L’effondrement silencieux d’une coalition fragile
Novembre 2025. Les chiffres tombent comme des couperets. Trente-six pour cent. C’est le taux d’approbation de Donald Trump selon Gallup, le plus bas de son second mandat, un plongeon vertigineux qui approche dangereusement son record historique de trente-quatre pour cent enregistré en 2021. Mais ce n’est pas juste un chiffre. C’est un signal. Un avertissement. Le début de quelque chose que personne n’osait vraiment imaginer il y a encore quelques mois : la désintégration du mouvement MAGA. Cette machine politique qui semblait invincible, cette coalition qui avait défié toutes les prédictions en 2024, commence à se fissurer de l’intérieur. Et les fractures sont profondes. Irréversibles peut-être. Les élections de novembre 2025 ont révélé une vérité brutale que les stratèges républicains tentent désespérément d’ignorer : trente-huit pour cent des électeurs de Trump en 2024 ne se considèrent même pas comme faisant partie du mouvement MAGA. Trente-huit pour cent. Plus d’un tiers de sa base électorale refuse l’étiquette, rejette l’identité, se distancie du culte de la personnalité. Ces électeurs — ces millions d’Américains qui ont voté Trump sans épouser sa vision apocalyptique — sont en train de partir. Silencieusement d’abord. Puis de plus en plus bruyamment.
Le shutdown gouvernemental le plus long de l’histoire américaine — quarante-trois jours d’agonie bureaucratique — a servi de catalyseur à cette désaffection. Pendant que Trump jouait au poker menteur avec le Congrès, quarante-deux millions d’Américains risquaient de voir leurs bons alimentaires réduits de trente-cinq pour cent. Pendant que les républicains s’accrochaient à leurs principes idéologiques, six cent soixante-dix mille employés fédéraux étaient mis en congé forcé, et sept cent trente mille autres travaillaient sans salaire. L’économie américaine a perdu au moins sept milliards de dollars. Sept milliards évaporés dans le vide d’un bras de fer politique dont personne ne voulait vraiment. Et pendant ce temps, Trump parlait de patriotes anonymes donnant cent trente millions pour payer les militaires — une somme dérisoire qui représentait à peine cent dollars par soldat. Le symbole était là, éclatant, insultant : l’Amérique de Trump était une Amérique où les riches donnaient des miettes pendant que le peuple souffrait. Les électeurs latinos l’ont compris les premiers. Eux qui avaient donné à Trump quarante-six pour cent de leurs voix en 2024 — un record historique pour un républicain — se sont retournés massivement lors des élections de 2025.
Je regarde ces chiffres et je ressens quelque chose de profond, quelque chose qui dépasse la simple analyse politique. C’est comme observer un château de cartes s’effondrer au ralenti. Chaque statistique est une vie, chaque pourcentage représente des familles qui ont cru, qui ont espéré, qui ont voté en pensant que les choses changeraient. Et maintenant elles se réveillent. Elles voient. Elles comprennent que le rêve était un mensonge, que la promesse était creuse, que derrière le slogan « Make America Great Again » se cachait juste… du vide. De la rage. De la manipulation. Je ne peux pas m’empêcher de penser à ces électeurs latinos qui ont fait confiance à Trump, qui ont cru qu’il comprenait leurs luttes, leurs aspirations. Et qui découvrent aujourd’hui que pour lui, ils n’étaient que des pions sur un échiquier politique. Des numéros dans un sondage. Des voix à conquérir puis à oublier.
Le réveil brutal des communautés trahies
Dans le comté de Passaic, New Jersey — soixante-dix pour cent de population latino — l’histoire s’est répétée à l’envers. En 2024, Trump avait réalisé l’impossible : remporter ce bastion démocrate pour la première fois en plus de trente ans, augmentant sa marge de plus de trente points. Un triomphe. Une révolution électorale. Les analystes parlaient d’un réalignement historique, d’une nouvelle ère politique. Novembre 2025 a tout balayé. Le comté est revenu aux démocrates avec la même marge qu’en 2020, comme si 2024 n’avait jamais existé. À Paterson, à Prospect Park, dans toutes ces villes où les drapeaux MAGA flottaient fièrement il y a un an, les électeurs ont voté démocrate en masse. Soixante-huit pour cent des latinos du New Jersey ont soutenu la candidate démocrate Mikie Sherrill. Soixante-huit pour cent. Un retournement spectaculaire, brutal, sans appel. En Virginie, c’était soixante-sept pour cent pour la gouverneure démocrate Abigail Spanberger. Les jeunes hommes — ce groupe démographique que Trump avait conquis en 2024 avec ses podcasts et ses promesses de masculinité retrouvée — sont revenus vers les démocrates en nombre significatif.
Chuck Rocha, stratège démocrate, l’a dit sans détour : « Ce qui me frappe le plus, c’est l’ampleur du basculement de républicain à démocrate en seulement un an. Nous avions vu le glissement des Latinos vers la droite progresser lentement sur les dix ou douze dernières années, mais mardi soir, c’était un véritable retour en arrière — presque aux chiffres d’avant Trump. » Presque aux chiffres d’avant Trump. Cette phrase résonne comme un glas. Tout ce travail, toutes ces années de construction d’une coalition multiraciale conservatrice, tout ce capital politique accumulé… évaporé en quelques mois de gouvernance chaotique. Le sénateur Ruben Gallego de l’Arizona — premier sénateur latino de cet État — avait prédit ce retournement : « J’avais prédit que cela arriverait une fois que l’économie ne s’améliorerait pas et une fois qu’ils commenceraient non pas les expulsions, mais les expulsions d’étrangers non criminels et le profilage racial. » Le profilage racial. Ces mots pèsent lourd. Ils rappellent l’ère du shérif Joe Arpaio, ce temps où être latino en Arizona signifiait être suspect par défaut. Et maintenant, sous Trump, cette époque revient. Les raids de l’ICE se multiplient, indiscriminés, terrorisant des communautés entières. Quarante et un pour cent des Latinos craignent désormais qu’eux-mêmes ou un proche soient arrêtés par les agents fédéraux de l’immigration, malgré leur statut légal.
Il y a quelque chose de profondément tragique dans cette histoire. Ces familles qui ont fui la pauvreté, la violence, qui ont construit des vies ici, qui ont cru au rêve américain… et qui découvrent qu’aux yeux de certains, elles ne seront jamais vraiment américaines. Jamais vraiment acceptées. Toujours suspectes. Toujours à un contrôle de police de la catastrophe. Je pense à ces parents qui expliquent à leurs enfants nés ici, citoyens américains, pourquoi ils doivent avoir peur des uniformes. Je pense à ces travailleurs qui ont voté Trump en pensant qu’il protégerait leurs emplois, et qui réalisent maintenant qu’il ne les a jamais vus comme des égaux. Juste comme des outils. Des instruments de sa politique. Et quand l’outil ne sert plus, on le jette.
Section 2 : l'anatomie d'une désillusion collective
Les non-MAGA : ces électeurs qui n’ont jamais vraiment cru
Le sondage Politico de novembre 2025 révèle une fracture que personne n’avait vraiment mesurée. Sur les électeurs de Trump en 2024, cinquante-cinq pour cent seulement se définissent comme républicains MAGA. Les autres — ces trente-huit pour cent qui refusent l’étiquette — forment une catégorie à part. Ils ont voté Trump, oui. Mais ils n’ont jamais acheté le package complet. Jamais adhéré au culte. Jamais porté la casquette rouge comme un uniforme tribal. Et maintenant, ces électeurs non-MAGA montrent des signes alarmants de défection. Ils sont beaucoup plus susceptibles de blâmer Trump pour l’état de l’économie. Beaucoup plus enclins à penser qu’il a trop de pouvoir. Beaucoup plus pessimistes quant à l’avenir. Les chiffres sont sans appel : quarante-sept pour cent des électeurs MAGA pensent que l’économie appartient encore à Biden, contre seulement vingt-six pour cent des non-MAGA. Sur la santé — un sujet où les républicains peinent traditionnellement — quatre-vingt-cinq pour cent des MAGA font confiance aux républicains pour réduire les coûts, mais seulement cinquante-cinq pour cent des non-MAGA, avec dix-neuf pour cent qui préfèrent les démocrates.
L’économie, ce pilier de la victoire de Trump en 2024, devient son talon d’Achille. Les électeurs non-MAGA sont plus préoccupés par le coût de la vie que leurs homologues MAGA : cinquante-neuf pour cent contre quarante-huit pour cent. Ils sont moins convaincus que Trump a saisi l’opportunité de changer les choses : quarante-six pour cent contre soixante-cinq pour cent. Leur situation financière personnelle ? Les MAGA pensent qu’elle s’est améliorée au cours des cinq dernières années (cinquante-deux pour cent contre vingt-quatre pour cent), tandis que les non-MAGA sont pratiquement divisés (trente-sept pour cent contre trente-six pour cent). Et pour l’avenir, le fossé se creuse encore : soixante-treize pour cent des MAGA s’attendent à ce que leur situation financière s’améliore dans les cinq prochaines années, contre seulement cinquante-sept pour cent des non-MAGA. Ces écarts ne sont pas anodins. Ils révèlent deux Amériques qui coexistent dans la coalition Trump. Une Amérique MAGA, optimiste malgré tout, convaincue que Trump incarne la solution, prête à lui pardonner tous les échecs. Et une Amérique non-MAGA, sceptique, pragmatique, qui a voté Trump par défaut mais qui garde ses distances, qui observe, qui juge, qui est prête à partir si les promesses ne se concrétisent pas.
