada et le Parti Libre de « communistes ». C’est son insulte préférée. Son épouvantail favori. Dès qu’un gouvernement latino-américain ne se plie pas à ses exigences, il le traite de communiste. Peu importe que ce soit vrai ou faux. Peu importe que le programme soit modéré ou radical. Peu importe que les réformes soient progressistes ou révolutionnaires. Pour Trump, tout ce qui n’est pas aligné sur Washington est communiste. C’est une rhétorique simpliste. Une rhétorique binaire. Une rhétorique de guerre froide. Mais ça marche. Ça marche parce que ça fait peur. Parce que ça active des réflexes. Parce que ça mobilise une partie de l’électorat. Et Trump le sait. Il l’utilise. Il en abuse. Parce que c’est efficace. Parce que ça lui permet de disqualifier ses adversaires. Parce que ça lui permet de justifier son ingérence. Parce que ça lui permet de présenter son intervention comme une défense de la liberté. Alors qu’en réalité, c’est exactement l’inverse. C’est une attaque contre la liberté. Une attaque contre la démocratie. Une attaque contre la souveraineté.
Moncada me touche. Elle m’émeut. Parce qu’elle se bat. Parce qu’elle résiste. Parce qu’elle refuse de se soumettre. Face à Trump. Face à Washington. Face à la machine de propagande. Face aux menaces économiques. Elle tient bon. Elle défend ses idées. Elle défend son programme. Elle défend la souveraineté de son pays. Et pour ça, je la respecte. Je la respecte profondément. Même si elle va probablement perdre. Même si les Honduriens vont probablement choisir Asfura ou Nasralla. Au moins, elle aura montré qu’il existe une alternative. Qu’il existe une autre voie. Qu’il est possible de résister. Et ça, c’est précieux. C’est important. C’est nécessaire. Parce que sans résistance, il n’y a que soumission. Et la soumission, c’est la mort de la démocratie.
Les enjeux pour l'Amérique latine : un effet domino redouté
Le Honduras comme laboratoire de la nouvelle doctrine Trump
Ce qui se passe au Honduras dépasse largement les frontières de ce petit pays d’Amérique centrale. C’est un test. Un laboratoire. Un modèle que Trump veut reproduire dans toute la région. Si son ingérence fonctionne au Honduras, il la reproduira ailleurs. Au Guatemala. Au Nicaragua. En Équateur. En Bolivie. Partout où des gouvernements progressistes ou nationalistes résistent à l’hégémonie américaine. Partout où des pays tentent de diversifier leurs alliances. Partout où des peuples aspirent à plus de souveraineté. Trump interviendra. Il menacera. Il fera pression. Il coupera l’aide. Il soutiendra des candidats alignés sur Washington. Il transformera les élections en simples formalités. Il réduira la démocratie à une mascarade. Et si personne ne réagit, si la communauté internationale reste silencieuse, si les organisations régionales ne protestent pas, alors ça deviendra la norme. Ça deviendra acceptable. Ça deviendra banal. Et l’Amérique latine redeviendra ce qu’elle était pendant la guerre froide : l’arrière-cour des États-Unis.
Kevin Parthenay explique : « Cela participe d’une vision plus large : faire de l’Amérique latine une zone de contrôle des États-Unis – politique, économique et militaire. L’idée est de reprendre le Honduras comme un pion clé sur un échiquier désormais hémisphérique. » Cette vision est terrifiante. Parce qu’elle nie l’existence même des peuples latino-américains. Parce qu’elle les réduit à des pions. À des variables d’ajustement. À des territoires à conquérir. Parce qu’elle nie leur droit à l’autodétermination. Leur droit à choisir leur propre voie. Leur droit à définir leur propre avenir. Trump veut reconstruire l’empire américain en Amérique latine. Il veut restaurer l’hégémonie de Washington. Il veut que tous les pays de la région s’alignent sur les États-Unis. Économiquement. Politiquement. Militairement. Et le Honduras est la première étape de ce projet. Si ça marche là-bas, ça marchera ailleurs. Si les Honduriens acceptent, d’autres accepteront. Si personne ne proteste, personne ne protestera. C’est un effet domino. Un effet domino que Trump veut déclencher. Et qui pourrait emporter toute la région.
