Le retour du guerrier MAGA
Si Kelly Ayotte représente le vieux monde républicain qui tente de survivre, Corey Lewandowski incarne le nouveau monde qui veut tout détruire. Lewandowski n’est pas un politicien ordinaire. C’est un guerrier MAGA, un homme qui a fait ses armes en tant que directeur de campagne de Trump en 2016 et qui est resté dans l’orbite du président depuis. Aujourd’hui, il occupe un poste de chef de cabinet de facto pour Kristi Noem, la secrétaire à la Sécurité intérieure. Et en octobre dernier, des rumeurs ont commencé à circuler : Lewandowski envisagerait de se présenter contre Ayotte pour le poste de gouverneur. Les réactions ont été immédiates et polarisées. Pour les trumpistes purs et durs, c’était une excellente nouvelle. Enfin quelqu’un qui ne ferait pas de compromis, qui ne danserait pas avec Washington, qui mettrait en œuvre l’agenda MAGA sans hésitation. Pour les modérés et les démocrates, c’était un cauchemar. Lewandowski est connu pour son style agressif, son mépris des conventions politiques et sa loyauté absolue envers Trump. Si Ayotte marche sur un fil, Lewandowski préfère couper le fil et regarder tout le monde tomber. Il a tenté de minimiser les rumeurs, tweetant qu’il ne faisait que « peser ses options », mais sans jamais exclure formellement une candidature. C’est une tactique classique : maintenir la pression, garder tout le monde sur le qui-vive, forcer Ayotte à regarder constamment par-dessus son épaule.
Mais Lewandowski a un problème : il n’est pas particulièrement populaire au New Hampshire. Andrew Smith, le directeur du Centre de sondage de l’Université du New Hampshire, est catégorique sur ce point. Lewandowski a déjà tenté sa chance en politique dans l’État, et ça n’a jamais vraiment marché. Il est perçu comme un outsider, quelqu’un qui vient de Washington pour imposer sa vision sans vraiment comprendre les spécificités du New Hampshire. Dante Scala partage ce scepticisme. Pour lui, Lewandowski n’a tout simplement pas le profil pour gagner dans un État où les électeurs indépendants représentent la majorité. Ces électeurs-là ne veulent pas d’un idéologue pur et dur, ils veulent quelqu’un qui résout des problèmes concrets. Kathleen Sullivan, ancienne présidente du Parti démocrate du New Hampshire, va encore plus loin. Elle pense qu’une candidature de Lewandowski serait en réalité une bonne chose pour Ayotte. « Elle lui botterait le cul », dit-elle sans détour. Sullivan n’a aucune sympathie pour Ayotte, mais elle reconnaît que la gouverneure a suffisamment de soutien dans l’État pour repousser un challenger MAGA comme Lewandowski. Les sondages semblent lui donner raison : les taux d’approbation d’Ayotte oscillent entre 47% et 53%, avec le chiffre le plus récent à 49%. Ce n’est pas extraordinaire, mais c’est suffisant pour tenir bon face à un adversaire impopulaire.
Lewandowski, c’est le genre de type qui me donne envie de hurler. Pas parce qu’il est trumpiste — il y a plein de trumpistes qui sont sincères dans leurs convictions, même si je ne les partage pas. Non, Lewandowski me dégoûte parce qu’il incarne cette politique de la destruction pure. Il ne construit rien, il ne propose rien, il ne fait que casser. Et le pire, c’est qu’il s’en fout. Il s’en fout de gagner, il s’en fout de gouverner, il s’en fout des conséquences. Tout ce qui compte pour lui, c’est la loyauté à Trump. C’est ça, le nouveau critère de réussite dans le parti républicain : pas la compétence, pas l’expérience, pas même les idées. Juste la loyauté. Et ça me rend malade. Parce que ça transforme la politique en une secte, où le seul test qui compte est de savoir si tu es prêt à tout sacrifier pour le chef. Lewandowski est prêt. Et c’est précisément pour ça qu’il ne devrait jamais, jamais être gouverneur.
La menace fantôme qui pèse sur Ayotte
Même si Lewandowski ne se présente finalement pas, sa simple existence en tant que menace potentielle change la donne pour Ayotte. Un responsable républicain national anonyme a déclaré à Politico en septembre que le refus d’Ayotte de soutenir le redécoupage électoral pourrait avoir des « conséquences ». Le message était clair : si tu ne joues pas le jeu, on trouvera quelqu’un qui le fera. C’est une forme de chantage politique, une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de tous les républicains qui osent encore faire preuve d’indépendance. Ayotte le sait. Elle sait que chaque décision qu’elle prend est scrutée non seulement par les électeurs du New Hampshire, mais aussi par les gardiens du temple MAGA à Washington. Et elle sait que si elle va trop loin, si elle défie Trump une fois de trop, quelqu’un comme Lewandowski — ou pire — pourrait débarquer avec le soutien total de l’appareil trumpiste. Kathleen Sullivan, malgré sa confiance dans la capacité d’Ayotte à battre Lewandowski, reconnaît que la gouverneure marche sur des œufs. « Si Kelly a des problèmes, il pourrait y avoir une chance », dit-elle. En d’autres termes, si Ayotte commet une erreur majeure, si elle perd le soutien de sa base, la porte s’ouvrira pour un challenger MAGA. Et ce challenger n’aura même pas besoin d’être populaire pour gagner — il lui suffira d’avoir le soutien de Trump et l’argent qui va avec.
Cette dynamique crée une situation absurde où Ayotte doit constamment prouver sa loyauté tout en essayant de gouverner de manière pragmatique. C’est épuisant, c’est inefficace, et ça transforme la politique en un jeu de survie plutôt qu’en un exercice de gouvernance. Andrew Smith résume bien la situation : « Ils font la danse de Trump — ils ne veulent pas être trop proches, mais ils ne veulent pas être trop loin non plus. » Cette danse, c’est devenu la norme pour les républicains modérés partout aux États-Unis, mais au New Hampshire, elle est particulièrement visible parce que l’État a toujours été un bastion de l’indépendance politique. Voir des politiciens comme Ayotte obligés de se plier à cette chorégraphie humiliante est un rappel brutal de à quel point Trump a transformé le Parti républicain. Ce n’est plus un parti d’idées, c’est un parti de personnes. Et la seule personne qui compte, c’est Trump. Tout le reste — les principes, les politiques, les traditions — est secondaire. Ayotte peut essayer de naviguer dans ce nouveau monde, mais elle ne peut pas le changer. Personne ne le peut.
Il y a quelque chose de profondément tragique dans la situation d’Ayotte. Elle n’est pas une héroïne — loin de là. Mais elle n’est pas non plus une méchante. Elle est juste une politicienne qui essaie de faire son boulot dans un environnement devenu toxique. Et le fait qu’elle doive constamment regarder par-dessus son épaule, qu’elle doive peser chaque mot, chaque décision, pour ne pas déclencher la colère de Trump ou de ses sbires… c’est pathétique. Pas pour elle — pour nous. Pour ce que ça dit de notre système politique. On a créé un monstre. Un monstre qui dévore ses propres enfants. Et maintenant, on regarde, impuissants, pendant que des gens comme Ayotte essaient de survivre dans le ventre de la bête. Je ne sais pas si elle mérite notre sympathie. Mais je sais qu’elle mérite mieux que ça. On mérite tous mieux que ça.
Section 3 : la bataille pour le Sénat, un affrontement de générations
John E. Sununu contre Scott Brown, le choc des titans
Si la course au poste de gouverneur est une guerre d’usure, la bataille pour le siège sénatorial laissé vacant par Jeanne Shaheen promet d’être une guerre totale. Shaheen, sénatrice démocrate depuis des décennies, a annoncé en mars 2025 qu’elle ne se représenterait pas en 2026. Cette décision a ouvert les vannes. Côté républicain, deux candidats se sont rapidement positionnés : John E. Sununu, ancien sénateur du New Hampshire et membre de la puissante famille politique Sununu, et Scott Brown, ancien sénateur du Massachusetts et ambassadeur sous Trump. Sur le papier, les deux hommes ont des profils impressionnants. Mais dans les faits, ils représentent deux visions radicalement différentes de ce que devrait être le Parti républicain. Sununu incarne l’ancien monde, celui des républicains fiscalement conservateurs mais socialement modérés, celui où on pouvait critiquer Trump sans être excommunié du parti. En 2024, il a même écrit un éditorial cinglant intitulé « Donald Trump est un perdant », dans lequel il accusait le président d’être responsable de « défaite après défaite douloureuse » pour le parti. C’était courageux. C’était aussi politiquement suicidaire dans un parti où Trump règne en maître absolu. Mais Sununu n’a jamais été du genre à se taire pour plaire à la foule.
Scott Brown, lui, est tout le contraire. Il est un trumpiste convaincu, un homme qui a servi dans l’administration Trump et qui n’a jamais caché son admiration pour le président. En février 2025, il a défendu publiquement le choix de Trump de nommer Pete Hegseth au poste de secrétaire à la Défense, malgré les controverses entourant cette nomination. En juillet, il a déclaré qu’il « apprécierait » une endorsement de Trump, ajoutant avec un sourire que le président était « un peu occupé à essayer d’obtenir la paix mondiale ». C’est le genre de déclaration qui fait rouler des yeux aux modérés mais qui ravit la base MAGA. Brown sait exactement ce qu’il fait. Il courtise Trump, il courtise la base, et il espère que ça suffira pour remporter la primaire républicaine. Le problème, c’est que le New Hampshire n’est pas le Massachusetts. Brown a été sénateur du Massachusetts, certes, mais il a perdu sa réélection en 2012 face à Elizabeth Warren. Depuis, il a déménagé au New Hampshire, ce qui lui vaut d’être perçu par beaucoup comme un carpetbagger — quelqu’un qui vient d’ailleurs pour profiter d’une opportunité politique. Andrew Smith ne mâche pas ses mots sur ce point : « C’est un carpetbagger du Massachusetts. » Et au New Hampshire, où l’identité locale est sacrée, c’est un handicap majeur.
Cette course au Sénat, c’est bien plus qu’une simple élection. C’est un référendum sur l’âme du Parti républicain. Sununu représente ce que le parti était : un parti d’idées, de débats, de désaccords respectueux. Brown représente ce que le parti est devenu : un culte de la personnalité où la seule chose qui compte est la loyauté à Trump. Et moi, je regarde ça avec un mélange de fascination et d’horreur. Parce que si Brown gagne, ça veut dire que le trumpisme a complètement conquis le New Hampshire. Ça veut dire que même dans cet État fier de son indépendance, même dans cet État qui a toujours refusé de se laisser dicter sa conduite, Trump a gagné. Et si Sununu gagne? Eh bien, ça veut dire qu’il reste encore un peu d’espoir. Pas beaucoup. Juste un peu. Assez pour se dire que peut-être, juste peut-être, le Parti républicain peut encore être sauvé. Mais franchement, je n’y crois plus trop.
