Des promesses de fer, des résultats de papier
L’immigration était censée être le terrain de jeu favori de Trump. Son domaine d’excellence. Le sujet sur lequel il pouvait capitaliser sans risque. En janvier 2025, son taux d’approbation sur la gestion de l’immigration était de plus neuf points. Les électeurs, même les indépendants, reconnaissaient qu’il avait une ligne dure, cohérente, assumée. La sécurité des frontières restait d’ailleurs son meilleur score en décembre avec cinquante pour cent d’approbation selon les données présentées par Enten. Mais voilà le problème : la sécurité des frontières n’est qu’un aspect de l’immigration. Et sur l’ensemble de la politique migratoire, Trump a perdu quinze points en onze mois, passant de plus neuf à moins six. Quinze points qui témoignent d’une gestion chaotique, d’une rhétorique qui ne se traduit pas en résultats concrets.
Les Américains en ont marre des discours. Ils veulent des solutions. Trump a promis de régler le problème de l’immigration une bonne fois pour toutes. Il a promis un mur infranchissable, des expulsions massives, un contrôle total des flux migratoires. Qu’ont-ils obtenu ? Du bruit. Beaucoup de bruit. Des tweets incendiaires. Des déclarations fracassantes. Mais sur le terrain, la situation reste aussi complexe et ingérable qu’avant. Les centres de rétention débordent. Les procédures d’asile sont toujours aussi longues. Les passages clandestins continuent. Et pendant ce temps, Trump continue de hurler que c’est la faute des démocrates, que c’est la faute des juges, que c’est la faute de tout le monde sauf de lui. Les indépendants ne gobent plus ces excuses. Ils ont voté pour un homme qui promettait des résultats, pas des justifications.
La fatigue de la rhétorique
Il y a une lassitude qui s’installe. Une fatigue profonde face à cette rhétorique qui tourne en boucle sans jamais produire d’effets tangibles. Trump a construit sa carrière politique sur sa capacité à dominer le cycle médiatique, à occuper l’espace sonore, à imposer ses narratifs. Mais cette stratégie a une date de péremption. Et cette date est arrivée. Les électeurs indépendants ne veulent plus de spectacle. Ils veulent de la gouvernance. Ils veulent un président qui travaille, qui négocie, qui trouve des compromis, qui fait avancer les choses. Pas un showman qui passe son temps à attaquer ses adversaires sur les réseaux sociaux. Le sondage Gallup de novembre 2025 montrait déjà les signes avant-coureurs de cette désaffection. L’approbation globale de Trump était tombée à trente-six pour cent, son plus bas niveau du second mandat, approchant dangereusement les trente-quatre pour cent de son record historique négatif en 2021.
Sur l’immigration spécifiquement, Gallup révélait que seulement trente-sept pour cent des Américains approuvaient la gestion de Trump, un chiffre en baisse constante depuis février 2025. Les républicains eux-mêmes commençaient à montrer des signes de doute, leur taux d’approbation global chutant de cinquante-quatre pour cent en septembre à vingt-trois pour cent en novembre. Quand votre propre base commence à vous lâcher, c’est que le problème est profond. Structurel. Existentiel même. Les indépendants, eux, ont déjà rendu leur verdict. Vingt-cinq pour cent d’approbation en novembre selon Gallup. Un chiffre catastrophique qui explique pourquoi Enten parlait de Trump explorant les fonds marins avec Jacques Cousteau.
Cette chute me fascine autant qu’elle m’inquiète. Pas pour Trump. Pour ce qu’elle révèle de notre rapport à la politique. Nous avons élu un homme sur des promesses qu’il ne pouvait pas tenir. Nous avons cru à une rhétorique simpliste qui réduisait des problèmes complexes à des slogans accrocheurs. Et maintenant, nous découvrons que gouverner, c’est difficile. Que les solutions miracles n’existent pas. Que crier plus fort ne résout rien. Les indépendants l’ont compris. Ils se détournent. Mais vers quoi ? Vers qui ? C’est ça qui me terrifie. Cette désillusion massive pourrait nous mener n’importe où.
Section 3 : le shutdown, la goutte qui fait déborder le vase
Le gouvernement à l’arrêt, le pays en colère
Novembre 2025 restera dans les mémoires comme le mois du shutdown le plus long de l’histoire américaine. Le gouvernement fédéral paralysé pendant des semaines. Des centaines de milliers de fonctionnaires sans salaire. Des services publics à l’arrêt. Et au milieu de ce chaos, Trump campant sur ses positions, refusant tout compromis, accusant le Congrès de tous les maux. Le sondage Gallup mené du 3 au 25 novembre a capturé cette colère populaire en temps réel. L’approbation du Congrès est tombée à quatorze pour cent, un niveau catastrophique qui rappelle les heures les plus sombres de 2013. Mais contrairement au shutdown de 2018-2019 qui n’avait pas vraiment affecté la cote de popularité du Congrès, celui de 2025 a laissé des traces profondes. Parce qu’il a duré trop longtemps. Parce qu’il est arrivé au mauvais moment. Parce que les Américains en avaient déjà marre.
