Quand les tarifs douaniers deviennent un piège électoral
Le 27 septembre 2025, Donald Trump annonce sur Truth Social une nouvelle vague de tarifs douaniers destinée à « rendre sa grandeur à la Caroline du Nord », un État clé qui a « complètement perdu son industrie du meuble au profit de la Chine et d’autres pays ». Les chiffres sont brutaux : 50 % de tarifs sur les armoires de cuisine et les meubles de salle de bain importés, 30 % sur les meubles rembourrés. Et à partir du 1er janvier 2026, ces taux grimpent respectivement à 50 % et 30 %. C’est une promesse électorale classique de Trump : protéger les emplois manufacturiers, combattre la Chine, ramener la production aux États-Unis. Sauf qu’il y a un problème. Un gros problème. Les fabricants de meubles de Caroline du Nord — ceux que Trump prétend sauver — ne veulent pas de cette aide. Ou du moins, ils sont terrifiés par ce qu’elle pourrait leur coûter. Alex Shuford, PDG de Rock House Farm Furniture, une entreprise familiale vieille de 78 ans, résume parfaitement le dilemme : « Nous devons faire attention à ce que notre effort pour nous aider ne cause pas plus de dégâts ». Ce n’est pas une déclaration anodine. C’est un avertissement. Une reconnaissance que dans un marché mondialisé, interconnecté, dépendant de chaînes d’approvisionnement complexes, les tarifs douaniers ne sont pas une solution magique. Ils sont un pari risqué. Et pour Trump, qui mise tout sur les élections de mi-mandat de 2026, ce pari pourrait se retourner contre lui de manière spectaculaire.
La Caroline du Nord, épicentre d’une industrie en déclin
Il fut un temps où la Caroline du Nord était le cœur battant de l’industrie du meuble américain. Dans les années 1950, 1960, 1970, des dizaines de milliers d’emplois manufacturiers alimentaient l’économie de l’État. Des villes comme High Point — autoproclamée « capitale mondiale du meuble » — organisaient des salons commerciaux attirant des acheteurs du monde entier. C’était une époque de prospérité. Une époque où fabriquer des meubles en Caroline du Nord signifiait qualité, savoir-faire, fierté. Mais cette époque est révolue. En 2000, la Caroline du Nord comptait plus de 78 000 emplois dans l’industrie du meuble. En août 2025, il n’en reste que 28 000. Une perte de 64 % en un quart de siècle. Où sont partis ces emplois ? En Chine. Au Vietnam. Au Mexique. Dans des pays où la main-d’œuvre est moins chère, où les réglementations sont plus souples, où les coûts de production sont incomparablement inférieurs. Ce n’est pas une histoire unique à la Caroline du Nord. C’est l’histoire de la désindustrialisation américaine. Une histoire qui se répète dans l’industrie textile, dans l’industrie sidérurgique, dans l’industrie automobile. Une histoire que Trump promet de renverser avec ses tarifs douaniers. Mais peut-on vraiment inverser des décennies de mondialisation avec une simple taxe ? Les fabricants sur le terrain ne le croient pas. Et ils ont peur que Trump, dans sa tentative de les « sauver », les achève.
Les chiffres qui ne mentent pas
Aujourd’hui, les États-Unis importent environ 80 % de leurs meubles. La plupart viennent de Chine, de Vietnam, du Mexique. Des entreprises comme Williams-Sonoma, RH (anciennement Restoration Hardware), IKEA dépendent presque entièrement de ces chaînes d’approvisionnement internationales. Même les fabricants américains — comme Rock House Farm Furniture — importent une partie de leurs produits. Environ 20 % des ventes de Rock House proviennent de meubles fabriqués à l’étranger. Le reste est produit localement en Caroline du Nord. Ces entreprises ont construit des modèles économiques basés sur cette réalité. Elles ont optimisé leurs coûts. Elles ont négocié des contrats pluriannuels avec des fournisseurs étrangers. Elles ont investi dans des infrastructures de distribution. Et maintenant, Trump leur dit : « Tout ça, c’est fini. Ramenez tout aux États-Unis. Ou payez des tarifs de 50 % ». Mais ces entreprises ne peuvent pas simplement délocaliser leur production du jour au lendemain. Ça prend des années. Des investissements massifs. Une main-d’œuvre qualifiée — qui n’existe plus en nombre suffisant en Caroline du Nord. Résultat ? Les tarifs de Trump ne ramèneront pas immédiatement la production. Ils augmenteront simplement les prix. Pour les consommateurs. Pour les entreprises. Pour tout le monde. Et dans une économie déjà fragilisée par l’inflation, par le shutdown gouvernemental, par les guerres commerciales de Trump, c’est la dernière chose dont les Américains ont besoin.