Le vote générique : un signal d’alarme pour 2026
Sur le vote générique — cet indicateur crucial qui mesure les intentions de vote pour le Congrès — les différences sont encore plus frappantes. Quatre-vingt-douze pour cent des républicains MAGA soutiennent le candidat républicain, mais seulement soixante-deux pour cent des non-MAGA font de même. Trente points d’écart. Trente points qui pourraient faire basculer des dizaines de sièges lors des élections de mi-mandat de 2026. Les républicains le savent. Ils le sentent. Cette coalition que Trump a assemblée en 2024 — ce mélange improbable de fidèles inconditionnels et d’électeurs pragmatiques attirés par des promesses économiques — est en train de se désagréger. Et personne ne sait comment la maintenir ensemble sans Trump lui-même. C’est là tout le problème. Le mouvement MAGA n’est pas un mouvement idéologique cohérent. Ce n’est pas le Tea Party avec ses principes fiscaux. Ce n’est pas le conservatisme reaganien avec sa vision du monde. C’est un culte de la personnalité construit autour d’un homme, de son charisme, de sa capacité à canaliser la rage et la frustration de millions d’Américains. Sans Trump, que reste-t-il ?
Les élections de 2025 ont donné un avant-goût de la réponse : pas grand-chose. Dans le New Jersey, en Virginie, en Californie, partout où les républicains ont tenté de capitaliser sur l’héritage Trump sans Trump lui-même, ils ont échoué. Les électeurs latinos sont revenus aux démocrates. Les jeunes hommes aussi. Les banlieues ont basculé. Les zones rurales ont tenu, certes, mais avec des marges réduites. Le Parti républicain se retrouve face à un dilemme existentiel : comment transformer les électeurs de Trump en électeurs républicains fiables ? Comment institutionnaliser un mouvement qui repose entièrement sur le culte d’une personnalité ? Comment construire un avenir politique quand votre présent est entièrement défini par un homme de soixante-dix-neuf ans qui ne pourra plus se présenter en 2028 ? Ces questions hantent les stratèges du GOP. Elles les empêchent de dormir. Parce qu’ils savent — même s’ils ne l’admettent pas publiquement — que le temps joue contre eux. Que chaque mois de chaos, chaque scandale, chaque promesse non tenue érode un peu plus cette coalition fragile. Et qu’une fois qu’elle sera partie, elle ne reviendra peut-être jamais.
Je ressens une forme de vertige en écrivant ces lignes. Parce que ce n’est pas juste une analyse politique froide. C’est l’histoire de millions de vies, de millions d’espoirs trahis. Ces électeurs non-MAGA qui ont donné leur chance à Trump, qui ont voulu croire qu’un outsider pourrait vraiment changer les choses… ils découvrent maintenant la réalité. Que la politique n’est pas un reality show. Que gouverner n’est pas tweeter. Que les promesses faciles se heurtent à la complexité du réel. Et cette découverte est douloureuse. Parce qu’elle signifie admettre qu’on s’est trompé. Qu’on a été manipulé. Qu’on a donné sa confiance à quelqu’un qui ne la méritait pas. C’est dur. C’est humiliant même. Mais c’est nécessaire. Parce que c’est le seul chemin vers la guérison.
Section 3 : le shutdown qui a tout changé
Quarante-trois jours qui ont ébranlé l’Amérique
Le shutdown gouvernemental de 2025 restera dans les annales comme le plus long de l’histoire américaine moderne. Quarante-trois jours. Six semaines pendant lesquelles le gouvernement fédéral était paralysé, incapable de fonctionner, prisonnier d’un bras de fer politique dont personne ne voulait vraiment sortir. Tout a commencé fin septembre, quand la Chambre des représentants contrôlée par les républicains a adopté une mesure pour maintenir le gouvernement en fonctionnement jusqu’au 21 novembre. Simple, non ? Sauf que le Sénat a refusé. Les démocrates voulaient une extension des crédits d’impôt pour l’assurance maladie qui expiraient. Les républicains refusaient. Impasse. Blocage. Paralysie. Pendant des semaines, le Sénat a voté quatorze fois pour tenter de faire avancer la résolution. Quatorze échecs. Cinquante-trois républicains, quarante-cinq démocrates, deux indépendants. Il fallait soixante voix pour briser le filibuster. Ils n’arrivaient qu’à cinquante-cinq au maximum. Cinq voix manquantes. Cinq sénateurs qui auraient pu mettre fin au cauchemar mais qui refusaient de bouger. Pendant ce temps, l’Amérique souffrait.
Les chiffres donnent le vertige. Six cent soixante-dix mille employés fédéraux mis en congé forcé sans salaire. Sept cent trente mille autres considérés comme essentiels, obligés de travailler sans être payés. Imaginez. Vous vous levez chaque matin, vous allez au bureau, vous faites votre travail — parce que votre travail est jugé trop important pour être interrompu — mais à la fin du mois, pas de chèque. Rien. Vos factures s’accumulent. Votre loyer est dû. Vos enfants ont besoin de manger. Mais le gouvernement pour lequel vous travaillez ne peut pas vous payer parce que des politiciens à Washington jouent au poker avec votre vie. Plus de quatre mille employés fédéraux ont même reçu des avis de licenciement pendant le shutdown. Quatre mille familles qui ont vécu dans la terreur de perdre non seulement leur salaire temporairement, mais leur emploi définitivement. Heureusement, un juge a bloqué ces licenciements. Mais le mal était fait. La peur était là, viscérale, paralysante. Et pendant que les fonctionnaires fédéraux vivaient ce cauchemar, quarante-deux millions d’Américains dépendant des bons alimentaires SNAP regardaient avec angoisse leurs allocations menacées de réduction de trente-cinq pour cent.
Quand nourrir les pauvres devient un enjeu politique
Le programme SNAP — ces bons alimentaires qui permettent aux familles les plus pauvres de manger — coûte neuf virgule deux milliards de dollars par mois. Pendant le shutdown, ce financement était bloqué. Le Département de l’Agriculture avait un fonds de contingence de cinq milliards, mais l’administration Trump arguait qu’elle n’avait pas l’autorité légale pour l’utiliser. Résultat : des millions de familles risquaient de voir leurs allocations amputées de plus d’un tiers. Vingt-cinq États ont porté plainte devant un juge fédéral pour forcer le gouvernement à débloquer les fonds. Un juge du Rhode Island leur a donné raison. L’administration a fait appel. La Cour suprême — via la juge Ketanji Brown Jackson — a accordé un sursis, bloquant l’ordre du juge inférieur. Les États ont dû annuler immédiatement toutes les mesures prises pour fournir les allocations complètes. Des millions de familles se sont retrouvées dans le vide juridique, ne sachant pas si elles pourraient nourrir leurs enfants le mois suivant. Pendant ce temps, Trump parlait d’un patriote anonyme qui avait donné cent trente millions de dollars pour payer les militaires. Le New York Times a révélé que ce donateur était Timothy Mellon, milliardaire reclus et héritier de la fortune bancaire Mellon.
Cent trente millions. Ça semble beaucoup. Jusqu’à ce qu’on fasse le calcul. Il y a environ un virgule trois million de militaires en service actif. Cent trente millions divisés par un virgule trois million égale… cent dollars par personne. Cent dollars. C’est ce que valait chaque soldat américain aux yeux de ce généreux donateur. Cent dollars pour compenser des semaines de salaire impayé. L’insulte était là, criante, insupportable. Mais Trump l’a présentée comme un acte de patriotisme héroïque. Comme si cent dollars pouvaient nourrir une famille pendant un mois. Comme si cent dollars pouvaient payer un loyer. Comme si cent dollars pouvaient effacer l’humiliation de travailler sans salaire pour un gouvernement qui vous considère comme quantité négligeable. Le coût économique total du shutdown ? Au moins sept milliards de dollars de perte permanente pour le PIB américain, selon le Congressional Budget Office. Sept milliards évaporés. Disparus. Perdus à jamais dans le vide d’un conflit politique stérile. Et pour quoi ? Pour quel résultat ? Finalement, le 9 novembre, un accord a été trouvé. Sept démocrates et un indépendant ont accepté de voter avec les républicains en échange d’un vote séparé sur les crédits d’impôt pour l’assurance maladie. Le gouvernement a rouvert le 12 novembre. Quarante-trois jours après sa fermeture.
Je ne peux pas écrire ces chiffres sans ressentir une colère profonde. Quarante-deux millions de personnes qui dépendent des bons alimentaires. Quarante-deux millions. Dans le pays le plus riche du monde. Et pendant que ces familles se demandaient comment elles allaient nourrir leurs enfants, des politiciens jouaient à qui céderait en premier. C’est obscène. C’est révoltant. C’est la preuve ultime que pour certains, la politique n’est qu’un jeu, un spectacle, une performance. Peu importe les vies détruites. Peu importe les enfants qui ont faim. Peu importe les familles qui perdent leur maison. Ce qui compte, c’est gagner. Marquer des points. Humilier l’adversaire. Et pendant ce temps, l’Amérique saigne.
