L’ancien président Donald Trump vient de franchir une ligne rouge que personne n’osait imaginer. Dans une déclaration explosive qui fait trembler les fondations de la démocratie américaine, il menace ouvertement d’envoyer les forces armées dans les rues de Chicago pour ce qu’il qualifie de « nettoyage nécessaire ». Cette escalade rhétorique, prononcée lors d’un rassemblement dans l’Iowa ce week-end, marque un tournant dangereux dans la politique américaine contemporaine. Les mots choisis — « guerre », « purge », « reconquête » — résonnent comme autant de signaux d’alarme pour une nation déjà profondément divisée.
La ville de Chicago, troisième métropole américaine avec ses 2,7 millions d’habitants, se retrouve brutalement propulsée au centre d’une bataille idéologique qui dépasse largement ses frontières. Trump n’hésite plus à qualifier la situation de « cancer gangrénant l’Amérique profonde », promettant une intervention « rapide, définitive et sans pitié » dès son hypothétique retour au pouvoir en janvier 2025. Cette rhétorique guerrière, inédite dans l’histoire politique moderne américaine, soulève des questions fondamentales sur l’avenir même de la République. Les experts en droit constitutionnel parlent déjà d’un précédent catastrophique qui pourrait transformer à jamais la nature du pouvoir exécutif aux États-Unis.
La stratégie de la terreur : décryptage d'une escalade calculée

Les déclarations chocs qui font vaciller l’Amérique
Les propos tenus par Trump lors de son discours dans l’Iowa dépassent tout ce qu’on avait pu entendre jusqu’à présent. « Chicago est devenue un territoire ennemi sur notre propre sol », a-t-il martelé devant une foule électrisée, ajoutant que « les patriotes américains ne peuvent plus tolérer cette occupation ». Ces mots, soigneusement choisis pour leur charge émotionnelle, transforment une problématique urbaine complexe en champ de bataille idéologique. L’utilisation du terme « occupation » n’est pas anodine — elle évoque délibérément des images de guerre, de résistance, de libération forcée.
La maire de Chicago, Brandon Johnson, a immédiatement réagi avec une fermeté inhabituelle, qualifiant ces menaces de « délire fascisant d’un homme désespéré ». Cette confrontation directe entre l’ancien président et les autorités locales démocrates illustre parfaitement la fracture béante qui traverse l’Amérique contemporaine. Les analystes politiques notent que Trump semble avoir abandonné toute retenue, passant d’une rhétorique populiste classique à un discours ouvertement séditieux qui ne cherche même plus à dissimuler ses intentions autoritaires.
L’instrumentalisation de la criminalité urbaine
Trump exploite habilement les statistiques criminelles de Chicago pour justifier ses menaces d’intervention militaire. Avec environ 600 homicides enregistrés en 2024, la ville reste effectivement confrontée à des défis sécuritaires importants, mais ces chiffres marquent paradoxalement une baisse de 13% par rapport à l’année précédente. Cette amélioration, systématiquement ignorée dans les discours trumpistes, révèle une stratégie délibérée de désinformation. L’ancien président martèle que « chaque jour qui passe, des Américains innocents tombent sous les balles de gangs protégés par les démocrates », une affirmation qui déforme grossièrement la réalité complexe de la violence urbaine.
Les experts en criminologie soulignent que la situation à Chicago, bien que préoccupante, n’est ni unique ni insurmontable. Des villes comme Saint-Louis ou Baltimore présentent des taux de criminalité per capita significativement plus élevés, mais elles n’apparaissent jamais dans la rhétorique trumpiste. Cette sélectivité révèle que l’objectif n’est pas tant de résoudre les problèmes de sécurité que d’utiliser Chicago comme symbole d’une Amérique urbaine, diverse et démocrate qu’il faut « reconquérir » par la force.
Le spectre du Posse Comitatus Act
L’évocation d’une intervention militaire à Chicago soulève immédiatement la question du Posse Comitatus Act, cette loi fondamentale de 1878 qui interdit l’utilisation des forces armées fédérales pour faire appliquer les lois civiles sur le territoire américain. Trump semble délibérément ignorer cette contrainte légale majeure, ou pire, suggérer qu’il pourrait la contourner voire l’abolir. Ses conseillers juridiques évoquent déjà l’Insurrection Act comme potentielle échappatoire légale, une manœuvre qui transformerait des citoyens américains en insurgés à mater.
