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La bibliothèque présidentielle qui obsède Trump

Si Jerome Powell a eu droit à ses critiques, Barack Obama reste la cible favorite de Trump. Et pour cause : la bibliothèque présidentielle d’Obama à Chicago est devenue pour Trump le symbole ultime de l’incompétence démocrate. Le projet, initialement estimé à 350 millions de dollars en 2016, a vu son coût grimper à 830 millions en 2021. Un dépassement de 137%, certes considérable. Trump ne manque jamais une occasion de le rappeler. Le 21 octobre 2025, dans le Bureau ovale, il déclarait : « C’est fermé. C’est arrêté. Ils sont à court d’argent. » Puis, avec son sens habituel de la provocation, il a ajouté : « Il voulait seulement des femmes et de la DEI pour le construire. Eh bien, c’est ce qu’ils ont obtenu. » Une attaque à peine voilée contre les politiques de diversité, équité et inclusion, que Trump a toujours considérées comme des obstacles à l’efficacité.

Mais là encore, l’ironie est cruelle. Car si la bibliothèque d’Obama a effectivement connu des retards et des dépassements budgétaires, elle n’est pas « fermée » comme Trump le prétend. Elle doit ouvrir en 2026, avec certes plusieurs années de retard sur le calendrier initial de 2021. Mais elle ouvrira. Et contrairement au projet de Trump, elle est financée par des donations privées sans que cela ne soulève de questions éthiques majeures. Pourquoi ? Parce qu’Obama n’est plus président. Il ne peut pas utiliser son pouvoir pour influencer les donateurs. Trump, lui, est en plein mandat. Et c’est là que le bât blesse. Car la liste des donateurs de sa salle de bal ressemble à un who’s who des entreprises qui ont des intérêts directs auprès du gouvernement fédéral. Amazon, Google, Meta, Lockheed Martin, Palantir… Toutes ces entreprises ont des contrats avec l’État, toutes ont des régulations à négocier, toutes ont des raisons de vouloir rester dans les bonnes grâces du président.

Quand je lis cette liste de donateurs, je ressens un malaise profond. Pas parce que ces entreprises donnent de l’argent en soi, mais parce que le timing est si transparent, si évident. C’est comme regarder quelqu’un acheter de l’influence en plein jour, sans même essayer de se cacher. Et le plus troublant, c’est que cela semble normal. Nous sommes tellement habitués à ce genre de pratiques que nous ne les voyons même plus. Ou pire, nous les acceptons comme faisant partie du jeu politique.

L’offre d’aide qui n’en était pas une

En mai 2025, lors d’une réunion bilatérale avec le Premier ministre canadien Mark Carney, Trump avait même offert son aide à Obama pour terminer sa bibliothèque. « Le président Obama — et s’il voulait de l’aide, je lui en donnerais parce que je suis un très bon constructeur et je construis dans les temps, dans le budget », avait-il déclaré. « Il construit sa bibliothèque à Chicago, et c’est un désastre. » Cette offre, présentée comme un geste magnanime, était en réalité une insulte à peine déguisée. Trump ne proposait pas vraiment son aide ; il cherchait à humilier son prédécesseur, à montrer qu’il était supérieur, plus compétent, plus efficace. Mais aujourd’hui, avec son propre projet qui explose en vol, cette offre résonne comme une blague cruelle. Qui a besoin d’aide maintenant ? Qui est incapable de tenir ses promesses ? Qui construit un « désastre » ?

La réponse est évidente, mais Trump ne l’admettra jamais. Car admettre ses erreurs reviendrait à reconnaître qu’il n’est pas infaillible. Et pour un homme dont l’ego est aussi fragile que démesuré, c’est impensable. Alors il continue à critiquer les autres, à pointer leurs échecs, à se présenter comme le seul capable de réussir là où tous ont échoué. Mais la réalité, têtue et implacable, finit toujours par rattraper les menteurs. Et dans le cas de Trump, elle le rattrape avec une violence particulière. Car non seulement son projet coûte plus cher que prévu, mais il est financé par des entreprises privées qui ont toutes quelque chose à gagner de leur générosité. C’est un système de corruption légalisée, un « pay-to-play » à peine masqué qui soulève des questions éthiques majeures. Mais Trump s’en moque. Pour lui, l’éthique est un concept abstrait, une contrainte pour les faibles. Lui, il est au-dessus de tout ça.

Je me demande parfois si Trump croit vraiment à ses propres mensonges. Est-ce qu’il pense sincèrement être un génie de la construction ? Ou est-ce qu’il sait, au fond de lui, qu’il n’est qu’un imposteur qui a réussi à convaincre suffisamment de gens pour arriver au sommet ? Je penche pour la seconde option. Parce que personne ne peut être aussi aveugle à ses propres contradictions. Personne ne peut critiquer les autres pour des choses qu’il fait lui-même sans une once de conscience de soi. À moins d’être un manipulateur pathologique. Et c’est peut-être ça, le plus effrayant.

Sources

Sources primaires

USA TODAY – « Trump said he’s good at building ‘on budget.’ Then the ballroom cost escalated by 50%. » – Article de Swapna Venugopal Ramaswamy, publié le 23 octobre 2025. Détaille l’augmentation du coût du projet de salle de bal de 200 à 300 millions de dollars entre juillet et octobre 2025, ainsi que les critiques de Trump envers Jerome Powell et Barack Obama pour leurs propres dépassements budgétaires.

CNN – « From crypto billionaires to cabinet members: What to know about the donors paying for Trump’s ballroom » – Article de Casey Tolan, Majlie de Puy Kamp, Melanie Hicken, Blake Ellis, Isabelle Chapman, Curt Devine, Bob Ortega et Em Steck, publié le 23 octobre 2025. Liste complète des 37 donateurs du projet, incluant Amazon, Google, Meta, Lockheed Martin, Coinbase, Ripple, les jumeaux Winklevoss, Kelly Loeffler, Howard Lutnick et d’autres entreprises et individus fortunés.

Sources secondaires

BBC News – « Who is paying for Donald Trump’s new White House ballroom? » – Article de Bernd Debusmann Jr, publié le 23 octobre 2025. Analyse des questions éthiques soulevées par le financement privé du projet, avec des déclarations de Richard Painter, ancien avocat en chef de l’éthique à la Maison Blanche sous l’administration Bush, qui qualifie le projet de « cauchemar éthique ».

Newsweek – « Donald Trump blasts backlash ballroom costs » – Article publié en octobre 2025. Couvre les réactions de Trump face aux critiques concernant l’escalade des coûts de son projet de salle de bal et sa défense du projet comme étant nécessaire pour la Maison Blanche.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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