Section 4 : le taux d'approbation en chute libre
Trente-six pour cent : le chiffre qui fait trembler le GOP
Le 28 novembre 2025, Gallup a publié un sondage qui a fait l’effet d’une bombe dans les cercles républicains. Le taux d’approbation de Trump était tombé à trente-six pour cent, son plus bas niveau du second mandat, avec un taux de désapprobation grimpant à soixante pour cent. Trente-six pour cent. Ce chiffre approche dangereusement le record historique de Trump : trente-quatre pour cent en 2021, juste après l’attaque du Capitole du 6 janvier. Pendant trois mois, de août à octobre 2025, le taux d’approbation était resté stable entre quarante et quarante et un pour cent. Pas brillant, mais acceptable. Puis est venu le shutdown. Et tout s’est effondré. Cinq points perdus en un mois. Cinq points qui représentent des millions d’Américains qui ont changé d’avis, qui ont perdu confiance, qui ont décidé que ça suffisait. Le précédent plus bas du second mandat était trente-sept pour cent en juillet, statistiquement similaire au chiffre actuel. Mais la tendance est claire : Trump perd du terrain. Inexorablement. Et ce qui est encore plus inquiétant pour les républicains, c’est la composition de cette chute.
Les républicains eux-mêmes commencent à lâcher Trump. Leur taux d’approbation est tombé à quatre-vingt-quatre pour cent, en baisse de sept points par rapport au mois précédent. C’est le plus bas du second mandat. Quatre-vingt-quatre pour cent peut sembler élevé, mais dans un parti où Trump était considéré comme intouchable, où le critiquer équivalait à un suicide politique, voir seize pour cent des républicains désapprouver son action est un signal d’alarme. Les indépendants, eux, ont complètement décroché. Leur taux d’approbation est tombé à vingt-cinq pour cent, en baisse de huit points. C’est le pire score de Trump parmi les indépendants, tous mandats confondus. Le précédent record était vingt-neuf pour cent en juillet, et avant cela, il fallait remonter à août 2017 pour trouver un chiffre aussi bas. Les démocrates, sans surprise, restent massivement opposés à Trump, avec seulement trois pour cent d’approbation. Mais ce n’est pas là que se joue la bataille. Les élections ne se gagnent pas avec les partisans inconditionnels. Elles se gagnent avec les indépendants, avec les électeurs modérés, avec ceux qui peuvent basculer d’un camp à l’autre. Et ces électeurs-là sont en train de fuir Trump en masse.
Les enjeux : Trump perd sur tous les fronts
Gallup a également mesuré l’approbation de Trump sur neuf enjeux spécifiques, domestiques et internationaux. Les résultats sont accablants. Trump est jugé négativement sur tous les enjeux, mais certains domaines sortent du lot. Sur la criminalité, il obtient son meilleur score : quarante-trois pour cent d’approbation. C’est le seul domaine où il dépasse les quarante pour cent. Viennent ensuite les affaires étrangères (quarante et un pour cent), le commerce international (trente-neuf pour cent) et l’immigration (trente-sept pour cent). Tous ces scores dépassent son taux d’approbation global de trente-six pour cent, ce qui suggère que ces domaines restent des forces relatives pour Trump. Mais regardons maintenant les faiblesses. L’économie — ce pilier de sa campagne de 2024, ce domaine où il prétendait être imbattable — ne recueille que trente-six pour cent d’approbation, exactement son score global. Autrement dit, l’économie n’est plus un atout pour Trump. C’est devenu neutre au mieux, un handicap au pire. La situation au Moyen-Orient entre Israéliens et Palestiniens ? Trente-trois pour cent. Le budget fédéral ? Trente et un pour cent. La situation en Ukraine ? Trente et un pour cent. Et le pire de tous : la politique de santé, avec seulement trente pour cent d’approbation.
Ces chiffres racontent une histoire. Ils montrent un président qui perd du terrain sur tous les fronts, y compris ceux où il était censé exceller. L’immigration, par exemple, était un thème central de sa campagne. Il promettait de sécuriser la frontière, d’expulser les clandestins, de restaurer la loi et l’ordre. Résultat ? Trente-sept pour cent d’approbation. Même pas quatre Américains sur dix approuvent sa gestion de l’immigration. Pourquoi ? Parce que les raids de l’ICE ont terrorisé des communautés entières sans vraiment résoudre le problème. Parce que le profilage racial a aliéné les électeurs latinos. Parce que les promesses de murs et d’expulsions massives se sont heurtées à la réalité juridique et logistique. L’économie, elle, souffre du shutdown et de l’inflation persistante. Les Américains ne voient pas d’amélioration dans leur vie quotidienne. Les prix restent élevés. Les salaires stagnent. Les promesses de prospérité sonnent creux quand on peine à payer son loyer. Et sur la santé, Trump n’a jamais eu de plan crédible. Il a passé des années à promettre de remplacer l’Obamacare par quelque chose de « beaucoup mieux », mais ce quelque chose n’est jamais venu. Résultat : trente pour cent d’approbation, son pire score.
Ces chiffres me glacent. Parce qu’ils représentent l’échec d’un homme, certes, mais surtout la désillusion d’un peuple. Soixante pour cent d’Américains désapprouvent Trump. Soixante pour cent. C’est une majorité écrasante. C’est presque deux Américains sur trois qui regardent leur président et disent : non. Ça ne va pas. Ce n’est pas ce que nous voulions. Ce n’est pas ce qu’on nous avait promis. Et je pense à ces électeurs qui ont cru en lui, qui ont voté pour lui en pensant qu’il allait vraiment changer les choses. Qu’est-ce qu’ils ressentent maintenant ? De la colère ? De la honte ? Du regret ? Probablement un mélange des trois. Parce que réaliser qu’on s’est trompé, que le héros était un imposteur, que les promesses étaient des mensonges… c’est douloureux. C’est une blessure qui ne guérit pas facilement.
Section 5 : le Congrès dans la tourmente
Quatorze pour cent : le naufrage de la confiance institutionnelle
Si Trump souffre dans les sondages, le Congrès américain est dans un état encore pire. Son taux d’approbation est tombé à quatorze pour cent en novembre 2025, avec un taux de désapprobation de quatre-vingts pour cent. Quatorze pour cent. C’est à peine un Américain sur sept qui approuve le travail du Congrès. Quatre-vingts pour cent le désapprouvent. Ces chiffres sont catastrophiques, même pour une institution habituée aux scores médiocres. En octobre, juste avant le shutdown, le taux d’approbation était déjà tombé à quinze pour cent, en baisse de onze points. Le shutdown l’a fait chuter d’un point supplémentaire. Ce n’est pas aussi dramatique que le record historique de neuf pour cent enregistré après le shutdown de 2013, mais c’est tout de même alarmant. Pendant le shutdown de 2018-2019 — qui était alors le plus long de l’histoire avant d’être dépassé par celui de 2025 — le taux d’approbation du Congrès était resté autour de vingt pour cent. Cette fois, il est tombé bien plus bas. Pourquoi ? Parce que les Américains en ont assez. Assez des jeux politiques. Assez des blocages. Assez de voir leurs élus incapables de faire leur travail le plus basique : financer le gouvernement.
La répartition partisane est révélatrice. Les républicains, qui contrôlent les deux chambres du Congrès, voient leur soutien s’effondrer au sein de leur propre base. En septembre, avant le shutdown, cinquante-quatre pour cent des républicains approuvaient le travail du Congrès. En novembre, ce chiffre est tombé à vingt-trois pour cent. Trente et un points perdus en deux mois. C’est un effondrement. Une débâcle. Les républicains qui avaient soutenu leur parti pendant le bras de fer budgétaire réalisent maintenant que le prix à payer est trop élevé. Que le shutdown a fait plus de mal que de bien. Que leurs élus ont joué avec le feu et se sont brûlés. Les indépendants, eux, n’ont jamais eu beaucoup de confiance dans le Congrès, et le shutdown n’a fait qu’empirer les choses. Seulement quinze pour cent d’entre eux approuvent le travail du Congrès. Les démocrates sont encore plus sévères : quatre pour cent seulement approuvent. Quatre pour cent. C’est statistiquement insignifiant. C’est le niveau de bruit de fond dans un sondage. Autrement dit, les démocrates ont complètement abandonné tout espoir que ce Congrès puisse faire quoi que ce soit de positif.
Les élections de mi-mandat 2026 : une tempête se prépare
Ces chiffres catastrophiques pour Trump et le Congrès républicain annoncent une tempête électorale en 2026. Les élections de mi-mandat sont traditionnellement difficiles pour le parti au pouvoir, et avec des taux d’approbation aussi bas, les républicains risquent de perdre leur majorité à la Chambre, voire au Sénat. Les démocrates le savent. Ils le sentent. L’opportunité est là, immense, béante. Mais ils doivent éviter les pièges du passé. En 2018, ils avaient repris la Chambre en capitalisant sur l’impopularité de Trump lors de son premier mandat. Puis ils l’ont perdue en 2022, incapables de maintenir leur élan. En 2024, Trump a reconquis la Maison Blanche et les républicains ont gardé le contrôle du Congrès. Mais 2025 a tout changé. Les élections locales ont montré que la coalition Trump de 2024 ne tient pas sans Trump sur le bulletin de vote. Les électeurs latinos sont revenus aux démocrates. Les jeunes hommes aussi. Les banlieues ont basculé. Si cette tendance se confirme en 2026, les républicains pourraient perdre des dizaines de sièges à la Chambre. Le Sénat est plus compliqué — la carte électorale favorise les républicains — mais même là, des sièges considérés comme sûrs pourraient devenir compétitifs.