Les sondages et la réalité du terrain
Les premiers sondages donnent un avantage à Sununu. Une enquête menée à l’échelle de l’État montre qu’il a une meilleure cote de popularité que Brown. Mais les sondages ne disent pas tout. Ils ne capturent pas l’énergie de la base MAGA, cette ferveur quasi religieuse qui pousse les trumpistes à se mobiliser massivement lors des primaires. Ils ne capturent pas non plus l’argent qui coule vers les candidats soutenus par Trump, cet argent qui permet de financer des campagnes publicitaires agressives et de saturer les ondes avec des messages pro-Trump. Andrew Smith pense que Sununu peut « certainement gagner la primaire », mais il reconnaît que ce ne sera pas facile. Le problème pour Sununu, c’est qu’il doit convaincre les électeurs républicains qu’on peut être conservateur sans être trumpiste. C’est un argument difficile à vendre dans un parti où environ 70% des républicains approuvent Trump. Smith note que Sununu a un bilan solide en matière de soutien au petit gouvernement et à l’économie de laissez-faire, des positions qui résonnent avec les électeurs du New Hampshire. Mais est-ce que ça suffira? Est-ce que les électeurs républicains sont prêts à choisir un candidat qui a ouvertement critiqué Trump, ou vont-ils préférer quelqu’un qui embrasse pleinement l’agenda MAGA?
Dante Scala pense que c’est dans cette course au Sénat qu’on verra les vrais feux d’artifice, pas dans la course au poste de gouverneur. « Il sera très intéressant de voir comment John Sununu peut faire valoir auprès de ses collègues républicains que conservateur ne signifie pas nécessairement Trump à l’avenir », dit-il. C’est un test crucial. Si Sununu gagne, ça prouvera qu’il y a encore de la place dans le Parti républicain pour des voix dissidentes, pour des gens qui refusent de se plier à la ligne trumpiste. Si Brown gagne, ça prouvera le contraire. Ça prouvera que le trumpisme est devenu la seule idéologie acceptable dans le parti, et que ceux qui s’y opposent sont condamnés à l’échec. Kathleen Sullivan, l’ancienne présidente du Parti démocrate du New Hampshire, a une vision claire de la situation. « Tant que John E. Sununu est membre du Parti républicain, il est un trumpiste », dit-elle. C’est une déclaration brutale, mais elle reflète une réalité : dans le climat politique actuel, il est presque impossible d’être républicain sans être associé à Trump, que tu le veuilles ou non. Sununu peut critiquer Trump autant qu’il veut, mais aux yeux de beaucoup, il reste complice par association.
Sullivan a raison, et ça me tue de l’admettre. Parce que Sununu n’est pas Trump. Il ne l’aime même pas. Mais il est républicain, et dans l’Amérique de 2025, être républicain signifie être trumpiste, que tu le veuilles ou non. C’est comme une tache indélébile. Tu peux essayer de la laver, tu peux essayer de t’en distancier, mais elle est là. Toujours. Et ça, c’est le vrai génie maléfique de Trump. Il n’a pas juste conquis le Parti républicain — il l’a redéfini. Il a fait en sorte que le parti et lui ne fassent plus qu’un. Et maintenant, tous ceux qui portent l’étiquette républicaine portent aussi son étiquette. C’est brillant. C’est terrifiant. Et c’est probablement irréversible.
Section 4 : les électeurs indépendants, la clé de tout
Un électorat qui refuse les étiquettes
Si le New Hampshire a réussi à rester un État pourpre pendant si longtemps, c’est en grande partie grâce à ses électeurs indépendants. Ces électeurs, qui ne s’identifient ni comme démocrates ni comme républicains, représentent la plus grande part de l’électorat du New Hampshire. Ils dépassent en nombre les électeurs enregistrés dans les deux grands partis. Et ils sont imprévisibles. Ils votent pour la personne, pas pour le parti. Ils votent pour les idées, pas pour l’idéologie. Ils sont socialement libéraux mais fiscalement conservateurs, ce qui en fait des électeurs difficiles à conquérir pour les deux camps. Dante Scala les décrit comme des électeurs « Live Free or Die » — une référence à la devise de l’État qui résume parfaitement leur mentalité. Ils veulent qu’on les laisse tranquilles. Ils ne veulent pas que le gouvernement leur dise comment vivre leur vie, mais ils ne veulent pas non plus que le gouvernement gaspille leur argent. C’est une combinaison rare, et c’est ce qui fait du New Hampshire un État unique. Mais ces électeurs indépendants sont aussi la raison pour laquelle le trumpisme a du mal à s’imposer complètement dans l’État. Parce que le trumpisme, par définition, exige une loyauté absolue. Il exige que tu choisisses un camp et que tu y restes. Et les électeurs indépendants du New Hampshire détestent ça.
C’est pour cette raison que Kelly Ayotte a refusé de soutenir le redécoupage électoral. Elle sait que les électeurs indépendants représentent une part cruciale de son électorat, et qu’ils ne toléreraient pas ce genre de manœuvre partisane. C’est aussi pour cette raison que John E. Sununu a une chance de battre Scott Brown dans la primaire républicaine. Parce que même si Brown a le soutien de la base MAGA, Sununu peut compter sur les électeurs indépendants qui participent souvent aux primaires républicaines dans le New Hampshire. Ces électeurs ne veulent pas d’un idéologue pur et dur. Ils veulent quelqu’un qui résout des problèmes, qui fait des compromis, qui gouverne de manière pragmatique. Sununu correspond à ce profil. Brown, pas vraiment. Mais il y a un problème : les électeurs indépendants sont de moins en moins nombreux à participer aux primaires. Pourquoi? Parce que les primaires sont devenues de plus en plus polarisées, dominées par les ailes extrêmes des deux partis. Les modérés se sentent de plus en plus exclus, de plus en plus ignorés. Et quand ils se sentent ignorés, ils arrêtent de voter. C’est un cercle vicieux qui ne fait qu’aggraver la polarisation.
Les électeurs indépendants du New Hampshire, c’est ce qui me donne encore un peu d’espoir. Pas beaucoup, mais un peu. Parce qu’ils prouvent qu’il est encore possible de refuser les étiquettes, de refuser les camps, de penser par soi-même. Mais je vois aussi comment ils sont de plus en plus marginalisés, de plus en plus ignorés par un système politique qui ne veut que des soldats disciplinés. Et ça me brise le cœur. Parce que ces gens-là, ces électeurs indépendants, c’est eux qui devraient diriger ce pays. Pas les idéologues, pas les extrémistes, pas les loyalistes aveugles. Mais les gens qui réfléchissent, qui pèsent le pour et le contre, qui votent avec leur tête et leur cœur. Sauf que dans l’Amérique de 2025, ces gens-là n’ont plus leur place. Et c’est une tragédie.
La participation électorale, un enjeu crucial
La participation électorale est toujours un facteur déterminant dans les élections, mais au New Hampshire, elle l’est encore plus. Parce que l’État est si petit, parce que les marges de victoire sont si étroites, chaque vote compte vraiment. Et les électeurs indépendants, s’ils décident de se mobiliser, peuvent faire basculer une élection dans un sens ou dans l’autre. Le problème, c’est qu’ils ne se mobilisent pas toujours. Lors de la primaire républicaine de 2024, beaucoup d’électeurs indépendants ont voté pour Nikki Haley, espérant qu’elle pourrait offrir une alternative crédible à Trump. Mais Trump a quand même gagné, et de manière convaincante. Ce résultat a envoyé un message décourageant aux modérés : même quand vous vous mobilisez, même quand vous votez en masse, ça ne suffit pas. La base MAGA est trop forte, trop organisée, trop déterminée. Alors pourquoi continuer à essayer? C’est une question que beaucoup d’électeurs indépendants se posent aujourd’hui. Et c’est une question dangereuse, parce que si ces électeurs abandonnent, si ils arrêtent de participer, le New Hampshire cessera d’être un État pourpre. Il deviendra rouge. Pas parce que les électeurs ont changé d’avis, mais parce que ceux qui pourraient faire la différence ont renoncé.
Andrew Smith note que les électeurs modérés sont toujours présents dans l’État, mais que le leadership républicain est désormais « définitivement trumpien ». C’est là que réside le paradoxe du New Hampshire : l’électorat est modéré, mais le leadership est extrémiste. Comment est-ce possible? Parce que le leadership est déterminé par ceux qui participent aux primaires, et ceux qui participent aux primaires sont de plus en plus les membres les plus engagés, les plus idéologiques des deux partis. Les modérés, eux, restent à la maison. Ils se disent que leur vote ne compte pas, que le système est truqué, que de toute façon rien ne changera. Et ils ont peut-être raison. Mais en restant à la maison, ils garantissent que rien ne changera. C’est un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. Thomas Rath, ancien procureur général du New Hampshire et membre du Comité des règles du RNC, voit un « vrai conflit » dans le fait que les républicains de l’État doivent être suffisamment modérés pour gagner les élections générales, mais suffisamment à droite pour gagner les primaires. C’est une équation presque impossible à résoudre. Et c’est ce qui rend la politique du New Hampshire si fascinante et si frustrante à la fois.
Je comprends pourquoi les électeurs indépendants abandonnent. Je comprends vraiment. Parce que c’est épuisant de se battre encore et encore pour un système qui semble conçu pour t’ignorer. C’est épuisant de voter, de s’engager, de croire, et de voir encore et encore que ça ne change rien. Mais en même temps, je veux leur hurler : ne renoncez pas! Parce que si vous renoncez, c’est fini. Si vous renoncez, les extrémistes gagnent. Si vous renoncez, le New Hampshire cesse d’être le New Hampshire. Et je sais que c’est facile pour moi de dire ça, assis derrière mon clavier. Je sais que je ne vis pas leur frustration au quotidien. Mais bon sang, on a besoin d’eux. On a besoin de ces gens qui refusent de choisir un camp, qui refusent de se laisser enfermer dans une case. Parce que sans eux, il ne reste que la guerre. Et la guerre, personne ne la gagne vraiment.
