L’humiliation publique au sommet de Charm el-Cheikh
Lundi 13 octobre 2025. Charm el-Cheikh, Égypte. Sous les lumières éclatantes des caméras du monde entier, Donald Trump vient de réussir l’impossible — un accord de paix historique entre Israël et le Hamas, mettant fin à plus de deux ans de guerre dévastatrice à Gaza. Plus de trente chefs d’État et de gouvernement sont rassemblés dans la station balnéaire égyptienne pour signer le document qui scelle cet accord. Trump se lève pour remercier les dirigeants présents… et c’est là que ça dérape. « Merci beaucoup Emmanuel », lance-t-il d’abord, parcourant la salle des yeux. « J’aurais imaginé Emmanuel debout quelque part derrière moi, mais où est-il ? » Trump se retourne, cherche du regard, fait mine de ne pas trouver le président français. Puis, avec ce sourire narquois qu’il maîtrise si bien : « Je n’arrive pas à croire que tu l’aies joué profil bas aujourd’hui. » L’assemblée éclate de rire. Macron, assis au fond, esquisse un sourire gêné. Trump vient de l’humilier devant le gratin diplomatique mondial — et tout ça en direct.
Le contexte explosif de cette pique
Cette remarque n’était pas innocente. Loin de là. Macron traverse actuellement la pire crise politique de son mandat — peut-être même la pire crise qu’un président français ait connue depuis des décennies. Son gouvernement vient de s’effondrer pour la cinquième fois en moins de deux ans. Son premier ministre, Sébastien Lecornu, a démissionné après seulement quatorze heures en fonction — un record humiliant. Macron l’a renommé vendredi dernier, déclenchant une vague d’indignation chez les partis d’opposition qui menacent de renverser à nouveau le gouvernement d’ici la fin de la semaine. Le président français, jadis considéré comme le jeune réformateur audacieux qui allait moderniser la France, est désormais perçu comme un autocrate déconnecté, un homme politique arrogant dont la cote de popularité stagne sous les 20 pour cent. Pendant que la France brûle — grèves, manifestations, chaos parlementaire — Macron a décidé de fuir à Charm el-Cheikh pour participer au sommet sur Gaza. Et Trump, qui ne rate jamais une occasion de planter un couteau dans le dos d’un allié affaibli, a choisi ce moment précis pour le ridiculiser publiquement.
La poignée de main musclée qui a tout révélé
Avant même cette remarque humiliante, les tensions entre Trump et Macron avaient déjà éclaté au grand jour. Lorsque les deux présidents se sont rencontrés en arrivant au sommet, leur poignée de main a duré plus de trente secondes — une éternité en termes diplomatiques. Les caméras ont capturé chaque instant : Trump serrant fermement la main de Macron, refusant de lâcher prise, fixant le président français avec un regard de défi. Macron, lui, tentait de maintenir un sourire politique, mais son malaise était palpable. On aurait dit deux boxeurs mesurant leur adversaire avant le premier round. Cette poignée de main, analysée et décortiquée par tous les médias mondiaux, symbolisait parfaitement la relation toxique entre les deux hommes. Macron aime se présenter comme l’« ami » de Trump, le seul leader européen capable de négocier avec le président américain imprévisible. Il a même déclaré publiquement qu’il pouvait appeler Trump « à tout moment ». Mais Trump, lui, ne considère Macron que comme un laquais — un petit homme politique européen qui se croit important, mais qui n’a ni le pouvoir ni l’influence pour compter vraiment. Et lundi soir, Trump l’a rappelé au monde entier.
L'accord de paix historique de Trump

Le plan en vingt points qui a changé la donne
Pour comprendre pourquoi ce sommet était si important — et pourquoi Macron tenait absolument à y être — il faut revenir au 29 septembre 2025. Ce jour-là, Trump a dévoilé à la Maison-Blanche son « plan de paix en vingt points » pour mettre fin à la guerre de Gaza, la plus dévastatrice depuis la création d’Israël en 1948. Ce conflit, déclenché par l’attaque surprise du Hamas le 7 octobre 2023, avait déjà fait plus de 67 800 morts palestiniens — principalement des femmes et des enfants — et détruit presque entièrement l’infrastructure de Gaza. Pendant deux ans, toutes les tentatives de négociation avaient échoué. Biden avait essayé. L’ONU avait essayé. L’Égypte, le Qatar, la Turquie… tous avaient essayé. Rien n’avait fonctionné. Puis Trump est arrivé avec son plan. Un plan audacieux, voire brutal dans certains aspects, mais pragmatique. Phase un : cessez-le-feu immédiat, libération de tous les 48 otages israéliens restants en échange de 2 000 prisonniers palestiniens, et retrait progressif des forces israéliennes vers des lignes prédéfinies. Phase deux : désarmement du Hamas, déploiement d’une force multinationale de stabilisation, et gouvernance transitoire de Gaza par des technocrates palestiniens sous supervision internationale.