Le problème pour les républicains, c’est qu’ils n’ont pas de plan B. Leur stratégie électorale repose entièrement sur Trump. Sur sa capacité à mobiliser la base. Sur son charisme. Sur sa marque. Mais Trump ne sera pas sur le bulletin de vote en 2026. Et sans lui, que reste-t-il ? Des candidats qui tentent maladroitement d’imiter son style sans avoir sa personnalité. Des messages qui sonnent creux sans sa voix pour les porter. Une base qui se démobilise parce que leur héros n’est pas là pour les galvaniser. Les démocrates, eux, ont appris de leurs erreurs. Ils savent qu’ils doivent parler d’économie, de coût de la vie, de santé. Ils savent qu’ils doivent reconquérir les électeurs de la classe ouvrière qui ont voté Trump en 2024. Ils savent qu’ils doivent offrir une vision positive, pas juste une opposition à Trump. Ken Martin, le président du Comité national démocrate, l’a dit clairement : « Je ne veux plus jamais entendre que le Parti démocrate a un problème avec les jeunes hommes. » Les résultats de 2025 lui donnent raison. Les jeunes hommes sont revenus. Les Latinos aussi. La coalition démocrate se reconstruit, lentement mais sûrement.
Il y a quelque chose de presque poétique dans cette histoire. Trump a construit son empire politique sur la destruction des institutions, sur le mépris des normes, sur la conviction que les règles ne s’appliquaient pas à lui. Et maintenant, ces mêmes institutions qu’il a tant méprisées sont en train de le rattraper. Les électeurs qu’il a manipulés se réveillent. Les alliés qu’il a utilisés se retournent contre lui. Le système qu’il pensait avoir conquis lui résiste. C’est la tragédie classique : l’hubris qui mène à la chute. Sauf que ce n’est pas une pièce de théâtre. C’est la vraie vie. Et les victimes ne sont pas des personnages fictifs. Ce sont des millions d’Américains qui paient le prix de cette folie collective.
Section 6 : les fractures internes du mouvement MAGA
Quand les fidèles commencent à douter
Le mouvement MAGA n’a jamais été monolithique, malgré les apparences. Sous la surface de l’unité affichée lors des rallyes et sur les réseaux sociaux, des tensions ont toujours existé. Mais en 2025, ces tensions deviennent des fractures béantes. Des fissures qui menacent de faire exploser tout l’édifice. Prenons l’exemple de Marjorie Taylor Greene, la congressiste de Géorgie qui était l’une des plus ferventes supportrices de Trump. En novembre 2025, elle s’est retrouvée en conflit ouvert avec le président sur plusieurs dossiers, notamment la politique étrangère et les dossiers Epstein. Trump l’a publiquement désavouée, créant un choc dans le monde MAGA. Si même MTG — la reine des théories du complot, la guerrière la plus loyale — pouvait être rejetée, alors personne n’était à l’abri. Cette rupture a révélé une vérité inconfortable : le mouvement MAGA n’est pas une famille unie. C’est une collection d’individus et de factions qui se tolèrent tant que Trump les maintient ensemble. Mais dès qu’il montre des signes de faiblesse, dès qu’il perd son emprise, les couteaux sortent.
Les divisions portent sur plusieurs sujets. L’intelligence artificielle, par exemple. Trump veut bloquer toute régulation de l’IA, arguant que cela étoufferait l’innovation américaine. Mais une partie significative de sa base — notamment les nationalistes blancs et les conservateurs religieux — s’inquiète des implications éthiques et sociales de l’IA. Ils voient dans cette technologie une menace pour l’emploi, pour la vie privée, pour l’humanité elle-même. Et ils ne comprennent pas pourquoi Trump, qui se présente comme le défenseur des travailleurs américains, soutient les géants de la tech qui veulent remplacer ces travailleurs par des machines. La politique étrangère est un autre point de friction. Trump a négocié un plan de paix en vingt-huit points avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Mais ce plan implique des concessions territoriales ukrainiennes, ce qui a provoqué la colère de certains faucons républicains qui voient dans cette approche une capitulation face à Poutine. À l’inverse, les isolationnistes du mouvement MAGA applaudissent, arguant que l’Amérique ne devrait pas gaspiller des ressources pour défendre l’Ukraine. Ces divisions ne sont pas nouvelles, mais elles deviennent plus visibles, plus bruyantes, plus difficiles à ignorer.
Le problème Epstein : une bombe à retardement
Les dossiers Jeffrey Epstein ont créé une onde de choc dans le monde MAGA. Quand des documents ont révélé des connexions entre Epstein et plusieurs figures du mouvement conservateur, y compris des proches de Trump, la réaction a été… compliquée. Certains ont nié. D’autres ont minimisé. D’autres encore ont tenté de détourner l’attention en accusant les démocrates d’avoir leurs propres liens avec Epstein. Mais la vérité est là, documentée, indéniable. Et elle crée un malaise profond. Comment un mouvement qui se présente comme le défenseur des valeurs familiales, qui accuse les démocrates de tous les maux, peut-il tolérer que certains de ses leaders aient fréquenté un pédophile notoire ? Cette contradiction est insoutenable. Elle mine la crédibilité morale du mouvement. Elle expose l’hypocrisie au grand jour. Et elle divise. Certains membres de la base MAGA exigent des comptes. Ils veulent des explications. Ils veulent que les coupables soient punis, peu importe leur affiliation politique. D’autres préfèrent ignorer, minimiser, passer à autre chose. Ils considèrent que c’est une distraction, une attaque des médias libéraux, une tentative de salir Trump par association.
Cette division sur la question Epstein révèle quelque chose de plus profond : le mouvement MAGA est tiraillé entre ses principes affichés et sa loyauté tribale. Quand les deux entrent en conflit, que choisit-on ? La morale ou la tribu ? La vérité ou la loyauté ? Pour certains, la réponse est claire : la tribu d’abord, toujours. Peu importe les faits, peu importe les preuves, peu importe les contradictions. Ce qui compte, c’est rester uni contre l’ennemi commun. Mais pour d’autres — et ils semblent de plus en plus nombreux — cette logique tribale a ses limites. Il y a des lignes qu’on ne peut pas franchir. Des compromis qu’on ne peut pas accepter. Et quand ces lignes sont franchies, la loyauté s’effrite. Le doute s’installe. La désillusion commence. C’est ce qui se passe maintenant dans le mouvement MAGA. Les certitudes vacillent. Les héros révèlent leurs pieds d’argile. Et les fidèles commencent à se demander s’ils n’ont pas placé leur confiance au mauvais endroit. Cette remise en question est douloureuse. Elle implique d’admettre qu’on s’est trompé, qu’on a été manipulé, qu’on a défendu l’indéfendable. Mais c’est aussi le début de la guérison. Le premier pas vers la lucidité.
Je regarde ces fractures internes et je ressens quelque chose d’étrange. Un mélange de tristesse et d’espoir. Tristesse parce que je vois des gens qui ont investi tant d’énergie, tant de passion, tant de foi dans un mouvement qui les trahit. Espoir parce que certains commencent à voir la vérité. À questionner. À douter. Et le doute, aussi inconfortable soit-il, est le début de la sagesse. C’est le moment où on arrête de suivre aveuglément et où on commence à penser par soi-même. C’est le moment où on réalise que la loyauté tribale a ses limites, que la vérité compte plus que l’appartenance, que l’intégrité ne peut pas être sacrifiée sur l’autel de la politique. Ces gens qui doutent, qui questionnent, qui se détachent lentement du culte MAGA… ce sont eux qui vont sauver l’Amérique. Pas les politiciens. Pas les médias. Eux. Les citoyens ordinaires qui ont le courage de dire : j’ai eu tort. Je me suis trompé. Et maintenant je vais faire mieux.
Section 7 : le défi de la succession
Qui peut hériter du trône MAGA ?
Trump ne pourra pas se représenter en 2028. La Constitution américaine limite les présidents à deux mandats, et même Trump — malgré ses plaisanteries occasionnelles sur un troisième mandat — ne peut pas contourner cette règle. Alors la question se pose : qui peut lui succéder ? Qui peut porter le flambeau MAGA ? Qui peut maintenir cette coalition fragile ensemble ? Les candidats potentiels ne manquent pas. JD Vance, le vice-président, est le choix évident. Il a l’onction de Trump. Il a l’expérience gouvernementale. Il a le profil pour séduire à la fois les élites intellectuelles conservatrices et la base populiste. Mais Vance a un problème : il manque de charisme. Il n’a pas cette capacité unique de Trump à électriser une foule, à dominer un débat, à imposer sa présence. Vance est intelligent, articulé, compétent. Mais il n’est pas Trump. Et dans un mouvement construit autour du culte de la personnalité, ne pas être Trump est un handicap majeur. Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, est un autre prétendant sérieux. Il a prouvé qu’il pouvait gagner des élections dans un État clé. Il a une base loyale. Il a adopté le style combatif de Trump tout en maintenant une apparence de compétence gouvernementale. Mais DeSantis a déjà essayé de défier Trump en 2024, et il a été écrasé. Les électeurs MAGA ne lui ont pas pardonné cette trahison. Ils le voient comme un opportuniste, quelqu’un qui a essayé de voler le trône au roi. La confiance est rompue.
Nikki Haley, l’ancienne ambassadrice à l’ONU, représente une autre option. Elle pourrait séduire les républicains modérés, les banlieues, les femmes éduquées — tous ces groupes que Trump a perdus. Mais la base MAGA la déteste. Elle la voit comme une traîtresse, une représentante de l’establishment républicain que Trump était censé avoir détruit. Haley n’a aucune chance de gagner une primaire républicaine dominée par les électeurs MAGA. Ted Cruz, Marco Rubio, Josh Hawley, Tom Cotton… tous ces sénateurs ambitieux rêvent de la présidence. Mais aucun n’a le profil pour unifier le parti. Ils sont trop idéologiques, trop Washington, trop conventionnels. Le mouvement MAGA ne veut pas d’un politicien traditionnel. Il veut un outsider, un disrupteur, quelqu’un qui brise les codes. Le problème, c’est que les outsiders authentiques sont rares. Et ceux qui tentent de jouer ce rôle sans avoir la personnalité pour le porter sonnent faux, artificiels, comme des imitations bon marché de l’original. C’est le dilemme central du Parti républicain post-Trump : comment trouver un successeur à quelqu’un d’inimitable ? Comment institutionnaliser un mouvement qui repose entièrement sur le charisme d’un individu ?