Les tarifs comme arme électorale

La Caroline du Nord, État pivot des élections de 2026
Pourquoi Trump cible-t-il spécifiquement l’industrie du meuble en Caroline du Nord ? Parce que la Caroline du Nord est un État pivot. Un swing state. Un État que Trump a remporté en 2024 avec une marge étroite. Un État où les républicains doivent défendre plusieurs sièges au Congrès lors des élections de mi-mandat de 2026. Un État où les électeurs de la classe ouvrière — ceux qui ont perdu leurs emplois manufacturiers — sont cruciaux pour la coalition MAGA. Trump ne fait pas de politique commerciale. Il fait de la politique électorale. Il utilise les tarifs douaniers comme un outil de campagne. Pour montrer qu’il « se bat » pour les travailleurs américains. Pour prouver qu’il tient ses promesses. Pour rallier sa base. Peu importe si ça fonctionne économiquement. Ce qui compte, c’est que ça fonctionne politiquement. Mais le problème avec cette stratégie, c’est qu’elle peut se retourner contre lui. Parce que si les tarifs augmentent les prix. Si les entreprises licencient. Si les consommateurs souffrent. Si l’économie ralentit. Alors les électeurs ne se souviendront pas des promesses de Trump. Ils se souviendront de leurs factures. De leurs emplois perdus. De leur souffrance. Et ils voteront contre lui. C’est exactement ce qui s’est passé lors du premier mandat de Trump. Ses tarifs sur la Chine ont dévasté les agriculteurs américains. Les exportations de soja ont chuté. La Chine a acheté ses produits au Brésil plutôt qu’aux États-Unis. Trump a dû renflouer les agriculteurs avec 28 milliards de dollars de fonds publics. Et maintenant, il recommence. Avec les meubles. Avec le bois. Avec des douzaines d’autres industries. En espérant que cette fois, ça sera différent. Mais ça ne le sera pas.
Une stratégie répétée secteur par secteur
Les tarifs sur les meubles ne sont pas un cas isolé. C’est une stratégie que Trump applique à près de 30 secteurs différents. Selon des informations révélées début octobre, l’administration Trump négocie des accords industriels avec des dizaines d’entreprises jugées essentielles à la sécurité nationale ou économique. Pharmaceutique. Intelligence artificielle. Énergie. Mines. Semi-conducteurs. Construction navale. Batteries. Transport maritime. Dans chaque secteur, Trump exerce une pression massive sur les entreprises pour qu’elles relocalisent leur production aux États-Unis. Des cadres de l’industrie pharmaceutique reçoivent des appels quasi quotidiens de membres du personnel de la Maison-Blanche — notamment la cheffe de cabinet Susie Wiles. On leur demande d’augmenter la production. De construire de nouvelles usines. De créer des emplois. Tout ça avant les élections de mi-mandat. Eli Lilly a été pressé d’augmenter sa production d’insuline. Pfizer de produire davantage de son médicament anticancéreux Ibrance. AstraZeneca d’envisager un nouveau siège social aux États-Unis. C’est une intervention gouvernementale d’une ampleur inédite dans l’économie américaine. Un revirement complet par rapport à des décennies d’approche non interventionniste qui caractérisait le capitalisme américain. Trump transforme les États-Unis en une économie dirigée. Pas socialiste — il ne nationalise pas les entreprises. Mais autoritaire. Il utilise la menace de tarifs, de sanctions, de perte de contrats gouvernementaux pour forcer les entreprises à obéir. Et ça fonctionne. Temporairement. Parce que les entreprises ont peur. Elles ne veulent pas être la prochaine cible de Trump sur Truth Social. Elles ne veulent pas perdre l’accès au marché américain. Alors elles capitulent. Elles promettent. Elles annoncent de nouveaux investissements. Mais une fois les élections passées ? Une fois la pression retombée ? Combien de ces promesses seront tenues ?