Section 5 : l'argent et le pouvoir, les vraies armes du trumpisme
Suivez l’argent, vous trouverez le pouvoir
Andrew Smith a dit quelque chose de révélateur lors de son entretien avec Salon : « C’est là que se trouve l’argent et c’est là que se trouve le succès. » Il parlait du leadership trumpien au sein du Parti républicain du New Hampshire, mais il aurait pu parler de n’importe quel État. Parce que c’est ça, le secret du succès de Trump : l’argent. Pas seulement son propre argent, mais l’argent de tous ceux qui ont compris que soutenir Trump, c’est soutenir un gagnant. Et dans la politique américaine, tout le monde veut être du côté des gagnants. Depuis 2016, Trump a transformé le Parti républicain en une machine à lever des fonds. Il a mobilisé des millions de petits donateurs qui envoient 5, 10, 20 dollars à chaque fois qu’il envoie un email ou qu’il poste sur les réseaux sociaux. Mais il a aussi mobilisé les gros donateurs, ceux qui écrivent des chèques à six ou sept chiffres. Ces donateurs ne donnent pas par idéologie — ils donnent parce qu’ils veulent de l’influence, et que Trump leur offre cette influence. Et cet argent, il ne va pas seulement à Trump. Il va aussi aux candidats qui le soutiennent, qui embrassent son agenda, qui jurent fidélité à sa vision. Les candidats MAGA sont inondés d’argent. Les candidats modérés, eux, doivent se débrouiller avec des budgets serrés.
Cette disparité financière crée un déséquilibre massif dans les primaires républicaines. Un candidat MAGA peut se permettre de saturer les ondes avec des publicités, d’organiser des événements dans tout l’État, de mobiliser une armée de bénévoles. Un candidat modéré, lui, doit faire des choix. Il doit prioriser. Il doit espérer que son message résonne suffisamment pour compenser le manque de ressources. Et souvent, ça ne suffit pas. C’est ce qui s’est passé lors de la primaire républicaine de 2024 au New Hampshire. Nikki Haley avait un message, elle avait du soutien, elle avait même l’endorsement de Chris Sununu, le gouverneur sortant. Mais Trump avait l’argent. Et l’argent a gagné. Cette dynamique ne se limite pas au New Hampshire. Elle se répète dans tout le pays. Les candidats trumpistes gagnent les primaires non pas parce qu’ils ont les meilleures idées, mais parce qu’ils ont les plus gros budgets. Et une fois qu’ils ont gagné les primaires, ils sont presque assurés de gagner les élections générales dans les États rouges. Dans les États pourpres comme le New Hampshire, c’est plus compliqué. Mais même là, l’argent fait une différence énorme.
L’argent en politique, c’est pas nouveau. Ça a toujours existé. Mais ce que Trump a fait, c’est systématiser le processus. Il a transformé la loyauté en monnaie d’échange. Tu me soutiens, je te finance. Tu me critiques, tu te débrouilles tout seul. C’est simple, c’est brutal, et c’est terriblement efficace. Et ça me rend malade. Parce que ça transforme la politique en un marché où tout se vend et tout s’achète. Les idées? Pas importantes. Les principes? Encore moins. La seule chose qui compte, c’est la loyauté. Et la loyauté, ça se paie. Cher. Très cher. Et nous, les citoyens ordinaires, on regarde ça en se demandant comment on en est arrivés là. Comment on a laissé la politique devenir ça. Mais la vérité, c’est qu’on n’a rien laissé faire. On nous a juste exclus de la conversation.
Le pouvoir des réseaux et de l’organisation
Mais l’argent n’est pas la seule arme du trumpisme. Il y a aussi l’organisation. Trump a construit un réseau de loyalistes à travers tout le pays, des gens qui sont prêts à se battre pour lui, à mobiliser pour lui, à mentir pour lui si nécessaire. Ce réseau est incroyablement efficace. Il peut transformer une primaire locale en une bataille nationale en quelques jours. Il peut inonder les réseaux sociaux de messages pro-Trump. Il peut organiser des rassemblements, des manifestations, des campagnes de pression. Et il peut le faire rapidement, de manière coordonnée, avec une efficacité militaire. Les modérés, eux, n’ont rien de comparable. Ils n’ont pas de réseau national. Ils n’ont pas de machine organisée. Ils ont des individus, des groupes locaux, des efforts dispersés. Et face à la machine trumpiste, ces efforts semblent pathétiques. C’est comme essayer d’éteindre un incendie de forêt avec un verre d’eau. Ça ne marche pas. Ça ne peut pas marcher. Et c’est pour ça que le trumpisme continue de gagner, encore et encore, malgré tous ses scandales, malgré toutes ses controverses, malgré tous ses échecs.
Au New Hampshire, cette dynamique est particulièrement visible. Les candidats MAGA peuvent compter sur le soutien de l’appareil national. Ils peuvent faire venir des figures nationales pour des événements de campagne. Ils peuvent mobiliser des bénévoles de tout le pays. Les candidats modérés, eux, doivent compter sur leurs propres ressources. Et souvent, ces ressources sont insuffisantes. Thomas Rath note que le contrôle de MAGA sur le parti est « complet et absolu » et ne permet pas de dissidence. C’est une observation terrifiante, parce qu’elle suggère que le Parti républicain est devenu un parti autoritaire, où la dissidence n’est pas tolérée, où la loyauté est la seule vertu qui compte. Et dans un tel parti, les modérés n’ont aucune chance. Ils peuvent essayer de résister, ils peuvent essayer de se battre, mais à la fin, ils seront écrasés. Parce que le système est conçu pour les écraser. Parce que le pouvoir est concentré entre les mains de ceux qui contrôlent l’argent et l’organisation. Et ces gens-là ne veulent pas de modérés. Ils veulent des soldats.
Cette idée que le contrôle de MAGA est « complet et absolu »… ça me glace le sang. Parce que ça veut dire qu’il n’y a plus de place pour le débat, plus de place pour le désaccord, plus de place pour la diversité d’opinions. C’est un parti monolithique, un parti où tout le monde pense la même chose, dit la même chose, fait la même chose. Et ça, c’est pas un parti politique. C’est une secte. Et les sectes, elles ne gouvernent pas. Elles dominent. Elles écrasent. Elles détruisent. Et c’est exactement ce qui est en train de se passer au Parti républicain. Il ne gouverne plus, il domine. Et tous ceux qui refusent de se soumettre sont éliminés. C’est terrifiant. Et c’est réel.
Section 6 : la famille Sununu, un empire politique en péril
Une dynastie qui a façonné le New Hampshire
Pour comprendre la politique du New Hampshire, il faut comprendre la famille Sununu. Cette famille a dominé la politique de l’État pendant des décennies. John H. Sununu, le patriarche, a été gouverneur du New Hampshire de 1983 à 1989, puis chef de cabinet de George H.W. Bush. Son fils, Chris Sununu, a été gouverneur de 2017 à 2025, devenant l’un des gouverneurs républicains les plus populaires du pays. Et maintenant, un autre fils, John E. Sununu, se présente au Sénat. C’est une dynastie politique au sens le plus pur du terme. Mais c’est aussi une dynastie qui incarne une certaine vision du républicanisme : fiscalement conservateur, socialement modéré, pragmatique, orienté vers les résultats. Cette vision a bien servi le New Hampshire pendant longtemps. Elle a permis à l’État de rester compétitif, de rester pourpre, de rester indépendant. Mais aujourd’hui, cette vision est menacée. Parce que le trumpisme ne veut pas de pragmatisme. Il veut de l’idéologie. Il ne veut pas de modération. Il veut de la loyauté. Et la famille Sununu, malgré toute son influence, malgré toute son histoire, se retrouve face à un choix impossible : s’adapter ou disparaître.
Chris Sununu, le gouverneur sortant, a essayé de naviguer dans ce nouveau monde. Il a soutenu Trump lors de l’élection de 2024, mais il a aussi critiqué certaines de ses positions. Il a essayé de maintenir une certaine indépendance tout en restant dans les bonnes grâces du parti. Mais cette stratégie a ses limites. En janvier 2025, il a déclaré dans une interview avec Politico qu’il croyait toujours que le GOP était « plus grand que Donald Trump ». C’était une déclaration courageuse, mais aussi naïve. Parce que le GOP n’est plus plus grand que Trump. Trump est le GOP. Et tous ceux qui refusent de l’accepter se retrouvent marginalisés. John E. Sununu, lui, a choisi une voie différente. Il a ouvertement critiqué Trump, allant jusqu’à écrire que Trump était « un perdant ». C’était un acte de défiance rare dans le Parti républicain moderne. Mais c’était aussi un pari risqué. Parce que dans un parti où 70% des membres approuvent Trump, critiquer le président, c’est se mettre à dos la majorité de l’électorat républicain. Sununu espère que les électeurs indépendants et les républicains modérés compenseront cette perte. Mais c’est un pari incertain.
La famille Sununu, c’est un peu comme les derniers dinosaures. Ils ont dominé leur époque, ils ont façonné leur environnement, ils ont été les rois de leur monde. Mais le monde a changé. Et maintenant, ils regardent autour d’eux et ils ne reconnaissent plus rien. Le Parti républicain qu’ils ont connu, le Parti républicain qu’ils ont servi, le Parti républicain qu’ils ont aimé… il n’existe plus. Il a été remplacé par quelque chose de plus sombre, de plus brutal, de plus impitoyable. Et eux, ils essaient de survivre dans ce nouveau monde. Mais je ne sais pas s’ils y arriveront. Parce que ce nouveau monde n’a pas de place pour les dynasties, pour les traditions, pour l’histoire. Il n’a de place que pour la loyauté. Et la loyauté, ça ne se transmet pas de génération en génération. Ça se gagne. Ou ça se perd.
L’héritage en question
L’héritage de la famille Sununu est impressionnant. Ils ont gouverné le New Hampshire avec compétence, ils ont maintenu l’État compétitif, ils ont défendu les valeurs de liberté individuelle et de responsabilité fiscale qui sont au cœur de l’identité du New Hampshire. Mais aujourd’hui, cet héritage est remis en question. Pas parce qu’ils ont échoué, mais parce que les règles du jeu ont changé. Dans le nouveau Parti républicain, l’héritage ne compte pas. Les résultats ne comptent pas. La seule chose qui compte, c’est la loyauté à Trump. Et la famille Sununu, malgré tous ses efforts, ne peut pas offrir cette loyauté inconditionnelle. Ils sont trop indépendants, trop pragmatiques, trop attachés à leurs principes. Et dans le monde de Trump, les principes sont une faiblesse. Kathleen Sullivan a dit quelque chose de brutal mais vrai : « Tant que John E. Sununu est membre du Parti républicain, il est un trumpiste. » C’est une condamnation sans appel. Peu importe ce que Sununu dit, peu importe ce qu’il fait, il sera toujours associé à Trump parce qu’il porte l’étiquette républicaine. Et cette étiquette, aujourd’hui, est indissociable de Trump.