Le piège de l’imitation
Beaucoup de républicains ont essayé d’imiter Trump. Ils ont adopté son style agressif, ses attaques personnelles, son mépris des normes. Ils pensaient que c’était la clé de son succès. Ils se trompaient. Ce qui faisait le succès de Trump, ce n’était pas juste son style. C’était l’authenticité de ce style. Trump n’imitait personne. Il était lui-même, pour le meilleur et pour le pire. Ses supporters le sentaient. Ils savaient qu’il était authentique, même quand il mentait. Parce que ses mensonges étaient ses mensonges, pas ceux d’un consultant politique. Ses outrances étaient ses outrances, pas une stratégie calculée. Quand d’autres politiciens tentent de copier ce style, ça sonne faux. On voit la mécanique. On sent la manipulation. On comprend que c’est une performance, pas une personnalité. Et les électeurs rejettent cette inauthenticité. Ils préfèrent l’original à la copie, même si l’original est imparfait. C’est pour ça que DeSantis a échoué en 2024. Il essayait d’être Trump sans être Trump. Il adoptait les positions de Trump, le style de Trump, les ennemis de Trump. Mais il n’était pas Trump. Et les électeurs l’ont vu. Ils ont vu un politicien calculateur qui essayait de manipuler leur loyauté tribale. Et ils l’ont rejeté.
Le Parti républicain se retrouve donc dans une impasse. Il ne peut pas continuer avec Trump — la Constitution l’interdit. Il ne peut pas trouver un successeur qui reproduise le succès de Trump — parce que ce succès reposait sur des qualités uniques et non transférables. Et il ne peut pas revenir au républicanisme pré-Trump — parce que la base a changé, elle ne veut plus de l’establishment, elle ne veut plus des guerres néoconservatrices, elle ne veut plus du libre-échange sans limites. Alors que faire ? Certains stratèges républicains espèrent que le temps arrangera les choses. Que d’ici 2028, un leader naturel émergera. Que la base évoluera. Que les circonstances créeront l’opportunité. Mais c’est un pari risqué. Parce que pendant ce temps, les démocrates se réorganisent. Ils apprennent de leurs erreurs. Ils construisent une coalition plus large, plus diverse, plus résiliente. Et si les républicains arrivent en 2028 sans candidat crédible, sans message unifié, sans stratégie claire, ils risquent de perdre non seulement la Maison Blanche, mais aussi le Congrès, et avec eux, toute capacité à façonner l’avenir de l’Amérique. C’est l’enjeu réel de la succession Trump. Ce n’est pas juste une question de qui sera le prochain candidat républicain. C’est une question de survie du parti lui-même.
Je pense à ces républicains qui essaient désespérément de trouver le prochain Trump, et je ressens presque de la pitié. Parce qu’ils ne comprennent pas. Ils pensent que Trump était une stratégie, une formule qu’on peut reproduire. Mais Trump n’était pas une stratégie. C’était un phénomène. Un accident de l’histoire. Une convergence unique de personnalité, de circonstances, de frustrations collectives. On ne peut pas le reproduire. On ne peut pas le remplacer. On peut seulement essayer de construire quelque chose de différent, quelque chose de nouveau. Mais pour ça, il faudrait avoir le courage de tourner la page. D’admettre que l’ère Trump est terminée. Que le mouvement MAGA était une parenthèse, pas un avenir. Et ce courage, je ne suis pas sûr que le Parti républicain l’ait.
Section 8 : les leçons des élections de 2025
Quand les électeurs envoient un message
Les élections de novembre 2025 n’étaient pas des élections nationales. Pas de présidentielle. Pas de mi-mandat pour le Congrès. Juste des élections locales et d’État — gouverneurs, maires, législatures. Mais leur signification dépasse largement leur portée officielle. Ces élections étaient un référendum sur Trump. Sur son second mandat. Sur sa gestion du pays. Et le verdict est sans appel : les électeurs rejettent massivement la direction qu’il a prise. En Virginie, la démocrate Abigail Spanberger a remporté le poste de gouverneure avec une marge confortable, portée par soixante-sept pour cent des électeurs latinos. Dans le New Jersey, Mikie Sherrill a battu le candidat républicain soutenu par Trump, avec soixante-huit pour cent des Latinos. À New York, Zohran Mamdani est devenu maire, symbolisant le renouveau démocrate dans une ville qui avait basculé à droite en 2024. En Californie, les démocrates ont consolidé leur domination, repoussant les tentatives républicaines de faire des percées dans les banlieues et les zones rurales. Partout, le même schéma se répète : les électeurs qui avaient donné leur chance à Trump en 2024 se détournent de lui en 2025.
Les données démographiques racontent une histoire encore plus précise. Les électeurs latinos, qui avaient donné à Trump son meilleur score historique en 2024, sont revenus aux démocrates en masse. Dans le comté de Passaic, New Jersey, Trump avait gagné en 2024 pour la première fois en trente ans. En 2025, le comté est revenu aux démocrates avec la même marge qu’en 2020. À Manassas et Manassas Park en Virginie — plus de quarante pour cent de population latino — Trump avait fait des gains significatifs en 2024. En 2025, ces villes ont voté massivement pour Spanberger. Les jeunes hommes, ce groupe démographique que Trump avait conquis avec ses apparitions dans les podcasts et sa rhétorique de masculinité, sont également revenus vers les démocrates. Pas tous, certes. Mais suffisamment pour faire la différence dans des élections serrées. Ken Martin, le président du DNC, a célébré ce retournement : « Je ne veux plus jamais entendre que le Parti démocrate a un problème avec les jeunes hommes. » Les banlieues, ces zones cruciales qui déterminent souvent les élections, ont également basculé. Les femmes éduquées, les familles de classe moyenne, les professionnels — tous ces groupes qui avaient hésité en 2024 — ont voté démocrate en 2025.
Pourquoi ce retournement ?
Plusieurs facteurs expliquent ce retournement spectaculaire. D’abord, l’économie. Malgré les promesses de Trump, la situation économique ne s’est pas améliorée pour la plupart des Américains. L’inflation reste élevée. Les salaires stagnent. Le coût de la vie continue d’augmenter. Les électeurs qui avaient voté Trump en espérant une amélioration de leur situation financière réalisent maintenant que cette amélioration ne viendra pas. Ensuite, le shutdown. Quarante-trois jours de paralysie gouvernementale ont montré l’incapacité de Trump et des républicains à gouverner efficacement. Les électeurs ont vu des fonctionnaires fédéraux travailler sans salaire. Ils ont vu des millions de familles menacées de perdre leurs bons alimentaires. Ils ont vu l’économie perdre des milliards de dollars. Et ils ont compris que ce chaos n’était pas un accident. C’était le résultat direct de l’incompétence et de l’intransigeance républicaines. Troisièmement, l’immigration. Les raids de l’ICE, le profilage racial, la rhétorique anti-immigrés — tout cela a aliéné les électeurs latinos. Même ceux qui soutenaient une politique d’immigration plus stricte ont été choqués par la brutalité et l’indiscrimination des actions de Trump. Quarante et un pour cent des Latinos craignent maintenant qu’eux-mêmes ou un proche soient arrêtés, malgré leur statut légal. Cette peur est réelle, viscérale, et elle se traduit dans les urnes.
Quatrièmement, la fatigue. Après des années de chaos, de scandales, de tweets incendiaires, de controverses quotidiennes, les électeurs sont épuisés. Ils veulent de la normalité. Ils veulent un gouvernement qui fonctionne. Ils veulent pouvoir vivre leur vie sans se demander chaque matin quelle nouvelle folie le président a commise pendant la nuit. Cette fatigue est particulièrement forte chez les électeurs non-MAGA — ces trente-huit pour cent qui ont voté Trump sans adhérer au culte. Ils ont donné leur chance à Trump. Ils ont espéré qu’il serait différent en second mandat. Qu’il serait plus présidentiel, plus responsable, plus efficace. Mais Trump est Trump. Il ne change pas. Et ces électeurs réalisent maintenant qu’ils ont fait une erreur. Qu’ils ont voté pour quelqu’un qui ne méritait pas leur confiance. Et ils sont prêts à corriger cette erreur. Enfin, il y a la mobilisation démocrate. Le parti a appris de ses échecs de 2024. Il a compris qu’il devait parler d’économie, pas juste d’identité. Qu’il devait offrir des solutions concrètes, pas juste critiquer Trump. Qu’il devait reconquérir les électeurs de la classe ouvrière, pas juste compter sur les progressistes urbains. Et cette stratégie fonctionne. Les résultats de 2025 le prouvent.
Ces élections de 2025 me donnent de l’espoir. Pas un espoir naïf, pas un optimisme béat. Mais un espoir réaliste, fondé sur des faits. Les électeurs américains ne sont pas stupides. Ils ne sont pas irrémédiablement divisés. Ils ne sont pas prisonniers de leurs tribus politiques. Quand on leur donne le choix, quand on leur présente des alternatives crédibles, quand on leur parle de leurs vraies préoccupations — l’économie, la santé, l’éducation, la sécurité — ils font des choix rationnels. Ils votent pour leurs intérêts, pas pour une idéologie. Ils choisissent la compétence sur le chaos. La normalité sur le spectacle. L’avenir sur le passé. C’est ça, la vraie Amérique. Pas celle des rallyes MAGA. Pas celle des tweets incendiaires. Celle des familles qui travaillent dur, qui élèvent leurs enfants, qui espèrent un avenir meilleur. Et cette Amérique-là est en train de se réveiller.