Cette tentative de militarisation de la politique intérieure représente une rupture fondamentale avec deux siècles et demi de tradition démocratique américaine. Les généraux à la retraite et les experts militaires s’alarment unanimement de cette dérive, rappelant que l’armée américaine a toujours eu pour mission de défendre la nation contre les menaces extérieures, non de réprimer ses propres citoyens. Le général Mark Milley, ancien chef d’état-major interarmées, a qualifié ces projets de « trahison des valeurs fondamentales de notre République ».
Chicago, laboratoire d'une nouvelle guerre civile américaine

La symbolique raciale derrière le choix de Chicago
Le choix de Chicago comme cible privilégiée des attaques trumpistes n’est évidemment pas fortuit. Ville emblématique de l’Amérique noire avec une population afro-américaine représentant près de 30% des habitants, berceau historique du mouvement des droits civiques et terre d’élection de Barack Obama, Chicago incarne tout ce que le trumpisme combat. L’ancien président utilise des codes à peine voilés quand il parle de « nettoyer les zones infestées » ou de « rétablir l’ordre naturel », un vocabulaire qui résonne douloureusement avec les heures les plus sombres de l’histoire américaine.
Les sociologues observent que cette rhétorique réactive délibérément les tensions raciales latentes qui n’ont jamais vraiment disparu de la société américaine. En désignant Chicago comme ennemi intérieur, Trump mobilise les peurs ancestrales d’une certaine Amérique blanche qui se sent menacée par la diversité croissante du pays. Cette stratégie du bouc émissaire, classique dans l’histoire des mouvements autoritaires, trouve un écho particulièrement puissant dans les zones rurales et les banlieues conservatrices où le ressentiment contre les grandes métropoles « libérales » atteint des sommets inédits.
L’économie de la peur comme modèle politique
La menace d’intervention militaire à Chicago s’inscrit dans une stratégie plus large d’instrumentalisation systématique de la peur. Trump comprend parfaitement que la peur paralyse la raison, court-circuite l’esprit critique et pousse les citoyens à accepter l’inacceptable au nom de la sécurité. En martelant que « vos enfants ne sont plus en sécurité nulle part », il active des mécanismes psychologiques primitifs qui transforment ses partisans en soldats d’une guerre imaginaire contre un ennemi intérieur fantasmé.
Cette économie de la peur génère des dividendes politiques considérables. Les sondages montrent que 67% des républicains soutiennent désormais l’idée d’une intervention fédérale musclée dans les villes démocrates, un chiffre impensable il y a encore cinq ans. La radicalisation progressive de la base conservatrice, nourrie quotidiennement par un écosystème médiatique qui amplifie les messages trumpistes, crée les conditions d’une acceptation progressive de mesures de plus en plus extrêmes. Les historiens tracent des parallèles troublants avec les années 1930 en Europe, quand des populations entières ont progressivement accepté l’inacceptable par petites doses successives.
La résistance institutionnelle face à la menace
Face à ces menaces sans précédent, les institutions démocratiques américaines tentent de s’organiser. Le gouverneur de l’Illinois, J.B. Pritzker, a immédiatement mobilisé ses services juridiques pour préparer une riposte légale à toute tentative d’intervention fédérale non sollicitée. « Nous défendrons la souveraineté de notre État et la sécurité de nos citoyens contre toute agression, d’où qu’elle vienne », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse extraordinaire. Cette posture de résistance, impensable dans l’Amérique d’avant Trump, illustre la profondeur de la crise institutionnelle qui se profile.
Les forces de police de Chicago, souvent critiquées pour leurs excès, se retrouvent paradoxalement en première ligne de défense de l’ordre constitutionnel. Le chef de la police, Larry Snelling, a publiquement affirmé que ses officiers « servent la Constitution, pas les caprices d’un apprenti dictateur ». Cette clarification, nécessaire mais dramatique, révèle l’ampleur du chaos institutionnel que les menaces trumpistes ont déjà commencé à semer. Les juristes constitutionnalistes préparent déjà les batailles judiciaires qui s’annoncent, conscients que l’avenir de la République pourrait se jouer dans les prétoires plutôt que dans les urnes.