Le coût réel des tarifs pour les consommateurs
Les tarifs douaniers ne sont pas payés par les pays étrangers. C’est une confusion que Trump entretient délibérément. Les tarifs sont payés par les importateurs américains. Qui les répercutent sur les distributeurs. Qui les répercutent sur les détaillants. Qui les répercutent sur les consommateurs. C’est une taxe. Une taxe que paient les Américains. Pas les Chinois. Pas les Vietnamiens. Les Américains. Selon des analyses économiques, les tarifs de Trump ont déjà ajouté en moyenne 1 300 dollars par an au coût de la vie pour une famille américaine. Et avec les nouveaux tarifs sur les meubles, le bois, les véhicules, les produits électroniques, ce chiffre va augmenter. Un canapé qui coûtait 1 000 dollars coûtera maintenant 1 300 dollars. Une armoire de cuisine qui coûtait 5 000 dollars coûtera maintenant 7 500 dollars. Pour les familles qui rénovent leur maison, qui achètent des meubles, qui essaient simplement de vivre, c’est un fardeau supplémentaire. Dans une économie où l’inflation reste élevée, où les taux d’intérêt sont encore élevés, où les salaires ne suivent pas, ces augmentations de prix sont insoutenables. Et ce sont les électeurs de Trump qui vont les payer. Parce que ce sont eux qui vivent dans les zones rurales. Dans les petites villes. Dans les États du Midwest et du Sud. Ce sont eux qui ont besoin de meubles abordables. Ce sont eux qui rénovent leurs maisons avec des budgets serrés. Et quand ils verront leurs factures exploser, ils ne blâmeront pas la Chine. Ils blâmeront Trump. Et ils voteront contre les républicains en 2026.
Les fabricants pris au piège

Rock House Farm Furniture, un cas d’école
Rock House Farm Furniture devrait être l’exemple parfait du succès des tarifs de Trump. C’est une entreprise familiale de 78 ans. Elle emploie des centaines de travailleurs en Caroline du Nord. Elle fabrique 80 % de ses produits localement. Elle devrait bénéficier des tarifs sur les meubles importés, qui rendraient ses concurrents étrangers plus chers. Mais Alex Shuford, le PDG, ne se réjouit pas. Il est inquiet. Parce que même si Rock House fabrique la majorité de ses meubles aux États-Unis, elle importe encore 20 % de ses produits. Et ces 20 % vont maintenant coûter 30 à 50 % plus cher. Shuford ne peut pas simplement arrêter d’importer. Ses clients dépendent de cette gamme de produits. Il ne peut pas simplement augmenter les prix. Ses marges sont déjà minces. L’industrie du meuble a des marges bénéficiaires parmi les plus faibles de tous les secteurs manufacturiers. De plus, Rock House dépend de composants importés. Du bois. Du tissu. Des ressorts. Des colles. Des finitions. Tous ces éléments sont désormais soumis à des tarifs. Même si le meuble final est « fabriqué en Amérique », ses composants ne le sont pas. Résultat ? Les coûts de production de Rock House vont augmenter. L’entreprise devra soit absorber ces coûts — ce qui réduira ses profits et pourrait la forcer à licencier — soit les répercuter sur les consommateurs — ce qui réduira ses ventes. C’est un piège. Et Rock House n’est pas seule. Des dizaines de fabricants américains de meubles se trouvent dans la même situation. Ils ont construit des modèles économiques hybrides — production locale combinée à des importations stratégiques. Les tarifs de Trump détruisent cet équilibre. Et au lieu de les aider, ils les étranglent.
La pénurie de main-d’œuvre qualifiée
Même si les tarifs réussissaient à ramener la demande de meubles fabriqués aux États-Unis, il y a un problème fondamental : il n’y a pas assez de travailleurs qualifiés. L’industrie du meuble nécessite des compétences spécialisées. Menuiserie. Tapisserie. Finition. Assemblage. Ces compétences se transmettaient autrefois de génération en génération. Mais avec la perte de 50 000 emplois depuis 2000, cette transmission s’est brisée. Les jeunes ne veulent plus travailler dans les usines de meubles. Ils veulent des emplois dans la technologie, dans les services, dans des secteurs avec de meilleures perspectives. Les écoles professionnelles qui formaient autrefois les menuisiers ont fermé. Les programmes d’apprentissage ont disparu. Résultat ? Même si une entreprise voulait construire une nouvelle usine de meubles en Caroline du Nord, elle aurait du mal à trouver des travailleurs qualifiés pour la faire fonctionner. Elle devrait investir des millions dans la formation. Elle devrait attendre des années avant que cette main-d’œuvre soit opérationnelle. Pendant ce temps, les tarifs augmentent les prix. Les consommateurs souffrent. Et l’industrie reste paralysée. Ce n’est pas une question de volonté. C’est une question de capacité. Trump peut décréter des tarifs du jour au lendemain. Mais il ne peut pas recréer une infrastructure industrielle détruite pendant 25 ans en quelques mois. C’est de l’illusion. De la politique spectacle. Et les fabricants sur le terrain le savent.