La résistance s’organise mais reste fragile
Heureusement, la résistance s’organise. Des voix s’élèvent. Des organisations protestent. Des intellectuels dénoncent. Des mouvements sociaux se mobilisent. Aux États-Unis même, des progressistes ont mis en garde Trump contre son ingérence au Honduras. Ils ont rappelé l’importance du respect de la souverainté. Ils ont souligné les dangers de cette politique interventionniste. Ils ont appelé à laisser les Honduriens choisir librement leur président. En Amérique latine, des gouvernements progressistes ont exprimé leur solidarité avec le peuple hondurien. Le Mexique. La Colombie. Le Brésil. Ils ont condamné l’ingérence américaine. Ils ont défendu le principe de non-intervention. Ils ont rappelé que chaque peuple a le droit de choisir son propre destin. Mais cette résistance reste fragile. Parce que ces gouvernements sont eux-mêmes sous pression. Parce qu’ils dépendent aussi, à des degrés divers, des États-Unis. Parce qu’ils ne peuvent pas aller trop loin dans leur opposition sans risquer des représailles.
La communauté internationale reste largement silencieuse. L’Union européenne n’a rien dit. Les Nations unies n’ont pas réagi. L’Organisation des États américains est restée muette. Comme si l’ingérence de Trump était normale. Comme si c’était acceptable. Comme si ça ne méritait pas de protestation. Ce silence est assourdissant. Il est complice. Il est coupable. Parce qu’il donne un blanc-seing à Trump. Parce qu’il lui permet de continuer. Parce qu’il lui montre qu’il peut faire ce qu’il veut sans conséquences. Et c’est dangereux. C’est très dangereux. Parce que si Trump réussit au Honduras, il recommencera ailleurs. Il interviendra dans d’autres élections. Il menacera d’autres pays. Il imposera sa volonté à toute la région. Et personne ne pourra l’arrêter. Parce que le précédent aura été créé. Parce que la norme aura été établie. Parce que l’ingérence sera devenue acceptable. Et ça, c’est la mort de la démocratie en Amérique latine. C’est le retour à l’époque des dictatures soutenues par Washington. C’est la fin de l’espoir d’une région vraiment souveraine et indépendante.
Cette résistance fragile me donne de l’espoir. Mais elle me désespère aussi. Parce que je vois à quel point elle est faible. À quel point elle est isolée. À quel point elle est vulnérable. Face à la puissance américaine. Face à la machine de guerre trumpienne. Face au silence complice de la communauté internationale. Ces voix qui s’élèvent sont courageuses. Elles sont nécessaires. Elles sont précieuses. Mais sont-elles suffisantes ? Pourront-elles vraiment faire la différence ? Pourront-elles vraiment arrêter Trump ? J’aimerais le croire. J’aimerais être optimiste. Mais l’histoire m’a appris à être réaliste. Et la réalité, c’est que Trump est puissant. Très puissant. Et qu’il obtient généralement ce qu’il veut. Surtout en Amérique latine. Surtout quand personne ne s’oppose vraiment à lui.
Conclusion : l'avenir du Honduras se joue maintenant
Un scrutin qui dépasse les frontières honduriennes
L’élection hondurienne de deux mille vingt-cinq restera dans les annales. Pas pour la qualité du débat démocratique. Pas pour la richesse des programmes proposés. Pas pour la mobilisation citoyenne. Non. Elle restera dans les annales comme l’élection où Donald Trump a ouvertement choisi le président d’un pays étranger. Où il a menacé de couper l’aide si son candidat ne gagnait pas. Où il a gracié un narco-président pour faciliter sa reprise en main. Où il a transformé un scrutin démocratique en simple formalité. C’est un moment historique. Un moment terrible. Un moment qui marque un tournant dans les relations entre les États-Unis et l’Amérique latine. Parce que Trump ne se cache plus. Il ne fait plus semblant. Il ne prétend plus respecter la souveraineté des peuples. Il impose sa volonté. Ouvertement. Brutalement. Sans complexe. Et le monde regarde. Certains applaudissent. D’autres se taisent. Mais personne ne fait vraiment quelque chose pour l’arrêter.
Les résultats définitifs ne sont pas encore connus. Le dépouillement continue. Nasry Asfura est légèrement en tête. Salvador Nasralla le talonne. Rixi Moncada est distancée. Mais tout peut encore changer. Les derniers bulletins pourraient inverser la tendance. Des irrégularités pourraient être découvertes. Des recomptages pourraient être demandés. L’histoire nous a appris que rien n’est jamais acquis au Honduras. Que les élections peuvent être truquées. Que les résultats peuvent être manipulés. Que la fraude est toujours possible. Alors attendons. Attendons de voir. Attendons de connaître le verdict final. Mais une chose est sûre : quel que soit le résultat, cette élection aura marqué un tournant. Un tournant dans l’histoire du Honduras. Un tournant dans l’histoire de l’Amérique latine. Un tournant dans l’histoire des relations entre Washington et la région. Parce que Trump aura montré qu’il peut intervenir ouvertement dans les élections. Qu’il peut imposer sa volonté. Qu’il peut menacer. Qu’il peut faire pression. Et que personne ne l’en empêchera.