Le pari risqué qui a payé
Trump a donné au Hamas un ultimatum : accepter le plan avant le 5 octobre 2025 à 18h00, heure de Washington… ou affronter « l’oblitération complète ». Pas de négociation. Pas de compromis. Juste un choix binaire : la paix ou la destruction. Le monde a retenu son souffle. Beaucoup prédisaient que le Hamas refuserait, que Trump provoquerait une escalade catastrophique, que la région sombrerait dans un chaos encore pire. Mais le 3 octobre, contre toute attente, le Hamas a capitulé. Enfin… partiellement. L’organisation islamiste a accepté de libérer tous les otages et de transférer l’administration de Gaza à des technocrates indépendants. Mais elle n’a pas accepté de se désarmer complètement — un point de friction majeur qui pourrait encore faire exploser l’accord. Le 8 octobre, Trump a annoncé que la première phase du plan était signée. Le 10 octobre, le cessez-le-feu est entré en vigueur. Et le 13 octobre, tous les otages israéliens vivants ont été libérés — un moment émotionnel qui a déclenché des scènes de joie en Israël et un soulagement prudent à Gaza. Trump avait réussi là où tous les autres avaient échoué.
Le sommet de Charm el-Cheikh scelle l’accord
Le sommet du 13 octobre avait pour objectif de consolider cet accord fragile. Plus de trente pays ont envoyé des représentants — dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne, les Émirats arabes unis, l’Égypte, la Turquie, le Qatar, la Jordonie, l’Indonésie, le Pakistan… La liste continuait. Même le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, était présent — une première en deux ans. Trump et le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi ont coprésidé le sommet. Ensemble, avec le président turc Erdoğan et l’émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani, ils ont signé un document formel détaillant les règles, les régulations et les mécanismes d’implémentation du plan de paix. Trump, euphorique, a déclaré : « Il a fallu trois mille ans pour arriver à ce point. Vous y croyez ? Et ça va tenir. Ça va tenir. » L’hyperbole était classiquement trumpienne, mais le fond était vrai : cet accord représentait un tournant historique. Et tous les dirigeants mondiaux voulaient être sur la photo de famille, associés à ce moment. Y compris Macron, qui traverse actuellement l’enfer politique en France.
La crise politique française atteint son paroxysme

Cinq premiers ministres en deux ans
Pourquoi Macron était-il si désespéré d’assister à ce sommet alors que la France s’effondre politiquement ? Parce qu’il fuit. Il fuit la réalité catastrophique qui l’attend à Paris. Depuis l’été 2024, la France traverse la pire crise politique depuis la création de la Cinquième République en 1958. Tout a commencé en juin 2024, lorsque Macron a pris la décision la plus stupide de sa carrière : dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer des élections législatives anticipées. Il pensait consolider son pouvoir, prouver que son camp centriste restait majoritaire. Résultat ? Un parlement divisé en trois blocs irréconciliables : l’extrême droite du Rassemblement National (le plus grand parti unique), la gauche radicale de La France Insoumise, et le centre macroniste — aucun groupe ne possédant de majorité. Depuis, Macron a nommé cinq premiers ministres en moins de deux ans. Cinq. Tous des gouvernements minoritaires. Tous instables. Tous incapables de passer un budget sans recourir à l’article 49.3 de la Constitution française — un mécanisme controversé qui permet au gouvernement de contourner le vote parlementaire.