Les géants de la distribution sonnent l’alarme
Les grands détaillants américains — Williams-Sonoma, RH, IKEA — ont exprimé leurs inquiétudes lors de leurs récentes conférences téléphoniques sur les résultats financiers. Ils ont averti que les tarifs sur les meubles allaient perturber leurs chaînes d’approvisionnement, augmenter leurs coûts, et réduire leurs ventes. Ces entreprises ont passé des décennies à optimiser leurs opérations. Elles ont négocié des contrats pluriannuels avec des fournisseurs en Chine, au Vietnam, au Mexique. Elles ont construit des réseaux logistiques complexes. Elles ont investi dans des entrepôts, des centres de distribution, des systèmes informatiques. Tout ça est maintenant menacé. Parce que Trump change les règles du jeu du jour au lendemain. Sans préavis. Sans consultation. Sans considération pour les conséquences. Williams-Sonoma a déclaré qu’elle devrait augmenter ses prix de 10 à 15 % sur certains produits. RH a averti que ses marges bénéficiaires seraient comprimées. IKEA envisage de réduire ses investissements aux États-Unis. Tous ces impacts se traduisent par des emplois perdus. Pas dans les usines — ces emplois ont déjà disparu. Mais dans la distribution. Dans la logistique. Dans le commerce de détail. Ces secteurs emploient des millions d’Américains. Et ils sont tous menacés par les tarifs de Trump. Ironiquement, Trump pourrait détruire plus d’emplois dans la distribution qu’il n’en créera dans la fabrication. C’est le genre de conséquence non intentionnelle que les économistes avertissent depuis des mois. Mais Trump ne les écoute pas. Il ne croit qu’à sa propre intuition. Et son intuition est fausse.
Les précédents catastrophiques

Le renflouement des agriculteurs de 28 milliards
Nous avons déjà vu ce film. Pendant le premier mandat de Trump, il a imposé des tarifs de 25 % sur la plupart des importations chinoises. La Chine a riposté en coupant ses importations de soja américain, les remplaçant par des produits du Brésil. Les agriculteurs américains ont perdu des milliards de dollars. Les exportations ont chuté. Les fermes ont fait faillite. Trump a dû les renflouer avec 28 milliards de dollars du Commodity Credit Corporation. C’est plus que le budget annuel des forces nucléaires américaines. Plus que le budget de la NASA. C’est un gaspillage colossal d’argent public pour compenser les conséquences des propres politiques de Trump. Et maintenant, en octobre 2025, Trump promet un nouveau renflouement. Cette fois, 50 milliards de dollars pour les agriculteurs touchés par sa guerre commerciale actuelle. Mais les comptes du Commodity Credit Corporation sont vides. Trump a besoin que le Congrès approuve un financement supplémentaire. Mais le Congrès est paralysé par le shutdown gouvernemental. Et même les républicains — comme le sénateur Chuck Grassley de l’Iowa — commencent à résister. Grassley a déclaré sur les réseaux sociaux : « Pourquoi les États-Unis aideraient-ils l’Argentine alors qu’elle mine le plus grand marché des producteurs de soja américains ? ». Il fait référence au fait que la Chine, qui boycotte le soja américain à cause des tarifs de Trump, achète maintenant massivement du soja argentin. Et pendant ce temps, Trump vient d’accorder un renflouement de 20 milliards de dollars à l’Argentine pour stabiliser son économie. C’est absurde. Trump détruit les agriculteurs américains avec ses tarifs. Puis il renfloue l’Argentine, qui profite de la situation. Tout ça pendant que le gouvernement américain est fermé et que des millions d’employés fédéraux travaillent sans salaire.
L’économie de l’incertitude
Au-delà des tarifs eux-mêmes, c’est l’incertitude créée par Trump qui fait le plus de dégâts. Les entreprises ne savent pas si les tarifs annoncés seront réellement appliqués. Elles ne savent pas s’ils seront augmentés ou réduits. Elles ne savent pas quels produits seront ciblés ensuite. Cette incertitude paralyse la planification. Les entreprises retardent leurs investissements. Elles mettent en pause leurs embauches. Elles accumulent des stocks par précaution. Tout ça ralentit l’économie. Selon des analyses du Center for American Progress, « l’économie de l’incertitude » de Trump coûte environ 15 milliards de dollars par semaine en perte de PIB. Chaque semaine. Des dizaines de milliers d’emplois non créés. Des milliards de dollars d’investissements reportés. Et ce coût est caché. Il n’apparaît pas dans les titres. Il n’est pas dramatique. Mais il s’accumule. Jour après jour. Semaine après semaine. Mois après mois. Et à la fin, il est dévastateur. Des familles qui retardent l’achat d’une maison. Des couples qui reportent d’avoir un enfant. Des entrepreneurs qui hésitent à lancer leur entreprise. Tout ça à cause de l’incertitude. À cause de la conviction que Trump peut changer les règles à tout moment. Et cette conviction est justifiée. Parce que Trump a prouvé, encore et encore, qu’il gouverne par impulsion. Qu’il annonce des politiques sur Truth Social sans consultation. Qu’il change d’avis du jour au lendemain. Et dans une économie moderne, complexe, interconnectée, cette volatilité est toxique.