Section 9 : le coût humain du chaos
Les vies brisées par l’incompétence
Derrière les statistiques, derrière les pourcentages, derrière les analyses politiques, il y a des vies humaines. Des familles qui souffrent. Des individus qui paient le prix du chaos trumpien. Prenons les employés fédéraux. Six cent soixante-dix mille mis en congé forcé. Sept cent trente mille travaillant sans salaire. Ce ne sont pas juste des chiffres. Ce sont des pères et des mères qui ne peuvent pas payer leur loyer. Des familles qui doivent choisir entre la nourriture et les médicaments. Des étudiants qui doivent abandonner l’université parce que leurs parents ne peuvent plus payer les frais de scolarité. Des retraités qui voient leurs économies fondre parce qu’ils doivent puiser dedans pour survivre. Le Congressional Budget Office a estimé que la compensation pour les employés en congé forcé représentait environ quatre cents millions de dollars par jour. Quatre cents millions. Chaque jour. Pendant quarante-trois jours. C’est plus de dix-sept milliards de dollars de salaires non payés. Dix-sept milliards qui auraient dû circuler dans l’économie, nourrir des familles, payer des factures, soutenir des commerces locaux. Au lieu de ça, ce sont dix-sept milliards évaporés dans le vide d’un conflit politique stérile.
Et les bénéficiaires du SNAP ? Quarante-deux millions d’Américains qui dépendent de ces bons alimentaires pour manger. Quarante-deux millions. Dans le pays le plus riche du monde. Pendant le shutdown, ces familles ont vécu dans l’angoisse. Vont-elles recevoir leurs allocations ? Seront-elles réduites de trente-cinq pour cent comme l’administration le menaçait ? Comment vont-elles nourrir leurs enfants si les bons ne viennent pas ? Cette angoisse est réelle. Elle est viscérale. Elle empêche de dormir. Elle crée un stress chronique qui affecte la santé mentale et physique. Des études ont montré que l’insécurité alimentaire chez les enfants a des conséquences à long terme sur leur développement cognitif, leur santé, leur réussite scolaire. En menaçant de couper les bons alimentaires, l’administration Trump ne faisait pas juste de la politique budgétaire. Elle jouait avec l’avenir de millions d’enfants américains. Et pour quoi ? Pour gagner un bras de fer politique. Pour marquer des points contre les démocrates. Pour prouver qu’elle ne céderait pas. Le cynisme est écœurant. L’indifférence à la souffrance humaine est révoltante. Et les électeurs l’ont vu. Ils ont compris que pour Trump et les républicains, les gens ordinaires ne sont que des pions dans un jeu politique.
Les militaires : des patriotes trahis
Les militaires américains ont également payé le prix du shutdown. Normalement, leurs salaires sont coupés pendant les shutdowns — une absurdité qui force ceux qui risquent leur vie pour le pays à travailler sans être payés. Trump a présenté la donation de cent trente millions de dollars de Timothy Mellon comme un acte de patriotisme héroïque. Mais faisons le calcul. Un virgule trois million de militaires en service actif. Cent trente millions divisés par un virgule trois million égale cent dollars par personne. Cent dollars. Pour compenser des semaines de salaire impayé. C’est insultant. C’est humiliant. C’est la preuve que même pour les militaires — ce groupe que les républicains prétendent vénérer — Trump n’a que du mépris. Cent dollars. C’est ce que vaut un soldat américain aux yeux de l’administration Trump. Cent dollars pour risquer sa vie. Cent dollars pour servir son pays. Cent dollars pour maintenir la sécurité nationale. Et Trump a présenté ça comme un geste généreux. Comme si cent dollars pouvaient nourrir une famille pendant un mois. Comme si cent dollars pouvaient payer un loyer. Comme si cent dollars pouvaient compenser l’humiliation de travailler sans salaire pour un gouvernement dysfonctionnel.
Les militaires ne sont pas dupes. Ils voient le cynisme. Ils comprennent la manipulation. Et beaucoup commencent à se demander pourquoi ils servent un gouvernement qui les traite avec si peu de respect. Cette désillusion est dangereuse. Pas juste pour Trump et les républicains, mais pour le pays tout entier. Parce qu’une armée démoralisée, une armée qui ne fait plus confiance à ses dirigeants civils, une armée qui se sent trahie par ceux qu’elle est censée protéger… c’est une menace pour la démocratie elle-même. Les militaires américains ont toujours été apolitiques. Ils servent le pays, pas un parti. Ils obéissent au commandant en chef, quel qu’il soit. Mais cette loyauté a des limites. Et Trump teste ces limites. Avec son mépris pour les normes. Avec ses attaques contre les généraux qui le critiquent. Avec son utilisation de l’armée à des fins politiques. Avec son indifférence au bien-être des soldats. Un jour, ces limites seront franchies. Et ce jour-là, l’Amérique aura un problème beaucoup plus grave qu’un président impopulaire. Elle aura une crise constitutionnelle. Heureusement, nous n’en sommes pas encore là. Mais les signes avant-coureurs sont là. Et ils sont inquiétants.
Quand je pense à ces militaires qui travaillent sans salaire, à ces familles qui ne savent pas si elles pourront manger le mois prochain, à ces employés fédéraux qui perdent leur maison parce que le gouvernement ne les paie pas… je ressens une rage profonde. Une rage contre l’injustice. Contre l’indifférence. Contre le cynisme de ceux qui jouent avec des vies humaines comme si c’étaient des pièces sur un échiquier. Ces gens ne sont pas des statistiques. Ce ne sont pas des chiffres dans un budget. Ce sont des êtres humains avec des rêves, des espoirs, des familles. Et ils méritent mieux. Ils méritent un gouvernement qui fonctionne. Des leaders qui se soucient d’eux. Une société qui les respecte. Au lieu de ça, ils ont Trump. Et Trump ne se soucie de personne d’autre que lui-même. C’est la vérité brutale. La vérité que de plus en plus d’Américains découvrent. Et cette découverte change tout.
Section 10 : les signes d'un effondrement imminent
Quand les rats quittent le navire
Il y a un dicton qui dit que les rats quittent le navire avant qu’il ne coule. En politique, les rats sont les opportunistes, les carriéristes, ceux qui n’ont aucune loyauté idéologique mais qui savent reconnaître un perdant quand ils en voient un. Et en ce moment, les rats quittent le navire Trump en masse. Regardez Robert George, ce membre éminent du conseil d’administration de la Heritage Foundation qui a démissionné en novembre 2025. Pourquoi ? Parce que le président de Heritage, Kevin Roberts, a défendu l’interview de Tucker Carlson avec le nationaliste blanc Nick Fuentes. George ne pouvait pas cautionner ça. Il ne pouvait pas rester dans une organisation qui tolérait le racisme, même implicitement. Alors il est parti. Publiquement. Bruyamment. En expliquant ses raisons. Ce n’est pas un démocrate. Ce n’est pas un progressiste. C’est un conservateur respecté, un intellectuel de droite, quelqu’un qui a passé sa vie à défendre les valeurs conservatrices. Et même lui ne peut plus supporter ce que le mouvement conservateur est devenu sous Trump. Si des gens comme Robert George partent, qui reste ? Les vrais croyants. Les fanatiques. Ceux qui sont tellement investis dans le culte qu’ils ne peuvent plus en sortir sans perdre leur identité.
Regardez aussi les républicains modérés au Congrès. Ils sont de plus en plus nombreux à prendre leurs distances avec Trump. Pas ouvertement — ils ont trop peur des primaires — mais subtilement. Ils votent contre lui sur certains dossiers. Ils critiquent ses excès en privé. Ils préparent leur sortie pour 2026 ou 2028. Certains ont déjà annoncé qu’ils ne se représenteraient pas. D’autres explorent des candidatures pour des postes d’État ou locaux, loin de la folie de Washington. Ces départs ne font pas les gros titres. Ils ne créent pas de scandales. Mais ils sont significatifs. Parce qu’ils montrent que même au sein du Parti républicain, même parmi ceux qui ont soutenu Trump pendant des années, la foi s’érode. La loyauté s’effrite. L’espoir disparaît. Et quand les élus perdent espoir, quand ils commencent à penser à leur après-Trump, c’est un signal que la fin approche. Regardez enfin les donateurs. Ces milliardaires et ces entreprises qui ont financé la machine Trump pendant des années. Beaucoup commencent à diversifier leurs investissements politiques. Ils donnent toujours aux républicains, certes. Mais ils donnent aussi à des candidats non-MAGA. À des modérés. À des gens qui représentent un retour à la normalité. Pourquoi ? Parce qu’ils voient les sondages. Ils voient les résultats électoraux de 2025. Et ils comprennent que Trump est un investissement à risque.