Lecornu, le premier ministre éphémère
Le cas de Sébastien Lecornu est presque comique — si ce n’était pas si tragique. Macron l’a nommé premier ministre la première fois fin septembre. Lecornu, ancien ministre de la Défense, se décrit lui-même comme un « moine guerrier » — une formule pompeuse qui résume parfaitement l’arrogance macroniste. Il a dévoilé son cabinet dimanche soir… et le lendemain matin, après seulement quatorze heures, il a démissionné. Pourquoi ? Parce que son gouvernement était composé des mêmes visages usés, les mêmes technocrates loyalistes qui avaient déjà échoué trois fois. Aucune diversité. Aucun renouvellement. Aucune tentative de compromis avec l’opposition. Les partis d’extrême droite et de gauche radicale ont immédiatement menacé de déposer des motions de censure, et Lecornu — réalisant qu’il ne survivrait pas une semaine — a préféré démissionner immédiatement pour éviter l’humiliation d’être renversé. Vendredi dernier, Macron l’a… renommé. Oui, vous avez bien lu. Le même homme qui venait de démissionner. Cette décision a provoqué une explosion de colère. Les opposants ont accusé Macron de se moquer de la démocratie, de gouverner comme un autocrate.
Une popularité en chute libre
Les sondages sont impitoyables. La cote de popularité de Macron stagne sous les 20 pour cent — un niveau catastrophique pour un président en exercice. Pour comparaison, même François Hollande, l’un des présidents les plus impopulaires de l’histoire française, maintenait environ 25 pour cent d’approbation à ce stade de son mandat. Macron a réussi à faire pire. Il est perçu comme déconnecté de la réalité française, obsédé par sa stature internationale, indifférent aux souffrances des citoyens ordinaires. Ses réformes impopulaires — augmentation de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, assouplissement des lois du travail — ont déclenché des vagues de manifestations massives. Les syndicats le haïssent. Les étudiants le haïssent. Les agriculteurs le haïssent. Même une partie de son propre camp centriste commence à prendre ses distances. Des anciens premiers ministres comme Édouard Philippe l’ont publiquement appelé à démissionner. Gabriel Attal, qui dirige maintenant le parti de Macron, a déclaré qu’il ne « comprenait plus » ce que le président essayait de faire. La coalition se fissure. Et Macron, plutôt que d’affronter cette débâcle… s’est envolé pour l’Égypte.
Pourquoi Trump déteste Macron

Une relation faussement amicale
Macron aime répéter qu’il est l’« ami » de Trump. Il s’en vante même publiquement. En septembre 2025, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, Macron s’est retrouvé coincé dans un embouteillage causé par… le cortège de Trump. Frustré, il a appelé directement le président américain pour se plaindre. « Devine quoi ? J’attends dans la rue parce que tout est bloqué pour toi ! », lui a-t-il lancé au téléphone. Cette anecdote, rapportée par plusieurs médias, était censée illustrer la proximité entre les deux hommes. Mais en réalité, elle révèle surtout l’asymétrie de leur relation. Trump n’a jamais considéré Macron comme un égal. Pour lui, le président français n’est qu’un politicien européen parmi d’autres — peut-être légèrement plus utile que les autres grâce à la position de la France au Conseil de sécurité de l’ONU, mais certainement pas un partenaire stratégique. Trump tolère Macron quand il lui est utile. Et il l’écrase quand il le juge nécessaire. Comme lundi soir à Charm el-Cheikh.
Les désaccords profonds sur Gaza
Au-delà des égos, Trump et Macron sont en désaccord fondamental sur la question palestinienne. Macron défend depuis des années la solution à deux États — un État israélien et un État palestinien coexistant pacifiquement. Il a même reconnu symboliquement l’État de Palestine, une décision qui a provoqué la fureur d’Israël. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré Macron persona non grata en Israël, refusant de le rencontrer. Au sommet de Charm el-Cheikh, Netanyahu devait initialement participer… mais il a annulé à la dernière minute, officiellement en raison d’une fête juive. Officieusement ? Beaucoup soupçonnent que Netanyahu ne voulait pas se retrouver dans la même pièce que Macron. Trump, lui, n’a aucun intérêt pour la solution à deux États. Son plan de paix mentionne vaguement la possibilité d’une « autodétermination palestinienne »… mais il ne ferme pas la porte à d’autres options. Netanyahu l’a déclaré publiquement : il ne veut pas d’un État palestinien. Et Trump ne le forcera pas.
