Une catastrophe judiciaire se profile à l’horizon pour Donald Trump ! La Cour suprême des États-Unis vient d’accepter d’examiner en urgence, dès la première semaine de novembre 2025, la légalité de ses droits de douane mondiaux — et tous les signaux indiquent qu’une défaite cuisante l’attend. Contrairement aux apparences, cette Cour suprême à majorité conservatrice pourrait bien devenir le tombeau des ambitions commerciales trumpiennes. Pourquoi ? Parce que les juges conservateurs ont déjà établi une jurisprudence implacable contre les pouvoirs d’urgence présidentiels abusifs, notamment avec la « doctrine des questions majeures » qu’ils ont utilisée pour démolir les politiques de Biden. La Cour d’appel fédérale a déjà tranché par 7 voix contre 4 : Trump a outrepassé ses pouvoirs en invoquant l’IEEPA (International Emergency Economic Powers Act) pour imposer des tarifs allant de 10% à 50% sur quasiment tous les partenaires commerciaux américains. Cette fois, même la loyauté supposée des juges conservateurs ne suffira pas à sauver une politique que les textes constitutionnels condamnent sans appel.
La doctrine des questions majeures : l'arme fatale contre Trump

Le précédent Biden qui condamne Trump
L’ironie est savoureuse et cruelle : la Cour suprême conservatrice a créé une doctrine juridique pour abattre les politiques de Joe Biden qui va désormais se retourner contre Donald Trump comme un boomerang judiciaire implacable. Dans l’affaire Biden v. Nebraska de 2023, les six juges conservateurs ont établi la « doctrine des questions majeures » : quand une politique gouvernementale a une signification économique et politique considérable, elle exige une autorisation congressionnelle explicite et claire.
Cette doctrine a permis d’annuler l’effacement de la dette étudiante de Biden malgré l’existence d’une loi fédérale autorisant le secrétaire à l’Éducation à « annuler ou modifier » les prêts étudiants. Les juges conservateurs avaient argué que cette formulation générale ne suffisait pas pour autoriser une politique de 432 milliards de dollars. Maintenant, cette même logique s’applique aux tarifs trumpiens qui représentent potentiellement 4 000 milliards de dollars sur dix ans !
L’IEEPA ne mentionne pas les tarifs
La Cour d’appel fédérale a appliqué cette doctrine avec une rigueur implacable contre Trump. L’IEEPA de 1977 permet au président de « réguler » les importations en cas d’urgence nationale, mais — détail crucial — la loi ne mentionne jamais explicitement le terme « tarifs » ou ses synonymes. Cette omission textuelle est juridiquement fatale selon la jurisprudence conservatrice récente.
Comme l’a écrit la Cour d’appel : « Il semble improbable que le Congrès ait voulu, en adoptant l’IEEPA, s’écarter de sa pratique passée et accorder au président une autorité illimitée pour imposer des tarifs. » Cette analyse textualiste rigoureuse — méthode favorite des conservateurs — pulvérise les arguments trumpiens. Si les conservateurs restent cohérents avec leur propre jurisprudence, ils doivent condamner Trump.
L’absence de garde-fous procéduraux
Un autre aspect dévastateur pour Trump : l’IEEPA ne contient aucune limitation procédurale claire sur les pouvoirs présidentiels en matière de tarifs. Cette absence de garde-fous institutionnels alarme profondément les conservateurs attachés à la séparation des pouvoirs. Comment accepter qu’un président puisse imposer des taxes illimitées, pour une durée indéterminée, sans supervision congressionnelle ?
Le texte constitutionnel qui condamne Trump