Cette réalité pose une question existentielle pour la famille Sununu : peuvent-ils encore avoir un avenir dans le Parti républicain? Ou doivent-ils accepter que le parti qu’ils ont servi pendant des décennies n’est plus le leur? C’est une question douloureuse, et je ne suis pas sûr qu’ils aient une réponse. Chris Sununu a choisi de ne pas se présenter au Sénat en 2026, malgré les encouragements de Trump. C’était peut-être un signe qu’il a compris que le jeu était truqué, que peu importe ce qu’il ferait, il ne pourrait jamais satisfaire à la fois la base MAGA et les électeurs modérés. John E. Sununu, lui, a choisi de se battre. Il a choisi de défendre sa vision du républicanisme, même si cela signifie affronter la machine trumpiste. C’est courageux. C’est peut-être aussi futile. Mais au moins, il essaie. Et dans un monde où tant de gens ont renoncé, où tant de gens ont choisi la facilité de la soumission, essayer compte pour quelque chose. Même si ça ne suffit pas.
Je respecte John E. Sununu pour ce qu’il fait. Je ne suis pas d’accord avec toutes ses positions, loin de là. Mais je respecte le fait qu’il se batte. Qu’il refuse de se soumettre. Qu’il refuse de plier le genou devant Trump. Parce que dans l’Amérique de 2025, ça demande du courage. Un courage que peu de gens ont. Et même si je pense qu’il va probablement perdre, même si je pense que le trumpisme est trop fort, trop organisé, trop implacable… je suis content qu’il essaie. Parce que quelqu’un doit essayer. Quelqu’un doit montrer qu’il est encore possible de résister, de se battre, de refuser. Même si c’est une bataille perdue d’avance. Parce que certaines batailles méritent d’être menées, même quand on sait qu’on va perdre. Juste pour prouver qu’on n’a pas renoncé. Qu’on n’a pas abandonné. Qu’on croit encore en quelque chose.
Section 7 : les démocrates, spectateurs impuissants ou opportunistes calculateurs?
Une opportunité en or pour reprendre le Sénat
Pendant que les républicains se déchirent entre modérés et trumpistes, les démocrates observent avec un mélange d’amusement et d’opportunisme. Le départ de Jeanne Shaheen crée un vide, certes, mais il crée aussi une opportunité. Si les républicains choisissent un candidat MAGA comme Scott Brown, les démocrates ont une chance réelle de conserver le siège. Parce que le New Hampshire, malgré sa dérive vers la droite, reste un État où les électeurs indépendants peuvent faire basculer une élection. Et ces électeurs-là n’aiment pas les extrémistes. Côté démocrate, le candidat le plus probable est Chris Pappas, un représentant modéré qui a réussi à gagner dans un district compétitif. Pappas a un profil qui plaît aux électeurs du New Hampshire : pragmatique, orienté vers les résultats, pas trop idéologique. Face à un candidat comme Brown, il aurait une chance sérieuse. Face à un candidat comme Sununu, ce serait beaucoup plus difficile. Parce que Sununu, malgré ses critiques de Trump, reste un républicain crédible avec un bilan solide. C’est pour cette raison que les démocrates espèrent secrètement que Brown remporte la primaire républicaine. Ça leur faciliterait grandement la tâche.
Mais les démocrates ne peuvent pas se contenter d’attendre que les républicains s’autodétruisent. Ils doivent aussi mobiliser leur propre base, convaincre les électeurs indépendants, et présenter une vision positive pour l’avenir du New Hampshire. Et ça, c’est plus difficile qu’il n’y paraît. Parce que les démocrates, eux aussi, sont divisés. Il y a les progressistes qui veulent pousser le parti vers la gauche, et il y a les modérés qui pensent que c’est le seul moyen de gagner dans un État comme le New Hampshire. Cette tension interne n’est pas aussi visible que celle qui déchire les républicains, mais elle existe. Et elle pourrait devenir un problème si les démocrates ne parviennent pas à s’unir derrière un candidat. Kathleen Sullivan, l’ancienne présidente du Parti démocrate du New Hampshire, est confiante. Elle pense que les démocrates ont une bonne chance de conserver le siège, surtout si les républicains choisissent un candidat trumpiste. Mais elle reconnaît aussi que rien n’est garanti. Le New Hampshire est imprévisible. Et dans un État imprévisible, tout peut arriver.
Les démocrates ont une opportunité en or. Mais ils ont aussi un talent incroyable pour gâcher les opportunités en or. Je les regarde et je me dis : s’il vous plaît, ne foirez pas ça. S’il vous plaît, trouvez un candidat solide, unissez-vous derrière lui, et gagnez cette élection. Parce que si vous perdez le New Hampshire, si vous laissez un trumpiste prendre ce siège… c’est fini. Le New Hampshire deviendra rouge, et il ne redeviendra jamais pourpre. Et ça, ce serait une tragédie. Pas juste pour les démocrates, mais pour tout le monde. Parce que le New Hampshire, c’est un des derniers endroits où la politique est encore compétitive, où les deux camps doivent se battre pour chaque vote. Si on perd ça, on perd quelque chose d’essentiel. Alors s’il vous plaît, démocrates, ne foirez pas ça.
La stratégie démocrate face au trumpisme
La stratégie démocrate pour 2026 est encore en cours d’élaboration, mais quelques grandes lignes se dessinent. Premièrement, ils doivent éviter de tomber dans le piège de la polarisation. Si ils présentent un candidat trop progressiste, trop à gauche, ils risquent d’aliéner les électeurs indépendants qui sont essentiels pour gagner au New Hampshire. Deuxièmement, ils doivent capitaliser sur les divisions au sein du Parti républicain. Si les républicains choisissent un candidat MAGA, les démocrates doivent marteler le message que ce candidat est trop extrême pour le New Hampshire. Si les républicains choisissent un candidat modéré comme Sununu, les démocrates doivent le lier à Trump et à l’agenda MAGA, même si Sununu s’en distancie. C’est une stratégie cynique, mais c’est aussi une stratégie efficace. Parce que dans le climat politique actuel, être républicain signifie être associé à Trump, que tu le veuilles ou non. Troisièmement, les démocrates doivent présenter une vision positive. Ils ne peuvent pas se contenter d’être contre Trump. Ils doivent être pour quelque chose. Ils doivent offrir aux électeurs une raison de voter pour eux, pas juste une raison de voter contre les républicains.
Cette dernière partie est la plus difficile. Parce que les démocrates, comme les républicains, sont divisés sur ce que devrait être leur vision. Les progressistes veulent parler de justice sociale, de changement climatique, de réforme du système de santé. Les modérés veulent parler d’économie, d’emplois, de sécurité. Et ces deux visions ne sont pas toujours compatibles. Au New Hampshire, où les électeurs sont fiscalement conservateurs mais socialement libéraux, trouver le bon équilibre est crucial. Un candidat qui parle trop de justice sociale risque de perdre les électeurs fiscalement conservateurs. Un candidat qui parle trop d’économie risque de perdre les électeurs socialement libéraux. C’est un exercice d’équilibrisme délicat, et il n’y a pas de formule magique. Mais une chose est sûre : les démocrates ne peuvent pas se permettre de perdre cette élection. Parce que si ils la perdent, le New Hampshire basculera définitivement vers la droite. Et ce basculement aura des répercussions bien au-delà des frontières de l’État.
La politique, c’est censé être l’art du possible. Mais de plus en plus, j’ai l’impression que c’est devenu l’art de l’impossible. Comment trouver un candidat qui plaît à tout le monde quand tout le monde veut des choses différentes? Comment présenter une vision unifiée quand le parti est divisé? Comment gagner une élection quand l’autre camp a plus d’argent, plus d’organisation, plus de détermination? Je ne sais pas. Honnêtement, je ne sais pas. Mais je sais que les démocrates doivent essayer. Parce que l’alternative, c’est l’abandon. Et l’abandon, c’est la mort. Pas juste la mort du Parti démocrate, mais la mort de l’idée même que la politique peut être autre chose qu’une guerre totale. Et je refuse d’accepter ça. Je refuse de croire que c’est tout ce qui nous reste.
Section 8 : le redécoupage électoral, une bataille qui n'a pas eu lieu
Quand Ayotte a dit non
En octobre dernier, un sénateur d’État du New Hampshire a proposé un projet de redécoupage électoral qui aurait favorisé les républicains. C’était une manœuvre classique de gerrymandering, le genre de chose qui se fait régulièrement dans les États où un parti contrôle la législature. Mais Kelly Ayotte a dit non. Elle a refusé de soutenir le projet, invoquant le fait que l’État était « en plein recensement ». C’était une excuse technique, mais c’était aussi un signal politique. Ayotte savait que soutenir ce projet lui aurait aliéné les électeurs indépendants, ces électeurs qui détestent les manœuvres partisanes et qui veulent que les élections soient équitables. En refusant de soutenir le redécoupage, Ayotte a envoyé un message : elle n’était pas prête à sacrifier l’intégrité du processus électoral pour un avantage partisan à court terme. C’était une décision courageuse, mais c’était aussi une décision risquée. Parce que dans le Parti républicain moderne, refuser de soutenir ton propre camp, même pour des raisons de principe, est souvent perçu comme une trahison. Et les traîtres sont punis.
La réaction ne s’est pas fait attendre. Un responsable républicain national anonyme a déclaré à Politico que le refus d’Ayotte pourrait avoir des « conséquences ». Le message était clair : si tu ne joues pas le jeu, on trouvera quelqu’un qui le fera. C’est à ce moment-là que les rumeurs sur une possible candidature de Corey Lewandowski ont commencé à circuler. Coïncidence? Probablement pas. C’était une manière de mettre la pression sur Ayotte, de lui faire comprendre que sa position n’était pas aussi sûre qu’elle le pensait. Mais Ayotte n’a pas cédé. Elle a maintenu sa position, et le projet de redécoupage a été mis en suspens indéfiniment. C’était une victoire pour l’intégrité électorale, mais c’était aussi un rappel brutal de à quel point la politique est devenue toxique. Parce que dans un monde normal, refuser de soutenir un projet de gerrymandering devrait être la norme, pas l’exception. Mais dans l’Amérique de 2025, c’est devenu un acte de courage. Et ça, c’est terrifiant.
Le fait qu’Ayotte soit considérée comme courageuse pour avoir refusé de soutenir un projet de gerrymandering… ça en dit long sur où on en est. Parce que refuser le gerrymandering, ça devrait être la base. Ça devrait être le minimum syndical. Mais non. Aujourd’hui, c’est du courage. Aujourd’hui, c’est risqué. Aujourd’hui, ça peut te coûter ta carrière. Et ça me rend malade. Parce que ça veut dire qu’on a normalisé la corruption. On a normalisé les manœuvres partisanes. On a normalisé l’idée que gagner est plus important que jouer fair-play. Et une fois qu’on a normalisé ça, il n’y a plus de retour en arrière. Parce que si tout le monde triche, celui qui joue honnêtement est un idiot. Et personne ne veut être un idiot. Alors tout le monde triche. Et le système s’effondre.