Le mépris calculé de Trump
La remarque de Trump lundi soir — « Je n’arrive pas à croire que tu l’aies joué profil bas aujourd’hui » — n’était donc pas une blague innocente. C’était une humiliation calculée. Trump savait exactement ce qu’il faisait. Il savait que Macron traverse une crise politique catastrophique en France. Il savait que Macron était venu à Charm el-Cheikh en partie pour fuir cette crise, et en partie pour tenter de renforcer sa stature internationale. Et Trump a décidé de le rabaisser devant le monde entier. Le message était clair : « Tu n’es pas important. Tu es juste un faire-valoir. Et je peux t’humilier quand je veux. » Ce qui est encore plus révélateur, c’est que l’assemblée a ri. Les autres chefs d’État et de gouvernement ont ri de Macron. Certains peut-être par malaise, mais d’autres sincèrement amusés. Parce que beaucoup de dirigeants mondiaux partagent le mépris de Trump envers Macron — ce jeune président arrogant qui donne des leçons à tout le monde, mais qui n’a même pas réussi à maintenir la stabilité dans son propre pays.
Le rôle marginal de la France dans l'accord

Une absence criante des négociations
Malgré les déclarations enthousiastes de Macron affirmant que la France serait « impliquée à chaque étape » du plan de paix de Trump, la réalité est tout autre. La France n’a joué aucun rôle dans les négociations qui ont mené à cet accord. Les véritables médiateurs étaient les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et la Turquie. Ce sont ces quatre pays qui ont passé des mois à négocier secrètement avec Israël et le Hamas, organisant des rencontres clandestines, transmettant des messages codés, appliquant des pressions diplomatiques et économiques. La France ? Elle a été informée… après coup. Macron a publié des communiqués de presse. Il a tweeté son soutien. Il a organisé quelques appels téléphoniques avec des dirigeants arabes. Mais concrètement, la contribution française a été nulle. Et tout le monde le savait. Quand Trump a remercié les pays ayant participé à l’accord lundi soir, il a mentionné l’Égypte en premier — le pays hôte et médiateur clé. Puis le Qatar et la Turquie. Puis les États-Unis eux-mêmes. Et enfin… presque comme une pensée secondaire… « Emmanuel ».
La tentative désespérée de rester pertinent
Macron a annoncé que la France co-organiserait avec l’Égypte une conférence humanitaire pour Gaza dans les prochaines semaines, visant à mobiliser l’aide internationale pour la reconstruction. C’est bien. C’est nécessaire. Mais c’est aussi une manière pour Macron de s’insérer dans un processus dont il a été largement exclu. Il essaie de prouver que la France reste un acteur majeur au Moyen-Orient, que Paris peut encore jouer un rôle d’intermédiaire entre Israël et les Palestiniens. Sauf que personne ne le croit vraiment. Israël ne veut pas de la France à la table des négociations. Netanyahu considère Macron comme un obstacle, pas comme un partenaire. Le Hamas, lui, préfère négocier avec des pays qui ont une réelle influence — l’Égypte, le Qatar, la Turquie. Et les États-Unis ? Trump tolère la participation française par courtoisie diplomatique… mais il ne donne à Macron aucun pouvoir réel de décision. La France est devenue un spectateur dans une région où elle avait historiquement une influence majeure.
Le déclin de l’influence française
Cette marginalisation reflète un déclin plus large de l’influence française sur la scène internationale. Sous de Gaulle, Mitterrand, même Chirac, la France était considérée comme une puissance équilibrante — un pays capable de défendre des positions indépendantes, de s’opposer aux États-Unis quand nécessaire, de maintenir des canaux diplomatiques ouverts avec tous les acteurs régionaux. Macron a tenté de ressusciter cette tradition gaulliste, se présentant comme le leader européen capable de tenir tête à Trump, Poutine, Xi Jinping. Mais ses échecs successifs — incapacité à arrêter la guerre en Ukraine, marginalisation dans les négociations avec l’Iran, absence totale dans les discussions sur Gaza — ont révélé la dure réalité : la France n’est plus une grande puissance. Elle est une puissance moyenne, avec un président qui souffre d’une crise de légitimité domestique et qui compense en multipliant les apparitions sur la scène internationale. Mais le monde voit à travers cette façade. Et Trump, avec sa remarque cruelle lundi soir, a simplement dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas.