Le choix des Honduriens : souveraineté ou soumission
Au-delà des candidats, au-delà des programmes, au-delà des promesses, cette élection pose une question fondamentale : le Honduras veut-il être un pays souverain ou un protectorat américain ? Veut-il choisir librement son destin ou accepter que Washington décide à sa place ? Veut-il défendre ses intérêts ou servir ceux des États-Unis ? C’est ça, le vrai enjeu. C’est ça, la vraie question. Et les Honduriens doivent y répondre. Ils doivent choisir. Ils doivent décider. Parce que ce choix déterminera l’avenir de leur pays pour les décennies à venir. Si Asfura gagne, le Honduras deviendra un satellite américain. Une base avancée pour les opérations militaires de Trump. Un laboratoire pour les politiques de mano dura. Un territoire où Washington fera ce qu’il veut. Si Nasralla gagne, il y aura peut-être une marge de manœuvre. Une possibilité de négocier. Une chance de défendre la souveraineté hondurienne. Si Moncada gagne – ce qui semble improbable – le Honduras pourra continuer sur la voie progressiste. Mais devra affronter la colère de Trump. Les menaces de Washington. Les pressions économiques.
Quel que soit le résultat, le Honduras ne sera plus jamais le même. Cette élection aura marqué les esprits. Elle aura montré les limites de la démocratie dans un monde dominé par les grandes puissances. Elle aura révélé la fragilité de la souveraineté des petits pays. Elle aura démontré que l’ingérence est toujours possible. Toujours présente. Toujours menaçante. Et que la résistance est difficile. Très difficile. Presque impossible parfois. Mais pas totalement impossible. Parce qu’il y a toujours des gens qui résistent. Des gens qui refusent de se soumettre. Des gens qui défendent leurs idées. Leurs valeurs. Leur dignité. Et ces gens-là, même s’ils perdent, même s’ils sont minoritaires, même s’ils sont écrasés, gardent vivante la flamme de l’espoir. La flamme de la résistance. La flamme de la liberté. Et tant que cette flamme brûle, tout n’est pas perdu. Tout n’est pas fini. Tout reste possible.
Je regarde le Honduras aujourd’hui et je vois un pays à la croisée des chemins. Un pays qui doit choisir. Un pays qui doit décider de son avenir. Et je me sens impuissant. Parce que je ne peux rien faire. Parce que je ne peux qu’observer. Parce que je ne peux que commenter. Mais au fond de moi, je sais ce que j’espère. J’espère que les Honduriens choisiront la souveraineté. J’espère qu’ils résisteront aux pressions de Trump. J’espère qu’ils défendront leur dignité. Leur liberté. Leur droit à choisir. Même si c’est difficile. Même si c’est dangereux. Même si ça leur coûte cher. Parce que certaines choses valent la peine de se battre. Certaines choses valent la peine de souffrir. Et la souveraineté en fait partie. La liberté en fait partie. La dignité en fait partie. Alors oui, j’espère. J’espère contre toute attente. J’espère malgré tout. J’espère parce que c’est tout ce qui me reste.
Sources
Sources primaires
France 24, « Pourquoi Donald Trump veut reprendre la main au Honduras », publié le 1er décembre 2025. Associated Press, « Hondurans face election as Donald Trump stirs political waters », publié le 30 novembre 2025. Politico, « Trump’s pardon promise offers yet another life to Honduras president », publié le 30 novembre 2025. BBC News, « Trump to pardon ex-Honduras president convicted of drug trafficking », publié le 29 novembre 2025. Reuters, « Asfura holds slim lead in Honduras presidential election after Trump intervention », publié le 1er décembre 2025. The New York Times, « Trump-Endorsed Candidate and Sportscaster Lead Honduran Election », publié le 30 novembre 2025. Al Jazeera, « Honduras votes for new president in poll overshadowed by Trump », publié le 30 novembre 2025. CNN, « Hondurans face elections under the shadow of Trump and fraud allegations », publié le 28 novembre 2025.
Sources secondaires
InSight Crime, « InSight Crime’s 2024 Homicide Round-Up », publié en 2024. ACLED, « Violence has gone down during Xiomara Castro’s term, but has security improved in Honduras? », publié en 2025. France 24, « Washington annonce une nouvelle opération militaire visant les narco-terroristes », publié le 14 novembre 2025. Al Jazeera, « US announces ‘Southern Spear’ mission as forces deploy to South America », publié le 14 novembre 2025. Working Immigrants, « Remittances from the U.S., the case of Honduras », publié en 2025. NPR, « Honduras establishes ties with China after break from Taiwan », publié le 27 mars 2023. The Diplomat, « Honduras’ China Switch and the Aftershocks », publié en mars 2023. Americas Quarterly, « Honduras: Meet the Candidates 2025 », publié en 2025.
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