Trump portait une responsabilité écrasante dans cette crise. Son intransigeance sur le budget fédéral, son refus de négocier avec les démocrates, sa volonté de tout ou rien ont conduit le pays dans l’impasse. Et les électeurs l’ont bien compris. Son taux d’approbation sur la gestion du budget fédéral est passé de quarante-trois pour cent en mars à trente et un pour cent en décembre selon les données CNN. Une chute de douze points qui témoigne de l’exaspération générale. Les républicains eux-mêmes ont commencé à prendre leurs distances. Leur approbation du Congrès républicain est passée de cinquante-quatre pour cent en septembre à vingt-trois pour cent en novembre. Un effondrement spectaculaire qui montre que même les partisans les plus fidèles ont leurs limites.
Les conséquences électorales se dessinent
Le shutdown a eu un autre effet dévastateur : il a coïncidé avec les élections locales de novembre 2025, qui ont vu les démocrates engranger des victoires significatives. Ces élections, bien que mineures à l’échelle nationale, servent souvent de baromètre pour les midterms. Et le message était clair : les électeurs punissent le parti au pouvoir. Les républicains ont perdu des sièges dans des circonscriptions qu’ils contrôlaient depuis des années. Des bastions rouges sont devenus violets, voire bleus. Les analystes politiques ont immédiatement fait le lien avec l’impopularité croissante de Trump et le chaos du shutdown. Harry Enten n’a pas mâché ses mots lors de son intervention sur CNN : « Basé sur l’histoire, ça n’a pas l’air bon pour l’homme en charge de la Maison Blanche en ce moment. » Une litote qui cache une réalité brutale : les midterms de 2026 s’annoncent comme un bain de sang pour les républicains.
L’histoire politique américaine est formelle sur ce point. Quand un président voit son taux d’approbation chuter aussi bas, son parti subit invariablement de lourdes pertes lors des élections de mi-mandat. Obama en 2010, Clinton en 1994, Reagan en 1982 : tous ont vu leur parti perdre le contrôle d’au moins une chambre du Congrès après une première année difficile. Trump, avec son taux d’approbation global passé de plus six en janvier à moins douze en décembre selon Enten, suit exactement la même trajectoire. Pire même. Sa chute de dix-huit points en onze mois est plus rapide et plus brutale que celle de ses prédécesseurs. Les républicains le savent. Ils voient les sondages. Ils entendent les électeurs. Et ils commencent à paniquer.
Le shutdown m’a révélé quelque chose d’essentiel sur Trump : son incapacité totale à gouverner dans l’adversité. Quand tout va bien, quand les vents sont favorables, il peut surfer sur la vague. Mais dès que ça se complique, dès qu’il faut négocier, compromiser, faire preuve de subtilité politique, il s’effondre. Il se réfugie dans la confrontation, dans l’affrontement, dans le bras de fer. Et ça ne marche pas. Ça n’a jamais marché. Les indépendants l’ont compris. Ils ont vu un président incapable de faire fonctionner le gouvernement, incapable de trouver des solutions, incapable de dépasser ses propres obsessions. Et ils se sont détournés.
Section 4 : les républicains face à leur Frankenstein
La base qui vacille
Le plus inquiétant pour Trump, ce n’est pas tant la défection des indépendants que l’érosion de sa propre base. Les républicains, ces fidèles qui l’ont soutenu contre vents et marées pendant son premier mandat, commencent à montrer des signes de fatigue. Leur taux d’approbation global de Trump est passé de quatre-vingt-onze pour cent en octobre à quatre-vingt-quatre pour cent en novembre selon Gallup. Sept points de chute en un mois. Ça peut paraître marginal, mais dans le contexte politique américain, c’est énorme. Quand un président républicain descend en dessous de quatre-vingt-cinq pour cent d’approbation auprès de sa propre base, c’est le signe que quelque chose se fissure. Que la loyauté tribale ne suffit plus à masquer les échecs. Que même les plus convaincus commencent à douter.
Sur des sujets spécifiques, l’érosion est encore plus visible. La gestion de la santé par Trump n’est approuvée que par cinquante-neuf pour cent des républicains en décembre, contre soixante-huit pour cent en novembre. Neuf points de chute en un mois sur un sujet crucial. L’incertitude autour de l’extension des subventions santé a créé une anxiété palpable, même parmi les électeurs républicains qui dépendent de ces aides. Trump avait promis de protéger l’accès aux soins tout en démolissant l’Obamacare. Il se retrouve coincé entre ses promesses contradictoires, incapable de satisfaire qui que ce soit. Les républicains modérés, ceux qui vivent dans des États où l’expansion de Medicaid a fait une différence tangible, commencent à se demander si leur président ne va pas leur retirer le tapis sous les pieds.
Les élus républicains dans la tourmente
Les sénateurs et représentants républicains se retrouvent dans une position impossible. D’un côté, ils ne peuvent pas se permettre de critiquer ouvertement Trump sans risquer de s’aliéner la base encore fidèle. De l’autre, ils voient les sondages dans leurs circonscriptions et ils paniquent. Les élections de 2026 approchent à grands pas, et beaucoup d’entre eux sont en danger. Les républicains qui doivent défendre leur siège dans des États swing savent qu’ils vont devoir se distancier de Trump pour avoir une chance de survie. Mais comment faire sans provoquer la colère du président et de ses supporters les plus acharnés ? C’est le dilemme qui hante les couloirs du Capitole. Certains commencent déjà à tester les eaux, à émettre des critiques voilées, à voter contre certaines propositions de la Maison Blanche.