Les conséquences pour Macron

Un retour difficile à Paris
Macron est rentré à Paris mardi soir. Et ce qui l’attendait n’avait rien d’agréable. Son premier ministre Lecornu devait prononcer son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale mardi après-midi — un exercice obligatoire où le chef du gouvernement présente son programme et sa vision. Traditionnellement, ce discours est suivi d’un débat parlementaire et, si l’opposition le demande, d’un vote de confiance. Dans le cas de Lecornu, deux motions de censure avaient déjà été déposées avant même qu’il ne prononce son discours. Le Rassemblement National d’extrême droite et La France Insoumise de gauche radicale — deux partis qui ne s’accordent sur rien d’autre — étaient unis dans leur volonté de renverser ce gouvernement. Si ces deux groupes votaient ensemble, ils disposeraient d’une majorité suffisante pour faire tomber Lecornu. Ce serait le sixième premier ministre de Macron en deux ans à être renversé. Un record historique. Une humiliation supplémentaire pour un président déjà discrédité.
Les appels à la démission se multiplient
De plus en plus de voix — y compris au sein de son propre camp — appellent Macron à démissionner. L’argument est simple : Macron a perdu toute légitimité. Il ne peut plus gouverner. Son parti ne contrôle qu’une minorité de sièges à l’Assemblée nationale. Aucun premier ministre qu’il nomme ne survit plus de quelques semaines. Le pays est paralysé politiquement, incapable de passer un budget, incapable de réformer quoi que ce soit. La seule solution, selon ses critiques, serait que Macron démissionne et convoque de nouvelles élections présidentielles anticipées. Cela permettrait au peuple français de choisir un nouveau leader capable de former un gouvernement stable. Mais Macron refuse catégoriquement. Lundi, en arrivant en Égypte, il a déclaré : « Je continuerai à servir, et je le ferai jusqu’à la fin de mon mandat en 2027. » Il a accusé ses adversaires de « semer le chaos » et a refusé toute responsabilité pour la crise politique. Cette intransigeance ne fait qu’alimenter la colère.
Le risque de révolte sociale
La France est au bord d’une explosion sociale. Les syndicats menacent de lancer des grèves générales si le gouvernement Lecornu tente de faire passer son budget en utilisant l’article 49.3. Les étudiants occupent déjà plusieurs universités, protestant contre les coupes budgétaires dans l’éducation. Les agriculteurs bloquent des routes dans plusieurs régions, exigeant des subventions supplémentaires. Les gilets jaunes — ce mouvement de protestation qui avait paralysé la France en 2018-2019 — parlent de se réorganiser. Macron gouverne un pays au bord de la fracture. Et pendant ce temps, l’extrême droite de Marine Le Pen monte dans les sondages. Si une élection présidentielle avait lieu aujourd’hui, Le Pen gagnerait probablement. Macron le sait. C’est justement pour ça qu’il refuse de démissionner — non pas par sens du devoir, mais par calcul politique. Il espère survivre jusqu’en 2027, laisser quelqu’un d’autre affronter la tempête, puis potentiellement revenir en 2032 (puisqu’il ne peut pas se présenter en 2027 après deux mandats consécutifs, mais pourrait théoriquement se présenter à nouveau après une pause).
Les réactions en France et dans le monde

Les médias français divisés
En France, les réactions à l’humiliation de Macron par Trump ont été divisées. Les médias pro-Macron — principalement les chaînes et journaux centristes — ont minimisé l’incident, le présentant comme une « taquinerie amicale » entre deux leaders qui se connaissent bien. Certains ont même tenté de transformer l’humiliation en victoire, affirmant que Macron avait « ri de bon cœur » et prouvé qu’il savait prendre les blagues avec humour. Mais les médias d’opposition n’ont pas été aussi indulgents. Les chaînes et sites proches de l’extrême droite et de la gauche radicale ont diffusé la vidéo en boucle, soulignant à quel point Macron semblait petit et gêné pendant que Trump le ridiculisait. Les réseaux sociaux français ont explosé. Le hashtag #MacronHumilié a dominé Twitter pendant 24 heures. Des memes dévastateurs circulaient, montrant Macron cherchant sa place au sommet, ou assis seul dans un coin pendant que Trump recevait une standing ovation. L’humiliation était totale.