L’article I, section 8 : le pouvoir exclusif du Congrès
La Constitution américaine est d’une clarté aveuglante sur cette question : l’article I, section 8 confère exclusivement au Congrès le pouvoir « de réguler le commerce avec les nations étrangères » et « d’établir des droits de douane uniformes ». Cette attribution constitutionnelle explicite ne souffre aucune ambiguïté — les tarifs relèvent du pouvoir législatif, point final.
Trump tente de contourner cette évidence constitutionnelle en invoquant ses pouvoirs d’urgence, mais cette stratégie se heurte à un principe fondamental : les pouvoirs d’exception ne peuvent jamais annuler les attributions constitutionnelles explicites. Un président ne peut pas s’arroger par décret des compétences que les Pères fondateurs ont délibérément confiées au Congrès.
L’interprétation originaliste qui tue
Les juges conservateurs se revendiquent de l’originalisme constitutionnel — interpréter les textes selon l’intention des rédacteurs de 1787. Or, les débats constituants montrent clairement que les Pères fondateurs voulaient empêcher l’exécutif d’imposer des taxes arbitraires, souvenir traumatisant des abus fiscaux du roi d’Angleterre.
Alexander Hamilton, dans le Federalist Paper n°21, expliquait que le pouvoir de taxation devait appartenir au Congrès car « la faculté d’imposer des taxes est celle qui exige le plus de supervision populaire ». Cette philosophie politique fondatrice interdit catégoriquement qu’un président impose unilatéralement des droits de douane de 4 000 milliards de dollars sur dix ans.
Le précédent Youngstown Steel de 1952
La jurisprudence historique de la Cour suprême offre un précédent accablant contre Trump. Dans l’affaire Youngstown Sheet & Tube Co. v. Sawyer de 1952, la Cour avait invalidé la nationalisation des aciéries décidée par le président Truman pendant la guerre de Corée, malgré le contexte d’urgence nationale.
Le juge Robert Jackson avait établi un test en trois niveaux pour évaluer les pouvoirs présidentiels : maximal quand le Congrès autorise, intermédiaire quand le Congrès se tait, minimal quand le Congrès s’oppose. Ici, le Congrès a explicitement confié les tarifs à sa propre compétence constitutionnelle — Trump agit donc dans la zone de pouvoir minimal, vouée à l’échec judiciaire.
Les failles béantes de la défense trumpienne

L’argument de l’urgence nationale bidon
Trump justifie ses tarifs par deux « urgences nationales » fantaisistes : le déficit commercial américain et l’afflux de fentanyl. Cette stratégie juridique est d’une faiblesse confondante. Le déficit commercial existe depuis des décennies — comment peut-il soudain constituer une urgence justifiant des pouvoirs exceptionnels ? L’IEEPA exige des menaces « inhabituelles et extraordinaires », pas des problèmes chroniques et prévisibles.
Quant au fentanyl, Trump l’invoque pour justifier des tarifs sur… le Canada et le Mexique, pays qui coopèrent activement avec les États-Unis dans la lutte antidrogue ! Cette incohérence factuelle affaiblit dramatiquement sa position juridique. Comment expliquer rationnellement des tarifs sur l’aluminium canadien par la menace du fentanyl chinois ?
L’interprétation abusive du verbe « réguler »
L’administration Trump s’accroche désespérément au verbe « réguler » dans l’IEEPA, prétendant qu’il autorise implicitement l’imposition de tarifs. Cette gymnastique sémantique ne convainc aucun juriste sérieux. Si le Congrès avait voulu autoriser des tarifs présidentiels, il l’aurait écrit explicitement — comme il l’a fait dans d’autres lois commerciales spécialisées.
La Cour d’appel a démoli cet argument avec une logique imparable : « réguler » peut signifier restreindre, interdire, surveiller — mais pas nécessairement taxer. Cette ambiguïté sémantique joue contre Trump selon les canons d’interprétation conservateurs qui exigent une autorisation claire pour les pouvoirs exceptionnels.
L’absence de limites temporelles et substantielles
La défense trumpienne échoue également sur l’absence de limitations intrinsèques à ses pouvoirs revendiqués. Selon sa logique, un président pourrait imposer des tarifs de 100%, 200%, 1000% sur n’importe quel pays, pour n’importe quelle durée, sans aucun contrôle congressionnel. Cette prétention à l’absolutisme fiscal horrifie les conservateurs attachés aux contre-pouvoirs institutionnels.
La pression politique qui ne sauvera pas Trump

