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La rivière Cuyuni, théâtre d’un nouveau chaos

L’Essequibo, ce territoire verdoyant que le Guyana administre depuis des décennies, se transforme chaque jour davantage en champ de bataille masqué. Les derniers mois, des échanges de tirs ont éclaté le long de la rivière Cuyuni, là où des hommes armés, sans uniforme, ont ouvert le feu à trois reprises sur les patrouilles guyaniennes, plongeant la région dans une tension suffocante. La riposte n’a, pour l’instant, fait aucun blessé, mais le Venezuela persiste à dire qu’il ne tolère aucune provocation et nie toute attaque. Pourtant, le silence des autorités vénézuéliennes sur la présence de groupes armés, milices ou paramilitaires, laisse planer le doute : geste souverain ou stratégie hybride ? Les frontières tremblent, chaque rive respire la peur, chaque matin ressemble à un compte à rebours… Et, déjà, tout le monde guette la moindre étincelle qui pourrait embraser l’Amazonie.

Derrière ces tirs sporadiques, ce sont les enjeux de pétrole de l’Essequibo qui attisent les extrêmes et poussent les gouvernants dans leur retranchement. L’écho des concessions accordées par le Guyana à ExxonMobil résonne comme un coup de tonnerre dans le ciel vénézuélien. Caracas s’insurge. Georgetown se cabre. Les États-Unis s’en mêlent, et l’ombre du conflit s’étire jusqu’à Washington. Loin des regards, le territoire se prépare aux élections organisées par Nicolás Maduro, sur une terre dont la légitimité fait l’objet d’un déni diplomatique féroce. Chaque jour, le fictionnel cède progressivement la place à la réalité la plus crue.

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