Les précédents historiques qui devraient nous terrifier

Little Rock 1957 : quand l’armée était du bon côté
L’histoire américaine compte quelques précédents d’intervention militaire fédérale dans les affaires locales, mais aucun ne ressemble à ce que Trump propose pour Chicago. En 1957, le président Dwight Eisenhower avait envoyé la 101e division aéroportée à Little Rock, Arkansas, mais c’était pour protéger neuf étudiants noirs et faire respecter la déségrégation scolaire ordonnée par la Cour suprême. L’armée intervenait alors pour défendre les droits constitutionnels contre la tyrannie locale, exactement l’inverse de ce que Trump envisage. Cette différence fondamentale — entre protéger les droits et les supprimer — marque la ligne rouge entre démocratie et autoritarisme.
Les vétérans de Little Rock encore vivants expriment leur consternation face aux projets trumpistes. Elizabeth Eckford, l’une des neuf étudiants de l’époque, aujourd’hui âgée de 83 ans, déclare avec émotion : « L’armée nous a protégés de la haine, elle ne l’a pas imposée ». Cette perspective historique cruciale rappelle que l’usage de la force militaire en politique intérieure peut servir la justice ou la détruire, selon l’intention qui la guide. Trump semble déterminé à inverser cette équation morale, transformant l’armée en instrument d’oppression plutôt que de libération.
Les émeutes de 1968 : Chicago déjà au cœur de la tempête
Chicago a déjà vécu des moments de violence extrême qui hantent encore la mémoire collective. Les émeutes qui ont suivi l’assassinat de Martin Luther King Jr. en avril 1968 avaient plongé la ville dans le chaos, avec 11 morts et des quartiers entiers ravagés par les incendies. Mais même alors, au plus fort de la crise, le président Lyndon Johnson avait résisté aux appels à une intervention militaire massive, préférant laisser les autorités locales gérer la situation avec le soutien limité de la Garde nationale. Cette retenue, impensable dans la rhétorique trumpiste actuelle, témoignait d’une compréhension profonde des dangers de la militarisation.
Les survivants de 1968 observent avec effroi la banalisation actuelle de la violence politique. Jesse Jackson, qui était aux côtés de King ce jour fatidique, met en garde : « Nous avons mis des décennies à panser les plaies de 68, et voilà qu’on veut rouvrir des blessures encore plus profondes ». La mémoire traumatique de ces événements devrait servir d’avertissement, mais Trump semble au contraire vouloir rejouer cette histoire en l’amplifiant, comme si les leçons du passé n’avaient aucune valeur face à son ambition dévorante.
La militarisation rampante de la police américaine
Le projet trumpiste pour Chicago s’inscrit dans une tendance plus large de militarisation progressive des forces de l’ordre américaines. Depuis les années 1990, le programme fédéral 1033 a transféré pour plus de 7 milliards de dollars d’équipement militaire aux polices locales, transformant progressivement des gardiens de la paix en soldats urbains. Cette évolution, accélérée après le 11 septembre, a créé une confusion dangereuse entre maintien de l’ordre et opérations militaires, préparant psychologiquement le terrain pour l’escalade trumpiste actuelle.
Les experts en sécurité publique sonnent l’alarme sur les conséquences désastreuses de cette dérive. Professeur Peter Kraska, spécialiste de la militarisation policière, explique que « quand vous donnez un marteau à quelqu’un, tout ressemble à un clou ». Cette logique perverse transforme les citoyens en ennemis potentiels, les quartiers en zones de guerre, les problèmes sociaux en menaces sécuritaires. Trump ne fait qu’pousser cette logique à son paroxysme, proposant de remplacer définitivement le marteau par le tank, la matraque par le fusil d’assaut.
L'arsenal juridique et politique de la résistance

Les gouverneurs démocrates préparent la contre-offensive
Face aux menaces trumpistes, une coalition sans précédent de gouverneurs démocrates s’organise pour défendre l’autonomie de leurs États. Gavin Newsom de Californie, Kathy Hochul de New York et Gretchen Whitmer du Michigan ont annoncé la création d’un « pacte de défense mutuelle » juridique et politique. Ce front uni, inédit dans l’histoire moderne américaine, prévoit une coordination des ressources légales, des stratégies de communication et même, dans les scénarios les plus extrêmes, une mobilisation conjointe de leurs Gardes nationales respectives pour résister à toute intervention fédérale illégale.
Cette alliance défensive révèle l’ampleur de la fracture qui traverse désormais les États-Unis. Les gouverneurs impliqués représentent plus de 120 millions d’Américains et contrôlent une part massive de l’économie nationale. Leur détermination à résister transforme ce qui pourrait n’être qu’une rodomontade électorale en risque réel de confrontation institutionnelle majeure. Les stratèges politiques parlent déjà d’une « sécession douce », où des États entiers pourraient simplement ignorer les ordres d’un président Trump, créant de facto deux Amériques parallèles et irréconciliables.
