Aller au contenu

Les déclarations qui reviennent le hanter

L’interview de Trump avec Norah O’Donnell sur 60 Minutes n’a pas été ordinaire. Dès les premières minutes, le ton s’est alourdi, les questions se sont faites plus pointues, et surtout, le président s’est trouvé confronté à des déclarations qu’il avait lui-même prononcées par le passé. La séquence était presque surréaliste : à chaque fois qu’O’Donnell lui demandait de s’expliquer sur une position controversée, elle lui renvoyait ses propres mots — des mots prononcés en campagne, en meeting, sur Truth Social. Des mots qu’il ne pouvait pas nier, car ils étaient documentés, enregistrés, diffusés partout.

Ce qui rend cette situation particulièrement explosive, c’est que Trump lui-même s’est récemment attaqué à ce qu’il appelle la « couverture médiatique déloyale ». Il a dénoncé les chaînes de télévision pour ce qu’il considère comme des mensonges flagrants, affirmant en septembre 2025 que 97 % de la couverture le concernant était « illégale ». Et voilà que les mêmes chaînes lui renvoient, calmement, méthodiquement, ses propres paroles. L’ironie est tellement épaisse qu’on pourrait la couper au couteau.

Les contradictions qui explosent en direct

L’un des moments les plus révélateurs s’est produit quand la journaliste a abordé la question de la liberté de la presse. Trump s’est lancé dans une tirade habituelle contre ce qu’il appelle « l’ennemi du peuple », les médias. Mais O’Donnell, armée de vidéos, de transcriptions et de citations, a calmement montré comment Trump lui-même avait menacé la FCC de révoquer les licences des chaînes de télévision qu’il considère comme « contre » lui. Elle a rappelé que le commissaire de la FCC, Brendan Carr, avait menacé des chaînes de sanctions suite aux commentaires de l’humoriste Jimmy Kimmel. Trump avait applaudi cette menace, déclarant que Carr était un « patriote ». Puis, quelques jours plus tard, il dénonce l’« attaque » contre la liberté d’expression.

La contradiction était si évidente, si crue, que même les partisans habituels de Trump ont eu du mal à la défendre sur les réseaux sociaux. Comment peut-on argumenter contre soi-même ? Comment peut-on justifier l’injustifiable quand on dispose des preuves en direct ? L’interview s’est transformée en un véritable tribunal où le principal accusé se confrontait à ses propres témoins.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
More Content