Le chantage économique grossier
Face à la faiblesse de ses arguments juridiques, Trump tente un chantage politique éhonté : menacer de « dévastation économique » si ses tarifs sont annulés. Dans sa saisine de la Cour suprême, son administration clame que l’invalidation des droits de douane « détruira les États-Unis d’Amérique » et « perturbera les négociations commerciales diplomatiques hautement sensibles ».
Cette stratégie de l’intimidation économique révèle la faiblesse juridique de sa position. Quand on a de bons arguments de droit, on n’a pas besoin de menacer d’apocalypse économique ! Ce chantage grossier risque même d’irriter les juges conservateurs, attachés à l’indépendance judiciaire face aux pressions politiques.
Les 4 000 milliards de dollars qui font peur
Trump agite le spectre des 4 000 milliards de dollars de recettes tarifaires sur dix ans que perdrait le gouvernement fédéral. Cette somme astronomique vise à effrayer les juges, mais elle se retourne contre lui ! Comment justifier qu’un président puisse unilatéralement lever 4 000 milliards sans autorisation congressionnelle ? Cette énormité budgétaire confirme au contraire l’application de la doctrine des questions majeures.
Scott Bessent, secrétaire au Trésor, a reconnu que des « dizaines de milliards de dollars » devraient être remboursés en cas d’invalidation judiciaire. Cette perspective de remboursements massifs ne fait que souligner l’illégalité rétroactive des perceptions tarifaires actuelles.
L’argument de politique étrangère qui se dégonfle
L’administration Trump prétend que l’invalidation judiciaire de ses tarifs affaiblirait sa position dans les négociations internationales. Cet argument de politique étrangère ne tient pas : les partenaires commerciaux américains savent pertinemment que les tarifs IEEPA sont contestés devant les tribunaux depuis des mois !
L’Union européenne, le Canada, le Mexique ont tous préparé des contre-mesures de rétorsion précisément parce qu’ils anticipent une victoire judiciaire américaine. L’incertitude juridique actuelle nuit davantage aux négociations commerciales que ne le ferait une clarification judiciaire définitive.
Les divisions internes de la majorité conservatrice

Roberts vs Trump : l’affrontement prévisible
John Roberts, président de la Cour suprême, cultive jalousement l’indépendance institutionnelle de la justice américaine. Ses relations avec Trump sont historiquement exécrables : il a publiquement critiqué les attaques présidentielles contre les « juges Obama » et défendu l’impartialité judiciaire. Cette rivalité personnelle pourrait influencer son vote sur les tarifs.
Roberts a déjà montré sa capacité à contrarier Trump quand les principes juridiques l’exigent. Il a voté pour maintenir l’Obamacare contre les attaques répétées de l’administration républicaine. Sur les tarifs, sa fidélité aux précédents constitutionnels pourrait l’emporter sur toute considération partisane.
Barrett et Kavanaugh : les textualismes embarrassants
Amy Coney Barrett et Brett Kavanaugh se revendiquent du textualisme strict — interpréter les lois selon leur libellé exact, sans ajouts créatifs. Cette philosophie juridique les condamne à constater que l’IEEPA ne mentionne pas les tarifs explicitement. Leurs propres convictions méthodologiques les piègent dans une logique anti-Trump !
Barrett, en particulier, a récemment écrit pour la majorité que les tribunaux ne peuvent pas « outrepasser leurs pouvoirs » même pour corriger les illégalités de l’exécutif. Cette logique s’applique symétriquement : l’exécutif ne peut pas outrepasser ses propres pouvoirs sous prétexte d’urgence nationale.
Thomas et Alito : les derniers fidèles ?
Clarence Thomas et Samuel Alito restent probablement les plus susceptibles de soutenir Trump, par loyauté politique et vision expansive des pouvoirs présidentiels. Mais même eux doivent composer avec leur propre jurisprudence conservatrice sur la séparation des pouvoirs et l’interprétation textuelle stricte.
Thomas, originaliste fervent, ne peut ignorer que les Pères fondateurs ont explicitement confié les tarifs au Congrès. Alito, traditionaliste, doit respecter les précédents qu’il a lui-même établis sur les limites des pouvoirs d’urgence. Leur fidélité trumpienne se heurte à leur cohérence juridique.
Les conséquences économiques de l'invalidation

Le chaos des remboursements tarifaires
Si la Cour suprême invalide les tarifs trumpiens, elle déclenchera un tsunami administratif sans précédent. Selon les estimations officielles, plus de 1,77 milliard de dollars ont déjà été collectés sur les seules importations canadiennes — sans compter l’acier, l’aluminium et l’automobile. Les remboursements toucheront des dizaines de milliers d’entreprises importatrices.
Cette complexité logistique ne constitue pas un argument juridique pour maintenir les tarifs illégaux, mais elle illustre l’ampleur du bouleversement économique à venir. Le Trésor américain devra mettre en place des procédures de remboursement massives, créant un cauchemar bureaucratique digne des plus grands dysfonctionnements administratifs.
L’effondrement de la stratégie commerciale trumpienne
L’invalidation judiciaire pulvériserait la stratégie commerciale de Trump, fondée sur la menace tarifaire permanente. Sans la possibilité d’imposer unilatéralement des droits de douane, le président perdrait son principal levier de négociation avec les partenaires commerciaux internationaux.
Cette désarmement commercial forcerait Trump à revenir aux méthodes traditionnelles : négociations parlementaires pour obtenir des autorisations tarifaires spécifiques, processus longs et incertains qui cadrent mal avec son style de gouvernement impulsif. La diplomatie commerciale trumpienne perdrait son caractère imprévisible et menaçant.
La renaissance du libre-échange congressionnel
Paradoxalement, une victoire judiciaire contre Trump pourrait revitaliser le libre-échange aux États-Unis. En rendant au Congrès ses prérogatives commerciales constitutionnelles, la Cour suprême forcerait un débat démocratique sur les politiques commerciales américaines. Les républicains traditionnellement libre-échangistes pourraient reprendre l’initiative face aux trumpistes protectionnistes.
L'audience de novembre : un piège pour Trump