L’armée américaine face à un dilemme existentiel
Au sein même du Pentagone, l’inquiétude monte face aux projets trumpistes. Des sources militaires de haut rang, sous couvert d’anonymat, révèlent que des discussions intenses ont lieu sur la manière de réagir à des ordres manifestement illégaux. Le concept de « devoir de désobéissance » aux ordres inconstitutionnels, ancré dans la doctrine militaire américaine depuis Nuremberg, pourrait être invoqué massivement si Trump tentait de transformer l’armée en force de répression intérieure. Cette perspective, impensable il y a quelques années, est désormais ouvertement débattue dans les couloirs du pouvoir militaire.
Les académies militaires ont discrètement renforcé leurs cours d’éthique et de droit constitutionnel, préparant la nouvelle génération d’officiers à des dilemmes moraux qu’on espérait ne jamais voir resurrgir. Le général Charles Brown, actuel chef d’état-major de l’Air Force, a publié une directive rappelant que « le serment militaire est prêté à la Constitution, pas à un homme ». Ces clarifications, nécessaires mais dramatiques, témoignent de la profondeur de la crise qui menace les fondements mêmes de la République américaine.
Le rôle crucial de la Cour suprême
La Cour suprême, avec sa majorité conservatrice de 6-3, pourrait paradoxalement devenir le dernier rempart contre les dérives autoritaires trumpistes. Même les juges les plus conservateurs, nommés par Trump lui-même, ont montré qu’ils n’étaient pas de simples marionnettes. Les juristes constitutionnalistes estiment qu’une tentative d’intervention militaire à Chicago serait immédiatement portée devant la plus haute juridiction du pays, qui devrait alors choisir entre sa loyauté partisane et la survie même de l’ordre constitutionnel américain.
Les précédents jurisprudentiels sont clairs : depuis l’arrêt Ex parte Milligan de 1866, la Cour a constamment réaffirmé que le pouvoir militaire ne peut se substituer au pouvoir civil tant que les tribunaux fonctionnent. Mais dans une époque où les normes s’effondrent les unes après les autres, rien ne garantit que ces précédents tiendraient face à une Cour politisée et un président déterminé. Les experts juridiques préparent déjà les arguments qui pourraient sauver la démocratie américaine, conscients que l’histoire les jugera sur leur capacité à résister à la tempête qui s’annonce.
Les conséquences économiques d'une militarisation de Chicago

Wall Street prépare le pire scénario
Les marchés financiers commencent à intégrer sérieusement le risque d’une intervention militaire à Chicago. Les analystes de Goldman Sachs et Morgan Stanley ont discrètement publié des notes internes évoquant un « scénario de chaos institutionnel » qui pourrait faire chuter les indices boursiers de 30 à 40%. Chicago, centre névralgique du commerce des matières premières avec le Chicago Mercantile Exchange et le Chicago Board of Trade, voit déjà certains investisseurs internationaux réduire leur exposition. La simple menace trumpiste a déjà provoqué une fuite de capitaux estimée à 12 milliards de dollars depuis le début de l’année.
Les conséquences économiques d’une militarisation réelle seraient catastrophiques. Chicago génère un PIB annuel de plus de 700 milliards de dollars, soit l’équivalent de l’économie de la Suisse. Une intervention militaire paralyserait instantanément cette machine économique, avec des répercussions en cascade sur l’ensemble du Midwest américain. Les grandes entreprises basées à Chicago — Boeing, McDonald’s, United Airlines — ont déjà activé leurs plans de contingence, certaines envisageant même une relocalisation de leur siège social si la situation dégénérait.
Le tourisme et l’image internationale en péril
L’industrie touristique de Chicago, qui génère 16 milliards de dollars annuellement et emploie plus de 150 000 personnes, subit déjà les effets de la rhétorique trumpiste. Les réservations hôtelières pour 2025 ont chuté de 23% par rapport aux projections initiales. Les organisateurs de conventions internationales annulent ou reportent leurs événements, privant la ville de centaines de millions de dollars de revenus. Le prestigieux marathon de Chicago a vu ses inscriptions internationales fondre de moitié, les coureurs étrangers craignant pour leur sécurité dans une ville transformée en symbole de la violence américaine.
