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Cent dix-neuf pages d’un noir absolu

Parmi les documents publiés vendredi, un fichier attire particulièrement l’attention. Un document judiciaire de la justice new-yorkaise. Cent dix-neuf pages. Entièrement noircies. Pas un mot visible. Pas une ligne lisible. Juste de l’encre noire, page après page. Que contient ce document ? Quels noms y figurent ? Quelles révélations y sont consignées ? Personne ne le sait. Le ministère de la Justice invoque la protection des victimes, le respect de la vie privée, les contraintes légales. Mais cette explication convainc peu. Car si l’objectif était vraiment de protéger les victimes, pourquoi ne pas avoir simplement anonymisé les noms tout en laissant le reste du contenu accessible ? Pourquoi tout noircir ? Qu’y a-t-il de si compromettant dans ces pages que même une version partiellement expurgée ne peut être rendue publique ?

Les élus démocrates ne cachent pas leur colère. Jamie Raskin, représentant du Maryland, affirme sur CNN que tout cela vise à dissimuler des choses que Donald Trump ne veut pas rendre publiques. Qu’il s’agisse de lui-même, d’autres membres de sa famille, de ses amis, de Jeffrey Epstein ou simplement du cercle qu’il a fréquenté pendant au moins une décennie. Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, appelle à une enquête sur de possibles manquements de l’administration. Les victimes de ce calvaire méritent une transparence totale et complète, déclare-t-il sur ABC. Mais cette transparence semble hors de portée. Car au-delà des pages noircies, ce sont des centaines de noms qui ont été anonymisés dans les documents publiés. Des individus mentionnés dans les témoignages, dans les rapports d’enquête, dans les dépositions. Leurs identités restent secrètes.

Des photos qui apparaissent et disparaissent

L’affaire des photos supprimées illustre parfaitement le chaos qui entoure cette publication. Vendredi soir, le site du ministère de la Justice met en ligne des milliers d’images issues de l’enquête. Parmi elles, des clichés montrant Bill Clinton dans un jacuzzi, une partie du corps occultée par un rectangle noir. Des photos du prince Andrew allongé sur les jambes de cinq jeunes femmes. Des images de Michael Jackson, Mick Jagger, Richard Branson, Woody Allen. Des personnalités du monde entier, capturées lors de soirées, de voyages, de rencontres avec Epstein. Certaines de ces photos ne prouvent rien en soi. Être photographié avec Epstein ne fait pas de vous un criminel. Mais elles témoignent de la proximité entre le financier et les élites mondiales. Elles montrent l’étendue de son réseau, l’ampleur de ses connexions.

Samedi matin, plusieurs médias américains constatent que des images ont disparu du site. Au moins seize fichiers ne sont plus accessibles. Parmi eux, cette fameuse photo montrant un meuble avec diverses images, dont une de Trump. L’entourage du président nie toute volonté de censure. Todd Blanche explique que des préoccupations concernant des femmes présentes sur le cliché ont motivé le retrait temporaire. Après examen, il a été déterminé qu’il n’y avait aucun élément montrant que des victimes d’Epstein puissent figurer dans la photo et celle-ci a été republiée sans aucune modification ni expurgation, précise le ministère sur X dimanche soir. Mais cette explication ne satisfait personne. Car si le problème était vraiment la présence potentielle de victimes, pourquoi avoir publié la photo en premier lieu ? Et pourquoi avoir attendu plus de vingt-quatre heures avant de la remettre en ligne ?

Cette histoire de photos qui disparaissent et réapparaissent me fait penser à un tour de magie raté. Le magicien fait disparaître le lapin, mais tout le monde a vu le truc. Sauf qu’ici, ce n’est pas un spectacle. Ce sont des vies brisées, des crimes impunis, une vérité qu’on essaie d’enterrer. Et le plus terrible, c’est que ça marche presque. Parce qu’à force de noyer l’information dans le chaos, de créer de la confusion, de multiplier les versions contradictoires, on finit par épuiser l’attention du public. Les gens se lassent. Ils passent à autre chose. Et les puissants peuvent continuer leur vie comme si de rien n’était.

Sources

Sources primaires

Le HuffPost, Dossier Epstein : acculée, l’administration Trump nie tenter d’étouffer l’affaire, publié le 21 décembre 2025, mis à jour le 22 décembre 2025. Le Monde avec AFP, Des victimes de Jeffrey Epstein et des élus dénoncent la publication partielle du dossier par le gouvernement Trump, publié le 21 décembre 2025. BFM TV avec AFP, Photos supprimées, fichiers caviardés : l’administration Trump accusée de tenter d’étouffer l’affaire Jeffrey Epstein, publié le 21 décembre 2025.

Sources secondaires

Déclarations de Marina Lacerda, victime présumée de Jeffrey Epstein, sur CNN, 20 décembre 2025. Déclarations de Jess Michaels, victime présumée de Jeffrey Epstein, sur CNN, 20 décembre 2025. Déclarations de Jamie Raskin, représentant démocrate du Maryland, sur CNN, 21 décembre 2025. Déclarations de Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates, 20 décembre 2025. Déclarations de Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, sur ABC, 21 décembre 2025. Déclarations de Todd Blanche, numéro deux du ministère de la Justice américain, sur NBC et ABC News, 21 décembre 2025. Publications du ministère de la Justice américain sur X (anciennement Twitter), 19-21 décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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