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« Déchets » : le mot qui a tout déclenché

Le 2 décembre 2025, lors d’une réunion du Cabinet à la Maison-Blanche, Donald Trump a franchi une ligne que beaucoup pensaient infranchissable. Parlant des immigrants somaliens vivant au Minnesota, le président a déclaré : « Nous pourrions aller dans un sens ou dans l’autre, et nous allons aller dans le mauvais sens si nous continuons à accepter des déchets dans notre pays. » Il a poursuivi en ciblant directement la représentante démocrate Ilhan Omar, elle-même d’origine somalienne : « Elle est un déchet. Ses amis sont des déchets. Ces gens ne travaillent pas. » Ces mots, prononcés dans l’enceinte même du pouvoir exécutif américain, ont provoqué une onde de choc à travers le pays. Trump n’en était pas à sa première attaque contre la communauté somalienne, mais cette fois, la violence du langage utilisé a atteint un niveau inédit. Le président a également déclaré qu’il ne voulait pas de Somaliens aux États-Unis, les accusant de « ne rien contribuer » et les exhortant à « retourner d’où ils viennent et à arranger les choses là-bas ».

Ces déclarations s’inscrivent dans une campagne plus large menée par l’administration Trump contre les Somaliens du Minnesota. Quelques semaines plus tôt, le 21 novembre 2025, le président avait annoncé sur Truth Social qu’il mettait fin au statut de protection temporaire (TPS) accordé aux immigrants somaliens dans l’État. Cette décision, justifiée par des allégations de fraude massive, visait environ 705 Somaliens bénéficiant de ce statut à travers le pays. Trump a également évoqué un scandale de fraude impliquant 78 personnes, dont la majorité sont des demandeurs d’asile somaliens, accusées d’avoir détourné plus d’un milliard de dollars de programmes sociaux de l’État. L’affaire, connue sous le nom de « Feeding Our Future », concerne un programme destiné à nourrir les enfants pendant la pandémie de COVID-19. Bien que le cerveau présumé de cette fraude soit un homme blanc, de nombreux accusés sont d’origine somalienne, ce qui a permis à Trump de stigmatiser l’ensemble de la communauté. Le président est allé jusqu’à suggérer, sans preuves tangibles, que l’argent détourné aurait pu financer le groupe terroriste al-Shabab en Somalie.

Une rhétorique qui déshumanise

Les mots de Trump ne sont pas anodins. Qualifier des êtres humains de « déchets », c’est les déshumaniser. C’est les réduire à quelque chose de jetable, d’indésirable, de toxique. Cette rhétorique n’est pas nouvelle dans l’histoire — elle a été utilisée par tous les régimes autoritaires pour justifier l’exclusion, la persécution, voire pire. En utilisant ce langage, Trump ne se contente pas de critiquer une politique d’immigration ou de dénoncer des cas de fraude. Il attaque l’humanité même de milliers de personnes qui vivent légalement aux États-Unis, dont beaucoup sont des citoyens américains. Selon le Bureau du recensement américain, environ 260 000 personnes d’origine somalienne vivaient aux États-Unis en 2024. La plus grande concentration se trouve dans la région de Minneapolis-Saint Paul, qui abrite environ 84 000 résidents, dont la majorité sont des citoyens américains. Près de 58 % des Somaliens du Minnesota sont nés aux États-Unis. Parmi ceux nés à l’étranger, 87 % sont des citoyens naturalisés.

Ces chiffres racontent une histoire bien différente de celle que Trump veut faire croire. Ils parlent d’une communauté enracinée, intégrée, contributrice. Une communauté qui a fui la guerre civile en Somalie pour trouver refuge dans un pays qui se vantait d’être une terre d’accueil. Une communauté qui a reconstruit sa vie, élevé ses enfants, créé des entreprises, servi dans les hôpitaux, conduit des taxis, travaillé dans les usines. Mais pour Trump, rien de tout cela ne compte. Ce qui compte, c’est le récit qu’il construit : celui d’une Amérique envahie par des « déchets » étrangers qui profitent du système et menacent la sécurité nationale. Ce récit est faux. Il est dangereux. Et il a des conséquences réelles. Depuis les déclarations de Trump, les autorités fédérales ont intensifié leurs opérations d’immigration dans les Twin Cities. Le Département de la Sécurité intérieure a annoncé que plus d’une douzaine d’hommes, dont plusieurs Somaliens, ont été arrêtés en décembre à Minneapolis dans le cadre de ce qu’il appelle « Operation Metro Surge ». Un vol transportant des détenus a même quitté le Minnesota, alimentant la peur et l’anxiété au sein de la communauté somalienne.

Il y a quelque chose de profondément troublant dans cette escalade. Quelque chose qui me glace le sang. Parce que je sais où mène ce genre de rhétorique. Je sais ce qui se passe quand on commence à désigner un groupe de personnes comme des « déchets ». Ça commence par des mots. Puis ça devient des politiques. Puis ça devient des rafles. Puis… je ne veux même pas y penser. Et ce qui me met en colère, ce qui me révolte, c’est le silence complice de tant de gens qui savent mieux, mais qui choisissent de se taire. Par calcul politique. Par lâcheté. Par indifférence. Alors oui, quand un homme comme Jim Abeler se lève et dit « non », ça compte. Ça compte énormément.

Sources

Sources primaires

Washington Examiner, « Minnesota State Senate Republican condemns Trump’s comments about Somali community », Sydney Topf, 6 décembre 2025. MPR News, « Republican state senator to Trump: Somalis are ‘woven into Minnesota’s fabric’ », Feven Gerezgiher, 6 décembre 2025. Star Tribune, « Republican state senator admonishes Trump for calling Somalis ‘garbage,’ invites him to Minnesota », Deena Winter, 6 décembre 2025. Associated Press, « Trump targets Minnesota’s Somali community with harsh words and policies », Steve Karnowski, décembre 2025.

Sources secondaires

USA Today, « A ‘volcano’ of controversy has hit the Minnesota Somali community », décembre 2025. Politico, « Country’s largest Somali community shocked by Trump’s contempt », 3 décembre 2025. Al Jazeera, « From Mogadishu to Minneapolis, Somalis reject Trump’s bigoted remarks », 4 décembre 2025. Reuters, « Minnesota Somalis fearful but defiant after Trump insults, ICE surge », 5 décembre 2025. The New York Times, « Trump Calls Somalis ‘Garbage’ He Doesn’t Want in U.S. », 2 décembre 2025. NPR, « Trump says he doesn’t want Somalis in the U.S., urges them to go back to their homeland and fix it », 2 décembre 2025. BBC News, « Somali-Americans respond to Trump’s ‘garbage’ remarks », décembre 2025. The Guardian, « Trump lashes out at Somalis again as Minneapolis stands firm », 4 décembre 2025. PBS NewsHour, « Fraud scandals and Trump’s rhetoric escalate fears in Minnesota’s Somali community », décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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