Le shutdown de novembre a été un moment révélateur. Plusieurs sénateurs républicains ont publiquement exprimé leur frustration face à l’intransigeance de Trump. Certains ont même voté avec les démocrates pour rouvrir le gouvernement, défiant ainsi directement le président. Ces actes de rébellion, impensables il y a encore quelques mois, montrent que la discipline de parti se fissure. Que l’emprise de Trump sur le GOP n’est plus aussi totale qu’avant. Les élus républicains font leurs calculs. Ils regardent les sondages dans leurs États. Ils voient Trump à moins quarante-trois chez les indépendants. Et ils se disent qu’ils ne peuvent pas se permettre de couler avec lui. L’instinct de survie politique prend le dessus sur la loyauté partisane.
Il y a quelque chose de pathétique dans ce spectacle. Ces élus républicains qui ont passé des années à défendre l’indéfendable, à justifier l’injustifiable, à se prosterner devant Trump, découvrent soudain qu’ils ont un problème. Leur créature leur échappe. Le monstre qu’ils ont créé se retourne contre eux. Et maintenant, ils cherchent désespérément une sortie de secours. Mais il est trop tard. Ils sont liés à Trump. Son naufrage sera le leur. Et quelque part, il y a une justice poétique dans tout ça.
Section 5 : les démocrates, spectateurs d'un effondrement
L’opposition qui observe
Les démocrates regardent ce spectacle avec un mélange de satisfaction et d’incrédulité. Leur taux d’approbation de Trump reste ancré dans les profondeurs, à trois pour cent selon les derniers sondages. Rien de nouveau sous le soleil. Ce qui change, c’est que leur stratégie politique pour 2026 s’écrit toute seule. Ils n’ont même pas besoin de construire un narratif complexe. Il leur suffit de pointer du doigt les chiffres, les échecs, les promesses non tenues. Trump fait le travail pour eux. Chaque tweet erratique, chaque déclaration déconnectée de la réalité, chaque nouveau scandale renforce leur position. Les démocrates n’ont qu’à rester en retrait et laisser le président se saborder lui-même. C’est une stratégie risquée, car elle mise sur l’incompétence de l’adversaire plutôt que sur leurs propres propositions, mais pour l’instant, elle fonctionne.
Les victoires démocrates lors des élections locales de novembre 2025 ont donné un coup de fouet au parti. Après des années de défaites et de questionnements existentiels, ils voient enfin une lumière au bout du tunnel. Les midterms de 2026 pourraient leur permettre de reprendre le contrôle d’au moins une chambre du Congrès, voire des deux si la tendance se confirme. Les stratèges démocrates planchent déjà sur les circonscriptions à cibler, les candidats à recruter, les messages à marteler. Leur plan est simple : lier chaque candidat républicain à Trump, rappeler sans cesse les échecs économiques, le chaos du shutdown, les promesses brisées. C’est une stratégie éprouvée qui a fonctionné en 2018 lors du premier mandat de Trump. Et les conditions sont encore plus favorables aujourd’hui.
Les dangers de la complaisance
Mais les démocrates doivent se méfier de la complaisance. L’histoire politique américaine est remplie d’exemples de partis qui ont cru la victoire acquise et qui se sont fait surprendre. Trump reste un adversaire imprévisible, capable de rebonds spectaculaires. Sa base, même érodée, reste mobilisée et dévouée. Et surtout, les démocrates n’ont toujours pas résolu leurs propres divisions internes. Le parti est tiraillé entre son aile progressiste qui veut une rupture radicale et son aile modérée qui prône la prudence. Cette tension pourrait exploser en pleine campagne de midterms et offrir à Trump l’ouverture dont il a besoin pour reprendre l’initiative. Les sondages actuels sont favorables, certes, mais il reste encore un an avant les élections. Une éternité en politique.
De plus, les démocrates doivent proposer une vision positive, pas seulement une critique de Trump. Les électeurs, surtout les indépendants, veulent savoir ce que le parti démocrate fera différemment. Quelles solutions concrètes ils apportent aux problèmes d’inflation, de coût de la vie, d’immigration. Se contenter de dire « nous ne sommes pas Trump » ne suffira pas. Il faut un programme, une direction, une vision pour le pays. C’est le défi que les démocrates doivent relever dans les mois à venir. S’ils y parviennent, 2026 pourrait marquer un tournant historique. S’ils échouent, Trump pourrait bien survivre à cette tempête et repartir de plus belle.
Je regarde les démocrates et je vois un parti qui n’a toujours pas appris sa leçon. Ils pensent que l’impopularité de Trump leur garantit la victoire. Ils se trompent. Les électeurs ne votent pas contre quelqu’un, ils votent pour quelque chose. Et si les démocrates n’offrent rien d’autre que du Trump-bashing, ils risquent de se retrouver avec une victoire en trompe-l’œil. Ou pire, avec une défaite inattendue. Il faut plus que de l’opposition. Il faut une vision. Une direction. Un espoir. Sinon, tout ça n’aura servi à rien.
Section 6 : l'économie, ce champ de ruines
Les promesses qui s’envolent
Revenons à l’économie, parce que c’est vraiment là que tout se joue. Trump avait fait de la prospérité économique sa marque de fabrique. Son argument massue. Sa raison d’être politique. « Je suis un homme d’affaires, je sais comment créer de la richesse, faites-moi confiance. » Les Américains lui ont fait confiance. Deux fois. Et maintenant, ils découvrent que les promesses ne se transforment pas magiquement en réalité. Le sondage YouGov/CBS publié en décembre 2025 est accablant : soixante et un pour cent des Américains estiment que Trump embellit la situation économique, qu’il ment sur l’état réel de l’inflation et des prix. Quarante-cinq pour cent pensent que ses politiques vont les appauvrir en 2026. Ces chiffres ne sont pas juste des statistiques abstraites. Ils représentent des millions de familles qui ont perdu confiance, qui se sentent trahies, qui réalisent qu’elles ont été dupées.
