Aller au contenu

Une confrontation sans précédent se dessine

Octobre 2025. Les États-Unis vivent un moment constitutionnel d’une intensité rare. Alors que l’administration fédérale multiplie les tentatives de déploiement militaire dans plusieurs métropoles, une coalition inattendue de gouverneurs — démocrates et républicains confondus — brandit le bouclier de la souveraineté des États. Ce n’est pas simplement une querelle administrative. C’est une bataille pour l’âme même de la fédération américaine. Dans des villes comme Portland, Chicago, Phoenix et même des bastions conservateurs texans, la question devient brûlante : qui contrôle réellement les rues ? Washington ou les capitales d’État ? La réponse n’est jamais simple en Amérique… et elle pourrait redéfinir l’équilibre des pouvoirs pour les décennies à venir. Les citoyens observent, anxieux. Les juristes fourbissent leurs arguments. Les militaires attendent leurs ordres — ou refusent de les exécuter.

Le précédent de 2020, amplifié et déformé

Rappelez-vous l’été 2020. Des manifestations massives. Des violences sporadiques. Et surtout, cette volonté présidentielle d’invoquer l’Insurrection Act — une loi de 1807 qui autorise le président à déployer l’armée sur le sol américain sans consentement des gouverneurs. À l’époque, les chefs militaires avaient freiné. Le général Mark Milley, alors président du Joint Chiefs of Staff, s’était même excusé publiquement d’avoir participé à cette fameuse photo devant l’église. Mais en 2025, le contexte a muté. Les tensions migratoires explosent à la frontière sud. Les incidents violents se multiplient dans plusieurs grandes villes, alimentés par une économie fragile et des fractures sociales béantes. L’administration actuelle ne joue plus la prudence — elle fonce. Et cette fois, certains généraux semblent moins réticents. Ou du moins, plus silencieux. Ce qui rend la résistance des gouverneurs encore plus cruciale… et périlleuse.

Ce que disent vraiment les textes fondateurs

La Constitution américaine danse constamment entre deux pôles : fédéralisme et centralisation. Le Dixième Amendement réserve aux États tous les pouvoirs non explicitement délégués au gouvernement fédéral. Mais l’Insurrection Act, couplé à la clause de « garantie d’un gouvernement républicain », offre au président une marge de manœuvre troublante. Les gouverneurs disposent, eux, de leurs Gardes nationales — des forces hybrides, théoriquement sous commandement étatique mais fédéralisables en un claquement de doigts présidentiel. Ce flou juridique n’est pas un bug. C’est une caractéristique. Les Pères fondateurs savaient qu’ils créaient un monstre bicéphale. Aujourd’hui, cette créature montre ses deux têtes — et elles grognent l’une contre l’autre. Les gouverneurs s’appuient sur des arrêts de la Cour suprême comme Printz v. United States (1997), qui limite la capacité fédérale de « commander » les États. Mais ces précédents tiennent-ils face à une urgence déclarée ? Personne ne sait vraiment.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments

Articles reliés

More Content