Les grandes entreprises utilisent les tarifs comme couverture
L’un des effets pervers des tarifs de Trump, c’est qu’ils donnent aux grandes entreprises une excuse parfaite pour augmenter leurs prix. Même si les tarifs ne les affectent pas directement. Même si leurs coûts n’ont pas vraiment augmenté. Elles peuvent simplement dire : « C’est à cause des tarifs de Trump ». Et les consommateurs, souvent, acceptent. Selon des recherches récentes, de grandes entreprises utilisent la politique tarifaire erratique de Trump comme couverture pour augmenter leurs prix bien au-delà de l’impact réel des tarifs. Elles profitent de la confusion. De l’ignorance. De la peur. Pour gonfler leurs marges bénéficiaires. C’est du profilage. Du vol. Mais c’est légal. Et c’est exactement ce que font les grandes entreprises lorsqu’elles en ont l’occasion. Les prix des vêtements ont augmenté. Les prix des téléviseurs ont augmenté. Les prix des appareils électroménagers ont augmenté. Pas seulement à cause des tarifs. Mais parce que les entreprises ont utilisé les tarifs comme prétexte. Et Trump, loin de protéger les consommateurs américains, leur a donné une excuse pour les exploiter. C’est l’ironie ultime. Trump prétend se battre pour les travailleurs. Pour les familles. Pour les oubliés. Mais ses politiques enrichissent les grandes entreprises. Et appauvrissent les consommateurs. Exactement l’inverse de ce qu’il promet.
Le shutdown amplifie le chaos

Un gouvernement paralysé au pire moment
Comme si les tarifs ne suffisaient pas, l’administration Trump fait face à un shutdown gouvernemental qui dure depuis début octobre 2025. Plus d’un million d’employés fédéraux sont en congé forcé ou travaillent sans salaire. Des services essentiels — contrôle aérien, traitement des prêts hypothécaires, aide aux petites entreprises — sont perturbés. Les subventions de l’Affordable Care Act expirent en décembre, ce qui pourrait entraîner une explosion des primes d’assurance santé pour des millions d’Américains. Qui sera le plus touché ? Les électeurs républicains. Selon une analyse de KFF, 77 % des bénéficiaires des subventions Obamacare vivent dans des États remportés par Trump en 2024. Ce sont ses propres électeurs qui vont voir leurs primes d’assurance doubler ou tripler. Ce sont eux qui vont perdre leur couverture. Ce sont eux qui vont souffrir. Mais Trump refuse de négocier. Il accuse les démocrates de « tenir le gouvernement en otage » en refusant de financer l’assurance maladie pour les immigrants illégaux. Il affirme que les démocrates veulent dépenser 1,5 trillion de dollars supplémentaires. Mais la réalité est plus complexe. Le shutdown est le résultat d’une impasse sur le budget fédéral. Les démocrates veulent prolonger les subventions Obamacare qui expirent. Les républicains veulent des coupes massives dans les programmes sociaux. Trump utilise le shutdown comme levier pour forcer les démocrates à accepter ses exigences. Mais pendant ce temps, l’économie saigne. Chaque semaine de shutdown coûte environ 15 milliards de dollars en perte de PIB. Des dizaines de milliers d’emplois sont perdus. Des familles souffrent. Et tout ça pendant que Trump lance de nouveaux tarifs qui vont encore aggraver la situation.
Les petites entreprises prises en étau
Les petites entreprises — qui constituent l’épine dorsale de l’économie américaine — sont prises en étau entre les tarifs de Trump et le shutdown gouvernemental. D’un côté, elles font face à des coûts d’importation en hausse à cause des tarifs. De l’autre, elles ne peuvent pas accéder aux prêts SBA (Small Business Administration) parce que l’agence est fermée pendant le shutdown. Elles ne peuvent pas obtenir de permis fédéraux. Elles ne peuvent pas traiter de demandes de subventions. Elles sont paralysées. Et beaucoup d’entre elles ne survivront pas. Selon l’American Small Business Coalition, le shutdown et les tarifs combinés pourraient forcer la fermeture de dizaines de milliers de petites entreprises d’ici la fin de 2025. Ces entreprises emploient des millions d’Américains. Elles sont au cœur des communautés locales. Elles représentent le rêve américain — la possibilité de créer quelque chose, de bâtir une vie, de réussir par son propre travail. Et Trump les détruit. Pas intentionnellement, peut-être. Mais par négligence. Par arrogance. Par refus d’écouter les experts, les économistes, les chefs d’entreprise qui lui disent que ses politiques sont catastrophiques. Trump croit qu’il sait mieux que tout le monde. Qu’il peut gouverner par intuition. Qu’il peut ignorer les conséquences. Et pendant ce temps, les petites entreprises meurent. Une par une. Silencieusement. Sans fanfare. Mais inexorablement.