Les conséquences à long terme
Le refus d’Ayotte de soutenir le redécoupage électoral aura des conséquences à long terme, même si le projet a été abandonné. Parce que ce refus a envoyé un signal à la base MAGA : Ayotte n’est pas des nôtres. Elle est prête à nous trahir pour plaire aux modérés. Et dans un parti où la loyauté est la seule vertu qui compte, c’est une tache indélébile. Ayotte peut essayer de compenser en soutenant d’autres initiatives trumpistes, comme sa Commission sur l’efficacité gouvernementale. Elle peut essayer de montrer qu’elle est une bonne républicaine, qu’elle soutient le parti, qu’elle est du bon côté. Mais ça ne suffira jamais. Parce que la base MAGA ne pardonne pas. Elle n’oublie pas. Et elle attend son heure. Si Ayotte commet une autre erreur, si elle défie Trump une fois de plus, la base se retournera contre elle. Et à ce moment-là, quelqu’un comme Lewandowski — ou pire — sera là pour prendre sa place. C’est la réalité de la politique républicaine en 2025. Tu es avec nous ou tu es contre nous. Et si tu es contre nous, tu es fini.
Mais il y a aussi une autre conséquence, plus positive. Le refus d’Ayotte a montré aux électeurs indépendants qu’il existe encore des républicains prêts à défendre des principes, même quand c’est politiquement risqué. Et ces électeurs-là, ils s’en souviendront. Peut-être pas tous, peut-être pas assez pour faire une différence décisive. Mais certains s’en souviendront. Et dans un État comme le New Hampshire, où les marges de victoire sont si étroites, chaque vote compte. Ayotte a fait un pari : elle a parié que les électeurs indépendants apprécieraient son intégrité plus que la base MAGA ne punirait sa « trahison ». C’est un pari risqué, mais c’est peut-être le seul pari qu’elle pouvait faire. Parce que si elle avait soutenu le redécoupage, elle aurait perdu les indépendants. Et sans les indépendants, elle ne peut pas gagner. Alors elle a choisi de défier la base MAGA, en espérant que les indépendants la soutiendraient. On verra si ce pari paie. Mais au moins, elle a essayé de faire ce qui était juste. Et dans un monde où tant de gens font ce qui est facile, faire ce qui est juste compte pour quelque chose.
Je veux croire qu’Ayotte a fait ce qu’elle a fait par principe. Je veux croire qu’elle a refusé de soutenir le redécoupage parce qu’elle pensait que c’était mal, pas juste parce que c’était politiquement avantageux. Mais honnêtement, je ne sais pas. Et peut-être que ça n’a pas d’importance. Peut-être que ce qui compte, c’est le résultat, pas l’intention. Elle a refusé de soutenir le gerrymandering. C’est bien. C’est juste. Et peu importe pourquoi elle l’a fait, le fait est qu’elle l’a fait. Et dans un monde où si peu de gens font ce qui est juste, je vais prendre ce que je peux obtenir. Même si c’est imparfait. Même si c’est motivé par l’intérêt personnel. Parce que l’alternative, c’est le cynisme total. Et le cynisme total, c’est la mort de l’espoir.
Section 9 : les médias et la narration du déclin
Comment les médias racontent l’histoire du New Hampshire
Les médias jouent un rôle crucial dans la manière dont nous comprenons la politique. Ils ne se contentent pas de rapporter les faits — ils construisent des narratifs, ils choisissent quels événements méritent d’être couverts, ils décident quelles voix méritent d’être entendues. Et dans le cas du New Hampshire, le narratif dominant est celui du déclin. Le New Hampshire, nous dit-on, est en train de basculer vers la droite. Le New Hampshire, nous dit-on, est en train de perdre son identité pourpre. Le New Hampshire, nous dit-on, est en train de devenir un État rouge. Et ce narratif n’est pas faux. Il est basé sur des faits réels : la marge de victoire de Harris en 2024 était plus étroite que celle de Biden en 2020. Les républicains contrôlent la législature d’État. Le leadership républicain est désormais trumpien. Tous ces faits sont vrais. Mais le narratif du déclin omet quelque chose d’important : le New Hampshire n’est pas encore perdu. Il est en danger, certes. Mais il n’est pas perdu. Et en racontant l’histoire comme si c’était déjà fini, les médias risquent de créer une prophétie auto-réalisatrice. Parce que si les électeurs modérés croient que le New Hampshire est déjà perdu, ils arrêteront de se battre. Et si ils arrêtent de se battre, alors oui, le New Hampshire sera perdu.
Les médias ont aussi tendance à se concentrer sur les aspects les plus dramatiques de la politique, au détriment des aspects plus nuancés. Ils parlent de Corey Lewandowski et de sa possible candidature parce que c’est sensationnel. Ils parlent de la guerre entre modérés et trumpistes parce que c’est conflictuel. Mais ils parlent moins des électeurs ordinaires, de ceux qui ne sont ni trumpistes ni anti-trumpistes, de ceux qui essaient juste de vivre leur vie et de faire ce qui est le mieux pour leur famille. Ces électeurs-là, ils existent. Ils sont même la majorité. Mais ils ne font pas les gros titres. Parce qu’ils ne sont pas assez dramatiques, pas assez conflictuels, pas assez sensationnels. Et en les ignorant, les médias créent une image déformée de la réalité politique. Ils créent l’impression que la politique n’est qu’une guerre entre extrêmes, alors qu’en réalité, la plupart des gens sont quelque part au milieu. Et ces gens au milieu, ils méritent d’être entendus. Ils méritent d’être représentés. Mais trop souvent, ils sont invisibles.
Je fais partie des médias, d’une certaine manière. Je suis chroniqueur, j’écris sur la politique, je contribue au narratif. Et je suis conscient de ma responsabilité. Je sais que les mots ont du pouvoir. Je sais que la manière dont je raconte une histoire peut influencer la manière dont les gens la perçoivent. Et c’est pour ça que je refuse de raconter l’histoire du New Hampshire comme si c’était déjà fini. Parce que ce n’est pas fini. Pas encore. Il y a encore des gens qui se battent, qui résistent, qui refusent de se soumettre. Et ces gens-là méritent qu’on raconte leur histoire. Pas juste l’histoire des Lewandowski et des Brown, mais l’histoire des électeurs ordinaires qui essaient de faire ce qui est juste. Parce que ce sont eux, les vrais héros. Pas les politiciens, pas les commentateurs, pas les experts. Eux. Les gens ordinaires qui refusent d’abandonner.
La responsabilité des journalistes et des chroniqueurs
En tant que chroniqueur, j’ai une responsabilité. Je ne suis pas un journaliste objectif qui se contente de rapporter les faits. Je suis quelqu’un qui analyse, qui interprète, qui donne son opinion. Et avec cette liberté vient une responsabilité : celle de ne pas contribuer au cynisme ambiant, celle de ne pas alimenter le sentiment que tout est perdu, que rien ne peut changer. Parce que si je fais ça, si je contribue à ce sentiment de désespoir, alors je deviens partie du problème. Je deviens un des facteurs qui poussent les gens à abandonner, à arrêter de voter, à arrêter de croire que leur voix compte. Et je refuse de faire ça. Je refuse d’être complice de l’effondrement de la démocratie. Alors oui, je vais parler des problèmes. Je vais parler de la montée du trumpisme, de la polarisation, de la corruption. Mais je vais aussi parler des solutions. Je vais aussi parler des gens qui se battent, qui résistent, qui refusent de se soumettre. Parce que ces gens-là existent. Et ils méritent qu’on parle d’eux.
Les journalistes et les chroniqueurs ont aussi la responsabilité de ne pas tomber dans le piège du « both-sidesism » — cette tendance à présenter les deux côtés d’un débat comme également valables, même quand l’un des côtés est clairement dans l’erreur. Parce que tous les points de vue ne se valent pas. Tous les arguments ne sont pas également légitimes. Et prétendre le contraire, c’est trahir la vérité. Si un politicien ment, il faut le dire. Si un politicien manipule, il faut le dire. Si un politicien trahit les valeurs démocratiques, il faut le dire. Et il faut le dire clairement, sans ambiguïté, sans faux-semblants. Parce que la démocratie ne peut pas survivre sans vérité. Et la vérité ne peut pas survivre sans des gens prêts à la défendre, même quand c’est inconfortable, même quand c’est impopulaire, même quand ça leur coûte quelque chose. C’est notre responsabilité. Et si on ne l’assume pas, personne d’autre ne le fera.
Je sais que je suis idéaliste. Je sais que beaucoup de gens vont lire ça et se dire que je suis naïf, que je ne comprends pas comment le monde fonctionne vraiment. Et peut-être qu’ils ont raison. Peut-être que je suis naïf. Mais je préfère être naïf et garder espoir que d’être cynique et abandonner. Parce que le cynisme, c’est facile. C’est confortable. Ça te protège de la déception. Mais ça te tue aussi. Ça tue ton âme, ça tue ta capacité à croire en quelque chose de plus grand que toi. Et moi, je refuse de laisser le cynisme me tuer. Je refuse de laisser le cynisme tuer notre démocratie. Alors oui, je vais continuer à être idéaliste. Je vais continuer à croire que les choses peuvent changer. Je vais continuer à me battre. Parce que l’alternative, c’est l’abandon. Et l’abandon, c’est la mort.
Section 10 : l'identité du New Hampshire, entre mythe et réalité
Live Free or Die, plus qu’un slogan
La devise du New Hampshire, « Live Free or Die », n’est pas qu’un slogan touristique. C’est une philosophie de vie, une déclaration d’indépendance, un refus catégorique de se laisser dicter sa conduite par qui que ce soit. Cette devise a été adoptée en 1945, inspirée par une citation du général John Stark, un héros de la Révolution américaine. Et depuis, elle est devenue l’âme même de l’État. Les habitants du New Hampshire sont fiers de leur indépendance. Ils sont fiers de ne pas avoir d’impôt sur le revenu. Ils sont fiers de leur tradition de démocratie directe, avec des assemblées municipales où chaque citoyen peut prendre la parole. Ils sont fiers de leur rôle dans le processus électoral, avec la première primaire présidentielle du pays. Tout cela fait partie de l’identité du New Hampshire. Mais cette identité est menacée. Parce que le trumpisme, par définition, exige la soumission. Il exige que tu choisisses un camp et que tu y restes. Il exige que tu suives le leader sans poser de questions. Et ça, c’est l’antithèse de « Live Free or Die ». C’est l’antithèse de tout ce que le New Hampshire représente.