L’inflation reste le problème numéro un pour la plupart des Américains. Les prix continuent de grimper, malgré les assurances répétées de la Maison Blanche. Le panier de courses coûte plus cher. L’essence n’a pas baissé comme promis. Les loyers atteignent des sommets historiques dans de nombreuses villes. Et pendant ce temps, Trump continue de tweeter des graphiques triomphants, des statistiques sélectionnées avec soin, des déclarations déconnectées de la réalité vécue par les gens ordinaires. Cette dissonance cognitive crée une frustration immense. Les électeurs ne sont pas stupides. Ils voient leurs relevés bancaires. Ils connaissent le prix du lait et du pain. Et quand un président leur dit que tout va bien alors qu’ils galèrent à boucler les fins de mois, ils se détournent. Violemment.
Les politiques qui échouent
Les politiques économiques de Trump se sont révélées inefficaces, voire contre-productives. Ses réductions d’impôts massives pour les entreprises n’ont pas créé les emplois promis. Ses tarifs douaniers ont augmenté les prix pour les consommateurs sans protéger efficacement l’industrie américaine. Ses déréglementations ont enrichi les grandes corporations sans améliorer le sort des travailleurs. Le fossé entre les riches et les pauvres continue de se creuser. La classe moyenne, cette fameuse classe moyenne que Trump prétendait défendre, se sent abandonnée. Les sondages le montrent clairement : seulement trente et un pour cent des Américains approuvent la gestion économique de Trump selon AP-NORC. C’est catastrophique pour un président qui avait fait de l’économie son cheval de bataille.
Les indépendants, ces électeurs pragmatiques qui jugent sur les résultats plutôt que sur l’idéologie, ont rendu leur verdict. Ils ont donné à Trump une chance de prouver sa valeur. Il a échoué. Son taux d’approbation sur l’économie chez les indépendants est passé de plus neuf en janvier à moins seize en décembre. Vingt-cinq points de chute. C’est le genre de statistique qui fait trembler les stratèges politiques. Parce que l’économie, c’est le sujet qui compte le plus pour la majorité des électeurs. Si vous perdez les indépendants sur l’économie, vous perdez les élections. C’est aussi simple que ça. Trump le sait. Ses conseillers le savent. Et c’est pour ça qu’ils paniquent.
L’économie, c’est concret. C’est tangible. C’est ce qui touche directement la vie des gens. On ne peut pas mentir sur l’économie indéfiniment. Les gens voient leurs factures. Ils connaissent leurs salaires. Ils savent si leur pouvoir d’achat augmente ou diminue. Trump a essayé de créer une réalité alternative, un monde parallèle où l’économie américaine serait florissante. Mais la réalité finit toujours par rattraper les mensonges. Et quand ça arrive, la chute est brutale. C’est ce que nous voyons aujourd’hui. Une chute brutale, implacable, méritée.
Section 7 : les médias et la bataille des narratifs
CNN et les chiffres qui dérangent
Harry Enten n’est pas n’importe qui dans le paysage médiatique américain. C’est l’un des analystes de données les plus respectés du pays, connu pour sa rigueur et son impartialité. Quand il présente des chiffres sur CNN, les gens écoutent. Les politiciens prennent note. Les stratèges ajustent leurs plans. Son intervention du 28 décembre 2025 a fait l’effet d’une bombe. Pas à cause de son ton, toujours mesuré et professionnel. Mais à cause de la brutalité des données qu’il présentait. Moins quarante-trois chez les indépendants. Dix-huit points de chute globale. Vingt-cinq points de chute sur l’économie. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Ils ne nécessitent pas d’interprétation sophistiquée. Ils racontent l’histoire d’un président en chute libre, d’une administration qui perd le contrôle, d’un parti qui se prépare à une déroute électorale.
La comparaison avec Jacques Cousteau a fait mouche. C’était drôle, certes, mais aussi terriblement efficace. En une phrase, Enten a capturé l’ampleur du désastre. Trump n’est pas juste impopulaire. Il est sous l’eau. Profondément sous l’eau. À des profondeurs abyssales. Cette image a immédiatement fait le tour des réseaux sociaux, reprise par des milliers d’utilisateurs, commentée par des dizaines d’analystes politiques. C’est le genre de moment qui marque un cycle électoral. Le genre de phrase qui reste dans les mémoires. Et pour Trump, c’est un cauchemar. Parce que l’humour est une arme redoutable en politique. Quand on se moque de vous, quand on vous ridiculise, c’est souvent plus dommageable que n’importe quelle critique sérieuse.
La guerre de l’information
Trump a toujours eu une relation compliquée avec les médias traditionnels. Il les accuse de fake news, de partialité, de complot contre lui. Et dans une certaine mesure, il a réussi à convaincre sa base que les médias mentent systématiquement. Mais les chiffres présentés par Enten ne viennent pas de CNN. Ils viennent de sondages indépendants, menés par des instituts reconnus comme Gallup, AP-NORC, Emerson College. Ce ne sont pas des opinions. Ce sont des données. Et les données ne mentent pas. Trump peut crier au complot tant qu’il veut, ça ne changera rien aux faits. Son taux d’approbation est en chute libre. Les indépendants le lâchent. Sa propre base commence à douter. Aucune rhétorique, aussi agressive soit-elle, ne peut effacer ces réalités.