L’infrastructure en suspens
Le shutdown a également suspendu des milliards de dollars de projets d’infrastructure à travers le pays. Le 2 octobre 2025, l’administration Trump a mis en pause 2,1 milliards de dollars de projets d’infrastructure à Chicago — notamment l’extension de la Red Line et le projet de modernisation Red and Purple. La raison invoquée ? Assurer que le financement ne soit pas utilisé pour des « pratiques contractuelles basées sur la race ». C’est une excuse politique. Une manière de punir les États démocrates — comme l’Illinois — qui refusent de coopérer avec les politiques de Trump. Mais les conséquences sont réelles. Des milliers d’emplois dans la construction sont suspendus. Des projets essentiels pour moderniser les transports publics sont gelés. Des communautés qui dépendent de ces infrastructures sont abandonnées. Et tout ça pendant que Trump dépense des milliards pour renflouer les agriculteurs. Pour renflouer l’Argentine. Pour financer ses guerres commerciales. L’hypocrisie est flagrante. Mais elle est aussi caractéristique de cette administration. Trump gouverne par rancune. Il punit ses ennemis. Il récompense ses alliés. Il utilise les ressources fédérales comme des outils politiques. Pas comme des investissements pour le bien commun. Et pendant ce temps, l’infrastructure américaine — déjà vieillissante, déjà insuffisante — continue de se détériorer.
Les experts sonnent l'alarme

Les économistes prédisent une récession
Les économistes qui suivent l’administration Trump depuis le début tirent la sonnette d’alarme. Selon plusieurs analyses publiées en octobre 2025, les politiques commerciales de Trump — combinées au shutdown, à l’incertitude politique, et aux tensions géopolitiques — augmentent considérablement le risque de récession. Le Center for Economic and Policy Research estime qu’il y a maintenant une probabilité de 65 % que les États-Unis entrent en récession d’ici le milieu de 2026. Exactement au moment des élections de mi-mandat. Les prévisions de croissance ont été révisées à la baisse. De 2,5 % à 1,2 %. La confiance des consommateurs a chuté. Les investissements des entreprises ralentissent. Le marché boursier, bien qu’encore relativement stable, montre des signes de nervosité. Tout cela est le résultat direct des politiques de Trump. Pas de la Fed. Pas de la Chine. Pas de facteurs externes. Mais des décisions prises par Trump lui-même. Ses tarifs. Son shutdown. Son refus de négocier. Son imprévisibilité. Les marchés financiers détestent l’incertitude. Et Trump est la définition de l’incertitude. Il annonce des politiques sur les réseaux sociaux. Il change d’avis du jour au lendemain. Il menace, puis recule, puis menace à nouveau. Personne ne sait ce qu’il fera demain. Et dans ce contexte, les entreprises ne peuvent pas planifier. Les investisseurs ne peuvent pas investir. Les consommateurs ne peuvent pas dépenser. Résultat ? L’économie se contracte. Lentement. Inexorablement. Vers une récession que tout le monde voit venir. Sauf Trump.
Les comparaisons avec l’ère Hoover
Certains historiens économiques commencent à comparer Trump à Herbert Hoover, le président américain dont les politiques protectionnistes ont aggravé la Grande Dépression des années 1930. En 1930, Hoover a signé le Smoot-Hawley Tariff Act, qui imposait des tarifs élevés sur des milliers de produits importés. L’objectif était de protéger les emplois américains. Le résultat a été catastrophique. Les partenaires commerciaux ont riposté avec leurs propres tarifs. Le commerce international s’est effondré. La récession s’est transformée en dépression. Le chômage a explosé. Des millions d’Américains ont souffert. Les économistes considèrent aujourd’hui le Smoot-Hawley Act comme l’une des pires erreurs de politique économique de l’histoire américaine. Et Trump est en train de répéter cette erreur. Ses tarifs sont encore plus étendus que ceux de Hoover. Ils couvrent plus de secteurs. Ils affectent plus de pays. Ils créent plus d’incertitude. Et les conséquences, préviennent les économistes, pourraient être tout aussi dévastatrices. Pas immédiatement. Les récessions prennent du temps à se matérialiser. Mais d’ici 2026, d’ici les élections de mi-mandat, les effets seront visibles. Le chômage augmentera. Les faillites se multiplieront. Les familles souffriront. Et les électeurs se souviendront. Ils se souviendront que Trump leur avait promis la prospérité. Et qu’il leur a livré la récession.
