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Un département paralysé par des nominations stratégiques

Octobre 2025. Le Department of Homeland Security vit sous un régime de nominations qui n’a rien d’aléatoire. Chaque poste vacant, chaque remplacement, chaque « restructuration » obéit à une logique implacable : transformer l’appareil bureaucratique en machine à expulser. Trump ne se cache même plus. Il nomme des loyalistes purs et durs aux postes clés, contourne le Sénat avec des nominations « intérimaires » qui durent des mois, vide les divisions qui protégeaient les droits des migrants. Ce n’est pas du hasard. C’est du design institutionnel… sadique, efficace, calculé. Les agents de terrain reçoivent des quotas d’arrestations. Les juges d’immigration voient leurs décisions scrutées, contestées, annulées si elles sont « trop clémentes ». Et pendant ce temps, des milliers de familles dorment sur le sol froid de centres de détention surchargés, attendant un procès qui ne viendra peut-être jamais. Bienvenue dans l’Amérique de 2025 — où l’immigration n’est plus une politique, mais une guerre totale contre les plus vulnérables.

Les purges silencieuses au sein de l’agence

Depuis janvier 2025, plus de trois cents fonctionnaires du DHS ont été « réaffectés », « mis en disponibilité » ou simplement poussés vers la sortie. Pas les incompétents. Non. Les professionnels qui refusaient d’appliquer certaines directives jugées illégales ou inconstitutionnelles. Un directeur régional de l’ICE qui contestait les raids dans les écoles ? Muté en Alaska. Une juriste qui questionnait la légalité des détentions prolongées sans procès ? Placée en « congé administratif » indéfini. Ces purges ne font jamais la une. Elles glissent sous le radar médiatique, noyées dans le flot constant de scandales plus spectaculaires. Mais elles sont déterminantes. Parce qu’elles envoient un message glacial à tous ceux qui restent : obéis ou disparais. Et progressivement, le DHS se vide de ses derniers garde-fous éthiques. Il ne reste que des exécutants zélés, des carriéristes prudents et des idéologues convaincus. Exactement ce que Trump voulait. Une bureaucratie sans conscience, juste de l’obéissance mécanique.

Les chiffres qui révèlent une accélération brutale

Les données — quand on arrive encore à les obtenir, parce que la transparence est devenue une denrée rare — dessinent un tableau terrifiant. Entre janvier et septembre 2025, les expulsions ont bondi de 340% par rapport à la même période en 2024. Les arrestations à l’intérieur du territoire (pas à la frontière, mais dans les villes, les quartiers, les lieux de travail) ont explosé de 520%. Les demandes d’asile approuvées sont tombées de 38% à… 4%. Quatre pour cent. Autrement dit, sur cent personnes fuyant des persécutions, quatre seulement obtiennent protection. Les autres ? Renvoyées vers des pays où leur vie est en danger. Ou bloquées indéfiniment dans des limbes administratifs. Ces chiffres ne sont pas des abstractions statistiques. Chacun représente un visage, une histoire, une terreur concrète. Une mère salvadorienne séparée de ses enfants. Un étudiant guatémaltèque arrêté sur le chemin de l’université. Un demandeur d’asile vénézuélien renvoyé vers le régime qu’il fuyait. Trump appelle ça « restaurer l’ordre ». Moi, j’appelle ça un programme d’épuration systématique déguisé en politique publique.

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