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Un message matinal incendiaire

Le dimanche 7 décembre 2025, à peine quatre jours après avoir accordé sa grâce à Henry Cuellar, Donald Trump a publié un message sur Truth Social qui restera dans les annales comme l’un des exemples les plus flagrants de regret présidentiel immédiat. Le ton du message était venimeux, blessé, presque plaintif. Trump a commencé par rappeler qu’il n’avait jamais parlé à Cuellar ou à sa famille avant d’accorder le pardon, mais qu’il s’était senti « très bien » à l’idée de se battre pour eux parce qu’ils avaient été « traités si MAL ». Il a ensuite lâché la bombe : « Seulement peu de temps après avoir signé le pardon, le congressiste Henry Cuellar a annoncé qu’il allait ‘se présenter’ à nouveau au Congrès, dans le grand État du Texas… en tant que démocrate, continuant à travailler avec la même racaille radicale de gauche qui, quelques semaines auparavant, voulait que lui et sa femme passent le reste de leur vie en prison—et le veulent probablement toujours ! » Le message dégoulinait de sarcasme et d’amertume. Trump a qualifié la décision de Cuellar de « manque de LOYAUTÉ », en mettant le mot en majuscules pour bien faire passer le message. Il a ajouté que ce manque de loyauté était quelque chose que les électeurs du Texas et les filles de Cuellar « n’aimeraient pas ». Cette dernière remarque était particulièrement perfide, faisant référence à une lettre que les deux filles de Cuellar avaient écrite à Trump pour plaider en faveur du pardon de leurs parents.

La lettre des filles de Cuellar, que Trump a également publiée sur Truth Social ce dimanche matin, était un document émouvant qui suppliait le président de « faire preuve de miséricorde et de compassion envers nos parents ». Les filles avaient spécifiquement mentionné la volonté de leur père de « dire ce qu’il pense » sur la sécurité frontalière, faisant référence à une rencontre lors d’un pique-nique à la Maison Blanche où Trump aurait appelé Cuellar « un homme bien ». En publiant cette lettre, Trump essayait clairement de montrer qu’il avait été ému par des considérations humaines et familiales, pas par des calculs politiques. Mais en mentionnant ensuite que les filles de Cuellar seraient déçues par le « manque de loyauté » de leur père, Trump instrumentalisait cyniquement leur appel à la compassion pour marquer des points politiques. C’était un coup bas, même selon les standards trumpiens. Le message se terminait par une menace à peine voilée : « Oh bien, la prochaine fois, plus de Monsieur Gentil ! » Cette phrase laissait entendre que Trump ne ferait plus preuve de clémence envers ceux qui ne lui rendraient pas la pareille. C’était une déclaration extraordinaire de la part d’un président, suggérant que les pardons présidentiels n’étaient pas des actes de justice ou de miséricorde, mais des transactions politiques qui exigeaient un retour sur investissement.

La réponse mesurée de Cuellar

Face à cette attaque présidentielle, Henry Cuellar a maintenu une posture remarquablement calme et diplomatique. Dans son interview sur Fox News le même dimanche matin, Cuellar a réitéré sa position : « Je suis un Américain, je suis un Texan, et je suis un démocrate—dans cet ordre. » Cette citation de Lyndon B. Johnson, président démocrate texan des années 1960, était un choix délibéré et symbolique. Elle plaçait Cuellar dans une tradition de démocrates texans qui mettaient le pays avant le parti, tout en restant fermement ancrés dans leur identité partisane. Cuellar a ajouté : « Je pense que quiconque place le parti avant son pays rend un mauvais service à son pays. » C’était une réponse subtile mais cinglante à Trump, suggérant que le président était celui qui plaçait la loyauté partisane au-dessus de l’intérêt national. Quand on lui a demandé de réagir au message de Trump, Cuellar a simplement déclaré : « Je suis un démocrate conservateur, mais je travaillerai avec le président. » Il a ensuite révélé un détail touchant : « J’ai prié pour le président ce matin à l’église. J’ai prié pour sa famille, et j’ai prié pour la présidence, parce que si le président réussit, le pays réussit. » C’était une classe magistrale en communication politique—reconnaître le pardon de Trump sans se prosterner devant lui, maintenir son indépendance tout en exprimant une volonté de coopération.

Cette réponse mesurée de Cuellar contrastait fortement avec l’explosion émotionnelle de Trump. Là où le président semblait blessé et vindicatif, Cuellar apparaissait mature et réfléchi. Là où Trump exigeait une loyauté absolue, Cuellar offrait une coopération conditionnelle. C’était un rappel que la politique américaine, malgré sa polarisation croissante, pouvait encore fonctionner sur des bases de respect mutuel et de pragmatisme. Mais c’était aussi un rappel des limites du pouvoir présidentiel. Trump avait le pouvoir de gracier Cuellar, mais il n’avait pas le pouvoir de contrôler ses choix politiques futurs. Le pardon était un acte unilatéral, mais la loyauté politique ne pouvait pas être imposée par décret. Cuellar avait accepté le pardon—comment aurait-il pu refuser ?—mais il n’avait jamais promis de changer de parti en retour. Trump avait simplement supposé que sa générosité serait récompensée par une allégeance politique. C’était une erreur de calcul monumentale, révélatrice d’une vision transactionnelle de la politique où tout se négocie et tout s’achète. Mais Cuellar avait prouvé que certaines choses—comme l’identité politique et les convictions personnelles—ne sont pas à vendre, même au prix d’une grâce présidentielle.

Voilà ce qui arrive quand on confond pouvoir et influence. Trump a le pouvoir de gracier, certes. Mais l’influence—la vraie, celle qui change les cœurs et les esprits—ça ne s’achète pas avec un bout de papier signé. Cuellar l’a compris. Il a pris le pardon parce que, franchement, qui ne le ferait pas ? Mais il n’a jamais vendu son âme au passage. Il est resté lui-même : un démocrate conservateur du Texas, avec toutes les contradictions que cela implique. Et Trump ? Trump a appris une leçon douloureuse : la loyauté ne se commande pas, elle se gagne. Et un pardon, aussi généreux soit-il, ne suffit pas à l’acheter.

Sources

Sources primaires

Département de la Justice des États-Unis, « U.S. Congressman Henry Cuellar Charged with Bribery and Acting as a Foreign Agent », communiqué de presse, 3 mai 2024. USA TODAY, « Trump lashes out as lawmaker he pardoned runs for reelection, sticks with Dems », par Kathryn Palmer, 7 décembre 2025. BBC News, « Trump criticises Henry Cuellar over not switching parties after pardon », 7 décembre 2025. POLITICO, « Trump sours on Texas Rep. Henry Cuellar after issuing pardon », par Jacob Wendler, 7 décembre 2025. Truth Social, publications de Donald Trump concernant Henry Cuellar, 7 décembre 2025.

Sources secondaires

The Texas Tribune, « Donald Trump pardons Texas Democrat Henry Cuellar », 3 décembre 2025. CNN Politics, « Trump pardons Texas Democratic Rep. Henry Cuellar », 3 décembre 2025. NBC News, « ‘No more Mr. Nice guy’: Trump bashes Rep. Henry Cuellar for running as Democrat after pardon », 7 décembre 2025. Al Jazeera, « Trump pardons Democrat Henry Cuellar, claiming Biden political attack », 3 décembre 2025. PBS NewsHour, « Trump pardons Texas Democratic Rep. Cuellar in federal bribery case », 3 décembre 2025. Fox News, interview de Henry Cuellar sur « Sunday Morning Futures », 7 décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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