La politique commerciale fondée sur un seul économiste
L’une des révélations les plus inquiétantes concernant la politique commerciale de Trump, c’est qu’elle est fondée presque entièrement sur le travail d’un seul économiste. Pas un consensus. Pas un large éventail de recherches. Mais les théories d’une seule personne. Selon une analyse publiée en octobre 2025, la logique sous-jacente de la politique tarifaire de Trump repose sur des fondations fragiles. Les modèles économiques utilisés pour justifier les tarifs sont simplistes. Ils ignorent la complexité des chaînes d’approvisionnement modernes. Ils sous-estiment les effets de rétorsion. Ils sur-estiment les bénéfices pour l’emploi manufacturier. C’est une politique fondée sur l’idéologie, pas sur les preuves. Sur la croyance, pas sur les faits. Sur l’intuition, pas sur l’analyse. Et pendant ce temps, des milliers d’économistes — dont plusieurs prix Nobel — avertissent que cette approche est dangereuse. Qu’elle va échouer. Qu’elle va causer plus de dommages que de bien. Mais Trump ne les écoute pas. Il n’écoute que les gens qui lui disent ce qu’il veut entendre. Qui confirment ses préjugés. Qui renforcent sa conviction qu’il a raison. C’est une forme de narcissisme intellectuel. Et c’est dangereux. Parce qu’un président qui refuse d’écouter les experts, qui ignore les preuves, qui gouverne par intuition, finit toujours par faire des erreurs catastrophiques. Et c’est exactement ce qui se passe.
Les élections de 2026, l'échéance fatidique

Un pari électoral qui pourrait se retourner
Trump a calculé que ses tarifs — et toute la rhétorique protectionniste qui les accompagne — lui donneraient un avantage électoral lors des élections de mi-mandat de 2026. Qu’ils montreraient qu’il « se bat » pour les travailleurs américains. Qu’ils rallieraient sa base. Qu’ils lui permettraient de maintenir le contrôle républicain du Congrès. Mais ce pari est risqué. Parce que si l’économie se détériore — et toutes les preuves suggèrent qu’elle le fera — les électeurs ne se souviendront pas des promesses. Ils se souviendront de leurs factures. De leurs emplois perdus. De leur souffrance. Et ils voteront contre les républicains. Les sondages commencent déjà à montrer une érosion du soutien à Trump dans les États pivot. En Caroline du Nord, son taux d’approbation a chuté de 5 points depuis le début de l’année. En Pennsylvanie, il a perdu 7 points. Dans le Michigan, 6 points. Ces États sont cruciaux pour les républicains. Si ils les perdent en 2026, ils perdent le contrôle du Congrès. Et si ils perdent le Congrès, Trump devient un canard boiteux. Incapable de gouverner. Paralysé. Impuissant. C’est exactement le scénario que Trump essaie d’éviter. Mais ses propres politiques le rendent inévitable. Parce qu’il a sous-estimé la patience des électeurs. Il a cru qu’ils supporteraient n’importe quoi tant qu’il continuait à blâmer les démocrates, la Chine, les médias. Mais il y a une limite. Et cette limite approche.
Les républicains modérés commencent à se distancier
Certains républicains au Congrès — notamment les modérés qui représentent des districts compétitifs — commencent à se distancier de Trump. Ils voient les sondages. Ils entendent les plaintes de leurs électeurs. Ils savent que s’ils restent trop proches de Trump, ils risquent de perdre en 2026. Des membres républicains de la Chambre représentant des districts de banlieue — où les électeurs sont plus modérés, plus éduqués, plus sensibles aux questions économiques — ont commencé à critiquer publiquement les tarifs de Trump. Ils disent que les tarifs augmentent les prix pour leurs électeurs. Qu’ils nuisent aux petites entreprises. Qu’ils créent de l’incertitude. Mais leur critique reste timide. Parce qu’ils ont peur de Trump. Peur qu’il les attaque sur Truth Social. Peur qu’il soutienne un challenger plus trumpiste lors des primaires. Peur de perdre le soutien de la base MAGA. Cette peur paralyse le Parti républicain. Elle l’empêche de se réformer. De corriger le cap. De reconnaître ses erreurs. Et pendant ce temps, l’économie continue de se détériorer. Les électeurs continuent de souffrir. Et le désastre électoral de 2026 se rapproche. Inexorablement.