La bataille des narratifs fait rage. D’un côté, Trump et ses alliés sur Fox News et les médias conservateurs tentent de minimiser les dégâts, de trouver des explications alternatives, de blâmer les démocrates pour tous les problèmes. De l’autre, les médias mainstream présentent les chiffres bruts, les témoignages de citoyens en difficulté, les analyses d’experts. C’est une guerre d’usure. Et pour l’instant, Trump la perd. Parce que la réalité économique est trop forte. Parce que les gens vivent les difficultés au quotidien. Parce qu’aucune propagande ne peut masquer indéfiniment l’échec. Les sondages le montrent : même parmi les républicains, la confiance s’érode. Même parmi les plus fidèles, des doutes s’installent.
Cette guerre de l’information me fascine et me désole à la fois. Nous vivons dans une époque où les faits eux-mêmes sont devenus des armes politiques. Où présenter des données objectives est perçu comme un acte partisan. Trump a réussi à créer une réalité alternative pour ses supporters, un monde où les chiffres qui le dérangent sont automatiquement des fake news. Mais cette bulle finit par éclater. Parce que la réalité, la vraie, celle qui touche directement la vie des gens, finit toujours par s’imposer. Et quand elle s’impose, la chute est d’autant plus brutale.
Section 8 : les comparaisons historiques qui font froid dans le dos
Trump face à ses prédécesseurs
L’histoire politique américaine offre des points de comparaison éclairants. Tous les présidents connaissent des baisses de popularité. C’est normal. Gouverner, c’est décevoir. Mais l’ampleur et la rapidité de la chute de Trump sont exceptionnelles. Son taux d’approbation global est passé de plus six en janvier à moins douze en décembre selon les données CNN. Dix-huit points en onze mois. C’est plus rapide que la chute d’Obama en 2009-2010, plus brutale que celle de Clinton en 1993-1994, plus spectaculaire que celle de Reagan en 1981-1982. Seul George W. Bush après le 11 septembre a connu des fluctuations aussi importantes, mais dans le sens inverse : sa popularité avait explosé suite aux attentats avant de s’effondrer des années plus tard avec la guerre en Irak.
Le record historique de Trump reste son taux d’approbation de trente-quatre pour cent en 2021, à la fin de son premier mandat, après l’attaque du Capitole du 6 janvier. Il approche dangereusement de ce niveau avec les trente-six pour cent enregistrés par Gallup en novembre 2025. Si la tendance se poursuit, il pourrait battre son propre record négatif d’ici la fin de l’année. Ce serait un symbole puissant : un président qui termine son second mandat encore plus impopulaire qu’il n’avait terminé le premier. Un président qui n’a jamais réussi à élargir sa base, à convaincre au-delà de ses fidèles, à rassembler le pays. Un président qui aura passé huit ans à diviser, à polariser, à creuser les fossés plutôt qu’à les combler.
Les leçons de l’histoire
L’histoire nous enseigne que les présidents impopulaires entraînent leur parti dans leur chute lors des midterms. Obama a perdu soixante-trois sièges à la Chambre en 2010. Clinton en a perdu cinquante-quatre en 1994. Reagan vingt-six en 1982. À chaque fois, c’était lié à une désillusion économique, à un sentiment que le président ne tenait pas ses promesses, à une frustration généralisée. Trump coche toutes ces cases. Son taux d’approbation chez les indépendants est pire que celui de ses prédécesseurs au même stade. Sa gestion de l’économie est jugée plus sévèrement. Son incapacité à gouverner efficacement est plus flagrante. Si l’histoire se répète, et elle se répète souvent en politique, les républicains vont subir une défaite majeure en 2026.
Mais l’histoire nous enseigne aussi que rien n’est jamais joué d’avance. Bill Clinton a perdu le Congrès en 1994 et a été réélu confortablement en 1996. Obama a subi une déroute en 2010 et a gagné un second mandat en 2012. Les présidents peuvent rebondir. Ils peuvent apprendre de leurs erreurs, ajuster leurs stratégies, reconquérir les électeurs. La question est : Trump en est-il capable ? A-t-il la flexibilité, l’humilité, la capacité d’adaptation nécessaires pour inverser la tendance ? Rien dans son comportement passé ne le suggère. Trump ne change pas. Il double down. Il attaque plus fort. Il refuse d’admettre ses erreurs. Et c’est peut-être ce qui le condamnera définitivement.
L’histoire me hante. Ces cycles qui se répètent. Ces présidents qui promettent monts et merveilles et qui finissent par décevoir. Ces électeurs qui espèrent, qui croient, qui se font avoir encore et encore. Trump n’est pas une anomalie. Il est l’aboutissement d’une longue dégradation de notre système politique. Un système qui privilégie les promesses faciles sur les solutions complexes, les slogans accrocheurs sur les politiques réfléchies, le spectacle sur la gouvernance. Et nous, électeurs, nous sommes complices. Nous votons pour ceux qui nous disent ce que nous voulons entendre, pas pour ceux qui nous disent la vérité.
Section 9 : les indépendants, ces faiseurs de rois
Qui sont vraiment les indépendants ?
