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Samedi 13 septembre 2025 restera comme l’un des jours les plus sombres de l’histoire judiciaire américaine. Dans un tribunal fédéral de Washington, la juge Tanya Chutkan a révélé au monde entier l’ampleur de la barbarie organisée par l’administration Trump contre les migrants africains. Son verdict, rendu d’une voix tremblante de rage contenue, résonne comme un cri de désespoir face à l’inhumanité d’un système devenu fou : « Ce que vous faites est véritablement fallacieux », a-t-elle lancé aux représentants du gouvernement, démasquant leur « complot » pour contourner les décisions de justice et expulser illégalement des Africains vers le Ghana.

Cette audience d’urgence a révélé des détails qui glacent le sang. Cinq hommes — originaires du Nigeria et de Gambie — ont été enchaînés en camisoles de force pendant 16 heures dans un avion militaire américain, nourris uniquement de pain et d’eau, avant d’être déportés vers un pays qui n’est pas le leur. Cette image — des êtres humains sanglés comme des animaux dans les soutes de la « démocratie » — révèle l’effondrement moral total de l’Amérique trumpiste. Nous assistons à la naissance d’un régime qui torture administrativement ses victimes en respectant formellement la légalité.

Le stratagème diabolique démasqué

L’administration Trump a développé une stratégie d’une perversité inouïe pour contourner les décisions judiciaires qui protègent certains migrants de l’expulsion. Plutôt que de les renvoyer directement dans leurs pays d’origine — où des tribunaux américains ont reconnu qu’ils risquaient la torture ou la mort —, l’administration les déporte d’abord vers le Ghana, complice de cette mascarade. Le Ghana se contente ensuite de les réexpédier vers leurs pays de naissance, accomplissant le travail sale que Washington ne peut légalement effectuer.

Cette instrumentalisation du Ghana transforme ce pays en blanchisserie géopolitique, permettant à Trump de prétendre respecter les décisions judiciaires tout en les violant par procuration. Lee Gelernt, avocat de l’ACLU défendant ces hommes, dénonce cette « tentative spécifique de contourner les obligations légales ». L’un des cinq migrants, un homme bisexuel gambien, a déjà été renvoyé de force vers Gambie où il risque la persécution, prouvant l’efficacité de cette mécanique criminelle.

Tanya Chutkan : la juge qui résiste à la tyrannie

Face à cette dérive, la juge Tanya Chutkan incarne ce qui reste de résistance institutionnelle dans l’Amérique de Trump. Cette magistrate afro-américaine, nommée par Obama, a ordonné au gouvernement de fournir avant 21 heures samedi soir des explications détaillées sur les mesures prises pour empêcher le Ghana de réexpédier ces migrants vers leurs bourreaux. Sa colère judiciaire transparaît dans chaque mot de ses ordonnances, révélant l’indignation d’une femme face à l’inhumanité bureaucratisée.

« Que compte faire le gouvernement ? Et s’il vous plaît, ne prétendez pas que vous n’avez aucun contrôle sur le Ghana, parce que je sais que vous en avez », a-t-elle cinglé aux représentants du ministère de la Justice. Cette phrase révèle la lucidité d’une juge qui refuse de se laisser berner par les subterfuges diplomatiques de l’administration. Chutkan sait que derrière cette prétendue impuissance américaine se cache une complicité active avec Accra.

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