Aller au contenu

L’Amérique de Trump vient de franchir un seuil moral inacceptable. Dans la nuit du 30 au 31 août 2025, l’administration a orchestré une opération d’une cruauté inouïe : arracher de leurs lits des centaines d’enfants guatémaltèques âgés de 10 à 17 ans pour les expulser vers un pays qu’ils ont fui, souvent au péril de leur vie. Ces mineurs isolés, protégés par la loi américaine, se sont retrouvés menottés dans des bus au petit matin d’un week-end férié, puis embarqués dans des avions direction Guatemala City — avant qu’un juge fédéral ne stoppe in extremis cette déportation massive.

Le juge Timothy J. Kelly vient de prolonger jusqu’au 16 septembre les mesures d’urgence qui protègent ces enfants de l’expulsion. Cette décision, rendue samedi 14 septembre, constitue un nouveau camouflet judiciaire pour l’administration Trump, mais surtout un sursis vital pour 700 enfants dont le seul crime fut de chercher refuge en Amérique. Derrière cette bataille juridique se cache un drame humain d’une ampleur terrifiante : celui d’une nation qui a perdu son âme en transformant des enfants réfugiés en ennemis publics.

L’opération de la honte : la nuit du 30 août

Cette nuit-là restera gravée dans les annales de l’infamie américaine. Vers 2 heures du matin, des agents de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) ont fait irruption dans les centres d’hébergement pour mineurs isolés à travers tout le territoire. Ils disposaient d’une liste de 457 enfants guatémaltèques à « récupérer » — un euphémisme administratif qui masque la brutalité de l’opération. Ces enfants, certains endormis depuis quelques heures seulement, ont été réveillés brutalement, rassemblés leurs maigres affaires et embarqués dans des véhicules gouvernementaux.

Le département de la Santé et des Services sociaux, censé protéger ces mineurs, avait reçu l’ordre de les préparer « en quelques heures » pour leur déportation. Cette précipitation révèle la nature préméditée et cynique de l’opération : empêcher toute intervention judiciaire en agissant pendant un week-end férié, quand les tribunaux sont fermés et les avocats indisponibles. L’administration Trump comptait sur l’effet de surprise pour accomplir l’irréparable avant que quiconque ne puisse s’y opposer.

76 enfants sur le tarmac : l’image de l’Amérique perdue

À l’aube du 31 août, 76 enfants guatémaltèques se retrouvent assis dans des avions immobilisés sur les tarmacs d’El Paso et de Harlingen, au Texas. Ces images, dignes des heures les plus sombres du XXe siècle, montrent des mineurs terrorisés, certains pleurant, d’autres prostrés, tous victimes d’une machine administrative devenue folle. Les moteurs tournent, les équipages attendent l’autorisation de décoller vers le Guatemala, pays que ces enfants ont fui par désespoir.

Pendant ce temps, à Washington, des avocats du National Immigration Law Center s’activent frénétiquement pour obtenir une injonction d’urgence. La course contre la montre est engagée : sauver ces enfants avant que les avions ne décollent et ne les emportent vers un destin incertain. Cette scène surréaliste — des enfants prisonniers dans des appareils cloués au sol par une bataille judiciaire — révèle l’ampleur de la déchéance morale de l’Amérique trumpiste.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
More Content