Les électeurs indépendants représentent environ quarante pour cent de l’électorat américain. Ce ne sont ni des démocrates ni des républicains enregistrés. Ils ne jurent allégeance à aucun parti. Ils votent selon leurs convictions, leurs intérêts, leur évaluation des candidats et des politiques. Ce sont eux qui font et défont les présidents. Ce sont eux qui décident du sort des élections serrées. Et ce sont eux qui viennent de lâcher Trump de manière spectaculaire. Quarante-deux points de chute en onze mois. De moins un à moins quarante-trois. C’est du jamais vu. C’est le genre de statistique qui devrait terrifier n’importe quel stratège politique. Parce que sans les indépendants, impossible de gagner une élection nationale. Impossible de maintenir une majorité au Congrès. Impossible de gouverner efficacement.
Les indépendants ne sont pas un bloc monolithique. Certains penchent plutôt à gauche, d’autres plutôt à droite. Certains sont des modérés qui cherchent le compromis, d’autres sont des radicaux déçus par les deux partis. Mais ils partagent tous une caractéristique : ils jugent sur les résultats, pas sur l’idéologie. Ils veulent que ça marche. Ils veulent un gouvernement efficace, une économie prospère, des services publics qui fonctionnent. Ils se fichent des guerres culturelles, des batailles partisanes, des scandales médiatiques. Ce qui compte pour eux, c’est le concret. Le tangible. L’impact direct sur leur vie quotidienne. Et sur tous ces critères, Trump a échoué. L’économie ne va pas mieux. Le gouvernement ne fonctionne pas mieux. Leur vie n’est pas plus facile. Alors ils se détournent.
Le message des indépendants
La défection massive des indépendants envoie un message clair à la classe politique américaine : les électeurs en ont marre du cirque. Ils en ont marre des tweets incendiaires, des scandales à répétition, du chaos permanent. Ils veulent de la normalité. De la compétence. De la stabilité. Trump représente tout le contraire. Il incarne le chaos, l’imprévisibilité, la confrontation permanente. Et les indépendants rejettent ce modèle. Leur vote en 2026 sera un vote pour le retour à une forme de normalité politique. Un vote contre l’extrémisme, contre la polarisation, contre la politique-spectacle. C’est un message que les deux partis feraient bien d’écouter. Parce que les indépendants ne sont pas patients. Ils n’attendent pas. Ils sanctionnent.
Les sondages montrent que les indépendants sont particulièrement critiques sur la gestion de l’économie et du shutdown. Ce sont les deux sujets qui ont le plus contribué à leur défection. Sur l’économie, ils attendaient des résultats concrets : baisse des prix, augmentation des salaires, amélioration du pouvoir d’achat. Ils n’ont rien obtenu de tout ça. Sur le shutdown, ils attendaient de la responsabilité, de la capacité à gouverner, du compromis. Ils ont eu droit à de l’intransigeance, du chaos, de l’incompétence. Ces deux échecs combinés expliquent la brutalité de leur rejet. Les indépendants ne pardonnent pas l’incompétence. Ils ne tolèrent pas l’irresponsabilité. Et ils vont le faire savoir dans les urnes en 2026.
Les indépendants me donnent de l’espoir. Pas parce qu’ils votent d’une manière ou d’une autre, mais parce qu’ils prouvent que tous les électeurs ne sont pas enfermés dans des bulles idéologiques. Qu’il existe encore des gens capables de changer d’avis, de juger sur les faits, de sanctionner l’incompétence quelle que soit sa couleur politique. Ces quarante-deux points de chute, c’est le signe qu’on peut encore faire confiance au jugement collectif. Que la démocratie, malgré tous ses défauts, fonctionne encore. Que les mauvais dirigeants finissent par être punis. C’est une lueur d’espoir dans cette période sombre.
Section 10 : les enjeux de 2026 et au-delà
Les midterms comme référendum
Les élections de mi-mandat de 2026 seront un référendum sur Trump. C’est inévitable. Chaque candidat républicain devra se positionner par rapport au président. Chaque débat tournera autour de son bilan. Chaque publicité démocrate le mentionnera. Les républicains le savent et ils sont terrifiés. Certains envisagent déjà de prendre leurs distances, de se présenter comme des indépendants capables de travailler avec les deux partis, de critiquer subtilement certaines décisions de la Maison Blanche. Mais c’est une stratégie risquée. S’ils se distancient trop, ils risquent de perdre la base républicaine encore fidèle à Trump. S’ils ne se distancient pas assez, ils risquent de perdre les indépendants et les modérés. C’est un équilibre impossible à trouver.
Les démocrates, de leur côté, ont une stratégie simple : nationaliser les élections. Faire de chaque course locale un choix entre Trump et l’alternative. Rappeler sans cesse les échecs économiques, le chaos du shutdown, les promesses brisées. C’est ce qu’ils ont fait avec succès en 2018, et les conditions sont encore plus favorables aujourd’hui. Le taux d’approbation de Trump est plus bas. La frustration économique est plus forte. La fatigue face au chaos est plus palpable. Si les démocrates exécutent correctement leur stratégie, ils pourraient reprendre le contrôle des deux chambres du Congrès. Ce qui transformerait les deux dernières années du second mandat de Trump en cauchemar législatif.
L’avenir du Parti républicain
Au-delà de 2026, c’est l’avenir même du Parti républicain qui est en jeu. Trump aura soixante-dix-neuf ans en 2026. Il ne pourra pas se représenter en 2028. La question qui hante les républicains est : que devient le parti après Trump ? Qui prend la relève ? Comment se reconstruire après huit ans de trumpisme ? Certains espèrent un retour à un conservatisme plus traditionnel, plus modéré, plus respectable. D’autres pensent que le parti doit doubler down sur le populisme, trouver un nouveau Trump, continuer dans la même direction. Cette bataille interne va déchirer le GOP dans les années à venir. Et elle commence dès maintenant, avec les élections de 2026 qui serviront de test pour différentes approches.