Les indicateurs économiques ne mentent pas
L’économie est souvent le meilleur indicateur de la santé politique d’une administration. Et les indicateurs économiques de l’administration Trump en 2025 sont… mitigés au mieux, alarmants au pire. Le PIB a perdu au moins sept milliards de dollars à cause du shutdown. Sept milliards qui ne reviendront jamais. L’inflation reste élevée, malgré les promesses de Trump de la faire baisser. Les salaires réels — ajustés pour l’inflation — stagnent pour la plupart des Américains. Seuls les plus riches voient leur situation s’améliorer. Le marché boursier est volatil, réagissant nerveusement à chaque tweet présidentiel, à chaque annonce de politique commerciale, à chaque menace de shutdown. Les investisseurs sont nerveux. Ils ne savent pas à quoi s’attendre. Et cette incertitude est toxique pour l’économie. Le chômage reste bas, c’est vrai. Mais la qualité des emplois créés est questionnable. Beaucoup sont des emplois précaires, à temps partiel, mal payés. Les Américains travaillent plus pour gagner moins. Et ils le sentent. Ils le vivent. Et ça se reflète dans les sondages sur la confiance des consommateurs, qui sont en baisse constante depuis le début du second mandat de Trump.
Le déficit budgétaire explose. Les républicains, qui prétendaient être le parti de la responsabilité fiscale, ont abandonné toute prétention à l’équilibre budgétaire. Ils ont voté des baisses d’impôts massives pour les riches tout en refusant de financer les programmes sociaux pour les pauvres. Le résultat ? Un déficit qui atteint des niveaux records. Une dette nationale qui dépasse les trente-six mille milliards de dollars. Et aucun plan pour y remédier. Les économistes tirent la sonnette d’alarme. Ils avertissent que cette trajectoire est insoutenable. Que tôt ou tard, il faudra payer l’addition. Mais Trump s’en fiche. Il ne sera plus là quand la facture arrivera. C’est le problème avec les populistes. Ils promettent tout. Ils dépensent sans compter. Ils créent des problèmes à long terme pour des gains à court terme. Et quand tout s’effondre, ils sont déjà partis. Ce sont les générations futures qui paient. Les enfants qui hériteront d’une dette colossale. Les jeunes qui devront réparer les dégâts. C’est injuste. C’est irresponsable. Mais c’est la réalité de l’ère Trump. Une ère de gratification immédiate et de conséquences différées. Une ère où le présent compte plus que l’avenir. Une ère qui ne peut pas durer.
Je regarde tous ces signes — les rats qui fuient, les sondages qui chutent, l’économie qui vacille — et je me demande combien de temps encore ça peut durer. Combien de temps avant que tout s’effondre ? Combien de temps avant que les Américains disent : assez ? Parce que c’est inévitable. Rien ne dure éternellement. Surtout pas un mouvement politique construit sur le mensonge, la manipulation et le culte de la personnalité. L’histoire nous l’enseigne. Tous les démagogues finissent par tomber. Tous les mouvements populistes finissent par s’effondrer. Parfois ça prend des années. Parfois des décennies. Mais ça arrive toujours. Parce que la réalité finit toujours par rattraper le mensonge. Parce que les promesses non tenues finissent par créer de la désillusion. Parce que les gens finissent par se réveiller. Et je crois — je veux croire — que l’Amérique est en train de se réveiller. Lentement. Douloureusement. Mais sûrement.
Section 11 : la résistance s'organise
Les juges qui disent non
L’une des histoires les plus importantes — et les moins médiatisées — de 2025 est la résistance judiciaire à Trump. Plus de deux cent vingt-cinq juges ont statué contre la politique de détention massive de l’administration dans plus de sept cents affaires. Deux cent vingt-cinq juges. Ce n’est pas une poignée d’activistes libéraux. C’est une vague. Un mouvement. Une rébellion institutionnelle contre les excès présidentiels. Ces juges viennent de tous les horizons. Ils ont été nommés par tous les présidents modernes — démocrates et républicains. Vingt-trois d’entre eux ont même été nommés par Trump lui-même. Ils viennent d’au moins trente-cinq États. Ils représentent toutes les régions, toutes les sensibilités, toutes les traditions juridiques américaines. Et ils disent tous la même chose : la politique de détention massive de Trump viole probablement la loi et le droit à une procédure régulière. Ce n’est pas une opinion politique. C’est une analyse juridique. Basée sur la Constitution. Sur les précédents. Sur les principes fondamentaux du droit américain. Et ces juges — même ceux qui sont conservateurs, même ceux qui ont été nommés par Trump — ne peuvent pas ignorer ces principes. Ils ne peuvent pas fermer les yeux sur les violations flagrantes de la loi. Parce que leur loyauté va à la Constitution, pas à un président.
En contraste, seulement huit juges dans tout le pays ont soutenu la politique de l’administration. Huit. Dont six nommés par Trump. C’est révélateur. Même parmi les juges que Trump a personnellement choisis, même parmi ceux qui lui doivent leur carrière, la grande majorité refuse de cautionner ses excès. Cette résistance judiciaire est cruciale. Parce qu’elle montre que les institutions américaines fonctionnent encore. Que les freins et contrepoids existent toujours. Que même un président puissant ne peut pas tout faire. Qu’il y a des limites. Des lignes rouges. Des principes non négociables. Trump a essayé de contourner ces limites. Il a attaqué les juges qui le contrariaient. Il a menacé de les destituer. Il a dénoncé leurs décisions comme partisanes. Mais ça n’a pas marché. Les juges ont tenu bon. Ils ont continué à faire leur travail. À appliquer la loi. À protéger les droits constitutionnels. Et cette résistance a un coût politique pour Trump. Parce qu’elle montre son impuissance. Elle révèle que malgré toute sa rhétorique, malgré tous ses tweets, malgré toute sa rage, il ne peut pas imposer sa volonté. Il ne peut pas gouverner par décret. Il doit respecter la loi. Et quand il ne le fait pas, les juges le rappellent à l’ordre.
Les procureurs généraux démocrates en première ligne
Les procureurs généraux des États démocrates sont également en première ligne de la résistance. Ils ont intenté des dizaines de poursuites contre l’administration Trump, contestant ses politiques sur l’immigration, l’environnement, la santé, l’éducation. Ces poursuites ne sont pas juste symboliques. Elles ont des effets réels. Elles bloquent des politiques. Elles forcent l’administration à modifier ses plans. Elles créent des précédents juridiques qui limiteront les futurs présidents. En novembre 2025, des procureurs généraux démocrates ont poursuivi le Département de l’Agriculture pour avoir rendu certains immigrés inéligibles aux allocations SNAP. Ils ont poursuivi le Département de la Sécurité intérieure pour ses raids de l’ICE. Ils ont poursuivi le Département de la Justice pour ses tentatives de licencier des employés fédéraux pendant le shutdown. Ces poursuites envoient un message : les États ne laisseront pas le gouvernement fédéral violer les droits de leurs citoyens. Ils ne resteront pas passifs face aux abus de pouvoir. Ils utiliseront tous les outils légaux à leur disposition pour protéger leurs résidents. Cette résistance au niveau des États est particulièrement importante dans le système fédéral américain. Parce que les États ont des pouvoirs significatifs. Ils peuvent refuser de coopérer avec certaines politiques fédérales. Ils peuvent créer leurs propres programmes pour compenser les coupes fédérales. Ils peuvent servir de laboratoires pour des politiques alternatives.
La Californie, par exemple, a créé son propre programme d’assurance maladie pour compenser les coupes fédérales. New York a renforcé ses lois sur l’environnement pour contrer le retrait fédéral des régulations. L’Illinois a augmenté le financement de ses écoles publiques pour compenser les réductions fédérales. Ces actions ne font pas les gros titres nationaux. Mais elles ont un impact réel sur la vie des gens. Elles montrent qu’il existe des alternatives au chaos trumpien. Que d’autres modèles de gouvernance sont possibles. Que l’Amérique n’est pas condamnée à suivre Trump dans sa descente aux enfers. Cette résistance au niveau des États crée également un contraste frappant. D’un côté, le gouvernement fédéral sous Trump : chaotique, dysfonctionnel, cruel. De l’autre, les États démocrates : organisés, efficaces, humains. Ce contraste ne passe pas inaperçu. Les électeurs le voient. Ils comparent. Et ils tirent leurs conclusions. C’est pour ça que les élections de 2025 ont été si favorables aux démocrates. Parce que les gens ont vu la différence entre la gouvernance démocrate et le chaos républicain. Et ils ont choisi la gouvernance. Ils ont choisi la compétence. Ils ont choisi l’humanité.
Cette résistance institutionnelle me donne de l’espoir. Parce qu’elle montre que l’Amérique n’est pas juste Trump. Qu’il y a des forces qui lui résistent. Des institutions qui tiennent bon. Des gens qui refusent de se soumettre. Ces juges qui appliquent la loi malgré les pressions. Ces procureurs qui défendent les droits de leurs citoyens. Ces gouverneurs qui créent des alternatives. Ce sont eux, les vrais patriotes. Pas ceux qui agitent des drapeaux lors des rallyes MAGA. Pas ceux qui portent des casquettes rouges et crient des slogans. Mais ceux qui font le travail difficile, ingrat, souvent invisible de maintenir la démocratie en vie. De protéger les institutions. De défendre les principes. Ils ne cherchent pas la gloire. Ils ne veulent pas de reconnaissance. Ils font juste leur devoir. Et c’est ça, le vrai patriotisme. Pas le nationalisme bruyant et vide de Trump. Mais le service silencieux et dévoué de ceux qui croient encore en l’Amérique.
