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Ce dimanche 31 août 2025, l’impensable s’est produit dans les ruines fumantes du Yémen. Les milices Houthis ont orchestré une opération de terreur d’une ampleur inouïe, transformant les bureaux de l’ONU en véritables souricières humaines. Onze employés des Nations Unies ont été kidnappés en pleine journée à Sanaa et Hodeïda, dans ce qui ressemble davantage à une prise d’otages organisée qu’à de simples arrestations. La réaction française ne s’est pas fait attendre : Paris exige la libération immédiate de ces prisonniers de l’aide humanitaire, dans un ultimatum qui résonne comme un coup de tonnerre diplomatique.

Mais derrière cette façade d’indignation internationale se cache une réalité bien plus sombre. Car ces arrestations ne sont pas un hasard — elles s’inscrivent dans une stratégie de terreur méthodique mise en place par les rebelles Houthis depuis des mois. L’humanitaire est devenu l’ennemi numéro un d’un mouvement qui n’hésite plus à instrumentaliser la souffrance du peuple yéménite pour asseoir son pouvoir. Les chiffres donnent le vertige : des dizaines d’employés de l’ONU croupissent déjà dans les geôles houthies, certains depuis 2021, dans l’indifférence quasi-générale de la communauté internationale.

L’embrasement après l’assassinat du premier ministre Houthi

Pour comprendre l’escalade actuelle, il faut remonter au jeudi 28 août 2025, date qui a marqué un tournant sanglant dans le conflit yéménite. Ce jour-là, une frappe israélienne d’une précision chirurgicale a pulvérisé Ahmed al-Rahawi, premier ministre du gouvernement houthi, transformant instantanément le paysage géopolitique régional. La réponse des rebelles ne s’est pas fait attendre : dimanche, ils ont lancé une vague d’arrestations massive contre les organisations internationales, comme si l’aide humanitaire était responsable de la mort de leur leader.

Cette escalade révèle la vraie nature du mouvement houthi : un groupe paramilitaire prêt à sacrifier l’aide humanitaire sur l’autel de sa vengeance politique. Les bureaux du Programme alimentaire mondial, de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Unicef ont été pris d’assault par des forces armées qui ont saisi du matériel, interrogé des employés dans les parkings et fait disparaître plusieurs membres du personnel. Une opération militaire en bonne et due forme contre… des humanitaires.

La machine de guerre psychologique contre l’ONU

L’offensive houthie ne relève pas de l’improvisation. Depuis juin 2024, le mouvement rebelle mène une campagne systématique de terreur contre les organisations internationales présentes sur le territoire qu’il contrôle. La méthode est toujours la même : accusations d’espionnage, arrestations arbitraires, intimidations, et finalement… disparitions. Les Houthis ont ainsi développé un narratif paranoïaque mais efficace : l’aide humanitaire ne serait qu’une façade pour des réseaux d’espionnage américano-israéliens.

Cette stratégie de désinformation porte ses fruits. En transformant les travailleurs humanitaires en ennemis de l’intérieur, les Houthis s’octroient le droit de les arrêter, de les torturer et même de les tuer. Car oui, des employés de l’ONU sont morts en détention — comme Ahmed, ce travailleur du Programme alimentaire mondial décédé dans des conditions inhumaines en début d’année 2025. Sa mort avait déjà suscité l’indignation internationale… sans résultat concret.

Le silence assourdissant de la communauté internationale

Face à cette escalade de violence contre l’aide humanitaire, la réponse internationale oscille entre indignation de façade et impuissance chronique. Christophe Lemoine, porte-parole du Quai d’Orsay, a beau qualifier ces détentions de contraires au droit international, ses mots semblent se perdre dans le vide sidéral de la diplomatie moyen-orientale. L’ONU elle-même, par la voix d’Antonio Guterres, a condamné avec la plus grande fermeté ces arrestations… tout en reconnaissant implicitement son impuissance.

Cette impuissance n’est pas fortuite. Elle révèle les limites dramatiques du système international face à des acteurs non-étatiques qui n’hésitent plus à défier ouvertement les règles du jeu diplomatique. Les Houthis savent parfaitement qu’ils ne risquent aucune sanction réelle — au pire, quelques résolutions du Conseil de sécurité que la Russie ou la Chine bloqueront sans difficulté. Cette asymétrie des risques leur donne une liberté d’action totale contre les organisations humanitaires.

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