Des figures comme Ron DeSantis, Nikki Haley, ou d’autres gouverneurs républicains se positionnent déjà pour l’après-Trump. Ils testent différents messages, différentes stratégies, différentes coalitions. Certains essaient de capturer l’essence du trumpisme sans Trump lui-même. D’autres tentent de s’en distancier tout en gardant une partie de sa base. C’est un exercice d’équilibriste périlleux. Parce que la base trumpiste reste puissante et vindicative. Elle ne pardonne pas facilement ceux qu’elle perçoit comme des traîtres. Mais en même temps, cette base seule ne suffit pas à gagner des élections nationales. Il faut les indépendants. Et les indépendants ont clairement rejeté le trumpisme. Le GOP est face à un dilemme existentiel.
L’avenir du Parti républicain me laisse perplexe. Vont-ils apprendre de cette débâcle ? Vont-ils comprendre que le trumpisme est une impasse électorale ? Ou vont-ils s’enfoncer encore plus dans l’extrémisme, dans le déni, dans la radicalisation ? J’ai peur de connaître la réponse. Parce que l’histoire récente suggère que les partis politiques n’apprennent jamais vraiment de leurs erreurs. Ils les répètent, encore et encore, jusqu’à ce que la réalité les force à changer. Et parfois, même la réalité ne suffit pas.
Section 11 : les leçons d'une chute annoncée
Ce que nous apprend cette débâcle
La chute de Trump nous enseigne plusieurs leçons fondamentales sur la politique américaine contemporaine. Première leçon : les promesses faciles finissent toujours par se heurter à la réalité. Trump a promis de résoudre tous les problèmes rapidement, facilement, sans compromis. Il a découvert que gouverner est infiniment plus complexe que de tweeter. Que les solutions miracles n’existent pas. Que la rhétorique ne remplace pas la compétence. Les électeurs, même les plus fidèles, finissent par s’en rendre compte. Deuxième leçon : l’économie reste le facteur déterminant. Peu importe les guerres culturelles, les scandales, les batailles médiatiques. Si l’économie va mal, si les gens galèrent à payer leurs factures, le président est sanctionné. C’est aussi simple que ça.
Troisième leçon : les indépendants sont les vrais arbitres de la démocratie américaine. Ils ne sont pas prisonniers d’une idéologie. Ils jugent sur les résultats. Et quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, ils sanctionnent. Leur défection massive de Trump montre que le système démocratique fonctionne encore, que les mauvais dirigeants finissent par être punis, que l’électorat n’est pas complètement polarisé et tribal. Quatrième leçon : le chaos a un coût politique. Trump pensait pouvoir gouverner dans le chaos permanent, que son style disruptif serait un atout. Il s’est trompé. Les électeurs veulent de la stabilité, de la prévisibilité, de la compétence. Le shutdown de novembre a été le moment où beaucoup ont réalisé que Trump était incapable de gouverner efficacement.
Les questions qui restent
Malgré ces leçons, des questions cruciales restent sans réponse. Trump peut-il rebondir ? A-t-il la capacité de changer de stratégie, d’adapter son approche, de reconquérir les indépendants ? Rien dans son comportement passé ne le suggère, mais on ne peut jamais complètement l’écarter. Il a déjà surpris tout le monde par le passé. Les républicains vont-ils se distancier de lui ou continuer à le soutenir aveuglément ? Leur choix déterminera l’ampleur de leur défaite en 2026. Les démocrates vont-ils capitaliser sur cette opportunité ou vont-ils gâcher leur avantage par des divisions internes et un manque de vision ? L’histoire suggère qu’ils sont tout à fait capables de snatching defeat from the jaws of victory.
Et surtout, que nous dit cette situation sur l’état de la démocratie américaine ? Sommes-nous condamnés à osciller entre des extrêmes, entre des présidents incompétents et chaotiques et des réactions de rejet massives ? Pouvons-nous encore élire des dirigeants compétents, modérés, capables de rassembler plutôt que de diviser ? Les quarante-deux points de chute de Trump chez les indépendants suggèrent que oui, que l’électorat est capable de sanctionner l’incompétence. Mais ils suggèrent aussi que nous avons élu quelqu’un de fondamentalement inapte à la fonction. Et ça, c’est inquiétant. Parce que ça veut dire que notre système de sélection des candidats est profondément défaillant. Que nous sommes capables d’élire n’importe qui, pourvu qu’il promette ce que nous voulons entendre.
Ces questions me hantent. Parce qu’elles touchent au cœur de ce que signifie être citoyen dans une démocratie. Nous avons une responsabilité. Celle de nous informer, de réfléchir, de voter de manière éclairée. Et collectivement, nous avons échoué. Nous avons élu Trump. Deux fois. Malgré tous les signes avant-coureurs, malgré toutes les preuves de son incompétence, malgré tous les avertissements. Et maintenant, nous découvrons les conséquences de nos choix. Ces quarante-deux points de chute, c’est notre échec collectif qui se matérialise en statistiques. Notre incapacité à voir au-delà des promesses faciles, à exiger de la compétence plutôt que du spectacle.
