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Une réunion du Cabinet qui bascule dans l’infamie

La scène se déroule à la Maison Blanche, symbole de la démocratie américaine, lors d’une réunion du Cabinet qui durera plus de deux heures. Donald Trump, âgé de soixante-dix-neuf ans et condamné au pénal, s’assoupit à plusieurs reprises pendant que ses subordonnés rivalisent d’adulation servile. Puis, à la fin de la partie publique de la réunion, un journaliste pose une question sur le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, et les fraudes liées aux fonds de secours COVID dans l’État. C’est le déclencheur. Trump se lance dans une diatribe raciste d’une violence inouïe contre la communauté somalienne américaine. Ses mots sont sans ambiguïté, sans nuance, sans la moindre retenue. « Je ne les veux pas dans notre pays », déclare-t-il avec une franchise brutale. « Leur pays est nul pour une raison. Leur pays pue, et nous ne les voulons pas dans notre pays. » Il poursuit en qualifiant les Somaliens-Américains de « garbage » — ordures — et affirme qu’ils « ne contribuent à rien ». À ses côtés, JD Vance, le vice-président originaire de l’Ohio, frappe la table en signe d’approbation enthousiaste.

Trump ne s’arrête pas là. Il cible nommément la représentante Ilhan Omar, démocrate du Minnesota née en Somalie et arrivée aux États-Unis enfant comme réfugiée. « Ilhan Omar est une ordure. Ses amis sont des ordures », lance-t-il. Il exige qu’elle soit « jetée dehors » des États-Unis. Le président des États-Unis appelle publiquement à l’expulsion d’une membre du Congrès, d’une citoyenne américaine, d’une femme qui a fui la guerre civile somalienne et a trouvé refuge dans ce pays. Cette attaque n’est pas nouvelle pour Omar, qui a été la cible de Trump à de nombreuses reprises, notamment lors du tristement célèbre chant « Send her back » scandé lors d’un rassemblement en 2019. Mais l’intensité et la violence verbale de cette dernière tirade marquent un nouveau palier dans la déshumanisation d’une communauté entière. Trump ne se contente pas de critiquer des politiques ou des individus. Il attaque l’existence même des Somaliens-Américains, leur droit d’être dans ce pays, leur valeur en tant qu’êtres humains.

Le message racial explicite

Il n’y a aucune ambiguïté dans le message que Trump envoie au monde. Pendant qu’il dénigre les immigrants non blancs en Amérique, il invite simultanément des Sud-Africains blancs aisés à émigrer aux États-Unis avec le soutien du gouvernement américain. Le contraste est saisissant et révélateur. D’un côté, des Américains noirs d’origine somalienne sont dépeints comme des parasites sans valeur qui menacent de détruire « notre » pays et doivent être expulsés. De l’autre, des Afrikaners blancs sont accueillis à bras ouverts. Le racisme de cette politique n’est même pas voilé. C’est une déclaration ouverte sur qui mérite d’être américain et qui ne le mérite pas, basée uniquement sur la couleur de peau et l’origine ethnique. Trump ignore délibérément les contribuables, les médecins, les avocats, les ingénieurs, les propriétaires de petites entreprises, les politiciens qui sont des Somaliens-Américains de première et deuxième génération et qui contribuent à leurs communautés. Il efface d’un revers de main les réussites, les sacrifices, les contributions de dizaines de milliers de personnes.

Cette rhétorique déshumanisante n’est pas sans précédent dans l’histoire de Trump. En 2018, il avait qualifié les nations africaines de « shithole countries » — pays de merde. En 2023, il avait déclaré que les migrants « empoisonnaient le sang de notre pays », reprenant une terminologie directement issue de la propagande nazie. Mais ses attaques récentes contre les Somaliens-Américains ont été décrites par plusieurs observateurs comme « choquantes dans leur sectarisme sans excuse ». Ce qui rend cette situation particulièrement dangereuse, c’est que Trump ne se contente pas de tenir des propos racistes en privé ou dans des cercles restreints. Il les prononce depuis le Bureau ovale, lors de réunions officielles du Cabinet, devant les caméras du monde entier. Il utilise le pouvoir et l’autorité de la présidence des États-Unis pour légitimer la haine, pour normaliser la déshumanisation, pour encourager la violence contre une communauté vulnérable. Et les conséquences de ces mots se font déjà sentir sur le terrain.

Comment expliquer à un enfant que le président de son pays le considère comme une ordure ? Comment rassurer un adolescent qui entend le leader du monde libre dire qu’il ne veut pas de lui en Amérique ? Je pense à ces jeunes Somaliens-Américains, nés ici, qui grandissent avec cette haine institutionnelle. Quel impact cela aura-t-il sur leur psyché, leur identité, leur sentiment d’appartenance ?

Sources primaires

Raw Story, « Rampant fear in this red state shows the true danger of Trump’s vile racist attacks », Marilou Johanek, 11 décembre 2025. NBC News, « Trump calls Ilhan Omar ‘garbage’ and says Somalis should ‘go back to where they came from' », Dareh Gregorian, 2 décembre 2025. The Guardian, « Ilhan Omar calls Trump’s anti-Somali tirade ‘completely disgusting' », José Olivares, 7 décembre 2025. PBS NewsHour, « 5 things to know about the Somali community in Minnesota after Trump’s attacks », Steve Karnowski, 3 décembre 2025. The New York Times, « Trump Somali remarks show escalating racism in his administration », décembre 2025. Reuters, « Trump ‘garbage’ rhetoric about Somalis draws cheers from administration, silence », 4 décembre 2025.

Sources secondaires

U.S. Census Bureau, American Community Survey, données démographiques sur la population somalienne aux États-Unis, 2024. Al Jazeera, « From Mogadishu to Minneapolis, Somalis reject Trump’s bigoted remarks », 4 décembre 2025. NPR, « Trump launches fresh attacks from familiar playbook with tirade on Somali immigrants », 4 décembre 2025. Star Tribune, « Trump’s ‘garbage’ comments threaten GOP inroads in Minnesota Somali community », décembre 2025. Minnesota Reformer, « Minnesota DFL leaders respond to Trump’s attacks on Somali Minnesotans », 24 novembre 2025. The Hill, « Trump’s Racial Slurs Spark Outrage During Holiday Season », décembre 2025. Boston Globe, « Trump Somali remarks show escalating racism in his administration », 9 décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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