Conclusion : l'aube après la nuit
Les signes d’un nouveau départ
Alors, le cauchemar MAGA touche-t-il vraiment à sa fin ? Les signes sont là, partout, impossibles à ignorer. Le taux d’approbation de Trump en chute libre. La coalition de 2024 qui se désintègre. Les électeurs latinos qui reviennent aux démocrates. Les jeunes hommes qui se détournent. Les républicains modérés qui prennent leurs distances. Les juges qui résistent. Les États qui se rebellent. Les rats qui quittent le navire. Chaque indicateur pointe dans la même direction : le mouvement MAGA est en train de s’effondrer. Pas d’un coup. Pas spectaculairement. Mais lentement, inexorablement, comme un château de cartes qui perd une carte à la fois jusqu’à ce que toute la structure s’écroule. Le shutdown de quarante-trois jours a été le catalyseur. Il a révélé l’incompétence. Il a exposé le cynisme. Il a montré que derrière la rhétorique populiste se cachait juste… du vide. De l’égoïsme. De l’indifférence à la souffrance humaine. Et les électeurs l’ont vu. Ils ont compris. Et ils commencent à agir. Les élections de 2025 n’étaient qu’un début. Un signal. Un avertissement. Les vraies batailles viendront en 2026 et 2028. Mais la tendance est claire. L’Amérique se réveille. Lentement. Douloureusement. Mais sûrement.
Ce réveil n’est pas uniforme. Il y aura toujours des fidèles inconditionnels. Ces cinquante-cinq pour cent d’électeurs de Trump qui se définissent comme MAGA et qui ne changeront jamais d’avis. Ils sont trop investis. Trop engagés. Trop identifiés au mouvement pour pouvoir en sortir sans perdre une partie d’eux-mêmes. Mais ils ne suffisent pas. Pas pour gagner des élections nationales. Pas pour maintenir le contrôle du Congrès. Pas pour façonner l’avenir de l’Amérique. Parce que les autres — ces trente-huit pour cent de non-MAGA, ces indépendants, ces modérés, ces électeurs pragmatiques — sont en train de partir. Et sans eux, le mouvement MAGA n’est qu’une secte. Bruyante, certes. Visible, oui. Mais minoritaire. Incapable de gouverner. Condamnée à l’opposition. Le Parti républicain le sait. Ses stratèges le comprennent. Mais ils ne savent pas quoi faire. Parce que pour sauver le parti, il faudrait abandonner Trump. Il faudrait tourner la page. Il faudrait construire quelque chose de nouveau. Mais comment faire ça quand la base refuse de lâcher prise ? Quand les primaires sont contrôlées par les fidèles MAGA ? Quand critiquer Trump équivaut à un suicide politique ? C’est le dilemme du GOP. Et il n’a pas de solution facile.
L’Amérique que nous pouvons construire
Mais au-delà de la politique partisane, au-delà des calculs électoraux, il y a une question plus profonde : quelle Amérique voulons-nous ? L’Amérique de Trump — divisée, haineuse, repliée sur elle-même ? Ou une Amérique différente — unie, généreuse, ouverte sur le monde ? L’Amérique de Trump est une Amérique de peur. Peur de l’autre. Peur du changement. Peur de perdre son statut, son identité, sa place dans le monde. Cette peur est réelle. Elle est compréhensible. Beaucoup d’Américains se sentent laissés pour compte par la mondialisation, par les changements technologiques, par les transformations culturelles. Ils ont peur de l’avenir. Et Trump a exploité cette peur. Il leur a dit que leurs problèmes venaient des immigrés, des élites, des médias, des démocrates. Il leur a offert des boucs émissaires. Des ennemis faciles à haïr. Des solutions simples à des problèmes complexes. Mais ces solutions ne fonctionnent pas. Parce que les vrais problèmes — l’inégalité économique, la stagnation des salaires, le coût de la santé, la crise du logement — ne peuvent pas être résolus en construisant des murs ou en expulsant des immigrés. Ils nécessitent des politiques sérieuses, des investissements massifs, des compromis difficiles. Ils nécessitent de la gouvernance, pas du spectacle.
L’Amérique alternative — celle que les démocrates et les républicains modérés essaient de construire — n’est pas parfaite. Elle a ses propres problèmes, ses propres contradictions, ses propres échecs. Mais elle offre quelque chose que l’Amérique de Trump ne peut pas offrir : l’espoir. L’espoir que les choses peuvent s’améliorer. Que les problèmes peuvent être résolus. Que l’avenir peut être meilleur que le présent. Cet espoir n’est pas naïf. Il est fondé sur des faits. Sur l’histoire. Sur la capacité prouvée de l’Amérique à se réinventer, à surmonter ses crises, à devenir meilleure. L’Amérique a survécu à la Guerre civile. Elle a survécu à la Grande Dépression. Elle a survécu à la Seconde Guerre mondiale. Elle a survécu à la ségrégation et aux luttes pour les droits civiques. Elle a survécu au Watergate et au Vietnam. Elle survivra à Trump. Parce que l’Amérique n’est pas un homme. Ce n’est pas un président. Ce n’est pas un mouvement politique. C’est une idée. L’idée que tous les êtres humains sont créés égaux. Que chacun mérite une chance. Que le gouvernement existe pour servir le peuple, pas l’inverse. Cette idée a été trahie, piétinée, oubliée à de nombreuses reprises dans l’histoire américaine. Mais elle n’est jamais morte. Elle revient toujours. Parce qu’elle est plus forte que la haine. Plus durable que la peur. Plus puissante que le cynisme.
Je termine cet article avec un sentiment étrange. Un mélange de tristesse et d’espoir. Tristesse pour tout ce qui a été perdu. Pour les années gaspillées. Pour les vies brisées. Pour les divisions créées. Pour la confiance trahie. Mais aussi espoir. Espoir parce que je vois les signes. Je vois les électeurs qui se réveillent. Je vois les institutions qui résistent. Je vois les gens ordinaires qui refusent de se soumettre. Je vois l’Amérique qui se bat pour son âme. Et je crois — je veux croire — qu’elle va gagner. Pas facilement. Pas rapidement. Mais elle va gagner. Parce que le bien finit toujours par triompher du mal. Parce que la vérité finit toujours par émerger du mensonge. Parce que la lumière finit toujours par percer les ténèbres. Le cauchemar MAGA touche à sa fin. L’aube approche. Et avec elle, la possibilité d’un nouveau départ. D’une Amérique meilleure. D’un avenir plus juste. C’est pour ça que j’écris. C’est pour ça que je me bats. C’est pour ça que je refuse d’abandonner. Parce que l’espoir n’est pas une faiblesse. C’est une force. La force de croire que demain peut être meilleur qu’aujourd’hui. Et cette force, personne ne peut nous l’enlever. Pas même Trump.
Sources
Sources primaires
Gallup, « Trump’s Approval Rating Drops to 36%, New Second-Term Low », 28 novembre 2025. Politico, « The emerging MAGA fractures », 28 novembre 2025. CBS News, « Latino voters swing toward Democrats in 2025 after Trump’s 2024 historic gains », 7 novembre 2025. CBS News, « The 2025 U.S. government shutdown, by the numbers », 13 novembre 2025. Alternet, « ‘Cracks are starting to show’: Huge chunk of Trump’s voters poised to drop MAGA », 28 novembre 2025. Politico, « The POLITICO Poll: MAGA Trump voter split could spell trouble for GOP », 28 novembre 2025. Emerson College Polling, « November 2025 National Poll: Trump’s Approval Drops While Congress Remains Unpopular », novembre 2025.
Sources secondaires
The Hill, « Wake up, MAGA: Trump’s disapproval rating is a real problem », novembre 2025. Newsweek, « Trump is losing his grip on MAGA », novembre 2025. CNN, « The key issues that are suddenly dividing MAGA », novembre 2025. NPR, « The Epstein files are just the latest fracture in Trump’s MAGA coalition », 18 novembre 2025. Reuters, « Trump approval falls to lowest of his term over prices and Epstein files », 18 novembre 2025. The Atlantic, « The Conservative Movement’s Intellectual Collapse », novembre 2025. Bloomberg, « Will MAGA’s Chaos Make Trump a Lame Duck? », 30 novembre 2025. Pew Research Center, « Majorities of Latinos Disapprove of Trump and His Policies on Immigration, Economy », 24 novembre 2025.
Sources
Sources primaires
Gallup, « Trump’s Approval Rating Drops to 36%, New Second-Term Low », 28 novembre 2025. Politico, « The emerging MAGA fractures », 28 novembre 2025. CBS News, « Latino voters swing toward Democrats in 2025 after Trump’s 2024 historic gains », 7 novembre 2025. CBS News, « The 2025 U.S. government shutdown, by the numbers », 13 novembre 2025. Alternet, « ‘Cracks are starting to show’: Huge chunk of Trump’s voters poised to drop MAGA », 28 novembre 2025. Politico, « The POLITICO Poll: MAGA Trump voter split could spell trouble for GOP », 28 novembre 2025. Emerson College Polling, « November 2025 National Poll: Trump’s Approval Drops While Congress Remains Unpopular », novembre 2025.
Sources secondaires
The Hill, « Wake up, MAGA: Trump’s disapproval rating is a real problem », novembre 2025. Newsweek, « Trump is losing his grip on MAGA », novembre 2025. CNN, « The key issues that are suddenly dividing MAGA », novembre 2025. NPR, « The Epstein files are just the latest fracture in Trump’s MAGA coalition », 18 novembre 2025. Reuters, « Trump approval falls to lowest of his term over prices and Epstein files », 18 novembre 2025. The Atlantic, « The Conservative Movement’s Intellectual Collapse », novembre 2025. Bloomberg, « Will MAGA’s Chaos Make Trump a Lame Duck? », 30 novembre 2025. Pew Research Center, « Majorities of Latinos Disapprove of Trump and His Policies on Immigration, Economy », 24 novembre 2025.
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