Thomas Rath, l’ancien procureur général, a dit quelque chose de révélateur : « Le New Hampshire aime être comme il est. Il aime être combatif. Il aime un sentiment d’imprévisibilité. » C’est exactement ça. Le New Hampshire ne veut pas être prévisible. Il ne veut pas être enfermé dans une case. Il veut être libre de choisir, libre de changer d’avis, libre d’être différent. Mais le trumpisme ne tolère pas l’imprévisibilité. Il ne tolère pas la différence. Il ne tolère pas la liberté. Et c’est pour ça que le trumpisme est si dangereux pour le New Hampshire. Parce qu’il menace de transformer cet État fier et indépendant en un État docile et soumis. Et si ça arrive, le New Hampshire cessera d’être le New Hampshire. Il deviendra juste un autre État rouge, indiscernable de tous les autres. Et ça, ce serait une tragédie. Pas juste pour les habitants du New Hampshire, mais pour tout le pays. Parce que le New Hampshire, avec son indépendance, avec son imprévisibilité, avec son refus de se laisser enfermer dans une case, est un rappel de ce que l’Amérique devrait être. Un pays libre. Un pays où chacun peut penser par lui-même. Un pays où la diversité d’opinions est célébrée, pas réprimée.
« Live Free or Die. » Ces mots me donnent des frissons. Parce qu’ils représentent quelque chose de fondamental, quelque chose qui est en train de disparaître. La liberté. La vraie liberté. Pas la liberté de faire ce que le leader te dit de faire. Pas la liberté de suivre aveuglément. Mais la liberté de penser, de choisir, de décider par toi-même. Et cette liberté-là, elle est en danger. Partout. Pas juste au New Hampshire, mais partout. Parce qu’on vit dans un monde où la conformité est récompensée et la dissidence est punie. Un monde où être différent est dangereux. Un monde où penser par soi-même est un acte de rébellion. Et moi, je refuse d’accepter ça. Je refuse de vivre dans un monde où « Live Free or Die » n’est plus qu’un slogan vide. Je veux que ces mots signifient quelque chose. Je veux qu’ils soient vrais. Et pour qu’ils soient vrais, on doit se battre. On doit résister. On doit refuser de se soumettre. Parce que la liberté, ça ne se donne pas. Ça se gagne. Et ça se défend.
Le mythe de l’État pourpre face à la réalité rouge
Le New Hampshire aime se voir comme un État pourpre, un État où les deux partis sont compétitifs, où les élections sont serrées, où rien n’est jamais acquis. Et pendant longtemps, c’était vrai. Mais aujourd’hui, ce mythe est de plus en plus difficile à maintenir. Parce que la réalité, c’est que le New Hampshire glisse vers la droite. Lentement, certes. Mais sûrement. Les chiffres ne mentent pas. En 2016, Hillary Clinton a gagné le New Hampshire avec une marge de 0,4%. En 2020, Joe Biden a gagné avec une marge de 7,4%. En 2024, Kamala Harris a gagné avec une marge de seulement 2,8%. La tendance est claire : les démocrates perdent du terrain. Et si cette tendance continue, le New Hampshire deviendra un État rouge d’ici quelques cycles électoraux. Ce n’est pas une certitude, mais c’est une possibilité réelle. Et c’est une possibilité qui terrifie les démocrates et les modérés. Parce que si le New Hampshire devient rouge, ça signifie que le trumpisme a gagné. Ça signifie que même dans un État fier de son indépendance, même dans un État qui a toujours refusé de se laisser dicter sa conduite, Trump a réussi à imposer sa vision.
Mais il y a aussi une autre lecture possible. Peut-être que le New Hampshire ne devient pas rouge. Peut-être qu’il devient juste plus conservateur. Peut-être que les électeurs du New Hampshire, face à une économie incertaine, face à des changements sociaux rapides, face à un monde qui semble de plus en plus chaotique, se tournent vers le conservatisme comme une source de stabilité. Ce n’est pas nécessairement du trumpisme. C’est peut-être juste du conservatisme traditionnel. Le problème, c’est que dans le Parti républicain moderne, il est presque impossible de séparer le conservatisme du trumpisme. Parce que Trump a redéfini ce que signifie être conservateur. Il a fait du trumpisme et du conservatisme des synonymes. Et maintenant, même les conservateurs traditionnels, ceux qui n’aiment pas Trump, ceux qui ne partagent pas sa vision, sont obligés de se plier à sa ligne. Parce que s’ils ne le font pas, ils sont exclus du parti. Ils sont marginalisés. Ils sont détruits. C’est la réalité du Parti républicain en 2025. Et c’est une réalité qui rend presque impossible de maintenir le mythe de l’État pourpre.
Le mythe de l’État pourpre… c’est beau, non? L’idée qu’un État peut rester au milieu, qu’il peut refuser les extrêmes, qu’il peut être un lieu de débat et de compromis. C’est une belle idée. Mais c’est peut-être juste ça : une idée. Parce que la réalité, c’est que le monde ne fonctionne plus comme ça. Le monde est devenu binaire. Rouge ou bleu. Avec nous ou contre nous. Trump ou anti-Trump. Il n’y a plus de place pour le milieu. Plus de place pour les nuances. Plus de place pour les États pourpres. Et ça me rend triste. Parce que j’aimais cette idée. J’aimais l’idée qu’il pouvait exister des endroits où la politique n’était pas une guerre. Mais peut-être que j’étais naïf. Peut-être que cette idée n’a jamais été vraie. Ou peut-être qu’elle était vraie, mais qu’elle ne l’est plus. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que je refuse d’abandonner. Je refuse de laisser le mythe mourir sans se battre. Parce que même si c’est juste un mythe, c’est un mythe qui vaut la peine d’être défendu.
Section 11 : les enjeux nationaux et leur impact local
Quand Washington dicte la politique locale
L’une des grandes ironies de la situation actuelle au New Hampshire, c’est que cet État qui se targue de son indépendance est de plus en plus influencé par ce qui se passe à Washington. Les décisions de l’administration Trump ont un impact direct sur le New Hampshire. Le retrait de 80 millions de dollars de financement fédéral pour la santé publique. La menace de retenir 5,5 milliards de dollars pour l’éducation. Les politiques tarifaires qui affectent l’économie locale. Tout cela vient de Washington. Et tout cela force les politiciens du New Hampshire à réagir, à prendre position, à choisir un camp. Kelly Ayotte a essayé de naviguer dans ces eaux troubles en prenant position quand elle le devait et en restant silencieuse quand c’était plus prudent. Mais cette stratégie a ses limites. Parce que chaque décision de Washington crée une nouvelle crise, un nouveau test de loyauté, une nouvelle occasion de se mettre à dos soit la base MAGA soit les électeurs indépendants. Et à un moment donné, Ayotte ne pourra plus esquiver. Elle devra choisir. Et quel que soit son choix, elle perdra quelqu’un.
Cette dynamique n’est pas unique au New Hampshire. Elle se répète dans tout le pays. Les États qui ont toujours été fiers de leur autonomie, de leur capacité à gérer leurs propres affaires, se retrouvent de plus en plus dépendants de Washington. Et Washington, sous Trump, n’est pas un partenaire bienveillant. C’est un maître exigeant qui attend une loyauté absolue. Si tu soutiens Trump, tu es récompensé. Si tu le défies, tu es puni. C’est aussi simple que ça. Et cette dynamique transforme la relation entre le gouvernement fédéral et les États. Elle transforme les gouverneurs en vassaux, obligés de plier le genou devant le président pour obtenir les ressources dont leurs États ont besoin. C’est une forme de chantage politique, et c’est profondément antidémocratique. Mais c’est aussi incroyablement efficace. Parce que peu de gouverneurs sont prêts à sacrifier les intérêts de leur État pour défendre des principes. Et ceux qui le font sont rapidement remplacés par des gens plus dociles.
Cette idée que Washington peut dicter la politique locale… ça me révolte. Parce que c’est exactement le contraire de ce que les États-Unis sont censés être. On est censés être une fédération, un pays où les États ont du pouvoir, où ils peuvent prendre leurs propres décisions, où ils ne sont pas juste des extensions du gouvernement fédéral. Mais Trump a changé ça. Il a centralisé le pouvoir d’une manière qu’aucun président avant lui n’avait osé faire. Et maintenant, les États sont à sa merci. Ils dépendent de lui pour le financement, pour les ressources, pour tout. Et cette dépendance les rend vulnérables. Elle les rend dociles. Elle les transforme en marionnettes. Et moi, je regarde ça et je me dis : c’est pas ça, l’Amérique. C’est pas ça qu’on est censés être. Mais peut-être que je me trompe. Peut-être que c’est exactement ce qu’on est devenus.
Les politiques fédérales qui divisent l’État
Certaines politiques fédérales ont un impact particulièrement diviseur au New Hampshire. Les tarifs douaniers de Trump, par exemple, ont créé des tensions entre les entreprises locales qui dépendent du commerce international et la base MAGA qui soutient les politiques protectionnistes. Les politiques d’immigration de Trump ont divisé l’État entre ceux qui veulent des frontières plus strictes et ceux qui pensent que l’immigration est essentielle à l’économie locale. Les politiques environnementales de Trump ont créé des tensions entre les conservateurs fiscaux qui veulent réduire les réglementations et les électeurs socialement libéraux qui s’inquiètent du changement climatique. Toutes ces divisions existaient avant Trump, bien sûr. Mais Trump les a exacerbées. Il les a transformées en guerres culturelles. Il a fait de chaque question politique un test de loyauté. Et maintenant, il est presque impossible de discuter de ces questions de manière rationnelle, de manière nuancée. Parce que dès que tu prends position sur une question, tu es immédiatement étiqueté. Tu es soit trumpiste, soit anti-trumpiste. Il n’y a plus de place pour les positions intermédiaires.
Cette polarisation rend la gouvernance presque impossible. Comment peux-tu gouverner efficacement quand chaque décision que tu prends est interprétée à travers le prisme de la loyauté à Trump? Comment peux-tu trouver des compromis quand les compromis sont perçus comme des trahisons? Comment peux-tu unir ton État quand ton État est divisé en deux camps irréconciliables? Ce sont des questions auxquelles Kelly Ayotte et d’autres gouverneurs républicains modérés sont confrontés chaque jour. Et ils n’ont pas de bonnes réponses. Parce qu’il n’y a pas de bonnes réponses. Il n’y a que des choix difficiles, des compromis douloureux, des décisions qui mécontenteront toujours quelqu’un. Et dans ce contexte, gouverner devient un exercice de survie plutôt qu’un exercice de leadership. Tu ne gouvernes plus pour faire ce qui est juste, tu gouvernes pour rester en vie politiquement. Et ça, c’est une tragédie. Parce que la politique devrait être au service du bien commun, pas au service de la survie personnelle.
