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L’explosion des incidents antisémites depuis octobre 2023

Les statistiques du Community Security Trust dressent un tableau glaçant de la situation. Entre janvier et juin deux mille vingt-cinq, mille cinq cent vingt et un incidents antisémites ont été enregistrés au Royaume-Uni. C’est une baisse de vingt-cinq pour cent par rapport aux deux mille dix-neuf incidents de la même période en deux mille vingt-quatre, qui reste le record absolu. Mais ne nous y trompons pas : cette « baisse » reste à un niveau historiquement élevé. Onze pour cent de plus que le troisième total le plus élevé jamais enregistré, celui de deux mille vingt et un. Et surtout, ces chiffres révèlent une réalité implacable : depuis l’attaque du Hamas le sept octobre deux mille vingt-trois, l’antisémitisme au Royaume-Uni s’est installé à un niveau structurellement plus élevé qu’avant. Dans les six mois précédant le sept octobre deux mille vingt-trois, le CST enregistrait en moyenne cent soixante et un incidents antisémites par mois. Entre janvier et juin deux mille vingt-cinq, cette moyenne mensuelle s’établit à deux cent cinquante-quatre incidents. Une augmentation de cinquante-huit pour cent. Avant octobre deux mille vingt-trois, le CST n’avait enregistré des totaux mensuels dépassant les deux cents incidents que cinq fois dans son histoire. Chaque fois, ces pics coïncidaient avec des périodes de guerre impliquant Israël. Depuis l’attaque du Hamas, seul le mois de décembre deux mille vingt-quatre est passé sous la barre des deux cents incidents. Tous les autres mois ont dépassé ce seuil. La guerre au Moyen-Orient a duré toute la période couverte par ce rapport et a continué d’impacter le volume et le discours de l’antisémitisme signalé au CST durant les six premiers mois de l’année.

L’impact de cette guerre est évident dans les données. Sept cent soixante-dix-neuf incidents — cinquante et un pour cent du total — faisaient référence ou étaient liés à Israël, la Palestine, l’attaque du Hamas ou le conflit qui a suivi. Tous incluaient un langage, une motivation ou un ciblage anti-juif aux côtés des références à Israël et au conflit. Une proportion similaire — cinquante-deux pour cent — des incidents enregistrés entre janvier et juin deux mille vingt-quatre contenait cette rhétorique. Pour comparaison, au premier semestre deux mille vingt-trois, période non affectée par un événement déclencheur significatif au Moyen-Orient, ce discours n’était présent que dans seize pour cent des incidents antisémites. Ce changement de langage est cohérent avec les analyses précédentes du CST sur la haine anti-juive au Royaume-Uni lorsque Israël est en guerre. Les variations des termes « sionisme » ou « sioniste » ont été employées à deux cent dix reprises, souvent comme euphémismes pour « judéité » et « juif », ou aux côtés d’autres sentiments antisémites. C’était le cas dans deux cent neuf incidents au premier semestre deux mille vingt-quatre, mais bien plus que les quarante-sept incidents de ce type enregistrés au premier semestre deux mille vingt-trois. Pendant ce temps, il y a eu cent soixante-douze cas où Israël, les Israéliens ou les Juifs ont été comparés à l’Allemagne nazie ou aux nazis, en baisse par rapport aux cent quatre-vingt-douze incidents entre janvier et juin deux mille vingt-quatre, mais significativement plus que les vingt-huit incidents de ce type enregistrés sur la même période en deux mille vingt-trois. Le pire jour pour l’antisémitisme au premier semestre deux mille vingt-cinq fut le vingt-neuf juin, avec vingt-six incidents enregistrés, dont seize en ligne. Ces incidents étaient des réponses anti-juives aux événements du festival de Glastonbury, où le groupe punk-rap Bob Vylan a scandé « Death to the IDF », et à la déclaration subséquente du CST.

Cinquante et un pour cent des incidents liés à Israël. Laissez-moi vous dire ce que ça signifie vraiment. Ça veut dire que plus de la moitié des actes de haine contre les Juifs britanniques sont justifiés, dans l’esprit tordu des agresseurs, par ce qui se passe à des milliers de kilomètres de là. Comme si un étudiant juif de Manchester était personnellement responsable de la politique du gouvernement israélien. Comme si porter une kippa faisait de vous un combattant du Mossad. Cette logique collective de culpabilité, c’est exactement ce contre quoi nous sommes censés lutter depuis des décennies. Et pourtant, elle revient, encore et encore, avec une régularité qui glace le sang.