Conclusion : le crépuscule d'une présidence
Un bilan accablant
Nous voici donc à la fin de 2025, à un an des élections de mi-mandat qui s’annoncent historiques. Trump, ce président qui promettait de rendre l’Amérique grande à nouveau, se retrouve avec un taux d’approbation catastrophique, une base qui s’érode, des indépendants qui le rejettent massivement. Les chiffres présentés par Harry Enten sur CNN ce 28 décembre resteront dans les annales : moins quarante-trois chez les indépendants, dix-huit points de chute globale, vingt-cinq points de chute sur l’économie. Ce ne sont pas juste des statistiques. Ce sont les symptômes d’une présidence en décomposition, d’un projet politique qui s’effondre, d’un parti qui se prépare à une déroute électorale. Le shutdown de novembre a été le moment de bascule, celui où même les plus fidèles ont commencé à douter.
L’économie, cette promesse centrale de la campagne de Trump, s’est révélée être son talon d’Achille. Les prix continuent de grimper. L’inflation persiste. Le pouvoir d’achat stagne. Et pendant ce temps, Trump continue de tweeter que tout va bien, que l’économie est florissante, que les chiffres sont magnifiques. Cette dissonance entre le discours présidentiel et la réalité vécue par les Américains a créé une frustration immense. Les sondages le montrent : soixante et un pour cent des gens pensent que Trump ment sur l’état de l’économie. Quarante-cinq pour cent craignent que ses politiques les appauvrissent encore davantage. Ce ne sont pas les chiffres d’un président populaire. Ce sont les chiffres d’un président rejeté.
L’héritage d’un échec
Quel sera l’héritage de Trump ? Que retiendra l’histoire de ces huit années de trumpisme ? Probablement pas grand-chose de positif. Un président qui aura passé son temps à diviser plutôt qu’à rassembler. À mentir plutôt qu’à dire la vérité. À créer du chaos plutôt qu’à gouverner. Les quarante-deux points de chute chez les indépendants ne sont pas un accident. Ils sont le résultat logique d’une incompétence systémique, d’une incapacité à tenir ses promesses, d’un refus d’assumer ses responsabilités. Trump aura prouvé qu’on peut gagner des élections avec des promesses faciles et une rhétorique agressive. Mais il aura aussi prouvé qu’on ne peut pas gouverner efficacement avec ces mêmes outils. Que la réalité finit toujours par rattraper les mensonges.
Les républicains vont payer le prix de leur allégeance aveugle à Trump. Les midterms de 2026 s’annoncent comme un bain de sang. L’histoire ne ment jamais sur ce point : quand un président est aussi impopulaire, son parti subit de lourdes pertes. Les stratèges républicains le savent. Ils voient les sondages. Ils entendent les électeurs. Et ils paniquent. Certains commencent déjà à prendre leurs distances, à se préparer pour l’après-Trump. Mais il est peut-être trop tard. Le mal est fait. Le parti s’est identifié si complètement à Trump qu’il est difficile de s’en dissocier maintenant. Les électeurs ne font plus la différence entre Trump et le GOP. Ils sont devenus synonymes. Et quand Trump coule, le parti coule avec lui.
Je termine cette analyse avec un sentiment mitigé. D’un côté, il y a une satisfaction à voir l’incompétence sanctionnée, les mensonges exposés, les promesses brisées punies. Les quarante-deux points de chute chez les indépendants prouvent que la démocratie fonctionne encore, que les électeurs ne sont pas complètement aveugles, que la réalité finit par s’imposer. Mais d’un autre côté, il y a une tristesse profonde. Parce que nous avons perdu quatre ans. Parce que nous avons élu quelqu’un de fondamentalement inapte. Parce que nous aurions dû savoir mieux. Ces chiffres, aussi accablants soient-ils pour Trump, sont aussi un miroir tendu à notre société. Ils nous montrent nos propres échecs, nos propres faiblesses, notre propre incapacité à choisir des dirigeants compétents. Et ça, c’est peut-être la leçon la plus dure à accepter. Nous avons eu le président que nous méritions. Maintenant, nous en payons le prix. Tous ensemble. Indépendamment de nos affiliations politiques. Parce que quand un président échoue, c’est tout le pays qui en souffre. Et nous souffrons. Profondément.
Sources
Sources primaires
Raw Story – « Way, way down there! Data guru floored after Trump support among key group plummets » – 28 décembre 2025 – https://www.rawstory.com/trump-2674833098/
CNN – Intervention de Harry Enten sur Inside Politics Sunday – 28 décembre 2025
AP-NORC Center for Public Affairs Research – « Trump’s approval rating slips on the economy and immigration » – Décembre 2025 – https://apnorc.org/projects/trumps-approval-rating-slips-on-the-economy-and-immigration/
Gallup – « Trump’s Approval Rating Drops to 36%, New Second-Term Low » – 28 novembre 2025 – https://news.gallup.com/poll/699221/trump-approval-rating-drops-new-second-term-low.aspx
Sources secondaires
The Daily Beast via Yahoo News – « CNN Data Guru Reveals Trump’s Devastating Drop in Approval Rating » – 29 décembre 2025 – https://www.yahoo.com/news/articles/cnn-data-guru-reveals-trump-105250680.html
YouGov/CBS Poll – Sondage sur la perception économique – Décembre 2025
Emerson College Polling – « December 2025 National Poll: Trump’s Approval Flips Since Start of the Year » – Décembre 2025
Time Magazine – « How Americans Are Feeling About Trump as 2025 Comes to an End » – Décembre 2025
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