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Un parcours politique semé d’embûches

Pour comprendre pourquoi Ted Cruz est vulnérable, il faut d’abord comprendre qui il est. Élu pour la première fois au Sénat en 2012, Cruz s’est rapidement imposé comme l’une des figures les plus polarisantes de la politique américaine. Avocat brillant, orateur redoutable, il a construit sa carrière sur une image de rebelle conservateur prêt à défier son propre parti pour défendre ses principes. En 2013, il a orchestré un shutdown du gouvernement fédéral pour protester contre l’Obamacare. En 2016, il a été l’un des derniers candidats à résister à Trump lors des primaires républicaines, allant jusqu’à refuser de l’endorser lors de la convention nationale. Mais cette résistance n’a pas duré. Après la victoire de Trump, Cruz a fait volte-face. Il est devenu l’un des alliés les plus fidèles du président, défendant ses politiques les plus controversées, votant avec lui à plus de 90%. Ce virage a été perçu par beaucoup comme un calcul politique cynique. Cruz voulait rester pertinent dans un parti désormais dominé par Trump. Il voulait éviter une primaire dévastatrice. Il voulait survivre.

Mais cette stratégie de survie a un coût. En 2018, Cruz a failli perdre son siège face à Beto O’Rourke, un démocrate charismatique qui a mobilisé une coalition improbable d’électeurs urbains, de jeunes et de minorités. Cruz n’a gagné que par 2,56 points, une marge ridiculement faible pour un État aussi républicain que le Texas. Cette élection a été un signal d’alarme. Elle a montré que le Texas n’était plus le bastion imprenable qu’il avait été pendant des décennies. En 2024, Cruz a fait mieux, battant Colin Allred par 8,49 points. Mais cette victoire cache une réalité plus complexe. Allred a surperformé Harris de six points. Il a gagné des comtés que les démocrates n’avaient pas remportés depuis des années. Il a montré qu’avec le bon candidat, au bon moment, le Texas pouvait basculer. Et 2026 pourrait être ce bon moment. Parce que Cruz n’est pas seulement vulnérable à cause de Trump. Il est vulnérable à cause de lui-même. À cause de ses positions extrêmes sur l’avortement, sur le changement climatique, sur les armes à feu. À cause de son incapacité à se connecter avec les électeurs modérés qui déterminent désormais les élections au Texas.

Cruz, c’est l’incarnation même de ce que beaucoup d’Américains détestent dans la politique moderne. L’opportunisme. Le cynisme. Cette capacité à dire une chose un jour et son contraire le lendemain. Il a traité Trump de menteur pathologique en 2016. Aujourd’hui, il le défend bec et ongles. Comment les électeurs sont-ils censés faire confiance à un homme pareil ? Comment peuvent-ils croire qu’il se bat pour eux quand il semble surtout se battre pour lui-même ?

Les faiblesses structurelles de Cruz

Au-delà de sa personnalité controversée, Cruz fait face à des défis structurels qui rendent sa réélection en 2026 particulièrement difficile. Premièrement, le Texas change. Démographiquement, économiquement, culturellement. Les zones urbaines comme Houston, Dallas, Austin et San Antonio continuent de croître à un rythme effréné, attirant des populations jeunes, éduquées et de plus en plus diversifiées. Ces nouveaux Texans ne ressemblent pas aux Texans d’il y a vingt ans. Ils sont plus progressistes sur les questions sociales. Ils sont plus préoccupés par le changement climatique. Ils sont moins attachés aux valeurs conservatrices traditionnelles. Et surtout, ils votent. En 2024, le taux de participation au Texas a atteint 61,15% des électeurs inscrits, un niveau record. Cette mobilisation a profité aux deux partis, mais elle a surtout montré que les démocrates peuvent compter sur une base électorale solide et engagée. Deuxièmement, Cruz souffre d’un problème de popularité. Même parmi les républicains, il n’est pas universellement aimé. Beaucoup le trouvent trop idéologique, trop rigide, trop prêt à sacrifier le pragmatisme sur l’autel de la pureté conservatrice.

Troisièmement, et c’est peut-être le plus important, Cruz est lié à Trump d’une manière qui pourrait lui être fatale. Quand Trump est populaire, Cruz en bénéficie. Mais quand Trump est impopulaire, Cruz en pâtit. Et en ce moment, Trump est très impopulaire. Les sondages montrent que son taux d’approbation est en chute libre, particulièrement sur les questions économiques. Les électeurs sont furieux contre l’inflation, contre les prix élevés, contre le sentiment que l’économie ne fonctionne pas pour eux. Et ils blâment Trump. Par extension, ils blâment les républicains qui l’ont soutenu. Cruz en fait partie. Il a voté pour les politiques de Trump. Il a défendu ses décisions. Il a été son allié fidèle. Maintenant, il doit en assumer les conséquences. Quatrièmement, Cruz fait face à un problème de financement. En 2024, il a levé 59 millions de dollars, une somme impressionnante. Mais les démocrates ont montré qu’ils pouvaient rivaliser. Allred a levé des montants comparables. Et en 2026, avec une vague bleue potentielle, les démocrates pourraient lever encore plus. L’argent ne fait pas tout en politique, mais il aide. Beaucoup.

Je pense à ces électeurs texans qui ont voté pour Cruz toute leur vie. Qui ont cru en lui. Qui ont pensé qu’il se battait pour eux. Et maintenant, ils regardent autour d’eux et ils voient un État qui change. Ils voient leurs enfants partir pour les grandes villes. Ils voient leurs petits-enfants embrasser des valeurs différentes. Et ils se demandent : est-ce que Cruz représente encore quelque chose ? Ou est-ce qu’il est juste un vestige d’une époque révolue ?

Sources primaires

Raw Story, article publié le 11 décembre 2025 : Veteran polling analyst predicts upcoming Dem blue wave could finally take down Ted Cruz. Nate Silver, Silver Bulletin, article publié le 12 mai 2025 : Can Democrats really win the Senate in 2026. Wikipedia, page consultée en décembre 2025 : 2024 United States Senate election in Texas. Wikipedia, page consultée en décembre 2025 : 2025 Tennessee’s 7th congressional district special election. Gallup, sondage publié en décembre 2025 : Trump’s Approval Rating Drops to 36 percent New Second-Term Low. AP-NORC, sondage publié en décembre 2025 : Trump’s approval rating slips on the economy and immigration.

Sources secondaires

The New York Times, article publié le 2 décembre 2025 : How Democrats Have Performed in 2025 Special Elections. Politico, article publié le 2 décembre 2025 : Despite loss Democrats overperformed in bright red Tennessee. NBC News, article publié le 2 décembre 2025 : Republican Matt Van Epps holds deep-red House district in Tennessee special election. CBS News, article publié en décembre 2025 : DNC chair points to 2025 wins as a map out of the political wilderness. NPR, article publié le 5 novembre 2025 : Democrats saw notable wins in the 2025 election beyond the big races. The Guardian, article publié le 2 décembre 2025 : Republican Matt Van Epps wins closely watched Tennessee special election. Brookings Institution, analyse publiée en décembre 2025 : What happened in the last election of 2025 and what does it mean for the midterms.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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