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Un pays déchiré par des violences multiformes

Le Nigeria est confronté depuis des années à des problèmes de sécurité profondément enracinés, alimentés par une multitude de facteurs qui vont bien au-delà des simples motivations religieuses. Ce pays de plus de deux cent trente millions d’habitants, divisé approximativement à parts égales entre chrétiens au sud et musulmans au nord, subit une violence endémique dont les origines sont aussi diverses que complexes. L’État de Sokoto, situé à l’extrême nord-ouest du pays et frontalier du Niger, abrite quatre millions de personnes dont la majorité écrasante est musulmane. La violence dans le nord-ouest du Nigeria est principalement alimentée par des groupes de bandits criminels, selon les analystes, mais les liens croissants avec des djihadistes affiliés à l’État islamique ont créé une menace hybride mêlant criminalité et terrorisme. Cette fusion entre banditisme et extrémisme religieux rend la situation particulièrement volatile et difficile à résoudre.

Oluwole Ojewale, analyste de sécurité africaine basé à Dakar, a expliqué à CNN que la région où la frappe a eu lieu est dominée par des bandits criminels qui tourmentent les villages et villes rurales avec une certaine présence de l’ISWAP, un groupe dissident de Boko Haram connu sous le nom d’État islamique en Afrique de l’Ouest, mais pas spécifiquement à Sokoto. En deux mille douze, le groupe islamiste Boko Haram a lancé un ultimatum ordonnant aux chrétiens de la région nord de partir tout en appelant les musulmans du sud à revenir dans le nord. La plupart des meurtres ciblés ces dernières années ont eu lieu dans le nord. Les analystes de sécurité suggèrent que Lakurawa, un groupe moins connu mais de plus en plus actif dans les États du nord-ouest, pourrait avoir été la cible des frappes de jeudi. Lakurawa, une ramification de Boko Haram, est devenu de plus en plus meurtrier cette année, ciblant souvent des communautés isolées et des forces de sécurité, se cachant dans les forêts entre les États. En janvier, les autorités nigérianes ont déclaré ce groupe organisation terroriste et interdit ses activités sur tout le territoire national.

Les multiples visages de la terreur au Nigeria

Ansaru, un groupe djihadiste aligné sur Al-Qaïda qui s’est également séparé de Boko Haram, opère dans les régions nord-ouest et centre-nord du pays et est connu pour ses enlèvements, ses attaques contre des civils et sa coopération avec des acteurs djihadistes transnationaux. Les observateurs soulignent que d’autres conflits violents découlent de tensions communautaires et ethniques, ainsi que de disputes entre agriculteurs et éleveurs concernant l’accès limité aux terres et à l’eau. Ces conflits pour les ressources naturelles, exacerbés par le changement climatique et la croissance démographique, alimentent une violence qui n’a rien à voir avec la religion mais qui est souvent présentée à tort comme telle. Le Nigeria n’a pas nommé d’organisation spécifique qui aurait été ciblée jeudi, ce qui ajoute une couche supplémentaire d’opacité à cette opération militaire. L’analyste militaire de CNN et colonel retraité de l’armée de l’air américaine Cedric Leighton a déclaré que la frappe américaine pourrait perturber les opérations de l’État islamique à court terme, mais que les problèmes à long terme qui entourent la violence au Nigeria sont extrêmement complexes, pointant notamment les facteurs économiques en jeu.

Leighton a souligné un point crucial que l’administration Trump semble ignorer complètement : la façon dont la plupart de ces frappes fonctionnent, c’est qu’elles doivent faire partie d’une campagne plus large, et ce que nous ne voyons pas ici, c’est cette campagne plus large. En effet, les États-Unis ont bombardé plusieurs pays en deux mille vingt-cinq, lançant plus de mille frappes contre les Houthis au Yémen, plus d’une centaine en Somalie ciblant principalement al-Shabab, des dizaines contre l’État islamique en Syrie, vingt-neuf et plus contre des trafiquants de drogue présumés dans les Caraïbes et le Pacifique oriental, plus quelques frappes visant le programme nucléaire de l’Iran. Tous ces efforts ont tué des gens et endommagé des infrastructures, mais aucun ne semble avoir accompli quoi que ce soit de durable. Ces frappes au Nigeria sont différentes cependant, car elles ont eu lieu dans un pays qui est un partenaire américain en matière de lutte contre le terrorisme. Le ministère nigérian des Affaires étrangères a publié une déclaration reconnaissant les attaques américaines et le partenariat de sécurité nigéro-américain en cours, mais rien dans la déclaration n’indique que le Nigeria ait demandé aux États-Unis de frapper.

Voilà ce qui me hante dans cette histoire. L’absence totale de stratégie cohérente, l’improvisation meurtrière déguisée en leadership fort. Trump bombarde le Nigeria sans plan à long terme, sans vision d’ensemble, sans même une compréhension basique des dynamiques qui alimentent la violence dans ce pays. C’est du théâtre militaire, rien de plus. Un spectacle sanglant destiné à impressionner une audience qui ne se soucie pas des détails, qui ne veut pas comprendre la complexité, qui préfère la simplicité rassurante d’un récit de bons contre méchants. Et pendant ce temps, les vrais problèmes du Nigeria, la pauvreté, les inégalités, les tensions ethniques, la corruption, restent intacts, ignorés, aggravés même par cette intervention étrangère maladroite.

Sources

Sources primaires

MS NOW Opinion, Trump sending bombs into Nigeria was a Christmas show for his evangelical base, Nicholas Grossman, vingt-six décembre deux mille vingt-cinq. CNN Politics, Trump says US military struck ISIS terrorists in Nigeria, Kevin Liptak et Kara Fox, vingt-six décembre deux mille vingt-cinq. The Washington Post, U.S. strikes ISIS in Nigeria after Trump warnings on Christian killings, Isaac Arnsdorf, Tara Copp, Rachel Chason et Frances Vinall, vingt-cinq décembre deux mille vingt-cinq. CNN World, Trump says violence in Nigeria targets Christians. The reality is more nuanced, Nimi Princewill, Jessie Yeung et Kara Fox, vingt-six décembre deux mille vingt-cinq. US Africa Command, US Africa Command Conducts Strike Against ISIS in Nigeria, communiqué de presse officiel, vingt-cinq décembre deux mille vingt-cinq.

Sources secondaires

BBC News, US launches strikes against Islamic State in Nigeria, vingt-cinq décembre deux mille vingt-cinq. Al Jazeera, US bombs target ISIL in Nigeria What’s really going on, vingt-six décembre deux mille vingt-cinq. The New York Times, U.S. Strikes ISIS in Nigeria After Trump Warned of Attacks on Christians, vingt-cinq décembre deux mille vingt-cinq. Reuters, US says it struck Islamic State militants in northwest Nigeria, vingt-cinq décembre deux mille vingt-cinq. The Guardian, Why has Trump ordered strikes in Nigeria and what has it achieved, vingt-six décembre deux mille vingt-cinq. Armed Conflict Location and Event Data Project, Nigeria Violence Data, septembre deux mille vingt-cinq. Amnesty International, Nigeria violence and widespread displacement leave Benue facing a humanitarian disaster, juillet deux mille vingt-cinq.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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