Je pense souvent à ce que ça doit être d’être un politicien modéré en 2025. De se réveiller chaque matin en sachant que quoi que tu fasses, tu vas décevoir quelqu’un. Que chaque décision que tu prends sera scrutée, critiquée, utilisée contre toi. Que tu ne peux jamais gagner, tu peux juste essayer de ne pas perdre trop. Ça doit être épuisant. Ça doit être démoralisant. Et je comprends pourquoi tant de gens abandonnent, pourquoi tant de modérés quittent la politique ou se convertissent au trumpisme. Parce que c’est plus facile. C’est plus simple. Tu n’as plus à te poser de questions, tu n’as plus à faire de compromis, tu n’as plus à penser. Tu suis juste la ligne. Et la ligne est claire. Mais moi, je refuse de croire que c’est la seule option. Je refuse de croire qu’on doit choisir entre la facilité de la soumission et l’épuisement de la résistance. Il doit y avoir une troisième voie. Il doit y avoir un moyen de gouverner avec intégrité sans se faire détruire. Je ne sais pas ce que c’est. Mais il doit exister.
Section 12 : les jeunes électeurs et l'avenir du New Hampshire
Une génération désabusée mais pas résignée
Les jeunes électeurs du New Hampshire sont dans une position unique. Ils ont grandi dans un monde où la polarisation politique est la norme, où les réseaux sociaux amplifient les divisions, où la politique ressemble plus à un sport d’équipe qu’à un débat d’idées. Mais ils ont aussi grandi dans un État qui valorise l’indépendance, qui célèbre la diversité d’opinions, qui refuse de se laisser enfermer dans une case. Et cette tension crée une génération qui est à la fois désabusée et engagée. Désabusée parce qu’ils voient bien que le système est cassé, que les politiciens mentent, que l’argent corrompt tout. Mais engagée parce qu’ils refusent d’accepter que c’est comme ça que les choses doivent être. Ils veulent du changement. Ils exigent du changement. Et ils sont prêts à se battre pour l’obtenir. Le problème, c’est que cette génération est aussi profondément divisée. Il y a les jeunes trumpistes, ceux qui ont grandi en admirant Trump, qui voient en lui un leader fort qui dit ce qu’il pense. Et il y a les jeunes progressistes, ceux qui voient Trump comme une menace existentielle, qui veulent un changement radical. Et entre les deux, il y a un vide. Un vide où devraient se trouver les modérés, les pragmatiques, ceux qui veulent du changement mais pas de la révolution.
Ce vide est dangereux. Parce que sans une voix modérée, sans un centre qui tient, la politique devient une guerre totale entre extrêmes. Et dans une guerre totale, tout le monde perd. Les jeunes électeurs du New Hampshire le savent. Beaucoup d’entre eux sont frustrés par le manque d’options, par le fait qu’ils doivent choisir entre deux extrêmes alors qu’ils voudraient quelque chose de différent. Mais ils ne savent pas quoi faire de cette frustration. Certains s’engagent dans des mouvements de base, essayant de construire quelque chose de nouveau. D’autres se retirent complètement de la politique, convaincus que leur voix ne compte pas. Et d’autres encore se radicalisent, rejoignant l’un des deux camps extrêmes parce qu’au moins là, ils ont l’impression de faire partie de quelque chose. Toutes ces réactions sont compréhensibles. Mais aucune n’est satisfaisante. Parce qu’aucune ne résout le problème fondamental : le système est cassé, et personne ne sait comment le réparer.
Les jeunes me donnent de l’espoir. Vraiment. Parce qu’ils n’acceptent pas les choses telles qu’elles sont. Ils posent des questions. Ils exigent des réponses. Ils refusent de se contenter du statu quo. Et ça, c’est puissant. C’est révolutionnaire. Mais en même temps, les jeunes me brisent le cœur. Parce que je vois leur frustration. Je vois leur désespoir. Je vois comment le système les broie, comment il les force à choisir entre des options qu’ils ne veulent pas, comment il les pousse vers les extrêmes. Et je me sens coupable. Parce que c’est ma génération qui a créé ce système. C’est ma génération qui l’a laissé se dégrader. Et maintenant, c’est leur génération qui doit vivre avec les conséquences. Et ça, c’est injuste. Profondément injuste. Mais peut-être qu’ils réussiront là où on a échoué. Peut-être qu’ils trouveront un moyen de réparer ce qu’on a cassé. Je l’espère. Bon sang, je l’espère vraiment.
L’éducation politique et la responsabilité civique
L’une des choses qui manque cruellement au New Hampshire — et partout ailleurs — c’est l’éducation politique. Les jeunes grandissent en apprenant l’histoire, les mathématiques, les sciences. Mais ils n’apprennent pas vraiment comment fonctionne la politique. Ils n’apprennent pas comment lire un projet de loi, comment évaluer un candidat, comment distinguer les faits de la propagande. Et sans cette éducation, ils sont vulnérables. Vulnérables à la désinformation, vulnérables à la manipulation, vulnérables aux discours simplistes qui promettent des solutions faciles à des problèmes complexes. Le trumpisme prospère dans cette ignorance. Il prospère parce qu’il offre des réponses simples : c’est la faute des immigrants, c’est la faute des médias, c’est la faute de l’establishment. Et pour quelqu’un qui ne comprend pas vraiment comment fonctionne le système, ces réponses peuvent sembler convaincantes. Mais elles sont fausses. Et elles sont dangereuses. Parce qu’elles détournent l’attention des vrais problèmes et des vraies solutions. Elles créent des boucs émissaires au lieu de créer du changement. Et elles divisent au lieu d’unir.
L’éducation politique devrait être une priorité. Pas juste dans les écoles, mais partout. Dans les médias, dans les communautés, dans les familles. Les gens devraient comprendre comment fonctionne leur gouvernement, comment sont prises les décisions qui affectent leur vie, comment ils peuvent influencer ces décisions. Parce que la démocratie ne peut pas fonctionner sans citoyens informés. Elle ne peut pas fonctionner sans gens qui comprennent le système et qui sont capables de le tenir responsable. Et en ce moment, on échoue sur ce front. On échoue massivement. Et les conséquences de cet échec sont partout visibles. Dans la polarisation, dans la désinformation, dans la montée de l’extrémisme. Tout ça pourrait être évité — ou au moins atténué — avec une meilleure éducation politique. Mais ça demande un investissement. Ça demande du temps, de l’argent, de l’effort. Et en ce moment, personne ne semble prêt à faire cet investissement. Parce que c’est plus facile de blâmer l’autre camp que de reconnaître qu’on a tous une responsabilité dans la situation actuelle.
L’éducation politique, c’est pas sexy. C’est pas excitant. Ça ne fait pas les gros titres. Mais c’est peut-être la chose la plus importante qu’on puisse faire pour sauver notre démocratie. Parce que sans citoyens informés, sans gens qui comprennent comment fonctionne le système, on est condamnés. On est condamnés à répéter les mêmes erreurs, à tomber dans les mêmes pièges, à être manipulés par les mêmes démagogues. Et moi, je refuse d’accepter ça. Je refuse de croire qu’on est trop stupides, trop paresseux, trop désintéressés pour apprendre. On peut faire mieux. On doit faire mieux. Parce que l’alternative, c’est l’effondrement. Et l’effondrement, c’est pas une option.
Section 13 : les leçons du New Hampshire pour le reste du pays
Un laboratoire de la démocratie américaine
Le New Hampshire a toujours été considéré comme un laboratoire de la démocratie américaine. Avec sa première primaire présidentielle, avec ses assemblées municipales, avec sa tradition d’engagement civique, l’État a servi de modèle pour le reste du pays. Et aujourd’hui, alors que le New Hampshire lutte pour maintenir son identité face à la montée du trumpisme, il offre des leçons importantes pour tous les Américains. La première leçon, c’est que rien n’est acquis. Même un État avec une longue tradition d’indépendance peut basculer. Même un État où les électeurs sont fiers de penser par eux-mêmes peut être conquis par un mouvement qui exige la soumission. La deuxième leçon, c’est que l’argent et l’organisation comptent. Le trumpisme ne gagne pas juste parce qu’il a un message convaincant. Il gagne parce qu’il a les ressources pour saturer les ondes, pour mobiliser les électeurs, pour écraser l’opposition. La troisième leçon, c’est que les modérés doivent s’organiser. Ils ne peuvent pas se contenter d’espérer que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes. Ils doivent se battre. Ils doivent construire leurs propres réseaux, lever leurs propres fonds, mobiliser leurs propres électeurs. Parce que sans organisation, ils n’ont aucune chance.
La quatrième leçon, c’est que les électeurs indépendants sont cruciaux. Dans un pays de plus en plus polarisé, les électeurs qui refusent de choisir un camp sont ceux qui peuvent faire la différence. Mais ils doivent participer. Ils doivent voter. Ils doivent s’engager. Parce que s’ils restent à la maison, les extrémistes gagnent. La cinquième leçon, c’est que les médias ont une responsabilité. Ils ne peuvent pas se contenter de rapporter les faits. Ils doivent aussi contextualiser, analyser, expliquer. Ils doivent aider les citoyens à comprendre ce qui se passe, pourquoi c’est important, et ce qu’ils peuvent faire. Et la sixième leçon, peut-être la plus importante, c’est que la démocratie est fragile. Elle ne se maintient pas toute seule. Elle demande un effort constant, une vigilance permanente, un engagement de tous les instants. Et si on arrête de se battre pour elle, elle disparaît. C’est aussi simple que ça. Le New Hampshire nous montre que même les démocraties les plus solides peuvent être menacées. Et il nous montre aussi que la résistance est possible. Difficile, épuisante, incertaine. Mais possible.
Le New Hampshire, c’est un miroir. Un miroir dans lequel toute l’Amérique peut se regarder et voir ce qu’elle est en train de devenir. Et ce qu’on voit, c’est pas joli. On voit un pays divisé, un pays où la politique est devenue une guerre, un pays où la modération est une faiblesse et la loyauté est la seule vertu. Mais on voit aussi autre chose. On voit des gens qui se battent. Des gens qui refusent de se soumettre. Des gens qui croient encore que les choses peuvent changer. Et ça, c’est important. Parce que tant qu’il y a des gens qui se battent, il y a de l’espoir. Pas beaucoup. Juste un peu. Mais c’est suffisant. Ça doit être suffisant. Parce que l’alternative, c’est l’abandon. Et l’abandon, c’est la mort de tout ce qu’on est censés être.
Ce que le reste du pays peut apprendre
Les autres États peuvent apprendre beaucoup du New Hampshire. Ils peuvent apprendre que la polarisation n’est pas inévitable, qu’il est possible de maintenir un espace pour le débat et le compromis. Mais ils peuvent aussi apprendre que maintenir cet espace demande un effort conscient, une volonté politique, et un engagement de la part des citoyens. Ils peuvent apprendre que les électeurs indépendants sont une ressource précieuse, mais qu’ils doivent être cultivés, écoutés, respectés. Ils peuvent apprendre que l’argent en politique est un problème majeur, et que sans réforme du financement des campagnes, les modérés n’auront jamais les ressources nécessaires pour concurrencer les extrémistes. Ils peuvent apprendre que les médias locaux sont essentiels, et que leur déclin crée un vide qui est rapidement rempli par la désinformation et la propagande. Et ils peuvent apprendre que la démocratie n’est pas un spectacle auquel on assiste passivement. C’est un sport de contact qui demande la participation de tous. Si tu ne participes pas, tu perds. C’est aussi simple que ça.
