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Plus de deux heures au téléphone

Juste avant l’arrivée de Zelensky et de sa délégation à la résidence floridienne de Trump, le président américain et Vladimir Poutine ont eu un échange téléphonique que Trump a qualifié de « productif » et que l’assistant de politique étrangère du Kremlin, Yuri Ushakov, a décrit comme « amical ». Cette conversation a duré plus de deux heures, un détail qui n’a pas échappé aux observateurs. Que peuvent bien se dire deux dirigeants pendant plus de cent vingt minutes alors que l’un d’eux s’apprête à rencontrer le président du pays que l’autre bombarde quotidiennement? Trump a révélé que Poutine s’était engagé à aider à reconstruire l’Ukraine, notamment en fournissant de l’énergie bon marché. « La Russie veut voir l’Ukraine réussir », a déclaré Trump, ajoutant avec une pointe d’ironie: « Ça sonne un peu étrange ». Un peu étrange, en effet. C’est le moins qu’on puisse dire.

Selon Ushakov à Moscou, Poutine a dit à Trump qu’un cessez-le-feu de 60 jours proposé par l’Union européenne et l’Ukraine ne ferait que prolonger la guerre. L’assistant du Kremlin a également déclaré que l’Ukraine devait prendre une décision sur le Donbas « sans plus tarder ». Cette pression temporelle n’est pas anodine. Elle révèle la stratégie russe: forcer une décision rapide pendant que Moscou est en position de force sur le terrain. Trump a affirmé qu’il rappellerait Poutine après sa rencontre avec Zelensky, maintenant ainsi un canal de communication direct avec le dirigeant russe. Le Kremlin a exprimé son soutien aux négociations de Trump. « Le monde entier apprécie les efforts de paix du président Trump et de son équipe », a posté Kirill Dmitriev, envoyé spécial de Poutine, sur X après les discussions. Cette approbation russe des efforts de Trump devrait pourtant soulever des questions. Quand votre adversaire applaudit vos efforts de médiation, c’est généralement parce qu’il pense en tirer avantage.

Un schéma qui se répète

Ce n’est pas la première fois que Trump parle à Poutine avant de rencontrer Zelensky, et ce schéma a déjà causé des problèmes par le passé. En octobre 2025, après un appel avec Poutine, Trump avait refusé de fournir à l’Ukraine de nouveaux missiles à longue portée alors qu’il avait précédemment semblé ouvert à cette idée. Les partisans de l’Ukraine s’inquiètent de cette séquence: avant de rencontrer Zelensky, Trump entend le point de vue de Poutine, et la rencontre subséquente tourne mal. Cette fois, l’échange avec Poutine n’a pas empêché une rencontre positive avec Zelensky. Mais Trump a tout de même loué Poutine dans un domaine spécifique: sa gestion de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, un point de friction majeur dans les négociations. « Le président Poutine travaille en fait avec l’Ukraine pour la remettre en service », a déclaré Trump. « C’est un grand pas en avant qu’il ne bombarde pas cette centrale ».

Cette déclaration mérite qu’on s’y attarde. Trump félicite Poutine de ne pas bombarder une centrale nucléaire. Réfléchissons un instant à ce que cela signifie. On en est arrivé à un point où ne pas commettre un acte qui pourrait causer une catastrophe nucléaire est considéré comme un geste positif méritant des éloges. C’est comme féliciter quelqu’un de ne pas avoir mis le feu à votre maison. La barre est tombée si bas qu’on célèbre l’absence de catastrophe absolue. Trump a ajouté qu’il pensait toujours que Poutine était sérieux au sujet de la paix. « Il veut que ça arrive. Il veut le voir », a-t-il dit. « Il me l’a dit très fermement, je le crois ». Cette confiance de Trump envers Poutine contraste fortement avec le scepticisme de nombreux observateurs internationaux qui voient dans les actions russes une volonté de gagner du temps tout en consolidant les gains territoriaux.

Je le crois. Trois mots qui résument tout le problème. Trump croit Poutine. Sur parole. Malgré les preuves accablantes du contraire. Malgré les bombardements qui continuent. Malgré les morts qui s’accumulent. Il le croit parce que Poutine le lui a dit « très fermement ». Comme si la fermeté du ton garantissait la sincérité des intentions. C’est d’une naïveté confondante ou d’un cynisme calculé, difficile de trancher. Peut-être les deux à la fois. Pendant ce temps, Zelensky doit écouter ces louanges adressées à l’homme qui détruit son pays. Il doit sourire. Il doit rester poli. Il doit jouer le jeu diplomatique parce qu’il n’a pas le choix. Son pays dépend du soutien américain. Alors il incline la tête et il sourit. Un sourire qui cache tout ce qu’il ne peut pas dire.

Sources

Sources primaires

The Sydney Morning Herald, « As Trump praised Putin, Zelensky tilted his head and smiled », par Andrea Shalal et Gram Slattery, publié le 29 décembre 2025. PBS NewsHour, « Trump reports ‘very productive call’ with Putin before meeting with Zelenskyy in Florida », par Will Weissert, Seung Min Kim et Elise Morton, publié le 28 décembre 2025. CNN Politics, « Takeaways from Trump’s meeting with Zelensky in Florida », par Kevin Liptak, publié le 28 décembre 2025.

Sources secondaires

Kyiv Independent, « Trump, Putin hold phone call following Zelensky’s visit to Florida », publié le 29 décembre 2025. Reuters, « Trump says US and Ukraine ‘a lot closer’ on peace deal », publié le 28 décembre 2025. Al Jazeera, « Russia-Ukraine war live: Trump, Putin hold call after Zelensky meeting », publié le 29 décembre 2025. Le Monde, « Peace between Russia and Ukraine is still elusive after Trump and Zelensky’s meeting », publié le 29 décembre 2025. ABC News, « Trump said he had ‘good and very productive’ call with Putin », publié le 28 décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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