Aller au contenu

Mercredi matin, place Tiananmen. La photo qui fait trembler Washington : Xi Jinping au centre, Vladimir Poutine à sa droite, Kim Jong-un à sa gauche. Un trio infernal qui nargue l’Occident sous les drapeaux rouges de Pékin. Donald Trump, exclu de cette mascarade militaire, riposte avec sa verve habituelle : il accuse ouvertement le président chinois de « conspirer contre les États-Unis d’Amérique » avec les deux autres autocrates. Cette déclaration incendiaire, lâchée sur Truth Social avec un cynisme glaçant, révèle une réalité géopolitique que beaucoup refusent encore de voir. L’axe Pékin-Moscou-Pyongyang se consolide… et l’Amérique de Trump se retrouve plus isolée que jamais face à cette alliance de l’ombre qui redessine l’ordre mondial.

Le timing n’a rien d’innocent. Alors que Xi célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale avec faste, il convoque ses deux alliés stratégiques pour un spectacle d’une puissance militaire à couper le souffle. Chars, missiles intercontinentaux DF-5C, drones sous-marins… Pékin déroule son arsenal devant des milliers de spectateurs médusés. Et Trump, de loin, observe cette démonstration de force qui ressemble furieusement à une déclaration de guerre froide version 2025. La Chine est « inarrêtable », clame Xi Jinping. Message reçu 5 sur 5 à la Maison-Blanche.

L’accusation explosive de Trump sur Truth Social

« Veuillez transmettre mes salutations les plus chaleureuses à Vladimir Poutine et Kim Jong-un pendant que vous conspirez contre les États-Unis d’Amérique ». Ces mots, crachés avec un sarcasme mordant, résonnent comme un uppercut diplomatique. Trump ne mâche plus ses mots : il dénonce frontalement ce qu’il considère comme une conspiration tripartite orchestrée depuis Pékin. Son message débute pourtant avec une politesse de façade — souhaiter une « excellente journée » au peuple chinois — avant de virer au vitriol pur. Cette schizophrénie rhétorique traduit parfaitement l’ambiguïté des relations sino-américaines : courtoisie de surface, guerre totale en sous-main.

L’utilisation du terme « conspiration » ne relève pas du hasard. Trump, maître de la communication offensive, choisit ses mots pour maximiser l’impact. Il ne parle pas d’alliance, de partenariat ou de coopération — des termes diplomatiquement neutres. Non, il emploie « conspirer », un verbe qui évoque immédiatement la trahison, le complot, la machination secrète. C’est un camouflet public infligé à Xi Jinping, une humiliation calculée qui transforme le défilé de Pékin en tribunal médiatique. Trump accuse, juge et condamne en quelques caractères sur son réseau social. La diplomatie 2.0 dans toute sa brutalité.

Le symbole toxique de cette photo historique

Cette image — Xi, Poutine, Kim côte à côte sur le tapis rouge — cristallise tous les cauchemars géopolitiques américains. Pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 2011, Kim Jong-un s’affiche publiquement dans une telle configuration internationale. Le dirigeant nord-coréen, habituellement reclus dans son royaume hermétique, brise son isolement pour rejoindre cette sainte trinité de l’anti-américanisme. Le message subliminal ? Les ennemis de Washington se regroupent, s’organisent, se coordonnent. Et ils ne se cachent plus.

La chorégraphie elle-même révèle une hiérarchie soigneusement orchestrée. Xi Jinping au centre, position du leader incontesté de cette alliance émergente. Poutine à sa droite, le général expérimenté qui mène la guerre en Ukraine. Kim à sa gauche, l’atout nucléaire imprévisible qui terrorise l’Asie-Pacifique. Cette géométrie n’a rien d’accidentel : elle dessine la nouvelle architecture du pouvoir mondial, celle qui défie ouvertement l’hégémonie occidentale. Trump l’a parfaitement compris, d’où sa réaction épidermique. Cette photo vaut tous les traités secrets — elle officialise une entente cordiale qui pourrait bien redistribuer les cartes planétaires.

Un défilé militaire qui ressemble à une déclaration de guerre

Place Tiananmen transformée en terrain de démonstration. Des milliers de soldats défilant au pas cadencé, des missiles balistiques intercontinentaux DF-5C — capables de frapper n’importe quel point de la Terre — roulant sous les yeux ébahis de Poutine et Kim. L’armée chinoise dévoile pour la première fois ses nouveaux missiles antinavires, ses drones sous-marins, ses armes laser. Un arsenal de science-fiction qui fait passer les parades du 14 juillet pour des répétitions de patronage. Xi Jinping, debout dans sa voiture décapotable, salue ses troupes comme un empereur moderne. Le spectacle est grandiose, terrifiant, hypnotique.

Mais au-delà de la mise en scène, ce défilé révèle une vérité que Washington préfère ignorer : la Chine possède désormais une puissance militaire qui rivalise — et parfois surpasse — celle des États-Unis. Ces missiles intercontinentaux qui paradent devant les caméras peuvent théoriquement réduire en cendres New York, Los Angeles ou Chicago. Ces drones sous-marins peuvent paralyser les flottes américaines dans le Pacifique. Et Poutine, installé au premier rang, prend des notes. L’ancien agent du KGB observe, analyse, mémorise cette panoplie technologique qui pourrait bien servir ses intérêts en Ukraine… ou ailleurs.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
More Content