Les dirigeants européens gênés
Parmi les autres leaders européens présents au sommet — le chancelier allemand Friedrich Merz, le premier ministre britannique Keir Starmer, le premier ministre italien Georgia Meloni — aucun n’a publiquement commenté l’incident. Mais en privé, plusieurs auraient exprimé leur malaise. Personne n’aime voir un allié être humilié publiquement, même si cet allié est aussi impopulaire que Macron. Cela envoie un message troublant : si Trump peut traiter le président français de cette manière, qu’est-ce qui empêche Trump de faire pareil aux autres dirigeants européens ? Cette question hante les capitales européennes. Trump a déjà démontré à plusieurs reprises son mépris pour l’Europe — ses menaces tarifaires, ses critiques de l’OTAN, son refus de soutenir l’Ukraine autant que les Européens le souhaiteraient. L’humiliation de Macron ne fait que renforcer l’anxiété européenne face à un président américain imprévisible et vindicatif.
Le silence assourdissant de la Maison-Blanche
La Maison-Blanche n’a émis aucun commentaire officiel sur l’incident. Aucun communiqué de presse. Aucune clarification. Rien. Ce silence est révélateur. Si la remarque de Trump avait vraiment été une blague innocente entre amis, l’équipe de communication de la Maison-Blanche aurait probablement publié une déclaration minimisant l’incident, affirmant que les deux présidents s’entendent très bien. Mais le silence suggère que Trump assume pleinement son humiliation de Macron — et qu’il s’en fiche complètement des conséquences diplomatiques. Pour Trump, Macron est un leader faible qui gouverne un pays en déclin. L’humilier publiquement ne comporte aucun risque politique pour Trump. Au contraire, cela renforce son image de leader alpha qui ne se laisse impressionner par personne. Et pour sa base électorale — qui déteste l’élitisme européen et se méfie de la France — voir Trump remettre Macron à sa place est une source de satisfaction.
Conclusion

L’illusion de la grandeur française
L’humiliation de Macron à Charm el-Cheikh n’est pas qu’une anecdote embarrassante. C’est un symbole. Le symbole de la chute d’un président qui se croyait indispensable, d’un pays qui se croyait encore une grande puissance, d’une illusion qui s’effondre face à la réalité brutale. Macron est arrivé au pouvoir en 2017 avec une promesse audacieuse : redonner à la France sa grandeur, la positionner comme le leader moral de l’Europe, en faire un contrepoids aux États-Unis et à la Chine. Huit ans plus tard, que reste-t-il de cette promesse ? Un pays politiquement paralysé, incapable de se gouverner lui-même. Un président discrédité, méprisé par son propre peuple et ridiculisé par ses soi-disant alliés. Une nation qui a perdu son influence au Moyen-Orient, en Afrique, même en Europe. L’incident de lundi n’était que la confirmation publique de ce que tout le monde savait déjà : la France de Macron ne compte plus. Elle est devenue un faire-valoir sur la scène internationale, présente sur les photos mais absente des décisions importantes.
Ce qui change maintenant
Les prochaines semaines seront décisives pour Macron. Si son gouvernement est renversé par une motion de censure — ce qui semble probable — il devra nommer un septième premier ministre en moins de deux ans. À ce stade, la crise ne sera plus seulement politique. Elle deviendra constitutionnelle. La Cinquième République française, conçue pour offrir stabilité et leadership fort, se révèle incapable de gérer une situation de parlement divisé. Les appels à une réforme constitutionnelle se multiplient. Certains proposent d’introduire un système proportionnel qui refléterait mieux la diversité politique française. D’autres suggèrent de réduire les pouvoirs présidentiels et de renforcer le rôle du Parlement. Mais Macron refuse tout changement. Il s’accroche au système actuel parce que c’est le seul qui lui permet de conserver un semblant de pouvoir. Sur la scène internationale, l’humiliation de Charm el-Cheikh va suivre Macron partout. Chaque sommet auquel il participera désormais sera teinté de cette image : le président français assis au fond, ridiculisé par Trump devant le monde entier. Sa crédibilité diplomatique — déjà fragile — vient de prendre un coup dévastateur.