C’est une nouvelle qui risque de faire grincer des dents. À partir de juillet, environ un demi-million d’Américains pourraient voir une partie de leur pension de retraite s’envoler. La raison ? Des dettes de prêts étudiants qui n’ont jamais été remboursées. Après une longue pause due à la pandémie, le gouvernement américain a décidé de relancer la machine de recouvrement des dettes. Concrètement, si vous avez des arriérés sur vos prêts étudiants fédéraux, une partie de votre pension mensuelle pourrait être saisie pour rembourser ce que vous devez. C’est un retour à la normale que beaucoup redoutaient.
Qui est exactement concerné par ces coupures ?

Alors, qui doit s’inquiéter ? La mesure vise spécifiquement environ 450 000 personnes âgées de 62 ans ou plus qui sont en défaut de paiement. Mais qu’est-ce que ça veut dire, « en défaut de paiement » ? C’est simple : cela signifie que vous avez un retard d’au moins 270 jours sur le remboursement de vos prêts étudiants fédéraux. Une fois que vous êtes dans cette situation, votre dossier est généralement transmis à une agence de recouvrement qui travaille pour le gouvernement. Et cette agence a le droit d’utiliser des moyens assez forts pour récupérer l’argent, comme la saisie sur salaire ou, dans ce cas, sur les pensions de retraite.
Comment cette saisie fonctionne-t-elle ?

Le mécanisme derrière tout ça s’appelle le Programme de Compensation du Trésor (TOP). Grâce à ce programme, le gouvernement peut prélever jusqu’à 15 % de votre pension de retraite mensuelle. Il y a tout de même une petite protection pour ne pas vous laisser sans rien : le montant qui vous reste après la saisie doit être d’au moins 750 $. Pour que ce soit plus clair, prenons un exemple. Si votre pension est de 1 976 $ par mois, le gouvernement pourrait vous prendre jusqu’à 296,40 $ chaque mois pour rembourser votre dette étudiante. C’est une somme non négligeable qui peut vraiment faire un trou dans le budget.
Une pratique ancienne qui refait surface

Il ne faut pas croire que c’est une idée toute nouvelle. En réalité, cette méthode de recouvrement plutôt agressive existe depuis plus de 20 ans, comme le rappelle Tom O’Hare, un conseiller universitaire. La seule chose qui a changé, c’est que tout avait été mis en pause pendant la crise du COVID-19 pour donner un peu d’air aux gens qui avaient des difficultés financières. Mais cette pause a pris fin, et les vieilles habitudes reprennent. En gros, la trêve est terminée et le gouvernement a recommencé à appliquer les règles d’avant la pandémie.
Le calendrier et les avertissements à ne pas manquer

Officiellement, la pause sur les saisies a pris fin le 5 mai. Certains ont peut-être déjà vu des changements sur leur paiement de juin, mais c’est vraiment en juillet que l’impact se fera sentir pour la majorité des gens. Normalement, si vous êtes concerné, vous auriez dû recevoir un courrier unique à votre dernière adresse connue pour vous prévenir de la saisie à venir. Attention, si vous aviez déjà reçu cette lettre avant la pandémie, n’attendez pas un deuxième rappel, il n’y en aura pas. Ce courrier mentionnait aussi que votre note de crédit commencerait à être affectée 65 jours après la réception de l’avis.
Y a-t-il des solutions pour l'éviter ?

Heureusement, tout n’est pas perdu. Il existe des moyens d’éviter ou d’arrêter ces saisies sur votre pension. La première chose à faire est de contacter rapidement l’organisme qui gère votre prêt étudiant. Vous pouvez discuter avec eux de plusieurs options : un report de paiement, une mise en suspens (ce qu’on appelle « forbearance » en anglais), ou encore un plan de remboursement adapté à vos revenus. Ces solutions peuvent vous aider à réduire vos paiements, à les suspendre temporairement et, surtout, à sortir de cette situation de « défaut de paiement ». Le mot d’ordre, c’est d’agir vite, surtout si vous avez déjà reçu un avis.
Un système 'cruel' qui divise les opinions

Pendant que des responsables comme la secrétaire à l’Éducation encouragent les gens à reprendre leurs paiements, des voix s’élèvent pour critiquer cette reprise des saisies. Mike Pierce, qui dirige une association de défense des emprunteurs, qualifie cette mesure de « cruelle ». Selon lui, elle ne fait qu’enfoncer les gens dans un système qui les empêche de se relever financièrement. Il explique que cela crée un cercle vicieux où il devient encore plus difficile de sortir la tête de l’eau. Le message est donc clair : si vous êtes concerné, ne restez pas les bras croisés et explorez toutes les options qui s’offrent à vous pour protéger votre pension.
Selon la source : time.com