Mais peut-être que la leçon la plus importante que le New Hampshire peut offrir, c’est que la résistance est possible. Même face à un mouvement aussi puissant que le trumpisme, même face à des ressources limitées, même face à une opposition organisée et déterminée, il est possible de résister. Ça ne garantit pas la victoire. Ça ne garantit même pas que tu ne seras pas écrasé. Mais ça garantit que tu auras essayé. Que tu n’auras pas renoncé. Que tu auras défendu ce en quoi tu crois. Et dans un monde où tant de gens ont renoncé, où tant de gens ont choisi la facilité de la soumission, essayer compte pour quelque chose. Ça compte énormément. Parce que c’est ce qui sépare les citoyens des sujets. Les citoyens se battent. Les sujets obéissent. Et l’Amérique, malgré tous ses défauts, malgré toutes ses imperfections, a toujours été un pays de citoyens. Pas de sujets. Et si on veut que ça continue, on doit se battre. Tous. Partout. Tout le temps.
Je ne sais pas si le New Hampshire va survivre en tant qu’État pourpre. Honnêtement, je ne sais pas. Les forces qui le poussent vers la droite sont puissantes. Elles sont organisées. Elles sont déterminées. Et elles ne vont pas abandonner. Mais je sais une chose : les gens du New Hampshire ne vont pas abandonner non plus. Ils vont se battre. Ils vont résister. Ils vont défendre leur identité, leur indépendance, leur liberté. Et même s’ils perdent, même si le New Hampshire devient rouge, ils auront montré au reste du pays ce que signifie vraiment « Live Free or Die ». Pas juste un slogan. Pas juste des mots sur une plaque d’immatriculation. Mais une philosophie de vie. Un refus de se soumettre. Un engagement à rester libre, quoi qu’il en coûte. Et ça, c’est quelque chose qui vaut la peine d’être défendu. Quelque chose qui vaut la peine de se battre. Quelque chose qui vaut la peine de mourir pour. Parce que sans liberté, qu’est-ce qui reste?
Conclusion : l'avenir incertain d'un État en équilibre
Entre espoir et résignation
Alors, où va le New Hampshire? C’est la question que tout le monde se pose. Et la vérité, c’est que personne ne le sait vraiment. Les forces en présence sont trop équilibrées, les enjeux trop importants, les variables trop nombreuses. Kelly Ayotte peut réussir à maintenir son équilibre précaire, à naviguer entre les exigences de la base MAGA et les attentes des électeurs indépendants. Ou elle peut échouer, être renversée par un challenger trumpiste comme Corey Lewandowski. John E. Sununu peut gagner la primaire républicaine pour le Sénat, prouvant qu’il y a encore de la place dans le parti pour des voix dissidentes. Ou il peut perdre face à Scott Brown, prouvant que le trumpisme a complètement conquis le parti. Les démocrates peuvent conserver le siège sénatorial, maintenant ainsi un certain équilibre dans la délégation fédérale de l’État. Ou ils peuvent le perdre, ouvrant la voie à une domination républicaine totale. Toutes ces possibilités existent. Et toutes sont également plausibles. C’est ce qui rend la situation si fascinante et si terrifiante à la fois. Parce que l’avenir du New Hampshire n’est pas écrit. Il est en train de s’écrire. Et nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, en train de l’écrire.
Mais au-delà des élections, au-delà des candidats individuels, il y a une question plus profonde : le New Hampshire peut-il maintenir son identité face à la montée du trumpisme? Peut-il rester un État pourpre dans un pays de plus en plus polarisé? Peut-il continuer à être ce laboratoire de la démocratie, cet espace où les idées s’affrontent mais où le respect mutuel prévaut? Je veux croire que oui. Je veux croire que l’esprit d’indépendance qui a toujours caractérisé le New Hampshire est assez fort pour résister à la pression du conformisme trumpiste. Je veux croire que les électeurs du New Hampshire, fiers de leur devise « Live Free or Die », refuseront de se soumettre à un mouvement qui exige la loyauté absolue. Mais je sais aussi que vouloir croire ne suffit pas. Que l’espoir seul ne change rien. Que si on veut que le New Hampshire survive en tant qu’État pourpre, il faut se battre pour ça. Il faut s’organiser, mobiliser, voter. Il faut défendre les valeurs de modération, de compromis, de respect mutuel. Et il faut le faire maintenant. Parce que le temps presse. Et chaque jour qui passe, le New Hampshire glisse un peu plus vers la droite.
Je termine cet article avec un sentiment étrange. Un mélange d’espoir et de désespoir, de détermination et de résignation. Parce que je vois ce qui se passe au New Hampshire et je me dis : c’est notre dernière chance. Si on perd le New Hampshire, si on laisse cet État basculer complètement dans le camp MAGA, alors c’est fini. Il n’y aura plus d’États pourpres. Il n’y aura plus d’espaces de débat. Il n’y aura plus que la guerre. Rouge contre bleu. Trump contre anti-Trump. Et dans cette guerre, tout le monde perd. Parce qu’une démocratie ne peut pas survivre dans un état de guerre permanente. Elle s’effondre. Elle se désintègre. Elle meurt. Et moi, je refuse d’accepter ça. Je refuse de laisser notre démocratie mourir sans me battre. Alors je vais continuer à écrire, à analyser, à dénoncer. Je vais continuer à croire que les choses peuvent changer. Je vais continuer à espérer. Même si cet espoir est fragile. Même si cet espoir est peut-être naïf. Parce que l’alternative, c’est l’abandon. Et l’abandon, c’est la mort de tout ce en quoi je crois.
Un appel à l’action pour tous les Américains
Ce qui se passe au New Hampshire n’est pas qu’une affaire locale. C’est un avertissement pour tout le pays. C’est un rappel que la démocratie est fragile, que les acquis peuvent être perdus, que rien n’est jamais garanti. Et c’est aussi un appel à l’action. Un appel à tous ceux qui croient encore en la démocratie, en la modération, en le compromis. Un appel à se lever, à se battre, à refuser de se soumettre. Parce que si on ne se bat pas maintenant, si on attend que la situation s’améliore d’elle-même, elle ne s’améliorera jamais. Elle ne fera qu’empirer. Le trumpisme ne va pas disparaître tout seul. Il ne va pas s’affaiblir avec le temps. Au contraire, il va se renforcer. Il va se consolider. Il va devenir la norme. Et à ce moment-là, il sera trop tard pour résister. Alors on doit agir maintenant. On doit s’organiser, mobiliser, voter. On doit soutenir les candidats modérés, financer leurs campagnes, faire du bénévolat pour eux. On doit combattre la désinformation, promouvoir l’éducation politique, tenir les médias responsables. On doit faire tout ce qu’on peut, avec les ressources qu’on a, pour défendre notre démocratie. Parce que personne d’autre ne le fera à notre place.
Et on doit le faire ensemble. Pas juste les démocrates, pas juste les républicains modérés, mais tous ceux qui croient que la démocratie vaut la peine d’être défendue. Parce que la démocratie n’est pas une question partisane. Ce n’est pas une question de rouge contre bleu. C’est une question de liberté contre autoritarisme, de pluralisme contre conformisme, de débat contre soumission. Et sur ces questions-là, il ne devrait pas y avoir de désaccord. On devrait tous être du même côté. Le côté de la démocratie. Le côté de la liberté. Le côté de l’Amérique telle qu’elle est censée être. Pas l’Amérique de Trump. Pas l’Amérique de la division et de la haine. Mais l’Amérique de la diversité et de l’inclusion. L’Amérique où chacun a sa place. L’Amérique où chacun peut penser par lui-même. L’Amérique où « Live Free or Die » n’est pas qu’un slogan, mais une réalité. Cette Amérique-là existe encore. Elle est fragile, elle est menacée, elle est en danger. Mais elle existe. Et tant qu’elle existe, il y a de l’espoir. Et tant qu’il y a de l’espoir, il faut se battre. Parce que c’est ce que font les citoyens. Ils se battent. Pour leur pays. Pour leur liberté. Pour leur avenir. Et pour l’avenir de leurs enfants.
Je ne sais pas si cet article changera quoi que ce soit. Honnêtement, je ne sais pas. Peut-être que personne ne le lira. Peut-être que ceux qui le liront hausseront les épaules et passeront à autre chose. Peut-être que je prêche dans le désert. Mais je devais l’écrire. Je devais dire ce que j’avais sur le cœur. Parce que si je ne le dis pas, qui le dira? Si je ne me bats pas, qui se battra? Et si personne ne se bat, alors c’est fini. Alors voilà. C’est mon appel. Mon cri. Mon dernier espoir. Le New Hampshire est en train de basculer. L’Amérique est en train de basculer. Et on doit faire quelque chose. Maintenant. Avant qu’il ne soit trop tard. Parce que si on attend, si on hésite, si on se dit qu’on a le temps… on n’aura plus de temps. Le temps, c’est maintenant. L’action, c’est maintenant. La résistance, c’est maintenant. Alors levez-vous. Battez-vous. Résistez. Parce que c’est tout ce qui nous reste. Et c’est tout ce dont on a besoin.
Sources
Sources primaires
Salon.com, « New Hampshire Republicans contend with the Trump Era » par Garrett Owen, publié le 3 décembre 2025. NPR, « MAGA or moderate? New Hampshire Republicans decide for their state and the party », publié le 23 janvier 2024. University of New Hampshire Survey Center, sondages et analyses politiques sur le New Hampshire, 2024-2025. Politico, « Lewandowski weighs bid against Gov. Ayotte amid White House pressure », publié le 2 octobre 2025. New Hampshire Bulletin, « Shaheen not seeking reelection, setting up high-stakes showdown for New Hampshire Senate seat », publié le 12 mars 2025. Politico, « Chris Sununu still believes the GOP is bigger than Donald Trump », publié le 1er janvier 2025.
Sources secondaires
CNN Politics, « NH Voters Back Trump Despite Dislikes », publié le 22 janvier 2024. BBC News, « Nikki Haley fights on, but this is Trump’s party now », publié le 24 janvier 2024. Al Jazeera, « Trump boosts hold on GOP nomination with decisive New Hampshire primary win », publié le 24 janvier 2024. NBC News, « Polling shows growing number of Republicans identify with MAGA movement », publié en 2024. The New York Times, « New Hampshire Presidential Election Results 2024 », publié le 5 novembre 2024. Ballotpedia, « United States Senate election in New Hampshire, 2026 », consulté en décembre 2025. WMUR, « Poll: Tight race for GOP Senate nomination; Pappas leads Democrats », publié le 24 novembre 2025.
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