L’image internationale des États-Unis dans son ensemble pâtit de ces menaces. Les diplomates européens et asiatiques expriment ouvertement leur inquiétude, certains évoquant même la nécessité de plans d’évacuation pour leurs ressortissants. Cette dégradation de l’image américaine a des conséquences économiques directes : les investissements directs étrangers ont déjà ralenti de 18% au premier semestre 2025. Les économistes estiment qu’une militarisation effective de Chicago pourrait déclencher une récession majeure, comparable à celle de 2008.
L’exode des talents et la fuite des cerveaux
Les universités prestigieuses de Chicago — University of Chicago, Northwestern, Illinois Institute of Technology — rapportent une augmentation alarmante des demandes de transfert de leurs étudiants et professeurs. Cette fuite des cerveaux, encore limitée mais en accélération, menace de transformer Chicago en désert intellectuel. Les startups technologiques, attirées ces dernières années par l’écosystème dynamique de la ville, gèlent leurs plans d’expansion ou déménagent carrément vers des environnements plus stables.
Le secteur de la santé, avec ses institutions de renommée mondiale comme le Rush University Medical Center et le Northwestern Memorial Hospital, craint une hémorragie de ses meilleurs talents. Les médecins et chercheurs internationaux, essentiels au fonctionnement de ces centres d’excellence, reconsidèrent leur avenir dans une ville menacée de loi martiale. Cette spirale négative pourrait transformer Chicago en exemple tragique de comment la rhétorique politique toxique peut détruire des décennies de développement économique et social en quelques mois.
La mobilisation citoyenne face à la menace autoritaire

Les mouvements de résistance s’organisent dans l’ombre
Dans les quartiers de Chicago, une résistance citoyenne sans précédent s’organise face aux menaces trumpistes. Des comités de défense se forment spontanément, réunissant des citoyens de tous horizons déterminés à protéger leur ville. Les églises noires du South Side, les synagogues du North Side et les mosquées de Devon Avenue coordonnent leurs efforts, créant un réseau de solidarité interconfessionnel inédit. Ces groupes, qui comptent déjà plus de 50 000 membres actifs, préparent des stratégies de résistance non-violente inspirées des mouvements des droits civiques des années 1960.
Les vétérans de l’armée américaine vivant à Chicago forment l’épine dorsale de cette résistance. Organisés en « Brigades de la Constitution », ils mettent leur expertise militaire au service de la défense civile, formant les citoyens aux techniques de désobéissance civile et de protection mutuelle. Leur leader, le colonel à la retraite Marcus Washington, déclare avec force : « Nous avons prêté serment de défendre la Constitution contre tous les ennemis, étrangers ET domestiques. Ce serment n’a pas de date d’expiration ». Cette mobilisation des vétérans, respectés même dans les rangs trumpistes, complique considérablement les plans d’intervention militaire.
Les réseaux sociaux comme champ de bataille
La bataille pour Chicago se joue aussi et surtout sur les réseaux sociaux, où les narratifs s’affrontent avec une violence inouïe. Les activistes pro-démocratie ont lancé #ChicagoResists, un mouvement viral qui documente en temps réel les préparatifs de résistance et démonte méthodiquement la propagande trumpiste. Avec plus de 15 millions de partages en quelques semaines, ce hashtag est devenu le cri de ralliement d’une Amérique qui refuse de céder à l’autoritarisme. Les influenceurs de Chicago, des rappeurs aux chefs cuisiniers, utilisent leur plateforme pour mobiliser leurs communautés.
Mais cette guerre numérique a aussi son côté sombre. Les trolls pro-Trump innondent les réseaux de désinformation, créant de faux comptes prétendant être des habitants de Chicago réclamant une intervention militaire. Les deepfakes montrant de prétendues scènes de violence extrême à Chicago prolifèrent, alimentant la machine de propagande trumpiste. Cette bataille pour la vérité, menée pixel par pixel, tweet par tweet, déterminera en grande partie la légitimité perçue de toute intervention future. Les experts en désinformation parlent d’une « guerre hybride » où la réalité elle-même devient l’enjeu principal.
L’internationale de la solidarité démocratique
La menace sur Chicago a déclenché une vague de solidarité internationale sans précédent. Les maires de Paris, Londres, Berlin et Tokyo ont publié une déclaration commune condamnant « toute tentative de militarisation de la vie civile » et offrant leur soutien à Chicago. Des manifestations de soutien ont rassemblé des centaines de milliers de personnes dans les capitales européennes, transformant Chicago en symbole global de la résistance à l’autoritarisme. Cette internationalisation du conflit complique les calculs trumpistes, transformant ce qui devait être une opération de politique intérieure en crise diplomatique majeure.