Les démocrates préparent leur offensive
Les démocrates, de leur côté, préparent déjà leur offensive pour 2026. Leur message sera simple : « Trump vous a promis la prospérité. Il vous a livré des prix plus élevés, des emplois perdus, et une récession ». Ils mettront en avant des témoignages de familles qui ont vu leurs factures exploser. De petites entreprises qui ont fermé. De travailleurs qui ont perdu leur emploi. Tout ça à cause des politiques de Trump. Ils montreront les contradictions. Trump qui prétend protéger les travailleurs américains tout en renflouant l’Argentine. Trump qui prétend combattre la Chine tout en permettant aux grandes entreprises d’augmenter leurs prix. Trump qui prétend être un homme d’affaires brillant tout en provoquant une récession. Cette narration sera puissante. Parce qu’elle est vraie. Les faits sont du côté des démocrates. Les chiffres sont du côté des démocrates. La réalité est du côté des démocrates. Et dans une élection, la réalité finit toujours par l’emporter. Pas immédiatement. Pas facilement. Mais inévitablement. Trump peut mentir. Il peut blâmer les autres. Il peut détourner l’attention. Mais il ne peut pas changer les factures que les électeurs reçoivent. Il ne peut pas ressusciter les emplois perdus. Il ne peut pas annuler la récession. Et quand les électeurs iront voter en novembre 2026, ils se souviendront. De leur souffrance. De leurs promesses trahies. De leur déception. Et ils voteront pour le changement.
Conclusion

Ce qu’il faut retenir
Le plan de Trump pour « sauver » l’industrie du meuble en Caroline du Nord — et par extension, pour protéger les emplois manufacturiers dans les États pivots — est en train de se retourner spectaculairement contre lui. Les tarifs de 50 % sur les armoires et de 30 % sur les meubles rembourrés n’aident pas les fabricants locaux. Ils les étranglent. Parce que même les entreprises qui produisent localement dépendent de composants importés. Parce qu’elles ne peuvent pas simplement augmenter leurs prix sans perdre des clients. Parce qu’il n’y a pas assez de main-d’œuvre qualifiée pour relocaliser la production. Les consommateurs américains vont payer le prix. Leurs meubles coûteront 30 à 50 % plus cher. Leurs rénovations seront retardées. Leur pouvoir d’achat sera réduit. Et ce sont les électeurs de Trump — dans les zones rurales, dans les petites villes, dans les États du Sud et du Midwest — qui souffriront le plus. Pendant ce temps, le shutdown gouvernemental paralyse l’économie. Les petites entreprises ferment. Les projets d’infrastructure sont suspendus. Les subventions de santé expirent. Et Trump refuse de négocier. Les économistes prédisent une récession d’ici le milieu de 2026. Exactement au moment des élections de mi-mandat. Les électeurs se souviendront. Pas des promesses de Trump. Mais de leurs factures. De leurs emplois perdus. De leur souffrance. Et ils voteront contre les républicains. Le pari électoral de Trump est en train de devenir son pire cauchemar.
Ce qui change dès maintenant
Ce qui change immédiatement, c’est que les tarifs de Trump ne sont plus seulement une politique commerciale. Ils sont devenus un enjeu électoral. Les démocrates vont marteler ce message pendant toute l’année 2026 : « Trump vous a promis la prospérité. Il vous a livré des prix plus élevés et une récession ». Ce message sera efficace. Parce qu’il est vrai. Parce que les électeurs le ressentent dans leur portefeuille. Ce qui change aussi, c’est que les fabricants américains — ceux que Trump prétendait sauver — se retournent contre lui. Ils témoignent publiquement que les tarifs leur nuisent plus qu’ils ne les aident. Que l’aide du gouvernement cause « plus de dégâts que de bien ». Ces témoignages seront utilisés par l’opposition pour démontrer l’échec de la politique de Trump. Enfin, ce qui change, c’est que Trump perd le contrôle de la narration. Il ne peut plus simplement blâmer la Chine, les démocrates, les médias. Parce que les faits sont trop évidents. Les prix augmentent. Les emplois disparaissent. L’économie ralentit. Et tout ça est le résultat direct de ses propres politiques. Il ne peut plus se cacher. Il ne peut plus mentir. Il doit assumer. Et en politique, quand on doit assumer ses échecs, on perd.