Un calendrier défavorable à Trump
La Cour suprême a programmé l’audience pour la première semaine de novembre 2025, un timing particulièrement défavorable à Trump. Les juges auront eu tout l’été pour digérer les arguments juridiques et mesurer les conséquences économiques des tarifs. Cette maturation réflexive joue contre l’impulsivité trumpienne.
De plus, les effets économiques négatifs des tarifs — inflation, pénuries, représailles étrangères — auront eu le temps de se matérialiser pleinement dans l’économie américaine. Les juges constateront concrètement les dégâts causés par cette politique commerciale erratique, renforçant leur inclination à l’invalider.
La qualité supérieure des avocats adverses
Trump fait face à une coalition juridique redoutable : avocats des États démocrates, cabinets d’affaires représentant les entreprises victimes, professeurs de droit constitutionnel. Cette dream team juridique maîtrise parfaitement les arcanes du droit commercial et constitutionnel américain.
En face, l’équipe de Solicitor General D. John Sauer devra défendre des positions juridiquement indéfendables avec des arguments politiques plutôt que légaux. Cette asymétrie de qualité argumentative pèsera lourdement dans les délibérations secrètes des juges.
Les questions embarrassantes prévisibles
Lors de l’audience orale, les juges conservateurs poseront immanquablement des questions embarrassantes pour Trump : « Où dans l’IEEPA voyez-vous une autorisation explicite pour les tarifs ? » « Comment concilier votre interprétation avec l’article I section 8 de la Constitution ? » « Quelles sont les limites de votre théorie des pouvoirs présidentiels ? »
Ces interrogations publiques révéleront la faiblesse juridique de la position trumpienne et prépareront l’opinion publique à une décision défavorable. L’administration sera mise en difficulté devant les caméras de C-SPAN, exposant ses contradictions et approximations juridiques.
Conclusion

Le piège juridique qui se referme sur Donald Trump concernant ses droits de douane révèle une ironie cruelle de l’histoire : les juges conservateurs qu’il a nommés vont probablement détruire sa politique commerciale phare en appliquant leurs propres doctrines juridiques. La « doctrine des questions majeures », forgée pour abattre les politiques de Biden, se retourne désormais contre les tarifs trumpiens avec une implacabilité mécanique. La Cour d’appel fédérale a déjà tranché par 7 voix contre 4 : l’IEEPA ne mentionne jamais explicitement les tarifs et ne peut autoriser une politique de 4 000 milliards de dollars sans autorisation congressionnelle claire. Cette analyse textualiste rigoureuse — méthode favorite des conservateurs — condamne Trump à une défaite juridique cuisante. Même les juges les plus loyaux comme Thomas et Alito peinent à concilier leur fidélité politique avec leur cohérence doctrinale : comment défendre l’idée qu’un président peut s’arroger le pouvoir constitutionnel exclusif du Congrès sous prétexte d’urgence nationale ? L’article I section 8 de la Constitution confère explicitement au Congrès le pouvoir d’établir les tarifs — aucune urgence ne peut annuler cette attribution fondamentale. L’audience de novembre 2025 s’annonce comme un calvaire juridique pour l’administration Trump, contrainte de défendre l’indéfendable face à une coalition d’avocats brillants représentant États et entreprises. Les questions embarrassantes des juges conservateurs révéleront publiquement la faiblesse de ses arguments, préparant l’opinion à une décision défavorable. Quand elle tombera — probablement à l’été 2026 — cette sentence judiciaire déclenchera un tsunami de remboursements tarifaires, pulvérisant la stratégie commerciale trumpienne et restaurant au Congrès ses prérogatives constitutionnelles. Cette débâcle juridique marquera un tournant historique : le moment où l’indépendance judiciaire américaine aura résisté aux tentatives d’instrumentalisation politique, démontrant que même un président autoritaire ne peut défier impunément la Constitution des États-Unis.