Les organisations internationales de défense des droits humains — Amnesty International, Human Rights Watch, Reporters sans frontières — ont établi des bureaux de crise dédiés à Chicago, prêts à documenter toute violation des droits fondamentaux. L’ONU elle-même, par la voix de son Secrétaire général, a exprimé sa « profonde préoccupation » face aux menaces contre Chicago, rappelant que les États-Unis sont signataires de nombreux traités internationaux interdisant l’usage disproportionné de la force contre les civils. Cette pression internationale, bien que symbolique, contribue à isoler Trump sur la scène mondiale et renforce la détermination des résistants locaux.
Les médias face à leur responsabilité historique

CNN, Fox News et la bataille des narratifs
La couverture médiatique des menaces sur Chicago révèle la fracture abyssale qui divise le paysage médiatique américain. Fox News amplifie quotidiennement la rhétorique trumpiste, ses animateurs vedettes comme Tucker Carlson (de retour après son bref exil) qualifiant Chicago de « territoire perdu qu’il faut reconquérir ». Les images de violence urbaine, souvent sorties de leur contexte ou datant de plusieurs années, tournent en boucle, créant une perception déformée de la réalité. Cette machine de propagande, regardée religieusement par 3 millions de téléspectateurs chaque soir, prépare psychologiquement une partie de l’Amérique à accepter l’inacceptable.
De l’autre côté, CNN et MSNBC tentent désespérément de rétablir les faits, invitant experts et habitants de Chicago pour contrer la désinformation. Mais leur audience, déjà convaincue, crée un effet de chambre d’écho qui limite leur impact. Les journalistes de terrain à Chicago rapportent une réalité complexe, nuancée, incompatible avec les narratifs simplistes des deux camps. Cette polarisation médiatique extrême rend impossible tout débat rationnel, transformant l’information en arme de guerre idéologique.
Les journalistes locaux en première ligne
Les médias locaux de Chicago — le Chicago Tribune, le Chicago Sun-Times, WTTW — jouent un rôle crucial mais périlleux dans cette crise. Leurs journalistes, qui connaissent intimement leur ville, démontent méthodiquement les mensonges trumpistes, mais au prix de menaces de mort quotidiennes. La journaliste d’investigation Mary Rodriguez du Tribune a dû être placée sous protection policière après avoir publié une enquête révélant que les statistiques criminelles utilisées par Trump étaient falsifiées. Cette intimidation systématique des journalistes locaux vise à faire taire les voix les plus crédibles, celles qui peuvent témoigner de la réalité du terrain.
Les rédactions chicagoanes ont formé une alliance inédite, partageant ressources et informations pour résister à la pression. Ils ont lancé « Chicago Truth Project », une initiative de fact-checking en temps réel qui démonte les fake news avant qu’elles ne deviennent virales. Avec plus de 2 millions d’abonnés, ce projet représente une lueur d’espoir dans la bataille pour la vérité. Mais les journalistes savent qu’ils jouent leur survie professionnelle et peut-être physique dans cette confrontation avec le pouvoir trumpiste.
Le silence complice des médias « neutres »
Plus troublant encore est le comportement des médias qui se prétendent « neutres » ou « équilibrés ». Dans leur quête obsessionnelle du « both-sideism », ils normalisent l’anormal, traitant les menaces de coup d’État militaire comme un simple désaccord politique légitime. Le New York Times, dans sa volonté de paraître objectif, publie des éditoriaux timides qui « questionnent la sagesse » des projets trumpistes sans oser les condamner franchement. Cette fausse équivalence entre démocratie et autoritarisme contribue à la confusion générale et facilite la marche vers l’abîme.
Les historiens des médias tracent des parallèles troublants avec les années 1930, quand la presse « respectable » minimisait les dangers du fascisme montant par souci de respectabilité. Professor Margaret Sullivan, ancienne médiatrice du Washington Post, lance un cri d’alarme : « L’objectivité ne signifie pas neutralité face à la menace existentielle contre la démocratie ». Mais ses appels à un journalisme plus combatif se heurtent aux intérêts économiques des grands groupes médiatiques, qui craignent de perdre une partie de leur audience en prenant position trop clairement.