Les campus universitaires, nouveaux terrains de chasse

Les universités britanniques sont devenues l’épicentre de cette vague antisémite. Le CST a enregistré trente-cinq incidents antisémites dans le secteur de l’enseignement supérieur au premier semestre deux mille vingt-cinq. C’est une chute significative de soixante-quatre pour cent par rapport aux quatre-vingt-dix-huit incidents de ce type signalés entre janvier et juin deux mille vingt-quatre. Mais attention : ce total reste plus du double des dix-sept cas enregistrés sur la période correspondante en deux mille vingt-trois. L’augmentation est structurelle, pas conjoncturelle. Sur ces trente-cinq incidents liés aux universités, deux ont été classés comme Violence extrême, deux comme Agression, un comme Dommages et Profanation de biens juifs, deux comme Menaces, vingt-six comme Comportement abusif, et deux comme Littérature antisémite produite en masse. Seize d’entre eux ont eu lieu sur le campus ou sur des propriétés universitaires, contre quarante-six au premier semestre deux mille vingt-quatre. Dix-neuf se sont produits hors campus, dont treize en ligne, contre cinquante-deux et quarante-six incidents respectivement sur la même période en deux mille vingt-quatre. Mais voici le détail qui fait froid dans le dos : vingt et un incidents — soixante pour cent du total — contenaient un discours lié à Israël aux côtés d’une haine ou d’une motivation explicitement anti-juive. Pour les incidents non liés à la vie universitaire, ce pourcentage n’était que de cinquante et un pour cent. Les campus sont donc des lieux où la rhétorique anti-israélienne se transforme plus facilement en antisémitisme pur et dur.

Le rapport du CST pour l’année académique deux mille vingt-trois – deux mille vingt-quatre avait déjà tiré la sonnette d’alarme. Deux cent soixante-douze incidents antisémites sur les campus, soit une augmentation de cent dix-sept pour cent par rapport aux deux années précédentes. Des étudiants juifs agressés physiquement. Des graffitis de croix gammées dans les résidences universitaires. Des affiches appelant au boycott d’Israël placardées devant les sociétés étudiantes juives. Des manifestations pro-palestiniennes où les slogans anti-israéliens glissent imperceptiblement vers l’antisémitisme. Des professeurs qui détournent le regard. Des administrations qui minimisent. Des syndicats étudiants qui votent des motions condamnant le « sionisme » sans jamais définir ce terme, permettant ainsi tous les amalgames. L’Office for Students, le régulateur de l’enseignement supérieur britannique, a introduit de nouvelles règles en août deux mille vingt-quatre exigeant que les universités prennent des mesures pour prévenir et traiter le harcèlement, y compris les abus raciaux. Il a également écrit aux universités britanniques le mois dernier pour expliquer comment elles devraient répondre aux manifestations pro-palestiniennes. Il recommande d’éloigner les manifestations des synagogues, des salles de classe ou des logements hébergeant des étudiants juifs, et que les universités refusent l’autorisation aux orateurs qui ont déclaré à plusieurs reprises leur soutien à une organisation proscrite. Mais ces recommandations restent souvent lettre morte. Les conservateurs veulent maintenant aller plus loin. Ils proposent d’imposer des délais aux universités pour agir, avec des sanctions financières ou le retrait de leurs pouvoirs de délivrer des diplômes en cas de manquement grave. Une menace qui fait trembler les vice-chanceliers, mais qui pourrait enfin les forcer à prendre le problème au sérieux.

Les universités. Ces temples du savoir, de la raison, du débat éclairé. Devenues des zones de guerre idéologique où certains étudiants ne peuvent plus étudier en paix. Je pense à ces gamins de dix-huit, dix-neuf ans qui arrivent sur le campus, pleins d’espoir, prêts à découvrir le monde, à se faire des amis, à apprendre. Et qui se retrouvent à devoir cacher leur identité pour ne pas devenir des cibles. Qui évitent certains bâtiments, certaines associations, certains événements. Qui calculent leurs trajets pour ne pas croiser les manifestations. C’est ça, l’université moderne ? C’est ça, le progrès ?

Sources

Sources primaires

Community Security Trust (CST), « Antisemitic Incidents Report January-June 2025 », publié le 6 août 2025. The Telegraph, « Tories demand deportation of anti-Semitic foreign students », par Poppy Wood, publié le 6 décembre 2025. The Jerusalem Post, « Tory MPs urge deportation of antisemitic foreign students », publié le 7 décembre 2025. BBC News, « Universities must act on antisemitism, Bridget Phillipson says », par Joshua Nevett, publié le 12 octobre 2025.

Sources secondaires

Board of Deputies of British Jews, déclarations publiques, décembre 2025. Jewish Leadership Council, déclarations publiques, décembre 2025. Union of Jewish Students, rapports et témoignages, 2024-2025. Office for Students, recommandations aux universités britanniques, août 2024 et novembre 2025. Immigration Act 1971, législation britannique. Equality Act 2010, législation britannique.

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